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Le couvert forestier en Côte d’Ivoire : une analyse critique de la situation de gestion des forêts (classées, parcs et réserves)

  • Traore Kassoum + −

Traore Kassoum

Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo (Côte d’Ivoire),UFR des sciences sociales/Département de Sociologie

Preserving the forest is a "vital" action for maintaining the climate balance and promoting eco-tourism. The history mentions that the Ivorian forests played an important role in the dynamics of the development of the country because they sheltered a great diversity floristic and wildlife. Unfortunately, from 16 million hectares at the beginning of the last century (1900), the dense rainforest increased to 9 million hectares in 1965 and 3 million hectares in 1991. Today, it is estimated at about 2.5 million hectares. This situation is attributable to extensive agriculture based on the technique of shifting cultivation, the overexploitation of the forest with timber and wood energy and bush fires. Moreover, the phenomenon of forest infiltration with regard to the occupation or colonization of forest areas, particularly in the south-west of the country by migrants to build houses and / or villages, is an important factor in the disappearance of the forest. Also, successive crises that the country has experienced since 1999 until 2010 (post-election), with periods of tension, have led to mass displacements of populations. This regrouping of the populations in turn caused the clearing of the forest areas for their relocation. Thus, from the analysis of the situation of forest pressure in Côte d'Ivoire, the Ministry in charge of the management of the Ivorian forest cover indicates that the accelerated rate of destruction of Ivorian forests has today reached an estimated average of 450,000 hectares a year. The forest situation is catastrophic, if corrective measures are not taken and put into effect, the forest cover is supposed to disappear around 2040. The present work attempts to contribute to the level of reflection undertaken to improve the management of the sector.

Résumé: Préserver la forêt est une action « vitale » pour le maintien de l’équilibre climatique et la promotion de l’éco-tourisme. L’histoire mentionne que les forêts ivoiriennes ont joué un rôle important dans la dynamique du développement du pays car elles abritaient une grande diversité floristique et faunique. Malheureusement, de 16 millions d’hectares au début du siècle dernier (année 1900), la forêt dense humide est passée à 9 millions d’hectares en 1965 et à 3 millions d’hectares en 1991. Aujourd’hui, elle est estimée à environ 2,5 millions d’hectares. Cette situation est imputable à l’agriculture extensive basée sur la technique des cultures itinérantes sur brûlis, la surexploitation de la forêt en bois d’œuvre et bois énergie et les feux de brousse. Par ailleurs, le phénomène de l’infiltration des forêts au regard de l’occupation ou la colonisation des zones forestières notamment du Sud-Ouest du pays par des migrants pour bâtir les habitations et/ou des villages est un facteur important de la disparition du couvert forestier.Egalement, les crises successives qu’a connues le pays depuis 1999 jusqu’en 2010 (post-électorale), populations. Ce regroupement des populations à son tour, a occasionné le défrichement des zones forestières pour leur relocalisation. Ainsi, de l’analyse de la situation des pressions sur les forêts en Côte d’Ivoire, le ministère en charge de la gestion du couvert forestier ivoirien indique que le rythme accéléré de destruction des forêts ivoiriennes a atteint de nos jours une moyenne estimée à 450.000 hectares par an. La situation des forêts est catastrophique, si des mesures correctives ne sont pas entreprises et mises en vigueur, le couvert forestier doit en principe disparaitre vers 2040. Le présent travail tente d’apporter sa contribution au niveau des réflexions engagées pour améliorer la gestion du secteur.

Mots clés : forêts classées, parcs et réserves, gestion du couvert forestier, Côte d’Ivoire

Le couvert forestier en Côte d’Ivoire : une analyse critique de la situation de gestion des forêts (classées, parcs et réserves)

Introduction:.

Jadis, le couvert forestier ivoirien estimé à 16 millions d’hectares dans les années 1900 est aujourd’hui réduite à environ 2,5 millions d’hectares. Plusieurs raisons expliquent cette disparition et/ou diminution de la forêt en Côte d’Ivoire. En effet, l’agriculture a été et demeure encore un levier important dans le développement économique et humain du pays. Au lendemain de son accession à la souveraineté nationale, le pays a structuré sa croissance sur celle-ci en plus de l’industrialisation et de l’urbanisation. Pour atteindre cet objectif, de vastes étendues de forêts ont été défrichées pour créer d’immenses plantations des cultures de rente que sont le café, le cacao, le palmier à huile, l’hévéa, l’ananas, etc., et autres fruits tropicaux destinés à l’exportation.

En réalité, le développement de l’agriculture s’est caractérisé par un rythme aussi rapide de déboisement et a eu des répercussions sur le couvert forestier qui est estimé aujourd’hui à 7,8% de la superficie totale du pays (Document Stratégie de Réduction de la Pauvreté). De sorte qu’une facette des problèmes environnementaux dont fait face le pays se caractérise par la déforestation.

En outre, la croissance démographique constitue un facteur important dans la perte des forêts ivoiriennes. De 10,8 millions d’habitants en 1988 la population ivoirienne est passée à 15,3 millions d’habitants en 1998. Aujourd’hui, le dernier recensement général de la population et de l’habitat, estime à 22.671.331 millions d’habitants ( RGPH, 2014 ). Cette croissance démographique rapide avec un taux d’accroissement annuel moyen de 2,55% est l’une des plus élevées de l’Afrique. En plus, de l’accroissement naturel de la population, le phénomène de migration à la recherche d’un bien-être social et les mouvements des populations liés à des crises ou non, ont contribué fortement au peuplement du pays. Ainsi, cette forte croissance démographique constitue l’une des causes des pressions d’origine humaine -sous toutes ses formes- qui s’exerce sur les ressources forestières d’une part et sur les terres agricoles d’autre part.

Par ailleurs, la détérioration de la situation économique durant ces trois décennies a davantage accentué les problèmes environnementaux notamment la perte vertigineuse des forêts entrainant le phénomène de désertification dans certaines régions du pays. Les conséquences néfastes qui en résulte ont contribué à accentuer la pauvreté et remis en cause, le processus de développement durable au regard de l’exploitation abusive des ressource forestières. Cette situation

peut trouver son explication par le fait qu’à l’époque l’Etat Ivoirien dans sa stratégie de croissance économique, la sauvegarde de la forêt n’avait pas été explicitement mentionnée de façon formelle dans ce processus.

Heureusement, depuis le sommet de la Terre en 1992, il est apparue une prise de conscience dans le processus du développement tant au niveau des décideurs que des organisations de la société civile et des autres acteurs de la vie nationale. Sur cette base, les programmes de développement qui ont été élaboré jusque-là devraient tenir compte de l’exigence d’une gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles parmi lesquelles la forêt. Face à la diminution au fil des années des ressources forestières du pays, de nombreuses interrogations légitimes au niveau national sont posées.

Comme réponse nationale et pour mieux intégrer toutes les dimensions environnementales, dans les différentes politiques et stratégies sectorielles, le pays a lancé depuis 2002, le processus du document Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) pour un diagnostic sectoriel avec un accent particulier sur la situation de la forêt en Côte d’ivoire. Ce tableau sombre du statut du couvert forestier ivoirien en état de disparition, interpelle toutes les parties prenantes à un changement de comportement afin d’éviter ce cercle vicieux non reluisant pour le développement économique, social et humain du pays.

Ce présent travail vise à contribuer aux différentes réflexions et/ou débats déjà amorcés sur la problématique de la destruction et/ou disparition des forêts ivoiriennes en mettant l’accent sur la dynamique de l’approche de la gestion du couvert forestier en Côte d’Ivoire.

Sur le plan méthodologique, le travail privilégie l’approche qualitative basée sur une analyse critique axée sur la revue documentaire, des discours relatifs à la situation de gestion des forêts ivoiriennes au regard du bilan des activités, des observations à partir des résultats des études réalisées dans le secteur.

Le travail présente dans un premier temps la question des défis majeurs de préservation des forêts ivoiriennes, ensuite la situation du couvert forestier ivoirien, puis le cadre de gestion du secteur et enfin les enjeux et perspectives pour une gestion durable du couvert forestier ivoirienne

I- QUESTION DES DEFIS MAJEURS DE PRESERVATION DES FORETS IVOIRIENNE

Le patrimoine forestier ivoirien ou le couvert forestier ivoirien traverse un moment difficile de son histoire qui a toujours été une richesse pour le pays. Les agressions dont il souffre aujourd’hui laissent à imaginer que si les forêts ne vont pas disparaitre dans les deux décennies avenirs? Les analyses faites de la situation des forêts indiquent que toutes les stratégies prises jusque-là pour les remettre en état n’ont pas atteint l’objectif fixé. Les différents massifs qui constituent ce couvert forestier continuent de subir la dégradation, à travers les multiples actions anthropiques dont les pratiques extensives de l’agriculture. En réalité, dans l’entendement ou dans l’esprit des populations, ces cultures de rente ou pérennes, notamment le cacao et le café ne peuvent être pratiquées que dans les forêts. Toutes ces cultures se font au détriment des nombreuses forêts. Malgré, les actions de mobilisation sociale à l’endroit des différentes générations de producteurs des cultures de rente en général et la sensibilisation menée auprès des producteurs de cacao et de café du pays pour les convaincre du contraire, ceux-ci demeurent attachés à cette croyance, qui a valeur de tradition dans leurs pratiques agricoles. Comme résultat, les forêts classées ivoiriennes ne le sont plus que de nom pour la plupart, car presqu’elles toutes renferment aujourd’hui non seulement de grandes plantations de cacao mais aussi les habitations des populations voire même les campements et villages. Une culture de grande importance pour l’économie nationale dont la production a augmenté ces deux dernières années, passant de 1,200 millions de tonnes à environ 1,700 millions de tonnes dans la campagne 2015-2016. A telle enseigne, certains spécialistes du domaine s’interrogent sur « la mort » programmée des forêts classées.

Pour faire face à la recrudescence des infiltrations et/ou agressions des forêts classées, depuis 2007, les gouvernements successifs à travers la Société de Développement des Forêts ( SODEFOR ) ont initié comme stratégie la contractualisation pour gérer cette situation de sorte à maintenir et développer le couvert forestier dans ces massifs classés, sans toutefois détruire pour autant les plantations de cacao. L’expérience lancée avait pour période de pilotage 2007-2009 avec pour la phase pilote les forêts classées de la Brassué à Abengourou (située à l’est du pays) et de Irobo à Tiassalé (située au sud du pays). Ce projet dans son fonctionnement a rencontré des difficultés à s’étendre pour diverses raisons. Cependant, malgré les problèmes qu’a connus cette expérience dans sa mise en œuvre, les premiers résultats obtenus ne mettent pas en cause son efficacité ou n’autorisent pas sa mise systématique à l’écart. Elle demeure toujours appréciée de nombreux spécialistes du domaine.

Face aux défis liés à la gestion des forêts en Côte d’Ivoire, pourquoi ne pas poursuivre cette expérience par entremises d’un nouveau programme qui de toute façon devrait prendre en compte les faiblesses et les erreurs du passé en se dotant des moyens adéquats, indispensables à sa réussite? Aussi faut-il mentionner qu’avec les réalités financières actuelles qui sont les siennes, la SODEFOR ne saurait efficacement conduire toute seule ce programme sans ressources additionnelles conséquentes? Les compétences humaines et l’expérience requise pour une telle action sont encore présentes à tous les niveaux de la chaine de gestion du patrimoine forestier. Il ne reste que la volonté manifeste et soutenue des pouvoirs publics à en faire une priorité nationale, au même titre que d’autres programmes.

Un autre défis lié à la gestion des forêts en Côte d’Ivoire, se situé au niveau du changement fondamental perpétuel que l’on a toujours constaté dans l’administration forestière ivoirienne, dès qu’un nouveau responsable prend la gestion de la filière, sans souvent tenir compte des acquis enregistrés. Dans ce contexte, cela ne peut que conduire à faire inévitablement du sur-place. Ainsi, à l’analyse, l’on est tenté de penser que cette manière de procéder semble bien servir certains intérêts assez particuliers. Mais, malheureusement qui ramène toujours à cette éternelle question relative à la protection du patrimoine forestier ivoirien : « pourquoi ça ne marche toujours pas ? »

La question du défi présenté qu’en est-il de la situation du couvert forestier ivoirien ?

II- SITUATION DU COUVERT FORESTIER IVOIRIEN

La Côte d’Ivoire fait partie de ces pays forestiers africains qui ont très tôt compris, l’urgence et la nécessité de conserver certains massifs forestiers du pays pour diverses raisons dont l’une très importante est d’assurer les équilibres climatologiques régionaux, favorisant les conditions écologiques appropriées à une bonne pratique agricole. Cependant, après cinquante ( 50 ) ans de vie de la nation qu’en est-il de la situation des forêts au fils des années ?

II-1- Situation des forêts classées

Les forêts classées sont l’une des catégories du domaine forestier de l’Etat qui comprend entre autres : les forêts protégées; les périmètres de protection et les reboisements. Les forêts classées consiste en un règlement de l’espace ou périmètre déterminé, délimité et aborné que l’on souhaite conserver en l’état pour des raisons diverses. Il est donc interdit l’exercice de certains droits d’usage portant sur le sol forestier, cause des dégradations, c’est le cas des défrichements.

Conscient de l’importance des biens faits des forêts, en Côte d’Ivoire, plusieurs périmètres ou domaines ont été classées. Les premiers classements de forêts remontent au cours des années 1920. A l’époque le domaine forestier classé de l’Etat était répartit sur sensiblement 218 massifs forestiers et couvrait une superficie d’environ 3.995.200 hectares sur toute l’étendue de territoire dont 70% en zone forestière et pré-forestière et 30% en zone de savane (SODEFOR).

Les statistiques indiquent qu’en 1960, le pays comptait 234 forêts classées d'une superficie globale d'environ 4,2 millions d'hectares qui aujourd’hui sont estimées à 231 forêts classées couvrant une superficie globale environ 4 millions d’hectares (Ministère Eaux et Forêts, 2016). Parmi celles-ci, il ne reste plus que 1,3 millions d'hectares de forêts encore non dégradée selon la SODEFOR. Cependant, malgré des ressource limitées, les responsables de la SODEFOR estiment avoir doté à 61% des forêts classées du pays depuis 1993, d'un plan d'aménagement et réalisé le reboisement de 210.000 hectares de forêts en 50 ans. Toutefois, le bilan de la gestion du couvert forestier est mitigé. De plus, la SODEFOR a perdu la quasi-totalité de son acquis en raison de la crise socio-politico-militaire de 2002 à 2011, qui a secoué et divisé en deux le pays. Selon les experts de la SODEFOR, plus de deux millions d'hectares de forêts, soit 113 forêts classées qui étaient situées en zone contrôlée par la rébellion au Nord, ont été pillées par une exploitation anarchique, créant des dégâts importants (Communication SODEFOR, septembre 2016).

Cela dénote du niveau de dégradation de nos forêts. Il faut noter que cette situation de perte à grande vitesse des forêts ivoiriennes n’est pas un phénomène récent. Depuis des décennies l’alerte avait été lancée et les statistiques estimaient en 1997 cette dégradation à 30% de la superficie totale des forêts classées des zones forestières et pré forestières comprenant 149 massifs pour environ 2.715.000 hectares.

Pourtant, les droits d’usage portant sur les fruits et les produits forestiers sont limités. Il s’agit du ramassage de bois morts, de la cueillette des fruits et des plantes alimentaires ou médicinales, de l’exploitation des bois d’industrie et de service, des parcours des animaux. Dans ces forêts classées, l’exploitation est subordonnée à la délivrance d’un permis d’exploitation indiquant les conditions de cette exploitation (cahier des charges). Toutes ces dispositions sont prises dans l’optique de pérenniser l’existence des forêts car les forêts jouent un rôle important dans l’évolution des sols, de la faune, de la flore, du cycle de l’eau, de l’équilibre du milieu et même de la production agricole. De nos jours, la caractéristique essentielle actuelle de ces forêts classées est la succession de formations végétales souvent associées : forêt dense fermée, forêt dense ouverte, forêt dégradée, association forêt-culture, cultures, friches et jachères.

Les résultats de l’étude réalisée ( 2009 ) par Société française de réalisation d’étude et de conseil ( Sofreco ) par système de télédétection des forêts classées en Côte d’Ivoire entre 1998 et 2008 révèlent une véritable dégradation de celles-ci. Les forêts fermées de certains domaines forêts classées auraient même disparu avec l’évolution du temps. Il s’agit des forêts de Go Bodiénou (61 642 ha), Irobo (40 864 ha), Mopri (32 300 ha), Téné (30 036 ha).

Ces mêmes statistiques indiquent également que sur l’ensemble des forêts classées sous la gestion de la SODEFOR, seulement une soixantaine ( 60 ) de forêts classées en-dessous du 8ème parallèle dispose d’un plan d’aménagement rédigé dont une dizaine en application ou exécution. La plupart des forêts classées au nord du pays sont délimitées sur des plans mais pas ou partiellement délimitées sur le terrain.

Comment se présentent les parcs et réserves sous la gestion de l’Etat ?

II-2- Situation des parcs et réserves

En Côte d’Ivoire, le gouvernement a fait des efforts considérables pour préserver ses principaux écosystèmes naturels en mettant en place un large réseau de parcs et de réserves.

Au fils des années, avec les agressions qu’elles continuaient de subir, ces aires protégées sont passées à environ 1,9 million d’hectares, soit 6% de la superficie totale du pays (Banque Mondiale Infos, Numéro 5). Les principaux et les plus grands parcs sont :

  • la Comoé avec 1,2 million hectares,
  • le Taï avec 330.000 hectares,
  • la Marahoué avec 101.000 hectares,
  • le Mont Sangbé avec 95.000 hectares.

Il faut préciser que les réserves de Taï et de la Comoé ont été déclarés sites naturels de l’héritage universel sous la convention internationale concernant la protection de l’Héritage Culturel et Naturel Universel et sont reconnues comme réserves de biosphères dans le programme de l’UNESCO/MAB.

Cependant, ces sites (parcs et réserves) subissent une pression très importante des populations à tel enseigne que le gouvernement éprouve du mal à protéger de manière efficace leur intégrité. Cependant, il faut noter que certain site tel que la réserve de la Comoé reste encore raisonnablement moins dégradé, mais celles de Taï et de la Marahoué sont beaucoup infiltrées de parcelles agricoles et autres activités humaines. Ces sites sont aussi confrontés ou souffrent d’un sérieux pratique de braconnage. A l’analyse, il n’est pas alarmant de dire que les lois protégeant la faune sauvage et les parcs sont difficiles à faire observer et à appliquer parce que l’administration de gestion éprouve des difficultés à traduire les contrevenants devant les tribunaux. Cette situation est aggravée par le manque et/ou l’insuffisance d’infrastructures adéquates dans les parcs et réserves.

Les études réalisées sur les forêts ivoiriennes indiquent dans le même sens des résultats non reluisants pour celles-ci. Selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), la surface totale des du réseau (aires protégées) s’estimait à 2,10 millions hectares, soit 6,5% du territoire en 20 08 . Ce réseau se constitue principalement de huit ( 08 ) parcs nationaux, de trois ( 03 ) réserves de faune et trois ( 03 ) réserves naturelles intégrales avec respectivement une superficie de 1 828 574 ha, de 236 130 ha et de 7.500 ha. Il existe également deux ( 02 ) réserves de faune-flore et dix-sept ( 17 ) réserves botaniques.

Au regard du bilan et des résultats d’évaluation, la situation des parcs et réserves a été jugée alarmante par l’UICN, car ces aires protégées ont connu beaucoup de dégradation et d’infiltrations. A titre d’exemple, en 2008 le seul parc de la Marahoué abriterait plus de 49 000 cultivateurs selon l’UICN. Ces données confirment les résultats de l’étude de télédétection réalisée par Sofreco qui indiquent que les forêts de certaines aires protégées, auraient même quasiment disparu, c’est le cas de la Marahoué ou du Mont Péko ( Sofreco, 2009 ).

Qu’en est-il des causes et les contraintes qui font obstruction à la protection des forêts ?

II-3- Cause et Contraintes à la protection des aires protégées

Ii-3-1 cause de la déforestation.

Du diagnostic de la situation des forêts en Côte d’Ivoire, comme déjà souligné dans l’introduction, l’on note les causes directes et indirectes de la disparition des forêts. Notre étude n’ayant pas la prétention de faire l’analyse exhaustive de celles-ci présente quelques-unes.

Concernant les causes directes : le secteur agricole constitué des cultures de rentes et des cultures vivrières ont été et sont responsables de la perte d’une grande partie du patrimoine forestier ivoirien imputable seulement aux surfaces plantées des cultures de rentes. Toutes ces cultures accompagnées par les grands programmes de développement agricole en cours comme le programme national d’investissement agricole (PNIA) sont des voies anticipatoires pour la disparition des forêts attribuables au cacao (18%), à l’Hévéa (9%), au palmier à huile (5%), au riz (48%) et à l’igname (13% à 42%). Il faut noter que les plantations de café et de cacao, dont la superficie a quintuplé en moins de 50 ans, sont des causes principales de la déforestation. En outre, les données techniques indiquent également que la pratique de ces différentes spéculations mentionnées sont généralement itinérantes et annuellement consommatrices de fertilité forestière ou de jachères. Cela fait de l’agriculture le plus puissant « moteur » de la déforestation en Côte d’Ivoire.

Face à cette situation aussi alarmante de la disparition des forêts, le premier ministre du gouvernement en 2014 affirmait que : « Plus des trois quarts (3/4) des forêts de la Côte d'Ivoire ont disparu en un demi-siècle du fait de l'agriculture extensive et de l'urbanisation. Il mentionne que la forêt ivoirienne a connu une "dégradation continue", passant de "16,5 millions d'hectares à l'indépendance" en 1960 à "deux millions aujourd'hui", soit "moins de 13% du territoire national contre 78%". La déforestation et la mise en place d'une "agriculture extensive et l'urbanisation accélérée" ont largement contribué à cette "dégradation", a déploré le premier ministre. Le gouvernement a mis en place une politique de "gestion durable et rationnelle des ressources forestière" afin de ramener la "couverture du territoire au-dessus du seuil international de 20%", a-t-il évoqué »

Ces propos tenus se justifient à partir des réalités des faits évoqués par la Société ivoirienne de développement des plantations forestières (SODEFOR) qui évaluait à 300.000 hectares la superficie de forêts disparaissant chaque année du fait de "l'exploitation abusive" du bois, liée à la production de charbon ou à des coupes d'arbres pour l'exportation d'essences précieuses. La déforestation est également provoquée par des feux de brousse incontrôlés déclenchés par des agriculteurs, qui dégagent ainsi de l'espace pour de nouvelles cultures de cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial. Certaines forêts classées, à l'instar du Parc national du Mont Peko ( Ouest ) ou de celui de la Maraoué (centre) ont ainsi presque complètement disparues du fait de la culture du cacao.

Il va plus loin en ces termes , « L'agriculture assure à elle seule "plus de 30% du PIB, 70% des recettes d'exportation et occupe plus 60% de la population active"» et « que les statistiques agricoles indiquent que quelque 1,74 million de tonnes de cacao ont été récoltées durant la campagne 2013-2014, un record historique pour la Côte d'Ivoire. Outre le cacao, la noix de cajou, dont le pays est deuxième producteur mondial, a connu une production record cette année. »

Il faut signaler également que les pratiques d’élevage et l’exploitation de gisements miniers jouent un rôle non moins important dans la perte du couvert forestier ivoirien. Malgré, la promotion de l’élevage intensif, l’élevage reste traditionnel et extensif pour les populations. De nos jours, plusieurs espaces sont aménagés pour la pratique de l’élevage afin d’assurer l’autosuffisance alimentaire. De ce point de vu, on peut considérer que l’élevage a un impact sur la perte des forêts même s’il semble être modéré. Concernant, l’exploitation des minéraux, le pays dispose d’un important gisement d’or, bauxite, magnésium, nickel, etc. L’extraction de ces minéraux engendre inéluctablement l’expansion des agglomérations et le développement des infrastructures telles les routes, les habitations, les grands centres ou services sociaux de base. Ces interventions au profit de l’économie impliquent la destruction des forêts.

En ce qui concerne les causes indirectes   : l’un des phénomènes le plus visible est la pression démographique liée aux vagues successives migratoires des populations et à l’accroissement naturel. En effet, l’installation des communautés issues de grands mouvements migratoires vers la Côte d’Ivoire a permis l’occupation et/ou la colonisation des zones forestières pour des objectifs agricoles depuis l’accession à l’indépendance du pays. La politique agricole prônée à l’époque en faveur des cultures de rente notamment le binôme café-cacao, a conduit aux déplacements aussi bien des populations du nord du pays et les ressortissants des pays voisins vers les zones forestières comme main d’œuvre agricole. Après des décennies passées, la réduction et l’appauvrissement des terres cultivables sous l’influence conjuguée de la croissance démographique élevée et d’une agriculture trop traditionaliste ont entrainé aussi un important afflux de populations allogènes et allochtones. Certaines populations vivant dans des conditions précaires se sont déplacées à la recherche de reliques de forêts localisées généralement dans les régions du Sud et de l’Ouest du pays. Ce qui a pour corollaire les nombreux conflits fonciers dans les zones d’accueil.

En effet, les conflits liés aux problèmes fonciers n’est pas un phénomène nouveau mais ils se sont beaucoup aggravés surtout pendant les périodes de crises successives que le pays a connu depuis l’évènement du coup d’état de 1999 à 2010 période postélectorale. Aujourd’hui encore, les conflits de cette nature demeurent et représentent un obstacle à la cohésion sociale et la gestion des forêts ivoiriennes. Au nombre des manifestations, l’on note que des dynamiques rurales, parfois contradictoires, se sont croisées et ont conduit la région forestière, notamment à l’Ouest, dans un état de forte confusion sur l’appropriation des terres, et qui persiste encore malgré les actions de médiation. Ce regroupement des populations du fait des conflits se caractérisent par le retour des autochtones, le déplacement des populations affectées par les crises et l’occupation des nouvelles terres par des nouveaux arrivants.

Les effets de l’insécurité dans cette partie sud-ouest du pays pendant les périodes de crises socio-politiques avec des manifestations de conflits armés, ont eu un impact considérable sur la destruction des forêts. Les données de certaines études ont révélé que les communautés allogènes installées (notamment Burkinabés) dans la forêt classée de Mont Péko qui a totalement disparu depuis 2008. Plusieurs milices d’autodéfenses sont toujours actives dans la région de l’Ouest précisément les départements de Guiglo et Duekué. Dans cette situation incontrôlée, l’on constate des acteurs non professionnels qui sont érigés en exploitant du bois (milices, rebelles, mercenaires, populations locales, etc.), car la filière s’est révélée comme une source de financement utile pour l’effort de guerre ou tout simplement pour s’enrichir.

Par ailleurs, le manque de sécurisation foncière a permis l’installation ou l’occupation anarchique des forêts par des populations ivoiriennes et étrangères. En effet, les pratiques administratives coutumières ont longtemps contredire le cadre juridique. Selon Chauveau ( 2009 ), l’accès des terres de manière informelle par la pratique administrative coutumière a permis à certaines catégories acteurs notamment les hommes politiques d’influencer la redistribution ou la distribution des droits concernant le domaine coutumier. Cette situation a permis d’enregistrer beaucoup de transactions foncières. Si la loi foncière de 1998 avait pour objectif de conforter les paysans sur leurs terres en leur octroyant des titres d’occupation, il convient de souligner néanmoins que peu de domaine était cédé, c’est le droit coutumier qui avait en charge le reste. Les résultats de l’étude de Sofreco ( 2009 ) indique que seulement 2% des terres du domaine foncier rural fait l’objet d’un titre de propriété délivré par l’administration. Par conséquent, cette loi censée résoudre le problème de la concurrence foncière, mais conduite au détriment d’une partie de la population, n’a fait qu’envenimer ou empirer une situation sociale déjà tendue, avec la survenue d’un débat national sur l’«ivoirité».

Le dysfonctionnement au niveau des structures est une cause indirecte. En effet, l’instabilité institutionnelle du secteur depuis l’indépendance de pays ( 1960 ) représente une cause dans la mauvaise gestion du patrimoine forestier. En réalité, l’arrimage de l’administration des eaux et forêts à plusieurs ministères avec les changements de stratégies privilégiant tantôt coercition, tantôt la concertation n’ont fait qu’affaiblir le pouvoir contractuel des institutions de gestion surtout de la SODEFOR vis-à-vis des paysans et communautés installés dans les forêts classées et limiter les résultats obtenus au niveau des déguerpissements. Cette situation renvoie au défaut de pilotage et aux insuffisances de la tutelle du fait du non-apport de correctifs. En outre, le manque de consensus et l’insuffisance de concertation entre les différents acteurs sont un problème crucial dans la gestion du secteur. Le constat est que les différentes administrations se concertent faiblement ou pas. Ce qui fragilise encore la lutte contre les exploitants véreux et les populations clandestins qui infiltrent les forêts classées, les parcs et réserves. Ce déficit est préoccupant parce que les mécanismes interinstitutionnels présents ne permettent pas de fixer le cadre suffisamment précis. Ce cloisonnement de travail rend inefficace les stratégies de lutte déforestation.

Ainsi, au-delà de causes énumérées qui font obstruction à la gestion des forêts, il existe également des contraintes.

II-3-2 Contraintes liées à la protection des forêts

Les difficultés liées à la protection du couvert forestier ivoirien sont diverses et multiformes. Cette partie essaie de faire une analyse non exhaustive de ces contraintes. En effet, le Ministère des Eaux et forêts, premier responsable en charge de la gestion du patrimoine forestier en collaboration avec les structures de la protection de la Nature des ministères de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable, des Ressources Animales et Halieutiques, de l’Agriculture et du Développement Local, malgré un enthousiasme certain, sont confrontées à une insuffisance de ressources humaines, d’équipement et des ressources financières pour assurer la protection efficace de ces aires protégées. La loi protégeant les forêts classées, les parcs, réserves et la faune sauvages sont difficiles à faire observer et appliquer car l’administration éprouve des difficultés à traduire les exploitants véreux de ces aires devant les tribunaux.

Au niveau des contraintes financières, l’étude de Hallé et Bruzon ( 2006 ) indique que la part du budget de l’état alloué à la gestion de l’environnement en général tourne autour de 0,8% du budget national, ce qui reste très faible. Ce taux aussi faible du budget révèle le manque d’une réelle volonté politique en faveur de l’environnement encore moins de la gestion de couvert forestier. Le soutien financier des bailleurs de fonds quoique important ne suffisent pas de gérer tous les aspects de la gestion des forêts. Généralement ces fonds sont orientés à des volets bien précis en fonction des projets. Aussi, faut-il insister encore sur l’instabilité institutionnelle car l’administration des eaux et forêts à plusieurs fois été arrimée à d’autres ministères. Ce changement de tutelle ne favorise pas la mise en œuvre des stratégies de lutte contre la dégradation des domaines forestiers protégés.

En outre, le manque d’infrastructures adéquates dans les parcs et réserves aggrave cette situation car l’on note l’occupation anarchique avec un niveau d’agression aussi alarmante de ces domaines protégés. On peut noter également l’absence ou ‘insuffisance des textes clairs dans les différents plans d’aménagement du territoire relatifs à l’utilisation des terres. Et même quand ils existent, non seulement ils ne sont pas suffisamment traités et leur application demeure hypothétique face à la mauvaise gouvernance (délinquance et corruption). Les résultats du diagnostic sur les forêts et la pauvreté en Côte d’Ivoire en 2002 indiquent les nombreux cas de défrichements illicites, d’exploitation forestière frauduleuse, de fausses déclarations de volumes et de la qualité des bois constituent autant de facteurs négatifs pour une gestion durable de la forêt.

A ce propos, l’Union Internationale pour la conservation de la Nature ( 2008 ) mentionnait que seulement cinq parcs avaient des plans d’aménagement et de gestion à l’exception la forêt de Taï pour indiquer la faiblesse à moyenne de la gestion. De même à part les îles Ehotilé et du parc du Banco, les communautés ne sont pas impliquées dans la gestion des aires protégées. Par ailleurs, ces plans manquent le plus souvent de mesures en direction des populations car disent-ils « après décret ministériel de classement, les droits d’usage des communautés locales n’ont quasiment jamais été purgés par l’Etat et les indemnités compensatrices n’ont jamais été payées, d’où les conflits permanents avec les communautés locales dans quasiment tous les parcs et réserves»

Le défi de l’autosuffisance alimentaire notamment en matière de la riziculture représenterait une contrainte pour la préservation des forêts. En plus des cultures de rente destructives des forêts déjà connu, la satisfaction de la totalité de la demande locale de riz par la production nationale ainsi que la constitution d’un stock de sécurité et l’exportation du surplus de production pourrait avoir un possible impact négatif sur les forêts, car demande l’aménagement de beaucoup de terres pour atteindre cet objectif. Les statistiques de l’étude réalisée sur les forêts ivoiriennes en 2013, indiquent que la production 2018 serait de 3,25 millions de tonne par an de paddy sur 1,38 millions hectare, avec un rendement moyen de 2,35 tonnes par hectare. Sur cette base, la mise en place de ce plan pourrait entrainer la disparition de près de 48% de la couverture forestière actuelle. A partir des projections du document Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture (SNDR), les statistiques ont prévu qu’en 2016 la satisfaction des besoins en riz blanchi serait 1,9 millions de tonne par an et qu’en 2018 elle serait 2,1 millions de tonne par an et en stock de sécurité de 0,2 millions de tonne par an. Avec un surplus d’environ 10% (estimation prévu pour 2018), l’estimation totale serait de 2,92 millions de tonne de riz blanchi en 2030. Ce scénario serait peu crédible car la mise en culture annuelle de plus de 4 millions hectares de riz pluvial, dont 9% sur la forêt, entraînerait le déboisement de plus de 360 000 hectares par an et la disparition de l’ensemble des forêts ivoiriennes en moins de 10 ans.

Enfin, les formations pour ne pas dire les élites politiques influencent beaucoup et négativement la gestion et/ou la protection des forêts. A ce niveau, la contrainte majeure se situe dans les relations que celles-ci ont avec les populations. Pendant que certains groupements politiques luttent pour la protection des forêts en prenant des mesures, entre autres de délocalisation ou le retrait des infiltrés des forêts d’autres groupements politiques activent la haine entre les différentes communautés et entre les populations et les gouvernants. Cette situation de méfiance entre les populations rend difficile la gestion et ou le suivi des interventions de lutte contre l’occupation anarchique et abusive des forêts.

Qu’en est-il de la situation du fonctionnement du secteur forestier ivoirien ?

III- CADRE DE GESTION DU COUVERT FORESTIER EN COTE D’IVOIRE

L’analyse du cadre de gestion du couvert forestier ivoirien s’intéresse non seulement à la dynamique de gestion du secteur à travers les différentes structures mises en place dans son organisation mais aussi de l’engagement de l’Etat ivoirien comme réponse aux conventions ratifiées sur la sauvegarde des forêts.

III-1- Instabilité de l’Administration forestière

De l’analyse de l’évolution de la gestion des forêts ivoiriennes, le secteur a longtemps été influencé dans son fonctionnement par une instabilité institutionnelle. Les structures administratives en charge de la gestion des activités forestières et environnementales ont connu une instabilité quasi-permanente depuis son accession à l’indépendance en 1960. L’arrimage de ces structures à d’autres ministères, s’accompagne toujours avec le changement systématique des noms de celles-ci. Dans son évolution, on est parti de la Direction des Eaux et Forêts à la Direction de la Police Forestière de 1960 à 1966; puis la Direction des Eaux et Forêts et de la Chasse de 1966 à 1970; pour aboutir au Secrétariat d’Etat chargé de la reforestation et des parcs nationaux de 1971 à 1974.

Le premier Département ministériel pour les Eaux et Forêts est créé en 1974; à partir de cette date, cette instabilité va se renforcer davantage jusqu’à l’heure actuelle. Ainsi, à partir de 1976, les différentes activités relevant du secteur forestier seront confiées à deux ministères: le Ministère des Eaux et Forêts et le Ministère de la Protection de la Nature. Jusqu’en 1977.

En février 1981, deux Ministères se partagent les activités. Il s’agit du Ministère des Eaux et Forêts et du Ministère de l’Environnement. En novembre 1983, le Gouvernement à l’époque tout en associant les activités forestières et agricoles, crée le Ministère de l’Agriculture et des Eaux et Forêts en confiant la pisciculture et la pêche au Développement Rural. En juillet 1986, le Ministère des Eaux et Forêts retrouve sa place au sein du nouveau gouvernement. Les changements se sont toujours poursuivis et en 1990 est né le Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales.

A partir de l’an 2000, les différents gouvernements sont passés successivement du Ministère de la Construction et de l’Environnement, du Ministère de l’Environnement de l’Eau et de la Forêt pour aboutir enfin au Ministère des Eaux et Forêts et Ministère du Cadre de vie et de l’Environnement en 2001. Après la longue crise d’une décennie, c’est-à-dire après la crise post-électorale en 2010, le gouvernement actuel de la 3ème république redonne la gestion du secteur de plein droit et de plein exercice au Ministère des Eaux et Forêts.

Malgré tous ces problèmes relevés, dans son fonctionnement, la diversité des activités forestières a amené l’Administration forestière à créer des structures plus ou moins spécialisées. Cette spécialisation s’est opérée dans quatre grands domaines à savoir:

  • la production de bois et l’industrie forestière
  • la protection de la nature, de l’environnement et de l’exercice de la chasse
  • la pêche et la pisciculture
  • la formation et la recherche forestière

Ces instabilités ont eu pour conséquences : (i) un sérieux handicap dans le contrôle, le suivi et même la poursuite des projets et programmes initiés dans le secteur, (ii) l’insuffisance de la mise en œuvre de certaines réformes qui auraient dû non seulement apporter un changement structurel, mais aussi une autonomie fonctionnelle pour apporter une réponse aux problèmes de gestion du secteur. A cela, il faut noter le personnel technique en nombre insuffisant et moins expérimenté, des moyens matériel et financier inexistants. En dépit de toutes ces contraintes, le pays dispose néanmoins d’une administration opérationnelle qui essaie de mettre en œuvre des politiques et stratégies de gestion des forêts. (Etude sur l’environnement, la forêt et la pauvreté en Côte d’Ivoire).

Les réalités ou les difficultés liées à la gestion du couvert forestier a conduit l’Etat de Côte d’Ivoire à s’engager au plan international dans le cadre de la préservation de celui-ci. Qu’en est-il de l’engagement de l’Etat vis-vis des conventions internationales relatives à la préservation des forêts?

III-2- Engagement de l’Etat dans la préservation des forêts ivoiriennes.

Conscients des problèmes environnementaux qui longtemps se sont signalés dans le pays, en particulier la diminution du couvert forestier, les différents gouvernements qui se sont succédés au fil des années ont eu une gouvernance par l’engagement de faire de la bonne gestion des ressources naturelles et de protection de l’environnement, une question centrale dans la stratégie de lutte contre la pauvreté. Cette prise de conscience a été constaté tant au niveau des décideurs que des organisations de la société civile et des autres acteurs de la vie nationale.

Dans cette perspective d’idée, la Côte d’Ivoire a démarré son plan d’action environnemental dans un contexte favorable marqué par l’organisation de la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (Rio de Janeiro, Brésil 3-4 juin 1992). Le processus préparatoire de ce plan dénommé Plan National d’Action pour Environnement de Côte d’Ivoire (PNAE-CI) a vu l’élaboration d’un "livre blanc de l’environnement" qui fut adopté en novembre 1996. Ce programme Action 21 ou Agenda 21 reflète un consensus mondial et un engagement politique au niveau le plus élevé sur la coopération en matière de développement et d’environnement.

En signant la déclaration finale de Rio, la Côte d’Ivoire confirme son adhésion aux principes et aux objectifs du développement durable auxquelles se rattachent des Conventions internationales, entre autres la Convention cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC), la convention sur la Diversité Biologique (CDB), etc.

Mais avant, le gouvernement a pris en 1994, des dispositions pour améliorer son rang dans la conservation au niveau international en ratifiant la Convention sur le Commerce International des espèces menacées ( CITES ), la Convention Ramsar sur les zones humides et la Convention sur la diversité biologiques de United Nations Conference on Environment and Development (UNCED). Ces engagements ont été soutenus par la mise la mise en place du Plan National d’Actions de l’Environnement (PNAE) dans lequel est comprise une stratégie de la protection de la nature. En collaboration avec le soutien du Fond pour l’Environnement Mondial (FEM), cette stratégie est élaborée et s’articule autour de trois grands domaines d’intervention : (a) la protection des parcs et réserves existants ; (b) la promotion des ressources sauvages en dehors des sites protégés ; (c) et l’amélioration des connaissances biologiques grâce au développement des programmes de recherches. L’engagement de l’état pour sauver le patrimoine forestier a permis l’élaboration d’une stratégie de gestion des parcs nationaux et réserves en 1995 avec l’appui de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

Au plan de la gouvernance, l’engagement de l’état se traduit par la Toujours création et le maintien d’un ministère en charge des Eaux et Forêts même si celui-ci a été plusieurs fois arrimé à d’autres ministères à cause de l’instabilité administrative. Ainsi, l’engagement de l’Etat à travers le Ministère en charge des Eaux et Forêts se matérialise depuis 1968 à travers les différents codes forestiers qui ont existé dont le dernier adopté en date de 2014 qui est censé inverser la tendance actuelle. La nouvelle loi crée un cadre de "gestion durable de la forêt" et introduit des innovations en matière de conservation et de reconstruction du couvert végétal avec "une plus grande implication des populations".

Ces engagements en faveur de la gestion du couvert forestier ivoirien ne peuvent être une réalité sans développer des partenariats pour le fonctionnement du secteur.

III-3- Partenariat développé par l’Etat pour la préservation des aires protégées

Dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique forestière, le développement d’un partenariat est devenu une voie capitale pour un accompagnement dans la gestion des forêts classées, parcs et réserves sous le contrôle de l’état. Ainsi, la communauté des bailleurs de fonds ont apporté un appui technique et financier considérable dans le domaine de la conservation des forêts et aires protégées en Côte d’Ivoire. A ce niveau, on peut citer entre autres la coopération Allemande GIZ (ex GTZ/KWF), la coopération Canadienne (ACDI), le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) qui ont apporté et continue pour certains d’apporter leur appui. A ceux-là, il y a la Banque Mondiale, la BAD, etc. Cependant, bon nombre d’entre eux ont manifesté leur intérêt pour le financement d’activités spécifiques ou des projets dans le cadre de la politique forestière. Ainsi, plutôt que de renforcer la capacité du pays à gérer les parcs et les réserves, ils ont orienté leurs interventions sur le développement de sites spécifiques (Banque Mondiale Info, numéro 5).

Ce partenariat a conduit le Gouvernement ivoirien a déployé d’énormes efforts pour garantir la conservation des principaux écosystèmes naturels par la création d’un réseau de parcs et de réserves. Selon les estimations de la Banque Mondiale ces aires protégées sont estimées à 1,9 millions d’hectares soit 6% de la superficie totale du pays. Elles comprennent les plus grands parcs et réserves que sont la Comoé, le Taï, la Marahoué, le Mont Sangbé (voir la situation des parcs et réserves plus haut).

Ces actions en faveur des parcs et réserves, ont permis d’ériger les aires protégées de Taï et de la Comoé comme sites naturels du patrimoine mondial de l’Unesco ou de l’héritage universel sous la convention internationale relative à la protection de l’Héritage Culturel et Naturel Universel. Toutefois, la réalité sur le terrain révèle que les parcs de Taï et de la Marahoué sont infiltrés et font face à une pression anthropique aussi importante avec des parcelles agricoles par endroit.

Ainsi, dans le cadre du partenariat, avec le soutien de la Banque Mondiale, le Plan National de Développement de la Forêt (PNDF) pour la période de 1988 à 2015 est élaboré. Ce plan à long terme visait d’une part à protéger les ressources des forêts naturelles restantes et à améliorer leur gestion, et d’autre part à préserver les avantages produits des aires protégées et à assurer la contribution à long terme du secteur de la forêt dans l’économie ivoirienne. Plusieurs programmes et/ou projets ont été exécuté grâce au partenariat développé dans le secteur, entre autres, le Projet Sectoriel Forestier (PSF) intitulé prêt 3186 IVC avec pour objectif de promouvoir la conservation et la gestion durable des Forêts Tropicales Humides existantes. Les résultats sont édifiants car la mise en œuvre de ce projet a permis : (i) de renforcer les capacités humaines et techniques de la SODEFOR principale agence d’exécution du gouvernement, (ii) d’élaborer une politique nationale de planification et de gestion de l’interface population/forêts, (iii) à faire l’inventaire des forêts et de la biodiversité sur une superficie de 900.000 hectares, (iv) à protéger les forêts classées contre de nouvelles infiltrations clandestines sur environ plus de 1,9 million d’hectares, (v) à réduire l’exploitation forestière non contrôlée sur l’ensemble des forêts classées du pays.

Cette expérience de la Banque Mondiale a été significative en développant une telle approche de partenariat. Son soutien s’est montré comme un élément catalyseur pour d’autres partenariats tels que le Projet de Conservation et de Gestion des Aires Protégées (PCGAP), le Projet National de Gestion du Terroir et de l’Equipement Rural (PNGTER) en lien direct avec le Projet National d’Appui aux Services Agricoles (PNASA).

En guise d’illustration de l’importance de ce partenariat dans la gestion du couvert forestier, le ministre en charge des Eaux et Forêts de la 3eme république de la Côte d’Ivoire lançait un plaidoyer auprès du gouvernement et des partenaires au développement afin qu’ils soutiennent le fonctionnement du secteur car selon lui « Beaucoup de nos hommes travaillent au péril de leur vie. Nous perdons chaque année des agents qui sont confrontés à des bandes armées et à des trafiquants qui n’hésitent pas à tuer. Nous devons protéger nos agents afin qu’ils exercent mieux leur devoir de protection de la forêt » , (communication, Ministère des Eaux et Forêts, février 2015).

Aujourd’hui encore, dans la mise en œuvre du nouveau code forestier, l’appui des partenaires au développement est nécessaire selon le ministère en charge des Eaux et Forêts. Parce que le cadre juridique désormais bien défini, il ne reste que les moyens financiers pour la mise en œuvre des grands axes de développement et de promotion de la forêt qui passent par une intensification de la politique de reboisement. A preuve, ce sont les partenaires techniques qui ont apporté le financement pour l’organisation des états généraux de la forêt qui s’est tenu en Mai 2015 à hauteur de 100 millions FCFA (communication, Ministère des Eaux et Forêts, février 2015). Il est important de rappeler que 380 mille hectares de forêt ont été reboisés entre 1929 et 2014 avec leur soutien.

En plus des bailleurs de fonds, le partenariat s’étend auprès des opérateurs de la filière qui contribuent à la reconstitution du couvert forestier par la réalisation de leur quota de reboisement calculé sur la base de 1 ha de reboisement pour 205 m3 de bois exploité en zone forestière ou 150 m3 de bois exploité en zone pré-forestière. Ici, l’opérateur de la filière doit réaliser au prix coûtant en collaboration avec ou sous contrôle de la SODEFOR, un certain nombre de travaux d’aménagement convenus chaque année d’accord parties.

Les Organisations non gouvernementales (ONG) et les associations de la société civile ont un rôle prépondérant aussi bien en amont qu’en aval par l’identification, la recherche, la sensibilisation, la conception et l’exécution des projets initiés par l’administration technique. Par exemple, pour ne citer que l’Ong SOS-forêt et l’observatoire ivoirien pour la gestion durable des ressources naturelles (OI-Ren) qui se sont mobilisées pour contester contre la décision gouvernementale de 2017 de transformation des forêts classées en « agro-forêt ». A l’analyse, ils estiment que « maintenir en permanence les agriculteurs dans les forêts classées sera un feu vert pour la disparition et/ou la mort programmé des forêts ivoiriennes ».

A l’analyse, le partenariat demeure un canal essentiel et même privilégié pour la mise en œuvre des plans stratégies ou de l’exécution de la politique forestière parce qu’il permet de veiller à une implication de toutes les parties prenantes.

Au regard de cette grande mobilisation sociale autour des forêts classées, parcs et réserves qui a aboutir la naissance d’un nouveau code forestier, que prévoit les nouvelles stratégies de gestion du couvert forestier en Côte d’Ivoire ?

IV ENJEUX ET PERSPECTIVES POUR UNE GESTION DURABLE DU PATRIMOINE FORESTIER IVOIRIEN

A partir des analyses faites sur la disparition et/ou la dégradation du couvert forestier, les problèmes au niveau de la forêt ivoirienne s’articulent autour : du recul du couvert forestier, la perte de la biodiversité, dégradation des sols cultivables, changement climatique et désertification. Face à un tableau sombre qui dépeint la perte vertigineuse du patrimoine forestier ivoirien, la révision des textes relatifs à la gestion du secteur s’est avérée nécessaire. Ainsi, le nouveau code forestier promulgué en juillet 2014 présente les enjeux et les perspectives d’une gestion durable du couvert forestier ivoirien. En d’autres termes, la nouvelle loi crée un cadre de "gestion durable de la forêt" et introduit des innovations en matière de conservation et de reconstruction du couvert végétal avec "une plus grande implication des populations".

Pour rappel, il faut noter que plusieurs écrits et rapports sur le secteur estiment que la situation du couvert végétal est « catastrophique ». Aujourd’hui, le pays ne possède qu’à peine 2 millions hectares de forêts. les raisons de cette destruction à grande échelle sont connues. Il s’agit de l’exploitation forestière à des fins commerciales, les feux de brousse et l’agriculture, etc. Les statistiques indiquent un taux de déforestation d’environ 200.000 hectares par an, et les projections estiment que la forêt ivoirienne doit en principe disparaitre vers 2040 si des mesures correctives ne sont pas entrées en vigueur.

C’est dans cette perspective que les différentes réflexions qui ont eu lieu après la mise en place du Gouvernement au lendemain de la crise post-électorale 2010, estimaient que, la situation de la disparition de la forêt ivoirienne est aggravée par l’inadaptation du premier code forestier de 1965 et qui aujourd’hui est obsolète. Selon les responsables du secteur, à l’époque « la solution pour les décideurs dès les années 80 a consisté à reboiser. Cependant, les objectifs d’environ 300.000 hectares à reboiser chaque année n’ont jamais été atteints. Et que le pic de 10.000 hectares par an n’ayant jamais été dépassé ». C’est au vu de toutes ces défaillances, que le Gouvernement a porté la loi N°2014-du 14 juillet 2014 définissant le nouveau code forestier ivoirien. Selon eux, ce nouveau code opère un virage important par rapport à l’ancien dans le sens où il prend toutes les dispositions pour inverser la tendance actuelle. Il corrige plusieurs insuffisances relevées dans l’ancien code.

En effet, la nouvelle loi forestière, dispose les règles relatives à la gestion durable des forêts. Spécifiquement, elle vise à : (i) renforcer la protection de la forêt; (ii) préserver et valoriser la diversité biologique et contribuer à l’équilibre des écosystèmes forestiers; (iii) favoriser la constitution des taux de couverture forestière représentant au moins 20% de la superficie du territoire national.

Aux dires des responsables en charge de la gestion du secteur, les raisons sont multiples avec des enjeux importants. Le couvert forestier se raréfiant, cela occasionne de nombreux conflits et provoque l’infiltration d’éléments dans les espaces protégés. Sans détour et sans la langue de bois, le Ministre en charge des Eaux et forêts mentionne en ces termes : « l’exemple du mont Péko avec une majorité d’exploitants illégaux venant du Burkina Faso est là pour nous édifier. Aujourd’hui, l’on constate la recrudescence des conflits fonciers entre allogènes et étrangers ou entre autochtones et allogènes, etc. qui se multiplient et menacent la cohésion entre les populations» . C’est pourquoi, cette nouvelle loi est une opportunité, puisqu’elle souligne la primauté de l’Etat sur les forêts classées, les aires protégées et permet d’engager des actions vigoureuses afin de solutionner ces crises qui apparaissent un peu partout.

Un enjeu aussi capital du nouveau code forestier est le rétablissement de la cohésion sociale et le vivre ensemble autour des forêts, car personne n’ignore que la longue crise qu’a connue le pays a favorisé de multiples infractions. Sur cette base, il a estimé que les recommandations des états généraux tenus en mai 2015 et rendus publics permettront de faire la part des choses et de favoriser l’application du nouveau code forestier.

En somme, le nouveau code forestier est le principal ‘'outil'' d'inversion des tendances au triple plan ‘'écologique, économique et éducatif''. Selon les responsables du secteur, ‘'la mise en œuvre du nouveau code permettra aux générations présentes et futures ainsi qu'aux amoureux de la nature de découvrir, d'apprendre et de mieux connaitre notre écosystème par la préservation de sa biodiversité''. Toutefois, le nouveau code ne signifie pas un abandon de la gestion des activités forestière par l'Etat qui se réserve ‘'les fonctions du choix et de l'encadrement des opérateurs, du suivi et du contrôle des activités, de la réglementation, de la formation et de la recherche''.

Aux termes de notre analyse sur la situation de gestion du couvert forestier ivoirien, il ressort que la quasi-totalité des forêts classées de Côte d'Ivoire est en voie de destruction en raison des occupations illégales et des défrichements sauvages. Autrement dit, cette situation est imputable aux ‘'activités anthropiques'' notamment, l'agriculture extensive basée sur la technique des cultures itinérantes sur brûlis, la surexploitation de la forêt en bois d'œuvre et bois d'énergie, les feux de brousse, les infiltrations et/ou l’occupation anarchique ainsi que les divers aléas climatiques dont la sécheresse. Ce qui laisse comprendre que « la situation du couvert végétal est catastrophique »

Les premières solutions fondées sur le reboisement jusque-là en cours ne représentent qu’à peine 4% "des pertes de forêt estimées à 200.000 hectares par an". Pour seulement environ 380.000 hectares qui ont été reboisés pour la période de 1929 à 2014 avec l’implication de la société civile aux côtés de l’Etat (Communication, Ministère de Eaux et Forêts, février 2015). Sur cette base, les projections estiment qu’à ce rythme "il n’y aura plus de forêt en 2040 en Côte d’Ivoire". L’analyse révèle aussi que même la journée nationale qui a été instituée en juillet 1983 dans le but de sauvegarder la forêt, en proie aux dangers a connu ses limites pour plusieurs motifs dont l’épine dorsale est la question de financement du secteur.

Néanmoins, le pays a déployé et continue de faire beaucoup d’efforts pour la restauration du couvert forestier non seulement avec le potentiel interne par la création des ministères en charge de l’Environnement, des Eaux et Forêts mais aussi avec l’accompagnement des partenaires au développement. C’est ainsi qu’avec le soutien des bailleurs de fonds, le pays dispose des capacités techniques pour agir sur la réduction de la perte et/ou la disparition des forêts ivoiriennes prenant en compte l’amélioration de la gestion transversale et participative de l’environnement. Le nouveau code forestier adopté depuis 2014 illustre bien ce partenariat entre le gouvernement, les partenaires au développement et les auteurs de la vie nationale.

C’est sur cette base que le pouvoir public affirme que ‘'la mise en œuvre du nouveau code permettra aux générations présentes et futures ainsi qu'aux amoureux de la nature de découvrir, d'apprendre et de mieux connaitre notre écosystème par la préservation de sa biodiversité''. Le pays a besoin d’élaborer et de mettre en place un modèle de parc national qui prenne en compte les impacts socio-économiques de l’exclusion de production directe dans les sites protégés et atténuer les conflits avec les populations périphériques et certaines autorités locales.

Si la Côte d’Ivoire se fixe pour but de parvenir à une société dont les citoyens sont sensibilisés à la question du développement durable sous toutes ses dimensions et qui possèdent les connaissances nécessaire, il faut dans ce cas développement la collaboration entre les parties car aucun individu, aucun groupe, aucun gouvernement ne peut régler à lui seul la question du développement durable en particulier la gestion du couvert forestier

REFERENCES BIBLIOGRAPHIES

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Déforestation en Côte d'Ivoire : Quelles solutions ?

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Etat actuel de la forêt en Côte d’Ivoire

Le dernier inventaire forestier de la Côte d’Ivoire date de 1979. Aucun inventaire faunistique récent n’est connu sauf pour les parcs nationaux de Taï et de la Comoë. L’état des lieux des forêts en Côte d’Ivoire, mesuré entre autres par imagerie satellite, reflète une nette tendance à la déforestation et à la dégradation de la ressource.

La forêt ivoirienne serait passée de 7,8 millions d’hectares en 1990 à 3,4 millions d’hectares en 2015.Cette dégradation toucherait massivement le domaine forestier rural, mais également les forêts classées avec un taux annuel de déforestation compris entre 3 et 4%. Avec la disparition de leur habitat, de nombreuses espèces sont menacées. Certaines sont emblématiques comme les éléphants et d’autres, moins connues, sont fascinantes.

C’est le cas des chimpanzés du Taï qui possèdent une culture unique de fabrication des outils, transmise de génération en génération. Les forêts du pays abritent aussi le très rare hippopotame pygmée.

Le rythme de la déforestation est de l’ordre de 150.000 ha à 200.000 ha par an (Eaux et forêts N°7, Décembre 2021)

Agroforesterie et reboisement en Côte d’Ivoire

Entre 1960 et 2017, le couvert forestier de la Côte d’Ivoire a reculé, passant de 12 millions d’hectares à moins de 3 millions, alors que l’agriculture, et en particulier la culture de cacao, se développait. Pour enrayer la dégradation alarmante de ses forêts, la Côte d’Ivoire s’est engagée à restaurer son couvert forestier afin qu’il représente au moins 20 % du territoire national d’ici 2030, contre 11 % actuellement.

Pour atteindre cet objectif ambitieux, le Gouvernement ivoirien a élaboré un éventail de politiques et d’instruments juridiques. Le code forestier adopté en 2019 fournit un cadre d’action pour étendre et restaurer le couvert forestier du pays.

Le rôle du secteur privé est essentiel dans la reconstitution du couvert forestier ivoirien, notamment au travers du soutien à l’intégration et au maintien des arbres dans les parcelles de cacao. Cependant, les investisseurs intéressés par les projets d’agroforesterie et de reboisement peinent parfois à comprendre le contexte légal ivoirien, ainsi que les opportunités et risques afférents.(EUREDD FACILITY, Avril 2021)

Les solutions EXPADD ou la valorisation des résidus agricoles : des retours d’expériences non encore capitalisés.

Il faut d’abord mettre un accent sur l’agroforesterie ainsi que le reboisement systématique.

Par ailleurs, pour un pays agricole, il faut dire que la Côte d’Ivoire produit par an des millions de tonnes de résidus qui en général sont non valorisés. Pourtant, des techniques artisanales ou semi artisanales accessibles à tous sont disponibles et pourraient se proposer comme des alternatives au bois-énergie et charbon de bois qui sont aussi des facteurs de déforestation.

La méthanisation artisanale pour la production de biogaz ainsi que la pyrolyse pour la production de briquettes de bio-charbon peuvent être vulgarisées auprès des agriculteurs et éleveurs en milieu rural.

Des microprojets dans ce sens ont montré des résultats encourageants. Il faut dès lors vulgariser voire démocratiser ces techniques simples.

EXPADD (Experts d’Afrique pour le Développement Durable) accompagne tous les acteurs intéressés par ces thématiques sur l’ensemble du cycle de vie de leurs initiatives de valorisations des résidus agricoles en biogaz, bio-charbon ou biochar…

Dr Christophe GBOSSOU www.expadd.org

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  • Côte d'Ivoire : une "armée verte" contre la criminalité forestière 07/08/20 à 19h14 GMT
  • 44ème édition de la campagne de reboisement au Togo 31/07/20 à 20h46 GMT
  • Par Christophe GBOSSOU
  • Modéré par Christophe GBOSSOU
  • Thématique(s) : Forêt, foresterie , Forêt, foresterie
  • Rubrique : Contributions
  • 18169 lectures depuis le 21/12/21 à 17h57 GMT

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Projet REDD+ de la Mé - Lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts de la Mé

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Thématiques

Partenaires, objectifs principaux.

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Trois ans après le démarrage du projet, la création de la Réserve Naturelle de Mabi-Yaya , fruit du lobbying intensif exercé par Nitidæ et le Conseil Régional de la Mé, est venue parachever le travail du PRM et de ses partenaires.

Objectifs spécifiques

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Bénéficiaires

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Aménagement du territoire Cartographie de l'occupation des sols de la région (rapport ci-dessous) Elaboration participative et mise en œuvre de Plans de Développement Locaux

Sécurisation foncière Délimitation de 6 territoires villageois Délivrance de certificats fonciers sur 3500 ha d'espaces boisés pour mieux les protéger et les valoriser

Agriculture zéro déforestation Accompagnement technique modulé auprès de 2250 ménages : augmentation de la valeur ajoutée à l’hectare, sécurisation et diversification des revenus, appui aux filières durables (certifications bio/équitables), développement de modèles de Paiement pour Services Environnementaux sur cacao bio agroforestier en partenariat avec Alter Eco

Gestion durable des forêts et reboisement Reboisement de 400 Ha en partenariat avec le secteur privé (Inprobois, Tropical Bois, Tranchivoire, FIP) et avec 4 ONG locales (APFNP, GIREFOR, AYA, GAYA) Appui-conseil aux premières éclaircies pour 30 propriétaires disposant de reboisements anciens

Energie Domestique Durable Diagnostic régional du secteur des bio-énergies Formation à la carbonisation améliorée pour 50 charbonniers Appui technique et financier à 5 ONG et artisans locaux : biogaz, fumoirs à poisson améliorés, four fixe de carbonisation à haut rendement, biocharbon, etc.

Mesure d'impact et appui au processus REDD+ Etablissement d’un Niveau d’Emissions de Référence régional (rapport ci-dessous) Etablissement d’un Etat de Référence Socio-Economique et Environnemental (rapport ci-dessous) Doctorat dédié à la détection précoce des défrichements et au suivi dans le temps des changements d'occupation des sols, en partenariat avec le CURAT.

Géoportail du Projet REDD+ de la Mé

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L'appli GeoPoppy

GeoPoppy est une application de collecte des données de terrain développée avec des logiciels libres, avec l'appui technique de CartONG et l'appui financier de l'AFD

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Rapport final du Projet REDD+ de la Mé quatre ans d’engagement et d’innovation au service des forêts de la Mé et de ses habitants

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Le Projet REDD+ de la Mé quatre ans d’engagement et d’innovation au service des forêts de la Mé et de ses habitants

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Evaluation des effets liés à la mise en œuvre des activités Agriculture Zéro Déforestation du projet REDD+ de la Mé

logos_nitidae_alter_eco_actu_mighty_earth.png

Troisième rapport annuel du Projet REDD+ de la Mé

Deuxième rapport annuel du projet redd+ de la mé.

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Premier rapport annuel d'activités du Projet REDD+ de la Mé

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Cartographie de l'occupation des sols de la région de la Mé

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Systèmes Agro-Forestiers à base de cacao : optimiser l'existant, susciter leur développement

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Alimata Lorn-Konaté

Titulaire d'un DESS en Finances, Alimata a travaillé pendant sept ans pour l’ONG Search for Common Ground avant de rejoindre Nitidæ en Janvier 2017. Elle occupe actuellement le poste de Responsable Administrative et Financière de notre représentation en Côte d'Ivoire.

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Dihe Paris Toman

Technicien supérieur en Gestion des Exploitations Agricoles, Paris a occupé divers postes (animateur en élevage avec la GTZ, formateur en maraichage et sécurité alimentaire avec Action Contre la Faim, etc) avant de rejoindre l’équipe du Projet REDD+ de la Mé en janvier 2017 en tant que Conseiller Formateur Agricole.

clarisse.png

Adjo Clarisse Kouakou

Titulaire d'un Master 2 en Administration de Développement Economique et d'une Maîtrise en Sciences Economiques et de Développement option Economie Publique obtenu à l'Université Alassane Ouattara. Elle travaille actuellement en Côte d’Ivoire en tant que Conseillère Formatrice Agricole et apporte principalement son expertise au niveau de l'encadrement des bénéficiaires à la mise en place de systèmes de culture permettant d'augmenter la valeur ajoutée à l'hectare.

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Kouadio Ange François Konan

Titulaire d'un BTS en Agriculture Tropicale et Production Végétale, Ange a occupé divers postes de conseiller agricole et de technicien (R&D Nestlé) avant de rejoindre Nitidæ Côte d’Ivoire en avril 2018. Il apporte principalement son expertise dans la production de cacao biologique et dans l’encadrement des producteurs.

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Benjamin Garnier

Ingénieur Agronome issu de l'Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse (INP ENSAT - spécialité en qualité de l’environnement et gestion des ressources), Benjamin est actuellement notre représentant en Côte d'Ivoire. Il assure également la coordination directe des projets CERTIBIO et ELECTRICI.

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Noémie Rullier

Diplômée Ingénieur Agronome, Systèmes Agroalimentaires et Agronomiques durables de Montpellier SupAgro-Institut des Régions Chaudes (IRC), elle apporte son expertise pour appuyer les processus de changements techniques et organisationnels en milieu rural, le conseil à l’exploitation agricole, l'ingénierie de formation et la recherche en Biologie Végétale

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Clovis Grinand

Docteur en Écologie Fonctionnelle et Sciences Agronomiques (SupAgro, IRD et CIRAD) et spécialisé en Systèmes d'Informations Localisées pour l'Aménagement des Territoires (AgroParisTech), il est expert en suivi des changements d'usage des terres par télédétection, cartographie numérique des sols et modélisation spatiale appliquée à la foresterie, agronomie et écologie des paysages. Il est auteur de nombreuses publications scientifiques de rang international

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Anthony Guhur

Diplômé d'un Master 2 Environnement - Terre - Evolution - Climat, Spécialité Espace Rural & Environnement de l’Université de Bourgogne (co-habilitation avec AgroSUP Dijon), il apporte son expertise sur les projets de bioénergies, foresterie et agro-environnement ainsi que sur la gestion de projet

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Youssoufou Soumahoro

Basé à Abidjan, Youssouf occupe le poste de chauffeur du Projet REDD+ de la Mé et de responsable du parc de véhicules de Nitidæ Côte d’Ivoire

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LUTTE CONTRE LA DEFORESTATION EN CÔTE D’IVOIRE

LUTTE CONTRE LA DEFORESTATION EN CÔTE D’IVOIRE

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Communiqué de presse

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Le changement climatique qui est dû à l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre (vapeur d’eau, de dioxyde de carbone (CO2 ou gaz carbonique), méthane (CH4), protoxyde d’azote (N2O), etc.) dans l’atmosphère est engendré par les activités humaines en majorité. Le changement climatique et les forêts sont indissolublement liés à travers le double rôle que jouent les forêts. D’une part les forêts contribuent à la lutte contre le changement climatique en piégeant et stockant l’un des principaux gaz à effet de serre, le Dioxyde de carbone (CO2). Ce rôle essentiel de la forêt est possible grâce au phénomène de la photosynthèse qui permet à l’arbre de récupérer les dioxydes de carbone présents dans l’atmosphère, de les stocker dans le bois et au niveau du sol. D’autre part, lorsqu’elles sont détruites, surexploitées et incendiées, les forêts libèrent ce principal gaz à effet de serre et deviennent donc une source principale d’émission de gaz carbonique (CO2) qui contribue à hauteur de 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre par année. En Côte d’Ivoire, les émissions de gaz à effet de serre proviennent de plusieurs secteurs d’activités notamment l’agriculture, Energie, le Transport. Dans le cadre de la lutte mondiale contre le changement climatique, plusieurs initiatives sont en cours afin de contribuer à cette lutte globale. En la matière, la Côte d’Ivoire est engagée surtout que sa forêt est en perte de vitesse. Recouverte de 16 millions d’hectares de forêts en 1900, la Côte d’Ivoire se retrouve avec moins de 3,5 millions, aujourd’hui. Et, la régression, selon des données officielles, s’est voulue soutenue : disparition de 7,8 millions d’hectares de forêts en 1990 ; 5,1 millions en 2000 ; 3,4 millions en 2015. Une disparition sans pause. Une véritable catastrophe écologique qui, les gouvernants en sont conscients, a des conséquences humaines, environnementales et économiques désastreuses. Outre les efforts nationaux pour remonter la pente, le gouvernement ivoirien, selon de sources officielles, a adhéré depuis 2011, au Mécanisme International de Réduction des Émissions de gaz à effet de serre issues de la Déforestation et de la Dégradation des forêts (REDD+) proposé en 2005 dans le cadre des négociations internationales sur le Changement Climatique. Objectif : lutter contre le réchauffement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre induites par la destruction des forêts. Il s’agit d’utiliser les forêts pour réduire la quantité de gaz carbonique présente dans l’atmosphère. S’appuyant sur des incitations financières et indirectement liée au marché du carbone, cette initiative qui comprend trois phases que sont la préparation, la mise en œuvre et la phase de paiement permettra à terme de rémunérer la Côte d’Ivoire sur la base de ses efforts de non déforestation et de restauration de son couvert forestier.

Actuellement en phase de préparation, la Côte d’Ivoire a pu obtenir quelques résultats clés notamment : 1. Elaboration de sa stratégie nationale REDD+ présentée à la COP 22 à Marrakech ; 2. Intégration de la REDD+ dans le Plan National de Développement (PND) ; 3. Mise à la disposition du Ministère du plan et du Développement, d’un outil de planification  » outil T21″ qui permettra de s’assurer entre autres de la prise en compte de la problématique REDD+ dans les programmes sectoriels du gouvernement ; 4. Création d’une cellule de Mesure, de Notification et de vérification des efforts de restauration des forêts. Ce qui a permis à la Côte d’Ivoire de soumettre son Niveau d’Emission de Référence des Forêts (C’est-à-dire le niveau à partir duquel la Côte d’Ivoire sera évaluée dans ses efforts de lutte contre la déforestation) aux Nations Unies. L’étape de mise en œuvre du mécanisme REDD+ qui débutera en janvier 2018 permettra d’opérationnaliser la stratégie nationale REDD+. Cette seconde phase de la REDD+ devra permettre d’inverser la tendance de la déforestation en Côte d’Ivoire tout en réduisant la pauvreté au niveau local à travers l’instauration d’un Système de Paiement pour Services Environnementaux.

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Gestion Durable des Forêts

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Les ressources forestières dans la problématique du développement en Côte-d'lvoire

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  • Référence bibliographique

Hauhouot Asseypo AntoineHauhouot Asseypo Antoine. Les ressources forestières dans la problématique du développement en Côte-d'lvoire. In: L'Espace géographique , tome 21, n°4, 1992. pp. 357-365.

DOI : https://doi.org/10.3406/spgeo.1992.3110

www.persee.fr/doc/spgeo_0046-2497_1992_num_21_4_3110

  • RIS (ProCite, Endnote, ...)

Résumé (fre)

La forêt ivoirienne connaît une régression spectaculaire depuis le début du XXe siècle du fait des défrichements, liés au développement d'une économie extensive de plantation, de l'exploitation de ses ressources pour l'industrie locale du bois, de l'exportation de grumes et de la fourniture d'énergie domestique. L'État, avec ses sociétés d'intervention et ses programmes de développement, n'est pas le moindre des acteurs d'un gaspillage aggravé par le laxisme des services publics. Dans ce contexte, l'approche des problèmes forestiers reste coloniale et sectorielle alors que la disparition de la forêt menace l'assise même du développement national. Le recours à une approche systémique de la place de la forêt dans le fait social total ivoirien s'impose.

Résumé (eng)

Forest resources and the issue of development in the Ivory Coast. — The decline of the forest in the Ivory Coast has been considerable since the beginning of the 20th century owing to deforestation caused by the development of an economy based on extensive crops, the exploitation of its resources by the local wood industry, the export of logs and the production of domestic fuel. The State, with its groups of intervention and its programmes of development, is not the last to blame for the waste which is aggravated by the laxism of public authorities. The issue of the forest is therefore, given the context, approached from a characteristically short-sighted colonial perspective while its rapid decline threatens the very roots of the nation's development. There is a pressing need for a systemic approach to the role of the forest in the Ivory Coast's global social development.

  • Introduction [link]
  • 1. Situation géographique et implications climatiques [link]
  • 2. Typologie des formations forestières [link]
  • 1. Une destruction rapide du massif forestier [link]
  • 2. Les facteurs du gaspillage des forêts [link]
  • Les mesures réglementaires et leur portée [link]
  • 1. Conception du schéma global [link]
  • 2. Exploitation opérationnelle de l'approche [link]
  • Conclusion [link]
  • Bibliographie [link]

Liste des illustrations

  • Fig. 1. — Répartition des climats en Côte-d'Ivoire [link]
  • Fig. 2. — Aspects pédologiques de la Côte-d'Ivoire [link]
  • Fig. 3. — Pluviométrie (moyennes arrêtées en 1970) [link]
  • Fig. 4. — Végétation [link]
  • Tableau I. — Pression des défrichements sur la forêt [link]
  • Fig. 5. — Évolution de la production de bois [link]
  • Fig. 6. — Domaine forestier classé et reforestation [link]
  • Diagramme - schema - courbe - ... - Sans titre [link]

Texte intégral

Les ressources forestières

dans la problématique du développement en Côte-d'lvoire

Asseypo Hauhouot

Université d'Abidjan

RÉSUMÉ. — La forêt ivoirienne connaît une régression spectaculaire depuis le début du XXe siècle du fait des défrichements, liés au développement d'une économie extensive de plantation, de l'exploitation de ses ressources pour l'industrie locale du bois, de l'exportation de grumes et de la fourniture d'énergie domestique. L'État, avec ses sociétés d'intervention et ses programmes de développement, n'est pas le moindre des acteurs d'un gaspillage aggravé par le laxisme des services publics. Dans ce contexte, l'approche des problèmes forestiers reste coloniale et sectorielle alors que la disparition de la forêt menace l'assise même du développement national. Le recours à une approche systémique de la place de la forêt dans le fait social total ivoirien s'impose.

Cote-d' Ivoire, défrichement, développement, État, foret,

ABSTRACT. — Forest resources and the issue of development in the Ivory Coast. — The decline of the forest in the Ivory Coast has been considerable since the beginning of the 20th century owing to deforestation caused by the development of an economy based on extensive crops, the exploitation of its resources by the local wood industry, the export of logs and the production of domestic fuel. The State, with its groups of intervention and its programmes of development, is not the last to blame for the waste which is aggravated by the laxism of public authorities. The issue of the forest is therefore, given the context, approached from a characteristically short-sighted colonial perspective while its rapid decline threatens the very roots of the nation's development. There is a pressing need for a systemic approach to the role of the forest in the Ivory Coast's global social development.

Ivory Coast, deforestation, development, forest, state,

Introduction

Le développement de la Côte-d'lvoire a désigné dès le départ la voie à suivre: la transformation des réalités du milieu naturel en un facteur de production et de croissance. C'est dans ce sens que la forêt prend toute son importance.

Si la Côte-d'lvoire a pu maintenir un rythme de croissance qualifié parfois de spectaculaire, c'est, entre autres choses, grâce aux ressources forestières dont elle est abondamment pourvue. Aujourd'hui, l'épuisement du massif forestier place le pays devant de graves problèmes de devises et de conservation du milieu naturel. Ne pas trouver une solution,

Climat subéquaiona

C'imat tropical numide noouieen

Cl rrol subtropical souaonois

Climoi soudano s du'

.1 Limi'e nord de la forêt ombropHiie

_2 Lim le nord de la •crê' mesophile Lirm e nord des 'ore's xerophiles

Fig. 1. — Répartition des climats en Côte-d'Ivoire.

à ce dernier problème surtout, pourrait compromettre définitivement l'agriculture ivoirienne.

Le présent article se propose d'étudier les grands axes du problème de la forêt en Côte-d'Ivoire, en insistant sur la part des ressources forestières dans le revenu national, les rapports de l'économie forestière avec les autres secteurs d'activité du pays, et les conséquences actuelles ou prévisibles de la disparition des formations forestières du paysage ivoirien.

I. Fondements géographiques de la forêt ivoirienne

La forêt ivoirienne est en étroite liaison avec la situation géographique du pays. Celle-ci détermine la nature du massif forestier, son importance et sa signification au regard du développement.

jos 'errai 'ajes •c e^ent cesaves

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Sois 'e"i.gipeux tropîcci- Sos Druns t'ooicoux So s nya o^orpnes

Fig. 2. — Aspects pédologiques de la Côte-d'Ivoire.

7. Situation géographique et implications climatiques

Le territoire ivoirien, grand de 322 000 km2, est dans l'hémisphère nord à quelque 500 km de l'équateur, entre le 5e et le 10e degré de latitude N. Cette situation donne naissance à quelques variétés de climats dont l'impact sur la forêt est remarquable (fig. 1, 2, 3).

Le climat subéquatorial

Le domaine subéquatorial ivoirien comporte quatre saisons et une pluviométrie en moyenne supérieure à 1 800 mm, avec dans le Sud-Ouest des valeurs plus élevées (2 200 mm). L'humidité relative dépasse 80%. Ce climat chaud et humide favorise une décomposition profonde des roches, processus

L'Espace géographique, 1 992, n° 4

dissertation la deforestation en cote d'ivoire

1. Situation géographique et implications climatiques

ISOHYETES ANNUELLES (mml

1200mm et moins 1200 mm à 1600 1600 mm â 2000 2000mm et plus

LIMITE WORD DES DIVERS PAYSAGES

1 Secteur hyperombrophile

2 Secteur ombrophile 3—^^ Secteur mésophile

A Secteur sub.soudanais

Fig. 3. — Pluviométrie (moyennes arrêtées en 1970).

d'où résulte la formation de sols ferrallitiques épais et humides, favorables au développement de la forêt.

Le climat tropical humide ou baouléen

II présente déjà une forte réduction des pluies (1 100 à

I 300 mm). L'harmattan, vent chaud et sec émanant des hautes pressions subtropicales, introduit une note particulière, surtout pendant les mois de décembre, janvier et février. Les mois sont plus contrastés, mais se répartissent toujours en quatre divisions pluviothermiques.

Le climat soudanien

II couvre le territoire allant de la latitude de Katiola à la frontière septentrionale. Ses traits sont forts différents de ceux du Sud avec, en particulier, un renforcement des caractères tropicaux. Il n'y a plus que deux saisons, avec de

grands abats d'eau de juillet à septembre. L'humidité atmosphérique est réduite à 50%.

Le climat dit de montagne

II couvre la région de Man. L'altitude, qui dépasse les 1 000 m en quelques endroits, provoque une baisse de la température et une augmentation de la pluviométrie. La région reçoit 2 320 mm d'eau à Danané. Septembre est le mois le plus arrosé. Cette région constitue le second domaine de la forêt dense humide en Côte-d' Ivoire.

Tous ces climats sont donc favorables à la forêt, plus particulièrement le climat subéquatorial, le climat baouléen et les climats de montagne.

2. Typologie des formations forestières (fig. 4)

Derrière son apparente uniformité, le paysage forestier ivoirien présente d'importantes nuances dues aux particularités des domaines climatiques et à la diversité des formations edaphiques. La forêt ombrophile ou primaire occupe les zones à forte pluviométrie. Forêt dense sempervirente, elle est riche de ressources. Son domaine d'extension couvre les régions d'Abidjan, du Man, de San Pedro, de Soubré et de Sassandra. Il n'existe cependant pas une corrélation parfaite entre cette formation et le substrat géologique, ni entre elle et la pluviosité. La présence de sols argileux sur schistes corrige les effets de la faible pluviométrie, alors que, sur les formations sableuses, même 2 000 mm de pluie entretiennent difficilement la forêt dense. Quoique faisant partie du domaine equatorial de transition, la forêt mésophile occupe de préférence les zones marquées par une diminution sensible du niveau pluviomé- trique (1 500 mm). C'est aussi le domaine des sols ferrallitiques remaniés, rajeunis ou indurés, que l'on trouve surtout dans sa partie septentrionale. Elle est bien représentée dans les régions d'Abengourou, de Divo, de Gagnoa et de Daloa. Les forêts claires s'étendent sur le Nord du pays et se partagent l'espace avec les savanes arborées et herbeuses. Elles sont dépourvues d'essences précieuses et ne présentent pas un intérêt majeur pour l'exploitation économique. Mais leur rôle dans le maintien de l'équilibre écologique est déterminant. Elles affectionnent les sols ferrugineux fragiles et sensibles à l'induration. Le domaine d'extension des forêts claires représente ainsi un milieu instable, où les potentialités agrostologiques s'exposent à

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2. Typologie des formations forestières

' S / / / ) KORHOGO'

^^^^"SASSANDRA

GÎBÂSSïitr^

Source d'après l'Atlas de C 1

SECTEUR DE LA FORET DENSE

Secteur mësophile Secteur ombrophile Secteur hyperomtrophile

SECTEURS PREPDRESTER ET DES SAVANES

Savane du secteur soudanais Savane du secteur sub.soudanais Secteur préforestier

FORMATIONS SPECIALES

I Mangrove et savane de Basse- Côte

Fig. 4. — Végétation.

une dégradation rapide dès que l'équilibre écologique est menacé par l'action anthropique.

II. Les facteurs de consommation de la forêt

Dès le départ, la traite coloniale s'est abusivement orientée en Côte-d' Ivoire dans deux domaines privilégiés que sont l'économie de plantation d'exportation et l'exploitation des produits de cueillette. Dans ce contexte, la forêt était déjà devenue le lieu d'enjeux décisifs, notamment en termes de gains en devises. Aujourd'hui encore, le bois représente, après le café et le cacao, le troisième produit d'exportation

du pays. Ce modèle économique exerce naturellement une forte pression sur les ressources forestières ivoiriennes et menace gravement l'environnement naturel de la Côte- d' Ivoire.

1. Une destruction rapide du massif forestier

La surexploitation de la forêt s'est traduite par une réduction rapide du massif forestier. Évaluée à 16 millions d'hectares au début du siècle, la superficie du couvert forestier n'atteint plus que trois millions à l'heure actuelle. La régression est donc spectaculaire dans le temps, compte tenu du rythme élevé des prélèvements et des destructions sous la pression conjuguée des besoins en terres de culture, de la demande des industries du bois et des besoins en grumes pour l'exportation.

La pression des défrichements

En 1983, l'agriculture occupait 12,4 millions d'hectares, soit 85% des réserves. La pression des défrichements sur les réserves forestières s'est intensifiée à partir de 1960, avec le développement extensif de l'économie de plantation. Quelques points de repère permettent de suivre le mouvement: Certaines administrations trouvent ces chiffres excessifs. Il

Pression des défrichements sur la forêt (source: Minagri).

Consommation

Millions d'ha

Vitesse annuelle du

déboisement (ha)

n'en demeure pas moins qu'en l'espace de 35 ans, la course au foncier à des fins agricoles a ravagé près de 90% du patrimoine forestier.

L'exploitation forestière

Elle aussi a sa part de responsabilité dans la destruction des réserves forestières ivoiriennes. Cette spéculation a débuté dans la colonie en 1880, avec une participation active des coupeurs de bois de Moossou et de Bonoua. Vers 1890, un

© L'Espace géographique, 1992, n° 4

dissertation la deforestation en cote d'ivoire

Français d'origine, Amédée de Brétignières, crée les premières sociétés de coupeurs. Un autre Français, Picard, systématise la coupe à partir de 1892, en mettant au point un mécanisme de transport sur traîneau. De 13 000 tonnes en 1900, la production passe à 500 000 tonnes en 1925.

La production du bois d' œuvre, notamment le bois d'ébé- nisterie, a connu un grand essor depuis l'indépendance. Une croissance régulière des prélèvements a été observée jusqu'en 1977, avec un plafond de 5 321 000 m3. Depuis

1985, on assiste à une baisse des activités forestières, tant en raison de l'effondrement des cours du bois que du fait de l'épuisement de nombreux massifs. Le bois et les activités induites ont donc joué et continuent de jouer un rôle significatif dans le développement du pays.

L'industrie du bois

Elle est née en Côte-d'Ivoire il y a plus d'un demi-siècle. Dix usines de transformation du bois existaient dans la colonie en 1920. Depuis l'indépendance, le nombre s'est accru sur un rythme rapide. On en dénombrait déjà 100 en

1986, parmi lesquelles 90 scieries, 5 complexes de sciage, de déroulage, de tranchage, 5 complexes d'usinage.

L'évolution de l'industrie du bois en Côte-d'Ivoire fait ressortir quelques périodes décisives. De 1960 à 1964, l'approvisionnement du marché domestique fit un progrès

remarquable sous la pression du marché intérieur. Vint ensuite une période de plafonnement de 1965 à 1972. La production ne dépasse guère 400 000 m3 pendant cette période, et la capacité de traitement des unités de production reste au-dessous de 20 000 m3. Mais de 1972 à 1977, on note une brusque augmentation du nombre des usines, qui passe à 80, la capacité de traitement atteignant environ 2 millions de m3. L'année 1978 marque le début d'une période de déclin relatif qui se prolongera jusqu'en 1986. La chute des exportations de grumes, consécutive à l'obligation faite aux exportateurs de se reconvertir en industriels, explique largement ce déclin. Cette évolution chaotique de l'industrie ivoirienne du bois reflète admirablement l'extraordinaire gaspillage des ressources forestières du pays (fig. 5).

2. Les facteurs du gaspillage des forêts

Les principaux acteurs de ce gaspillage sont d'abord l'État ivoirien à travers ses sociétés d'intervention et ses programmes de développement, ensuite les exploitants forestiers, enfin les agriculteurs.

Les pouvoirs publics

À partir de 1970, l'effet des programmes d'aménagement s'est fait sentir sur le terrain. La combinaison des actions des sociétés d'intervention telles que l'AVB et l'ARSO et

Production en milliers de tonnes 6 000

190010 20 30 37 45 50 55 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86

Fig. 5. — Évolution de la production de bois.

dissertation la deforestation en cote d'ivoire

des grandes entreprises agricoles à participation étatique a accentué le processus de deforestation. Parfois, les pouvoirs publics interviennent également de façon indirecte^ par le biais des permis d'exploitation délivrés de façon massive, souvent abusive. Il en est résulté un désastreux gaspillage des massifs forestiers.

L'effet du développement

Pour répondre à l'appel du marché par le biais des cultures d'exportation et, dans une moindre mesure, des cultures vivrières, la ruée paysanne sur les massifs forestiers est allée dans le même sens que l'action des pouvoirs publics. Elle fut intense à partir de la seconde décennie du développement. Les fronts pionniers ont quasiment ravagé le Centre-Ouest et le Sud-Ouest, si remarquables par leurs défrichements expéditifs et leurs grandes exploitations agricoles. Antérieurement à cette ruée paysanne, l'agriculture traditionnelle était fondée sur le système du brûlis. L'abattage sélectif des ligneux en était l'un des traits marquants. Il était imposé d'ailleurs par l'état rudimentaire de l'outillage agricole. Le brûlage des «abattis», étape suivante dans la succession des phases du travail agricole, avait des effets limités par la faible densité du peuplement et l'étendue réduite des parcelles défrichées. La courte durée des cultures (un à deux cycles au maximum) et la longue durée des jachères forestières (15 à 20 ans) avaient incontestablement des effets positifs en termes de conservation de la forêt et de protection du milieu.

La ruée paysanne eut lieu dans un environnement économique et social totalement différent. Les modalités d'insertion des sociétés ivoiriennes dans le marché dominant ont privilégié les contraintes de la poussée démographique et aggravé les effets de la surcharge humaine dans certaines régions forestières. La course au gain, dont la course pour la maîtrisefoncière n'est qu'un des effets, s'est traduite par l'immobilisation de surfaces bien plus importantes, faisant de l'agriculture paysanne, et à plus forte raison de l'agriculture industrielle, de grosses consommatrices d'espace agraire. Qu'il s'agisse d'allochtones ou d'autochtones, les défrichements sont devenus ainsi plus expéditifs que jamais. Les déboisements, en vue de la production de bois d' œuvre pour l'exportation, sont restés non sélectifs, tout en prenant des proportions abusives. La pression sur les ressources forestières s'est donc accrue à travers ce modèle, avec pour conséquence la réduction massive de la forêt ivoirienne.

Le bois comme source d'énergie

Enfin, l'une des principales utilisations de la forêt par les populations ivoiriennes est l'extraction des ligneux sous la forme de bois de feu ou de charbon de bois. La consommation de ces combustibles ne cesse de croître. Elle est actuellement estimée à plus de 6 M. de m3 par an. Elle se traduit naturellement par des prélèvements importants sur la forêt. Selon certaines sources, on s'acheminerait vers une véritable crise de cette source d'énergie. Le Centre technique forestier prévoit ainsi pour l'horizon 2 000 d'importants déficits pour les zones urbaines.

III. L'État et la forêt ivoirienne

La gravité et la complexité du problème forestier dans ses rapports avec le développement du pays ont conduit les pouvoirs publics à un train de mesures qui forme la politique forestière de l'État ivoirien.

h Les mesures réglementaires et leur portée

Le code forestier du 20 décembre 1965 participe à ce train de mesures. Il fait la distinction entre le domaine de l'État et celui réservé aux collectivités. Le décret de mars 1978 va plus loin en identifiant, dans le secteur réservé aux pouvoirs publics, un domaine permanent de l'État qui représente 62% des forêts de l'État, et le domaine forestier rural. Dans le domaine de l'État existe ainsi désormais un domaine protégé et un espace d'usage économique.

La gestion de l'espace forestier de l'État n'en est pas rendue aisée pour autant, la difficulté résidant à la fois dans les conditions de la vie paysanne et dans le laxisme des services publics face à divers groupes de pression. Le domaine forestier de l'État fait ainsi l'objet de défrichements clandestins, que l'appareil de surveillance étatique ne parvient pas à décourager, tandis que l'action des gardes forestiers s'oriente beaucoup plus vers la protection de la faune que vers celle des massifs forestiers.

On assiste à une dégradation constante du patrimoine de l'État; les parties réservées à l'État ont été vidées de leur contenu du fait des infiltrations paysannes; même les parcs nationaux, en particulier celui de la Comoé à l'est du pays

Les mesures réglementaires et leur portée

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Fig. 6. — Domaine forestier classé et reforestation.

et celui de la Marahoué au centre-ouest, sont troués de grandes exploitations agricoles illégales. La pression des défricheurs conduit même, dans certains cas, au déclassement de forêts au profit de la production agricole.

Outre les dispositions réglementaires tendant à préserver le couvert forestier de ces exactions, d'autres mesures visent l'amélioration de l'état de la forêt. Elles sont définies et conduites par des services publics parmi lesquels le Centre technique forestier tropical (CTFT) et la Société de développement des forêts (SODEFOR) sont les plus actifs.

Placé sous la direction du ministère de la Recherche scientifique, le Centre technique forestier tropical a surtout été préoccupé par la recherche sur les essences à haut rendement et sur les technologies industrielles du bois. Au cours de ces dernières années, le service a placé l'accent sur la mise au point de normes scientifiques, industrielles et commerciales de valorisation des produits forestiers.

La SODEFOR fut créée en 1966, avec pour mission la réalisation de 500 000 ha de forêt au rythme de 10 000 ha par an. La replantation devait se faire à partir d'essences à haut rendement que le CTFT était censé mettre au point. Vingt- cinq ans après, les résultats sont plutôt décevants. La SODEFOR n'a pu planter en tout et pour tout que 63 000 ha d'essences diverses. L'appui financier de la France, de l'Allemagne et de la Banque mondiale avait permis à la société de mettre au point un nouveau programme pour la période 1986-1990. Savoir si ce programme peut permettre de résoudre le problème forestier ivoirien est une question encore sans réponse.

Enfin, des tentatives avaient été engagées pour susciter une participation active des ruraux au programme de réhabilitation de la forêt. Des animateurs ruraux avaient émis l'idée que l'organisation de la participation villageoise au reboisement pourrait suppléer à l'inefficacité des SODEFOR et autres services publics. Idée séduisante à première vue. Elle soulève cependant des problèmes difficiles, précisément parce qu'elle implique tout un programme de restructuration préalable de l'économie et de la vie rurale, et une autre logique de développement. Étendre sans cesse les superficies en cultures de rente, sur le mode d'une agriculture minière de type colonial, est en effet en contradiction totale avec le souci de préserver et d'améliorer le patrimoine forestier national. En l'absence de cette restructuration préalable de l'économie et dans l'ambiance de cette agriculture «minière», toute mesure visant à «éduquer et à sensibiliser» le paysan aux problèmes de la forêt pourrait aisément prendre les allures d'un enrôlement des populations rurales, et toutes les formes de lutte contre les «feux de brousse» seront plutôt ressenties comme des mesures de coercition insupportables. Ainsi, la mise à contribution massive de la radio, de la télévision et de la presse écrite pour «sensibiliser» le paysan ne semble-t-elle pas donner des résultats significatifs, et ne laisse entrevoir, à terme, aucune chance de réussite de l'opération.

IV. Pour une problématique de la question forestière

On pourrait recourir à une approche systémique de la place de la forêt dans le fait social total ivoirien pour une meilleure intelligence du problème forestier ivoirien. Cette

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approche peut être illustrée par un schéma simplifié comprenant trois blocs.

À l'entrée du système, la trame et la structure de l'économie nationale avec en (Re), les ressources économiques «créées», en (Rf), les ressources forestières naturelles. Au centre, le bloc de transformation avec (Ae) les activités économiques organisées et faisant l'objet d'une planification plus ou moins rigoureuse; en (Ac) les activités de cueillette dont fait partie ce que l'on appelle abusivement l'économie forestière. À la sortie du système, les objectifs, notamment la croissance (Cr) et ses transformations en développement (Dv).

Le système ainsi conçu est naturellement à rétroaction. Cela signifie qu'il est capable de réagir sous l'effet de son propre fonctionnement. Vus sous cet angle, les problèmes peuvent être catégorisés et échelonnés.

Re: ressources économiques

Rf : ressources forestières naturelles

Ae: activité économique moderne

Ac: activité de cueillette

Cr: croissance

Dv: développement

(I): bloc I: composantes et structure de l'économie (II): bloc II: dynamique de l'économie et mécanisme de

transformation (III): bloc III: finalités de l'économie et résultats

I. Conception du schéma global

a. Le premier niveau de problèmes est d'ordre structurel. On peut en donner la formulation suivante: comment organiser les rapports entre les ressources économiques (Re) qui font l'objet d'une structuration continue et les ressources forestières (Rf) qui sont restées au stade de

cueillette; la différence, et parfois même les oppositions, qui s'établissent dès l'entrée du système économique national ne découlent pas seulement de la nature des choses, mais surtout des faiblesses de leur combinaison et de l'inégalité des vitesses du changement. Après plus d'un quart de siècle d'effort de développement, de nombreux exemples prouvent l'insuffisance des niveaux d'articulation de certaines composantes de l'économie rurale, notamment ceux qui concernent le secteur forestier.

b. Au niveau du bloc de transformation, il y a des problèmes d'animation et de coordination. En effet, comment harmoniser deux dynamiques qui ont tendance à s'opposer: l'activité économique moderne (Ae) et l'activité de cueillette (Ac)? La dernière, ne faisant pas l'objet d'une planification, joue forcément un jeu désintégrateur et affaiblissant.

c. À la sortie, des problèmes de choix de finalités: il est facile d'admettre que l'une des caractéristiques des meilleurs systèmes d'organisation est de créer, par rétroaction, les conditions de leur maintien. Or, dans le cas de la Côte-d' Ivoire, la production, en menaçant de faire disparaître la forêt, compromet sa propre base. La forêt, dans ses rapports avec la qualité de la vie, est une assise du développement. Les processus qui la mettent en danger ne sont donc pas développants. Dans le cas ivoirien, ils le sont d'autant moins qu'ils convertissent mal les éléments de la croissance, notamment l'accumulation des devises, en facteurs d'amélioration du cadre de travail et de vie.

2. Exploitation opérationnelle de l'approche

Quels enseignements pratiques peut-on tirer de cette vue des problèmes? Le passage de l'économie coloniale à une économie moderne implique une amélioration des structures. Le processus admet difficilement la présence de poches attardées. Or le secteur forestier dans son état actuel en est une. Les efforts pour en faire un secteur performant sont insuffisants, du fait non pas de la faiblesse des moyens financiers, mais de l'approche des problèmes, qui est restée coloniale et sectorielle. La protection et l'amélioration de la forêt doivent être solidaires des interventions dans d'autres domaines de la vie nationale. Il est indispensable de créer les conditions d'une rétroaction capable d'améliorer le rendement de l'ensemble du

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1. Conception du schéma global

système géographique. Le problème forestier ivoirien participe donc à la problématique globale des reconversions et des mutations indispensables.

Au regard de ce qui précède, on s'étonne que les débats actuels sur la forêt ne soient focalisés que sur la protection, par la lutte répressive contre les braconniers et les défricheurs clandestins, et sur quelques actions isolées de la SODEFOR. En fait, les problèmes et les solutions qu'ils appellent dépassent cette échelle par leur dimension et leur signification. Ils visent la question fondamentale d'une amélioration des performances du développement par le biais d'une restructuration de l'espace national. C'est bien

d'un problème de planification et d'aménagement du territoire qu'il s'agit.

Avenard J.-M. et al. (1971). Le Milieu naturel de la Côte- ci' Ivoire. Paris: Orstom.

Avenard J.-M. et al. (1974). Aspects du contact forêt-savane dans le Centre et l'Ouest de la Côte-d 'Ivoire. Paris: Orstom.

(1987). Document de la Commission forestière. Yamoussoukro: Congrès de l'Association des ingénieurs agronomes.

(1986-1987). La Côte-d'Ivoire en chiffres. Abidjan: Inter Afrique Presse.

(1979). Atlas de Côte-d' Ivoire. Abidjan: Orstom-IGT.

Le GIP RECLUS publie, en coédition avec la Documentation Française dans la collection «Dynamiques du Territoire»

Les Mots de la géographie, dictionnaire critique

Roger BRUNET, Robert FERRAS, Hervé THÉRY

GIP RECLUS, Montpellier

Enfin, la géographie a son grand dictionnaire, complet, à jour: 2 760 entrées, des milliers de mots et expressions définis et mis en situation, avec l'appui de citations d'écrivains et une recherche étymologique. La géographie des professionnels est confrontée à la géographie de la rue et des salons. Non seulement l'étudiant et le professeur, mais tout un chacun pourra pleinement comprendre et proprement choisir les mots qui parlent de la Terre, du Monde, des espaces de l'humanité, grâce à cet outil unique en son genre.

1992,21x25, 472 p. ISBN 2-1 1-002852-1 (120 F)

lre édition: septembre 1992 2e édition: janvier 1993

Bibliographie

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Portail officiel du gouvernement de Cote d'Ivoire

  • LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE LE GOUVERNEMENT A PRIS DES MESURES DONT CELLES RELATIVES A LA REDUCTION DES EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE DE 30,41% D’ICI A 2030, LA REHABILITATION DE LA FORET, ETC (JACQUES ASSAHORE KONAN).
  • PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT LE MINISTRE JACQUES ASSAHORE KONAN ANNONCE LA VULGARISATION DU NOUVEAU CODE DE L’ENVIRONNEMENT ET LA MISE EN PLACE PROCHAINE D’UNE POLICE DE L’ENVIRONNEMENT AFIN DE REPRIMER LES MANQUEMENTS AU CODE DE L’ENVIRONNEMENT.
  • ENVIRONNEMENT LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE AFFECTE L’ECONOMIE, L’AGRICULTURE ET PLUSIEURS AUTRES DOMAINES D’ACTIVITE. SELON LA BANQUE MONDIALE, CE PHENOMENE VA REDUIRE LE PIB DE 13% ET VA FAIRE PLONGER PLUS D’UN MILLION DE PERSONNES DANS LA PAUVRETE (JACQUES ASSAHORE KONAN).
  • ENVIRONNEMENT LA LUTTE CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE EST UN DÉFI IMPORTANT A RELEVER. NOUS INVITONS CHACUN A AVOIR UNE CONSCIENCE ÉCOLOGIQUE POUR LUTTER CONTRE LES ÉMISSIONS DES GAZ A EFFET DE SERRE, LA POLLUTION ET L’ÉROSION CÔTIÈRE (JACQUES ASSAHORE KONAN).
  • LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE LES MESURES D’ADAPTATION VISENT A REDUIRE NOS EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE DE 30,41% D’ICI A 2030 (MINISTRE JACQUES KONAN ASSAHORE).
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Agriculture durable, agroforesterie, reboisement intensif. Le gouvernement ivoirien est résolument engagé à multiplier les initiatives pour éviter, réduire et inverser la dégradation des terres et atténuer les effets de la sécheresse pour un avenir prospère.

Avec près du quart (1/4) du Produit intérieur brut (PIB) et plus de 75% des exportations, l’agriculture constitue un pilier majeur de l’économie ivoirienne. Principal moyen de subsistance de 2/3 des ménages, l’agriculture emploie près de 70% de la population active. Malheureusement, le secteur est de plus en plus confronté à une dégradation prononcée du couvert forestier et des terres du pays. En Côte d’Ivoire, près de 60% des terres productives sont dégradées. Le massif forestier est passé de 16 millions d’hectares en 1960 à 3 millions d’hectares en 2018. Selon la FAO, l’Afrique subsaharienne est la région la plus durement touchée par la désertification et celle où la pauvreté est la plus étendue. 65% des terres productives sont dégradées, tandis que la désertification touche 45% des terres en Afrique (FAO, 2021). 45 millions de personnes sont menacées d’insécurité alimentaire en Afrique à cause de la sécheresse (Programme alimentaire mondial-PAM, 2019). Si le cacao est le principal moteur de la croissance économique du pays, il est aussi malheureusement un des fossoyeurs de la forêt ivoirienne. Le premier pays producteur de cacao est donc bien décidé à concilier agriculture et reboisement de la forêt. C’est pourquoi, depuis quelques années, la Côte d’Ivoire s’est engagée à produire un cacao ami de sa forêt. Le gouvernement a décidé de promouvoir la cacaoculture durable, respectueuse de l’environnement. Il a pris l’engagement en 2014, dans le cadre de la déclaration de New York sur les Forêts, de produire un cacao ivoirien zéro-déforestation à partir de 2017 et de restaurer 20% du couvert forestier du territoire national d’ici à 2030. L’atteinte de cet objectif passe par la mise en place d’un système agroforestier qui permet d’associer aux cacaoyers la culture des arbres. Cette pratique culturale transforme le paysage en le rendant plus résilient à la sécheresse et aux changements climatiques. De plus, l’introduction d’agroforesterie dans une plantation de cacao change la courbe de rendement du cacaoyer et contribue à l’amélioration des conditions de vie du paysan. Pour soutenir la mise en œuvre de cette initiative, le Conseil du Café-Cacao (CCC), par exemple, va introduire 60 millions de plants d’essences forestières en milieu rural d’ici à 2024. D’ici à 2023, le pays veut mettre fin à la déforestation causée par l’agriculture. Il s’est aussi lancé dans le reboisement à haute intensité. Les résultats du dernier inventaire forestier et faunique national indiquent une couverture forestière de 2,97 millions d’hectares en mars 2021. Ce qui équivaut à 9,2% de couverture forestière contre plus de 20% dans les années 1960. En vue d’inverser cette tendance de la déforestation, l’État a opté pour une nouvelle politique forestière en mai 2018 dont l’objectif est de porter la couverture forestière à au moins 20% du territoire national d’ici à l’horizon 2030, soit un accroissement de 3 millions d’hectares de forêt tout en maintenant intact l’existant. L’opération dénommée « 1 jour 1 million d’arbres » lancée le 15 novembre 2019 et celle baptisée « 1 jour 5 millions d’arbres » initiée le 25 juillet 2020 ont permis de planter respectivement 1 169 074 et 6 449 739 arbres. Le bilan partiel de l’opération « Un jour 50 millions d’arbres » démarrée le 1er juin 2021 et qui s’est déroulée sans interruption sur l’ensemble des régions et des départements de la Côte d’Ivoire a relevé que 28 538 234 arbres ont été produits et plantés à fin octobre 2021.  

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PERENNISATION DES CANTINES SCOLAIRES : LA COORDINATION GENERALE DU PROGRAMME SOCIAL DU GOUVERNEMENT (PSGOUV) ET LA DIRECTION DES CANTINES SCOLAIRES DE COTE D’IVOIRE (DCS) DANS LES LOCALITES DE SONGON, D’ADZOPE, ET D’ABOISSO DU 08 AU 12 AVRIL 2024

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BON A SAVOIR - LES INFRACTIONS ROUTIÈRES ET AMENDES FORFAITAIRES (Mars 2024)

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MISSION DU PROGRAMME SOCIAL DU GOUVERNEMENT (PSGOUV) SUR LES CANTINES SCOLAIRES DANS LA RÉGION DE DALOA DU 06 AU 10 MARS 2024

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LES RENCONTRES DU PREMIER MINISTRE BEUGRE MAMBE DANS LE CADRE DE LA CAN 2023

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DOCUMENT DES PRIX HOMOLOGUES DES MANUELS SCOLAIRES 2023-2024

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PSGOUV 2/ MISSION DE SUPERVISION ET DE SUIVI DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION DES ETABLISSEMENTS DE FORMATION PROFESSIONNELLE DE KONG, DE KORHOGO ET DE GBELEBAN, DU 02 AU 05 AOÛT 2023

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Psgouv2 /Mission de visite pour s’imprégner des conditions d’accès des populations à la poche de sang à 3 000 FCFA, aux kits d’accouchement et de césarienne et aux vaccins, dans la région de San Pedro, et de la Nawa (Méagui), du 27 au 28 juillet 2023

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5EME ÉTAPE DE LA RONDE DU SOCIAL A DALOA (RÉGION DU HAUT-SASSANDRA), DU 17 AU 23 JUILLET 2023

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PA-PSGOUV : INAUGURATION DU FORAGE DE LA COOPERATIVE "SIEMETCHA" DE KAKPELIAKAHA A FERKESSEDOUGOU, LE 14 JUILLET 2023

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ACCÈS À LA POCHE DE SANG À 3 000 FCFA : VISITE DE LA COORDINATION GÉNÉRALE DU PSGOUV ET D’UNE ÉQUIPE DU CENTRE NATIONAL DE TRANSFUSION SANGUINE (CNTS), DANS LES HÔPITAUX PUBLICS QUE PRIVÉS DES RÉGIONS FRONTALIÈRES DU NORD, DU 05 AU 07 JUILLET 2023

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Lutte contre la déforestation : Plus de 1000 hectares de forêts reboisés par la Fondation Soundélé

La Fondation Soundélé Konan a marqué une pause pour célébrer ses 20 ans d’activités. C’était au cours d’une cérémonie qui a réuni plusieurs autorités au sein de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody, le jeudi 18 avril 2024.« Sans être prétentieuse, je peux affirmer que j’ai pu reboiser plus de 1000 hectares de forêt, au niveau de la Côte d’Ivoire et en Afrique », se félicite la présidente de cette organisation, Adrienne Soundélé. Elle et ses équipes ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Elle annonce la mise en œuvre du projet « L’Ecole verte » qui est une initiative qui consiste à former à l’éducation environnementale des jeunes, à, commencer par les écoles primaires pour atteindre les autres niveaux de formation. Il s’agit aussi de l’implémentation du projet « Pédalons pour la forêt ». C’est une initiative de compensation de carbone par le planting d’arbres.« La confiance qu’on me témoigne m’oblige à persévérer dans mon engagement et à développer encore plus le champ d’action de la Fondation, au service de la forêt ivoirienne », fait-elle savoir. Pour y arriver, elle dit compter sur l’appui des élus locaux et de l’ensemble des populations ivoiriennes. Et d’indiquer : « Grâce à vous, nous allons pouvoir réaliser de nombreuses autres actions et développer nos activités. Votre soutien nous permettra de mettre rapidement en œuvre nos prochaines actions ».Relativement à la réalisation des projets susmentionnés, Adrienne Soundélé a procédé, séance tenante, à la signature de deux conventions avec deux de ses partenaires en Côte d’Ivoire.Yessoh Marie Gisèle, conseillère technique au ministère des Eaux et Forêts, en charge de la coopération internationale, s’est réjouie des réalisations de la Fondation, en faveur de la reforestation, la protection du couvert forestier et surtout pour la sensibilisation des populations. « Le ministre Laurent Tchagba est toujours pressé, à l’appel de l’organisation et l’encourager à continuer le travail qu’elle fait. Pour nous, c’est un partenaire sûr qui accompagne nos actions que nous sommes toujours prêts à soutenir », a-t-elle déclaré.Les actions de Mme Adrienne Soundélé et ses équipes ont été également saluées par le ministre des Transports, parrain des festivités, représenté pour l’occasion par Georges Bohoussou, directeur des projets dans ledit département ministériel. Il a lancé un appel à continuer à œuvrer pour un avenir plus vert et plus durable.La célébration a été marquée par une séance de planting d’arbres au Centre floristique de l’Université et un panel autour du thème : « La gestion participative et durable des forêts ».

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COMMENTS

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    Le taux de déforestation moyen annuel depuis 1986 est de 2,8 % (superficie de la forêt en 1986 de 7,85 millions d'hectares). Aujourd'hui, c'est près de 90% de sa forêt que la Côte d ...

  4. FADECI

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    J For Env Sci 32 (1), 55-67 55. Deforestation and Forest land Use in Côte. d'Ivoire: Policy and Fiscal Instruments. Wadjamsse B eaudelaire Djezou *. University of Bouaké/Ivorian Center for ...

  8. Le couvert forestier en Côte d'Ivoire : une analyse critique de la

    Ainsi, de l'analyse de la situation des pressions sur les forêts en Côte d'Ivoire, le ministère en charge de la gestion du couvert forestier ivoirien indique que le rythme accéléré de destruction des forêts ivoiriennes a atteint de nos jours une moyenne estimée à 450.000 hectares par an. La situation des forêts est catastrophique ...

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    LUTTE CONTRE LA DEFORESTATION : DECRETS ET TEXTES DE LOI ADOPTES PAR L'ETAT DEPUIS 2019: Abidjan, le 19 mai 2022 - La Côte d'Ivoire ne compte aujourd'hui que deux millions d'hectares de forêts, c'est près de 90% de moins qu'au début des années 60. En l'espace d'un demi-siècle, le couvert forestier s'est fortement dégradé.

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    LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION : LA COTE D'IVOIRE VEUT METTRE FIN A LA DEFORESTATION CAUSEE PAR L'AGRICULTURE: Agriculture durable, agroforesterie, reboisement intensif. Le gouvernement ivoirien est résolument engagé à multiplier les initiatives pour éviter, réduire et inverser la dégradation des terres et atténuer les effets de la sécheresse pour un avenir prospère.

  23. Lutte contre la déforestation : Plus de 1000 hectares de forêts ...

    Sans être prétentieuse, je peux affirmer que j'ai pu reboiser plus de 1000 hectares de forêt, au niveau de la Côte d'Ivoire et en Afrique », se félicite la présidente de cette ...