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Le bonheur - dissertations de philosophie

  • Dépend-il de nous d'être heureux ?
  • Désirer est-ce nécessairement souffrir ?
  • Accomplir tous ses désirs est-ce une bonne règle de vie ?
  • Doit-on tout faire pour être heureux ?
  • Est-il absurde de désirer l'impossible ?
  • Est-il légitime de rechercher son bonheur ?
  • Être heureux, est-ce chercher à satisfaire tous ses désirs ?
  • Faut-il avoir peur de ses désirs ?
  • Faut-il changer ses désirs ou l’ordre du monde ?
  • Faut-il choisir entre la vertu et le bonheur ?
  • Faut-il condamner l’amour de soi ?
  • Faut-il lutter contre ses désirs ?
  • Faut-il renoncer aux désirs pour être heureux ?
  • Faut-il s'abstenir de penser pour être heureux ?
  • Faut-il satisfaire tous ses désirs ?

Dissertations corrigés de philosophie pour le lycée

Catégorie : Le bonheur

Le bonheur, idéal ultime de la vie, est le moteur de nos actions et de nos aspirations. Il soulève des questions essentielles sur la nature du contentement, sur ce qui donne un sens à nos existences, et sur les chemins que nous empruntons pour y parvenir. La philosophie nous invite à explorer les concepts de félicité, de satisfaction, et les voies vers un bien-être profond.

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Est-ce à la loi de décider de mon bonheur ?

L’interrogation « Est-ce à la loi de décider de mon bonheur ? » soulève des questions complexes liées à la liberté individuelle, au rôle des institutions et à la définition même du bonheur. Cette dissertation se propose d’analyser ces aspects de manière critique.

  • Dissertations

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Avons-nous le devoir de faire le bonheur des autres ?

Au cœur de nombreux débats éthiques et philosophiques se trouve cette interrogation : avons-nous le devoir de faire le bonheur des autres ? Cette question brasse de vastes concepts tels que la responsabilité individuelle, l’altruisme et l’égoïsme.

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Dépend-il de nous d’être heureux ?

La question de savoir si notre bonheur dépend de nous-même peut nous conduire à réfléchir profondément dans un cadre philosophique. Cette dissertation se concentrera sur cette problématique, en analysant diverses perspectives et arguments.

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Devons-nous chercher à être heureux ?

Le bonheur, concept central, omniprésent dans nos sociétés actuelles, est-il véritablement un objectif à poursuivre ? Devons-nous réellement chercher à être heureux ? Cette dissertation vise à analyser ces questionnements d’un point de vue philosophique.

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Notre bonheur doit-il quelque chose à la chance ?

La dissertation philosophique sur le thème « Notre bonheur doit-il quelque chose à la chance ? » se penche sur la question de savoir si le bonheur est le fruit du hasard ou le résultat de nos actions et décisions.

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Le bonheur peut-il se passer de liberté ?

La dissertation philosophique qui suit se penche sur la question complexe du lien entre bonheur et liberté. Peut-on réellement être heureux sans être libre ? Ou la liberté est-elle une condition sine qua non du bonheur ?

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Le bonheur est-il affaire de raison ?

La question de savoir si le bonheur est une affaire de raison est l’une des interrogations les plus profondes et fascinantes de ce domaine.

La quête du bonheur est-elle vaine ?

La quête du bonheur est-elle vaine ?

La quête du bonheur est un sujet universel et intemporel qui suscite de nombreux débats. Cette dissertation explorera si cette quête est vaine, en analysant les différentes perspectives philosophiques, psychologiques et sociologiques, afin de comprendre si la poursuite du bonheur est une entreprise futile ou une nécessité humaine.

Un ours cherchant son devoir parmi les étoiles

Suffit-il de remplir ses devoirs pour être heureux ?

La dissertation philosophique qui suit explore la question de savoir si le simple fait de remplir ses devoirs est suffisant pour atteindre le bonheur. Cette interrogation nous invite à réfléchir sur la nature du bonheur et le rôle des obligations dans notre quête de satisfaction personnelle.

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Une vie heureuse est-elle une vie de plaisirs ?

La question de savoir si une vie heureuse est nécessairement une vie de plaisirs est un sujet complexe et débattu en philosophie. Cette dissertation explorera les différentes perspectives philosophiques sur le bonheur, le plaisir et leur interrelation, afin de déterminer si le plaisir est essentiel à une vie heureuse.

  • Biographies

Chapitre 17 - Le bonheur

1 comment définir le bonheur , 1. définitions.

  • Bonheur : du latin bonum augurium , de bon augure. Cela inclut l’idée de chance, de hasard.
  • Le bonheur est un état (et non un sentiment comme la joie) de satisfaction durable (contrairement au plaisir éphémère), de plénitude , où l’individu se sent comblé dans un ou plusieurs domaines de sa vie. Le bonheur n'est pas tout à fait pareil que le sentiment de la joie soudaine, très puissant mais plus éphémère et superficiel, ou que le sentiment d’ euphorie (plaisir extrême).
  • Dans la philosophie antique, le bonheur est le souverain bien , la fin ultime de toutes les actions des hommes. Pascal disait : « Tous les hommes recherchent d’être heureux ». Les philosophies qui recherchent avant tout le bonheur sont nommées eudémonistes .

2. Bonheur et subjectivité

  • Pour une personne heureuse, pleine de joie de vivre, optimiste sur l’avenir : il est probable qu'elle rende plus heureuses les personnes de son entourage, en ce sens le bonheur est communicatif . On peut aller jusqu’à défendre la thèse selon laquelle j’ai une part de responsabilité par l’attitude positive que je transmets aux autres ( Mill sur la responsabilité morale du bonheur ). Cette personne n’a pas forcément toutes les conditions du bonheur, mais elle est heureuse par son tempérament . De la même façon Alain considère que le bonheur est dans la conquête , donc dans l’attitude de vie que nous adoptons.
  • À l’inverse, pour une personne qui a apparemment tout pour être heureuse (santé, richesse, etc.), mais qui ne l’est pas.
  • On voit bien que le bonheur semble être subjectif . Le fait d’être heureux n’est pas explicable seulement par des conditions extérieures, mais tient plus à la personnalité, la tendance du caractère, à l’éducation.

3. Un concept indéterminé ?

  • Le bonheur n’est pas rationnel , c'est un concept indéterminé. Kant parle d'un «  idéal de l’imagination  ». On ne peut donc pas « construire » son bonheur, alors qu’on peut construire un raisonnement ou observer une ligne de conduite morale. Ainsi le devoir (qui correspond à une règle impérative) est plus certain que le bonheur (indéfini).
  • Il y a un désaccord profond entre les hommes sur ce qui fait le bonheur . Si tous les hommes cherchent à être heureux, ce qui fait le bonheur de mon voisin peut me dégoûter. C'est l'exemple pris par Spinoza  : la même musique peut être très bonne pour le mélancolique et très mauvaise pour le désespéré.
  • On peut repérer une inconstance de l’individu lui-même . Je peux changer d’idéal de vie, de passions, d’engagements. Je suis peut-être moi-même incapable de dire où se loge mon bonheur. Peut-être faut-il envisager le bonheur comme une prise de conscience de l’unité du tout , plutôt que de poursuivre des objectifs personnels. Comprendre l’harmonie globale, se comprendre dans cette harmonie, est le principe du Taoïsme .
  • Il y a quelque chose de l’ordre de la grâce dans le bonheur . Dans tout bonheur, il y a une part de chance et de hasard.

2 Bonheur et moralité

1. les morales antiques : la recherche du bonheur.

  • Dans la philosophie antique, la recherche du bonheur et l’éthique sont indissociablement liées. Toute action humaine est définie par la fin qu’elle se propose , le résultat qu’elle vise et cette fin est pensée comme un bien pour nous : on cherche la gloire, la santé, la richesse, le savoir, etc. parce qu’on considère ces biens comme des moyens pour nous rendre heureux. Or ces biens sont pensés en vue du souverain bien , du bien absolu qu’est le bonheur. La question devient alors : « quels biens faut-il rechercher prioritairement pour être heureux » ? Cette quête amène Epicure à une classification des désirs en fonction du degré de satisfaction durable qu’ils peuvent produire.
  • Les Anciens ajoutaient souvent l’idée que le bonheur ne peut être trouvé que dans la vertu (en grec arêté = réalisation totale de l’homme, visée d’une excellence de l’homme). C'est pour cela que ces morales antiques sont appelées morales eudémonistes (de eudaimonia = le bonheur).
  • Le bonheur réside en partie dans l’exercice de la raison . Ce sont des morales intellectualistes . Seul celui qui connaît le bien pourra bien agir (voir Platon , « Nul n’est méchant volontairement », et la thèse du tyran malheureux).

2. Le bonheur dans la philosophie moderne

  • Quiconque recherche son bonheur est contraint à des calculs intéressés. Chercher son bonheur nous conduit souvent à agir de façon peu morale.
  • Chercher son bonheur c'est se contenter de son propre bonheur . Peu m’importe si autrui souffre. C’est le bonheur du sophiste.
  • Mon bonheur peut passer par le malheur d’autrui. Je ne peux pas être moral si je fais passer mon bonheur avant celui d’autrui ou à ses dépens. Ce serait le bonheur du tyran.
  • En conséquence, les morales antiques du bonheur ne sont que des conseils de prudence, et non des impératifs. La question n’est plus « comment être heureux ? » mais « comment nous rendre dignes du bonheur  ? »
  • Kant remet en question l’intellectualisme de ces morales. Nous savons très bien qu’il y a des hommes savants qui font le mal sciemment, alors qu’il y a des hommes peu instruits qui font leur devoir. Il y a même de plus grandes chances pour qu’un homme plus savant puisse faire plus de mal (« On n’a besoin d’aucune science ni d’aucune philosophie pour savoir ce que l’on doit faire. »).

3 Dépend-il de nous d’être heureux ?

1. être heureux dépend entièrement de nous (le stoïcisme).

  • Beaucoup de choses dans notre vie ne dépendent pas de nous. On ne peut pas tout maîtriser . Exemple : on peut perdre des proches, tomber malade ; on peut s’enrichir ou perdre son emploi soudainement ; on ne choisit pas de naître avec tel corps, dans telle famille, dans tel pays, à tel époque, etc.
  • Le fait de trouver que ce qui nous arrive est grave ou non ne dépend que de nous. Notre pensée et nos jugements restent en notre pouvoir.
  • Nous pouvons être heureux en apprenant à nous réjouir uniquement de ce qui dépend de nous (ex. : si nous perdons de l’argent à cause de la crise, cela ne dépend pas de nous). Nous ne devons pas nous en affliger, car on n’aurait de toute façon rien pu y faire. Au contraire, nous devons nous réjouir du pouvoir absolu que nous avons sur notre propre esprit ( Epictète et Marc Aurèle ).
  • Nous pouvons être heureux en n’accordant du prix qu’au présent. Le passé n’est plus en notre pouvoir, et nous n’avons pas de moyen d’agir sur le futur. Seul le présent est à la portée de notre main  ; en le vivant pleinement, nous progressons vers la sagesse. Sénèque dit ainsi dans les Lettres à Lucilius  : « Espoir et peur viennent du fait qu’au lieu de nous adapter au présent nous projetons nos pensées dans un lointain futur. »

2. Notre bonheur dépend principalement des circonstances (Machiavel)

  • Certes, notre esprit est en notre pouvoir et nous pouvons apprendre à ne pas nous affliger quand un événement difficile nous arrive et que nous ne pouvons rien y faire. Mais cela suffit-il vraiment à être heureux ? Peut-être le volontarisme des Stoïciens va-t-il trop loin : la sagesse aide à ne pas sombrer dans le malheur, mais elle ne fait pas le bonheur à elle seule .
  • Pour Machiavel , le bonheur dépend de la fortune . Il soutient dans Le Prince que le bonheur ne dépend pas que de nous. Il faut aussi un peu de chance pour être heureux . Avoir un corps en bonne santé, connaître une période sans guerres, etc. : cela dépend de beaucoup de facteurs qui sont hors de notre portée. Être heureux, cela dépend de « l’heur », c’est-à-dire de la chance, ou de la fortune.
  • Par conséquent, le bonheur est fluctuant . Si le bonheur dépend de la chance, alors il peut aller et venir. Nous en faisons souvent l’expérience. Dans L e Prince, Machiavel compare la fortune à un puissant torrent . Un torrent peut fertiliser les plaines, être source de prospérité, mais il peut aussi tout emporter sur son passage. De la même manière, la fortune peut donner le bonheur, mais elle peut le reprendre .

3. Notre bonheur dépend aussi des autres

  • Le bonheur dépend donc de notre état intérieur , sur lequel nous avons une prise, et des circonstances extérieures , qui relèvent de la fortune ou de la chance. Mais suffit-il d’avoir la santé, des biens, une bonne situation dans le monde pour être heureux ?
  • Le bonheur dépend aussi de notre relation aux autres . Les liens avec les autres hommes sont essentiels au bonheur, qu’ils soient affectifs ou spirituels, amicaux ou amoureux, familiaux ou sociaux. Si on a la santé, la richesse et les honneurs, mais que l’on vit dans la solitude, il est difficile d’être véritablement heureux. La solitude est peut-être le plus grand obstacle au bonheur .
  • Ainsi, pour Aristote , les seuls êtres capables de vivre seuls sont les bêtes et les dieux ; même le sage a besoin d’amis s’il désire être heureux. Le bonheur est augmenté par sa mise en commun et semble même atteindre sa perfection dans le partage . Montaigne raconte dans Les Essais que le bonheur le plus vif de son existence, il le connut avec son plus cher ami, La Boétie .

4. Le bonheur dépend de la fortune et des autres hommes, mais il dépend de nous malgré tout

  • Intérieurement, on doit méditer le fait que la fortune peut se renverser.
  • Extérieurement , on peut se préparer aux aléas du sort (ex.: économiser de l’argent par exemple conseille de se rendre vertueux pour mieux saisir la fortune .
  • Au final, le bonheur conserve une part de mystère. Kant en conclut qu’on ne peut que donner des conseils pour être heureux, et non des recettes toutes faites – des règles absolues qui nous garantiraient le bonheur. Les conseils nous permettent de nous approcher du bonheur autant que possible, et il nous appartient de les suivre, tant qu’ils ne contredisent pas nos devoirs.

4 Le bonheur est-il une illusion ?

1. on peut croire être heureux parce qu’on ressent un plaisir fort.

  • Il nous arrive d’être en proie à des émotions positives très intenses. Nous sommes euphoriques, parce que nous avons connu la réussite : à un examen, dans une compétition sportive, etc. Dans ces moments, il est facile de se croire heureux.
  • Pourtant, le plaisir peut être fugace et éphémère . Le bonheur est plus durable que le simple plaisir ponctuel.
  • On peut donc parfois avoir l’illusion d’être heureux , sans qu’on le soit vraiment, comme par exemple, l’état que procurent les drogues comme le haschich , « paradis artificiel » ( Baudelaire ).
  • Pourtant la joie ordinaire et commune que Rousseau nomme le contentement lui semble être un objectif politique atteignable, alors que le bonheur « ne semble pas fait ici-bas pour l’homme ». L’objectif d’un État ne serait donc pas le bonheur du citoyen mais son contentement. Il s’agirait de trouver ou de produire la liesse des jours de fêtes et des plaisirs fugaces dont les souvenirs lient une communauté : «  Est-il une jouissance plus douce que de voir un peuple entier se livrer à la joie un jour de fête  ? »

2. La recherche du bonheur est toujours une illusion, la vie humaine n’est que misère (Pascal)

  • Certains philosophes proclament qu’il est impossible d’être heureux. La recherche du bonheur est elle-même une illusion , parce que la vie humaine ne peut être protégée comme un certain nombre de maux inévitables. Tous, nous devront vieillir, connaître la maladie et la mort, faire face à l’ennui, à l’angoisse.
  • Pascal affirme ainsi que la vie humaine n’est que misère . Dans Les Pensées , il remarque que nous ne voyons pas le caractère misérable de notre existence parce que nous ne cessons de nous divertir par le jeu, les relations sociales, le travail. Mais au fond, pour Pascal, chacun de nous sait qu’il est malheureux : c’est pour cela que nous fuyons la solitude, qui nous permettrait de regarder les choses en face.

3. L’idée même de bonheur est peut-être une illusion (Kant)

  • Ce qui peut nous rendre heureux, nous l’apprenons progressivement. Mais nous ne le savons pas au début de notre vie, et nous ne le savons jamais vraiment, puisqu’il nous faut toujours apprendre de nos expériences.
  • Ce qui nous rend heureux peut changer avec les années. Par exemple, j’aimais tel métier, telle musique quand j’étais jeune, mais ils m’ennuient à présent. Nos expériences de plaisir passées ne sont même pas des guides sûrs pour rechercher le bonheur à l’avenir.
  • Ces deux raisons font dire à Kant que le bonheur n’est qu’un produit de notre imagination . C’est l’idéal de tous les hommes : mais aucun n’est capable de dire ce qui le rendrait heureux.

4. Pourtant, la recherche du bonheur reste une entreprise pour tous les hommes

  • Doit-on céder au pessimisme de Pascal  ? Doit-on accepter l’idée de Kant selon laquelle le bonheur n’est qu’une représentation de notre imagination ?
  • Les réponses au pessimisme de Pascal, on peut les trouver en réfléchissant à ce qui dépend de nous dans le bonheur.
  • Certes, on n’a jamais fini d’apprendre ce qui nous rend heureux . Mais cela ne nous contraint pas au pessimisme. Cela signifie simplement que le bonheur conservera toujours une part de mystère.

Quels sujets sur le bonheur peuvent tomber au baccalauréat de philosophie ?

Par Olivier

Rédigé le 28 April 2024

7 minutes de lecture

Une femme rit au milieu de confettis.

  • 01. Le bonheur : sujets de dissertation
  • 02. Corrigé du sujet 2023 : Le bonheur est-il affaire de raison ?

En Terminale, l'épreuve de philosophie au bac est une épreuve importante, qui s'impose comme le rendez-vous de la pensée ! Un rendez-vous où, pendant 4 heures, il faudra choisir entre deux sujets de dissertation, ou un sujet d'explication de texte.

➡️ Trois grands axes (ou perspectives) sont retenus dans le programme :

L’existence humaine et la culture

La morale et la politique

La connaissance

De ces trois axes, découlent

notions-clés qui composent le programme de philosophie, avec des auteurs qui leurs sont liés.

Parmi ces notions, on retrouve l'art, la justice, la vérité, la religion, l'inconscience, la science, la nature, ou encore le bonheur , qui nous intéresse aujourd'hui ! C'est la raison pour laquelle ce grand thème fait partie des sujets envisageables le jour du bac.

Mais le bonheur est un terme aussi large que ce qu'il englobe. Alors quels pourraient être les sujets potentiels sur le bonheur au bac philosophie ?

➡️ Voici nos pronostics, ainsi que des pistes pour la dissertation sur le bonheur !

Sophie

Le bonheur : sujets de dissertation

Une mère et son fils rient au bord de la mer.

  • ➡️ Le bonheur est-il affaire de raison ? (sujet de la filière générale en 2023)
  • La recherche du bonheur vous paraît-elle constituer un idéal moral ?
  • Le bonheur nous manque parce que nous le désirons. Qu'en pensez-vous ?
  • Le bonheur est-il dans la durée ou dans le présent ?
  • Le bonheur est-il le bien suprême ?
  • Ai-je le devoir de faire le bonheur des autres ?
  • Le bonheur est-il inaccessible à l'homme ?
  • Peut-on faire le bonheur des autres malgré eux ?
  • Dans quelle mesure l'imagination contribue-t-elle au bonheur de l'homme ?
  • N'y a-t-il de bonheur que dans l'instant ?
  • Imaginer, est-ce là le bonheur ?
  • La recherche du bonheur est-elle un idéal égoïste ?
  • Bonheur individuel et exigence morale ?
  • Faut-il vouloir être heureux ? (Le bonheur est-il le but de l'existence ?)
  • La raison suffit-elle à nous garantir le bonheur ?
  • L'imagination créatrice comme condition du bonheur ?
  • Le bonheur est-il le souverain bien ?
  • Le bonheur est-il une utopie, un idéal inaccessible ?
  • En quel sens le bonheur et le devoir seraient-ils compatibles ?
  • L'obéissance au devoir peut-elle s'accompagner de la recherche du bonheur ?
  • Être juste est-ce la condition du bonheur ?
  • Le bonheur est-il possible ?
  • Peut-on faire le bonheur du Peuple ?
  • Faut-il rechercher le bonheur ?
  • La recherche du bonheur et les exigences morales sont-elles conciliables ?
  • Quelle place doit-on faire à la recherche du bonheur dans la vie morale ?
  • Influence des idées sur le bonheur
  • L'honnêteté suffit-elle à assurer le bonheur ?
  • Dans quelle mesure devons-nous prendre notre propre bonheur pour fin de nos actions ?
  • Quels sont les éléments essentiels du bonheur?
  • L'homme peut-il croire au bonheur ?
  • La beauté suffit-elle au bonheur ?
  • La fin de la vie humaine est-elle le bonheur ?
  • La fin de la réflexion philosophique est-elle la recherche du bonheur ?
  • Peut-on faire le bonheur d'autrui ?
  • Peut-on parler de bonheur commun ?
  • L'imagination peut-elle contribuer au bonheur de l'homme ?
  • L'industrie peut-elle faire le bonheur des hommes ?
  • La procréation médicale assistée peut-elle contribuer au bonheur de l'homme ?
  • La civilisation fait-elle le bonheur des hommes ?
  • Peut-on vouloir le bonheur tout en étant fataliste ?
  • Est-il possible de concilier bonheur et vertu ?
  • L'homme doit-il chercher son bonheur hors du quotidien ?
  • La recherche du bonheur est-elle le fondement de la morale ?
  • La morale se réduit-elle à la quête du bonheur ?
  • La raison conduit-elle au bonheur ?

Corrigé du sujet 2023 : Le bonheur est-il affaire de raison ?

le bonheur philosophie terminale dissertation

Je dis que pour être heureux, il faut être susceptible d’illusion. — Émilie du Châtelet

L'introduction

D'instinct, ce sujet va à l'encontre de ce que l'on pourrait intuitivement penser. Le bonheur est, en première lecture, une affaire d'écoute de soi et du monde, de bien-être. Mais bien évidemment, tout un chacun peut influencer son propre bonheur. Et la raison a quelque chose à voir avec tout ça.

Définir les termes

Un enfant exprime sa joie dans la forêt.

  • À noter qu'étymologiquement, le bonheur renvoie à une forme de "chance".
  • Cela impliquerait-il que la raison est un moyen d'accéder au bonheur.
  • Cette notion pourrait alors se rapprocher d'une forme de tempérance , qui s'opposerait (en première lecture) à l'idée que l'on pourrait se faire du bonheur. Mais cela reste une idée, et peut-être que cette dernière se confond avec la notion de plaisir.

Trouver une problématique

Dégager une problématique autour de ce sujet implique très simplement de faire glisser la question principale vers une autre, plus précise encore, qui travaille les limites du sujet. De se demander pour quelles raisons ce dernier a été abordé.

➡️ C'est cette problématique qui va guider la réflexion.

Voici quelques pistes :

  • Peut-on affirmer que le bonheur est un état rationnel ?
  • Les choix rationnels sont-ils toujours compatibles avec la quête du bonheur ?
  • Le bonheur authentique est-il nécessairement fondé sur la rationalité, ou bien peut-il être atteint par d'autres moyens (intuition, spontanéité, etc.) ?
  • Peut-il exister une tension entre la poursuite du bonheur individuel et les impératifs moraux ?

Développement

➡️ pistes de travail.

Dans le monde et dans l'histoire, la définition du bonheur dépend des cultures, des sociétés, des époques.

Cela implique parfois que la raison a un rôle plus ou moins important.

Le bonheur est parfois une expérience collective (par exemple, gagner un match avec son équipe de foot), parfois plus personnelle , et parfois même universelle .

C'est la raison pour laquelle certaines méthodes de développement personnel tentent d'en dégager des principes applicables par tout le monde.

Une jeune femme débouche une bouteille de champagne au milieu d'une route.

La notion de résilience est aujourd'hui assez célèbre, et on l'utilise souvent pour parler d'un moyen d'accès au bonheur . Mais pour ressentir cette résilience (notamment lors d'une épreuve de la vie), la raison peut être un outil .

Le plaisir et le bonheur sont deux notions clés, mais différentes . Le plaisir intervient sur l'instant, tandis que le bonheur ferait référence à un concept plus large.

Le rôle des émotions dans notre perception du bien-être est important. En effet, de leur gestion en passant par la manière dont on les exprime, elles participent concrètement à construire notre vision du bonheur, au même titre que la raison . Cette dernière peut d'ailleurs nous aider à réguler nos émotions.

Un manège aérien vu d'en bas.

La religion est, pour certaines personnes, un moyen d'atteindre une forme de bonheur. Toutefois, cela demande une forme de raison à certains égards, pour correspondre à ce que l'on attend de nous-même sur ce point.

Prendre des décisions en usant de raison peut être une bonne idée pour s'assurer un bonheur sur la durée .

➡️ Par exemple, éviter la junk food permet de vivre plus longtemps. Mais manger ce qui nous fait plaisir est parfois l'assurance d'un bonheur immédiat .

Le bonheur est, pour certaines personnes, directement lié aux autres , tandis que pour d'autres, il n'est qu'une quête personnelle.

Le bonheur pourrait être possible grâce à des conditions matérielles qui impliquent qu'on peut l'atteindre. Cela commence par le fait d'être en bonne santé, valide, mais aussi d'avoir un toit sur la tête, ou encore assez d'argent pour faire ce que l'on veut,

Néanmoins, on peut avoir tout l'or du monde et ne pas être heureux . Cela implique de faire preuve de raison pour comprendre, théoriser, le bonheur,

Auteurs/Références

Bien évidemment, une dissertation de philosophie ne peut s'imaginer sans faire appel à des penseurs, à des idées, à des théories, voire à des faits d'actualité , qui appuient la pensée.

➡️ Dans le cas du sujet "Le bonheur est-il affaire de raison ?" , voici quelques références qui peuvent également s'appliquer à d'autres notions de philosophie :

  • Dans "Fondements de la métaphysique des mœurs", Kant évoque la misologie , qui n'est autre que la haine, le mépris de la raison,
  • Dans "Éthique à Nicomaque", Aristote dit que tout le monde veut être heureux, mais que les moyens pour atteindre le bonheur varie d'une personne à l'autre.
@coupdephilo Le bonheur selon Aristote.😁 #reels #philosophie #bacphilo #philo #pourtoi #fyp #foryoupage ♬ son original - Coup de philo’
  • Épicure affirme que le bonheur peut être atteint en écoutant à l'écoute de nos désirs ,
  • Le stoïcisme est un courant philosophique né dans l'Antiquité, et représenté par des penseurs comme Épictète et son "Manuel". Pour lui, le bonheur revient à accepter ce qui ne dépend pas de nous (le regard que les autres portent sur nous, le corps, etc.). Mais tout ceci est un travail . Ça n'est pas instinctif,
  • La psychanalyse a, ces derniers siècles, fait émerger la notion d'inconscient , qui, selon l'idée développée, peut être une bonne piste,
  • Aujourd'hui, le développement personnel met en scène l'idée du bonheur, notamment comme s'il était atteignable au seul moyen de quelques ajustements et de notre volonté.

Bien évidemment, il existe pléthore d'autres références mobilisables pour parler du lien entre le bonheur et la raison. Cela dépend de différents critères, à commencer par la perspective de la problématique , et la manière d'amener le propos !

Il n'en reste pas moins que malgré son aspect classique, ce sujet du bonheur est un sujet fondamental, passionnant , qui parlera à plus d'une personne. À vous de jouer à présent !

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le bonheur philosophie terminale dissertation

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !

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la vertu et le bonheur sont ils intimement lié

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Exemples de sujets de dissertation de philosophie sur le bonheur

Quels sujets possibles pour une dissertation en philosophie sur le bonheur ? Le bonheur dépend-il de nous ? Entre la vertu et le bonheur, où se situe l'Homme ? Etc.

Dissertation sur le bonheur

Credit Photo : Pexels Lisa Fotios

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Sujet 1 - Le bonheur dépend-il de nous ? Sujet 2 - Entre la vertu et le bonheur, où se situe l'Homme ? Sujet 3 - Est-il naturel de vouloir être heureux ? Sujet 4 - La raison est-elle le chemin du bonheur ? Sujet 5 - La recherche du bonheur dure-t-elle toute une vie ?

Sujet 1 - Le bonheur dépend-il de nous ?

Il y a une recherche incessante du bonheur qui nous amène à tomber dans une sorte d'obsession, sans savoir exactement ce que c'est que le bonheur ni comment on peut l'avoir. Le bonheur est l'état dans lequel tous les êtres humains aimeraient se trouver. Mais sait-on dans quelle mesure être heureux dépend de soi-même ?

Tout d'abord, pour savoir ce qu'est vraiment le bonheur, il faudrait se poser une question : qu'est-ce que le bonheur pour moi ? La réponse peut être quelque peu complexe et pleine de nuances différentes pour chacun de nous. Ces nuances nous indiquent que le bonheur n'est pas quelque chose qui existe dans les circonstances dans lesquelles nous vivons, mais plutôt quelque chose qui est en nous-mêmes, dans la façon dont nous vivons ces expériences.

John Locke a dit : « Les hommes oublient toujours que le bonheur humain est une disposition de l'esprit et non une condition de circonstances ».

Sujet 2 - Entre la vertu et le bonheur, où se situe l'Homme ?

Comment être heureux ? Quel est le bien propre et spécifique de l'homme ? Comment l'homme devrait-il ordonner sa vie pour atteindre le bonheur ? Qu'est-ce que la vertu et comment est-elle liée au bonheur ? Le bien et l'heureux coïncident-ils dans le vertueux ? Sommes-nous liés par le bonheur ou pouvons-nous vraiment choisir de ne pas être heureux ?

D'après Aristote :

  • Le bonheur est ce vers quoi toutes les actions humaines sont dirigées.
  • Le bonheur est synonyme de perfection.
  • Le bonheur constitue l'activité la plus excellente et la plus élevée de l'être humain.
  • Le bonheur est un bien autarcique, il est recherché et vaut pour lui-même et non pour atteindre un autre bien
  • Le bonheur doit rendre l'homme bon.

Sujet 3 - Est-il naturel de vouloir être heureux ?

Nous avons parfois l'impression que le bonheur n'est plus un but ou un simple état à jouir, mais plutôt une obligation. Il faut être heureux à tout moment, pour tout et, dans la mesure du possible, faire participer les autres à ce bonheur.

Et si le bonheur n'était pas ce que l'on nous a fait croire ?

Dans le roman Madame Bovary , de Flaubert , l'auteur essaye de nous transmettre un message sur le bonheur au travers du personnage d' Emma , qui veut connaître la signification exacte des mots bonheur, passion et aliénation. Sommes-nous des Emma Bovary ?

Sujet 4 - La raison est-elle le chemin du bonheur ?

La philosophie dit que la raison n'est pas un attribut exclusif du rationalisme. De même, l'empirisme - la théorie « opposée » au rationalisme - ferait usage de la raison. En ce sens, Spinoza est un rationaliste radical, absolu, puisqu'il part de l'idée que, par la raison, l'être humain est capable de comprendre la structure (rationnelle) du monde qui l'entoure.

Ainsi, Spinoza dit que la philosophie n'est rien d'autre que la connaissance divine. C'est le mode suprême de connaissance. Et, c'est là que résident à la fois la liberté et le bonheur que nous recherchons dans la vie.

Sujet 5 - La recherche du bonheur dure-t-elle toute une vie ?

Personne ne naît heureux ou malheureux, il n'y a pas de gène connu pour le bonheur. Ceci n'est pas hérité, il doit être gagné tout au long de la vie.

La prétention d'atteindre le bonheur (une sorte de bien-être subjectif) c'est quelque chose de complexe. Il a été souligné que le bonheur n'est pas une destination, mais plutôt une attitude avec laquelle on voyage dans la vie. En médecine, en termes holistiques, le bonheur serait de vivre en paix, d'un point de vue psychologique, avec nous-mêmes, avec une bonne relation familiale et avec d'autres personnes dans l'environnement où nous vivons, d'être en bonne santé et avoir un bon état physique ; mais, est-ce possible de trouver le bonheur où il ne s'agit que d'un idéal ?

Kant dit que « Le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l'imagination, fondé uniquement sur des principes empiriques ».

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Le bonheur Cours

Le bonheur paraît être une notion connue de tous : tout le monde en a déjà fait l'expérience ou, du moins, tout le monde désire être heureux. Pourtant, chacun met sous ce nom des réalités très différentes. Il faut donc se demander s'il est possible de s'accorder sur sa définition et sur les moyens de l'atteindre. Ce travail sur le bonheur implique également une étude de la notion de désir. En effet, la réalisation des désirs est souvent considérée comme l'un des éléments nécessaires au bonheur. Cette idée ne va pas sans difficultés : si le désir est un mouvement qui pousse les individus vers des objets alors que le bonheur est un état stable et durable de bien-être, bonheur et désir sont peut-être contradictoires.

Le bonheur comme tentative de satisfaire tous les désirs

S'accorder sur une définition du bonheur n'est pas aisé, mais on considère parfois que le bonheur est atteint avec la réalisation de tous les désirs. Pourtant, le désir est souvent un obstacle au bonheur. Il semble finalement impossible d'atteindre le bonheur en satisfaisant tous les désirs de l'être humain.

La difficulté de définir le bonheur

La première difficulté, lorsque l'on réfléchit au bonheur, est de savoir si l'on peut s'accorder sur sa définition. Le bonheur est un état durable de bien-être éprouvé par un individu, souvent compris comme l'état dans lequel tous les besoins et désirs de l'homme sont satisfaits. Toutefois, cette définition pose problème, elle repose sur l'expérience de chacun.

Communément, on pense que ce qui fait le bonheur est une affaire privée, subjective. Chacun pourrait ainsi déterminer ce qu'est le bonheur selon ses préférences et ses goûts.

Mais si chacun détermine le bonheur selon sa préférence, il devient difficile de savoir si le bonheur lui-même est vraiment atteint. Autrement dit, s'il n'y a pas de définition du bonheur sur laquelle s'entendre, on ne peut être certain de l'avoir atteint, car le vrai bonheur pourrait être un sentiment plus fort, plus durable, ou plus intense.

C'est ce que souligne le philosophe Emmanuel Kant : le concept de bonheur est indéterminé car il est empirique, c'est-à-dire qu'il est défini par l'expérience de chacun.

On dit d'une chose qu'elle est empirique lorsqu'elle repose entièrement sur l'expérience.

Dire du bonheur qu'il est empirique revient à dire qu'il repose sur l'expérience que chaque individu en fait. Ainsi, l'un trouvera son bonheur dans la pratique d'un sport, l'autre dans la lecture, etc.

« Par malheur, le concept du bonheur est un concept si indéterminé que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut. »

Emmanuel Kant

Fondements de la métaphysique des mœurs

Toute tentative de définition du bonheur est donc contestable, et cela a pour conséquence qu'il est impossible de savoir comment y accéder.

Le désir comme obstacle au bonheur

Le désir semble plutôt un obstacle au bonheur, car il est illimité et mène à la souffrance.

Le caractère illimité du désir

Le désir est une force violente qui pousse l'être humain à trouver une satisfaction. Le désir peut être illimité, l'homme veut toujours plus, ce qui s'oppose à l'idée même du bonheur, un état de plénitude et de satisfaction.

Le bonheur et le désir sont deux notions qui s'opposent :

  • Le désir est un mouvement qui porte les hommes à vouloir posséder quelque chose, ou atteindre un but, qui devront leur procurer une satisfaction. C'est donc un état caractérisé par un sentiment de manque et de privation.
  • À l'inverse, le bonheur est un état durable de plénitude, de bien-être, de satisfaction.

Il semble a priori difficile de lier ces deux notions dont les définitions s'opposent.

Le désir est une force psychique qui pousse l'individu vers un objet : l'objet du désir.

On distingue par ailleurs le désir et le besoin :

  • Le besoin est animal (se reproduire, se nourrir, dormir, etc.). Il dépend du corps seul et trouve donc sa satisfaction dans un acte ou un objet précis.
  • Le désir se déploie dans l'imagination et non dans la réalité. Contrairement au besoin physique, le désir dépend de la capacité de l'homme à se projeter et à se représenter consciemment un objet désiré, malgré son absence.

Le désir est donc propre à l'homme : il fait partie de ce qui définit notre humanité.

Le fait de manger permet d'illustrer la différence entre le besoin et le désir :

  • Manger lorsque l'on a faim permet de satisfaire un besoin primaire. Une fois que l'on a mangé, le besoin disparaît.
  • Manger par désir relève de la gourmandise. Une fois que la gourmandise est satisfaite par un objet, elle ne s'arrête pas et se porte sur un nouvel objet.

Ce qui pose problème avec le désir, c'est son caractère illimité : dès qu'un désir est satisfait, de nouveaux désirs naissent tout de suite après.

L'image du tonneau percé de Platon

Dans Gorgias, Platon utilise l'image des tonneaux percés pour montrer qu'une vie de plaisirs ne peut pas permettre d'accéder au bonheur. En effet, puisque le propre du désir est de renaître sans cesse, chercher à être heureux en cumulant les plaisirs reviendrait à remplir des tonneaux percés des mets les plus fins : ceux-ci ne seraient jamais remplis et la quête de leur contenu serait infinie.

Le désir menant à la souffrance

L'image des tonneaux percés permet de montrer que le mécanisme du désir ne peut mener au bonheur : tenter d'être heureux en satisfaisant tous ses désirs revient ainsi à passer toute sa vie à courir après le bonheur, sans jamais l'atteindre. Le désir mène finalement plutôt à la souffrance.

Le mythe des androgynes

Pour illustrer l'origine du désir amoureux, par exemple, Platon utilise le mythe des androgynes dans Le Banquet . Il raconte que les dieux avaient créé au départ trois espèces : les hommes, les femmes et les androgynes (mi-hommes, mi-femmes).

Chaque androgyne possédait quatre bras, quatre jambes, deux têtes, et avait la forme d'une boule qui roulait pour se déplacer. Un jour, ces individus partirent à l'assaut du ciel et du royaume des dieux. Pour les punir, les dieux décidèrent de les couper en deux. Depuis ce jour, chaque moitié recherche l'autre désespérément afin de reconstituer l'unité perdue.

Ce mythe illustre l'idée que tout désir serait une poursuite désespérée d'un idéal. Le désir fait partie de l'origine et de l'essence des êtres humains et se cache derrière chacun de leurs actes.

L'insatiabilité du désir est ce qui en fait une souffrance : il renaît sans cesse et l'impossibilité de le satisfaire conduit au malheur. Autrement dit, le plaisir engendré quand on satisfait un désir n'est qu'éphémère tandis que la souffrance est constante.

C'est ce que met en évidence le philosophe Arthur Schopenhauer.

Schopenhauer montre que le désir fait de l'existence une souffrance perpétuelle. En effet, quand on désire quelque chose que l'on n'a pas, on souffre de ne pas l'avoir. Mais si on finit par l'obtenir, la satisfaction n'est que momentanée : très vite, on veut satisfaire un nouveau désir.

Le désir semble donc être un mouvement sans fin, qui conduit l'homme à la souffrance plutôt qu'au bonheur.

« Le désir satisfait fait place aussitôt à un nouveau désir. Comme une aumône qu'on jette à un mendiant, elle lui sauve la vie aujourd'hui pour prolonger sa misère jusqu'à demain. La vie donc oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui. »

Arthur Schopenhauer

Le Monde comme volonté et comme représentation

L'impossibilité d'atteindre le bonheur par la satisfaction de tous les désirs

On en vient à affirmer qu'il est impossible d'atteindre le bonheur par la satisfaction de tous les désirs.

Ils sont trop variés, trop multiples pour pouvoir être tous satisfaits. Il existe un décalage trop grand entre la multiplication des désirs, notamment dans les sociétés de consommation, et les moyens auxquels les individus ont accès pour les satisfaire.

C'est ce qu'illustre Jean-Jacques Rousseau lorsqu'il pense la différence entre l'homme à l'état de nature et l'homme en société.

L'homme à l'état de nature selon Rousseau

Dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes , Rousseau décrit l'état de nature. Dans cet état fictif, les hommes étaient solitaires, sans souci d'autrui, et avaient pour seule préoccupation la satisfaction de leurs besoins naturels. L'homme était alors heureux car il pouvait aisément satisfaire tous ses besoins. C'est au contraire une fois que la société a été créée que les désirs se sont multipliés, créant un décalage entre les moyens dont disposent les hommes pour les satisfaire et le nombre de leurs désirs.

Même si l'état de nature n'a jamais existé, Rousseau l'évoque pour montrer que les désirs ont été créés par la société. Si l'homme veut être heureux, il doit tenter de retrouver une certaine simplicité dans son existence.

Le bonheur, pensé comme un état durable, ne peut donc pas être atteint par la satisfaction de tous les désirs, inventés par la société humaine.

Les conceptions antiques du bonheur

Dans l'Antiquité, le bonheur constitue le Souverain Bien, c'est-à-dire le but que doit poursuivre tout homme. On retient souvent deux grandes visions du bonheur : le bonheur épicurien et le bonheur stoïcien.

Souverain Bien

Le Souverain Bien est le bien le plus haut, c'est-à-dire la fin ultime de toute activité humaine. Il est souvent identifié au bonheur.

Le bonheur épicurien

Pour les épicuriens, et en particulier pour Épicure, le Souverain Bien consiste en une absence de trouble dans le corps et dans l'âme ; on retrouve donc l'idée que le bonheur est un état stable. Le bonheur chez les épicuriens correspond à l'ataraxie, à l'aponie, c'est-à-dire l'absence de troubles de l'âme, et l'absence de maux du corps.

Épicure identifie quatre grandes craintes qui empêchent l'homme d'être heureux : la crainte des dieux, la crainte de la souffrance, la crainte de n'être pas heureux, et enfin la crainte de la mort.

Pour parvenir au Souverain Bien, il importe de faire un travail sur ses désirs, afin de ne se préoccuper que des désirs essentiels.

Dans la Lettre à Ménécée , Épicure distingue ainsi plusieurs sortes de désirs, qu'il hiérarchise :

  • Il y a les « désirs naturels et nécessaires », qui sont limités et aisés à satisfaire (faim, soif). Ceux-là permettent d'atteindre le Souverain Bien.
  • Il y a ensuite les « désirs naturels et non nécessaires », qui peuvent être satisfaits mais qui ne présentent pas de caractère impératif (le désir d'une bonne nourriture, par exemple).
  • Enfin, il y a les désirs vains, c'est-à-dire non naturels et non nécessaires (la richesse, la gloire, l'honneur). Ces derniers sont causés par des artifices et ne sont synonymes que de souffrance et de dépendance.

Pour atteindre le Souverain Bien, donc le bonheur, il faut se contenter des désirs « naturels et nécessaires ». C'est dans ce cas que l'on peut atteindre l'ataraxie, c'est-à-dire l'absence de troubles de l'âme.

« Partant, quand nous disons que le plaisir est le but de la vie, il ne s'agit pas des plaisirs déréglés ni des jouissances luxurieuses ainsi que le prétendent encore ceux qui ne nous connaissent pas, nous comprennent mal ou s'opposent à nous. Par plaisir, c'est bien l'absence de douleur dans le corps et de trouble dans l'âme qu'il faut entendre. Car la vie de plaisir ne se trouve point dans d'incessants banquets et fêtes, ni dans la fréquentation de jeunes garçons et de femmes, ni dans la saveur des poissons et des autres plats qui ornent les tables magnifiques, elle est dans la tempérance, lorsqu'on poursuit avec vigilance un raisonnement, cherchant les causes pour le choix et le refus, délaissant l'opinion, qui avant tout fait le désordre de l'âme. »

Lettre à Ménécée

III e siècle av. J.-C.

Il faut satisfaire uniquement les désirs naturels — principalement ceux qui sont nécessaires —, tous les autres désirs étant vains. C'est ainsi que l'on peut atteindre l'ataraxie. Ce type de bonheur est très simple, puisqu'il s'agit d'une absence de troubles de l'âme. Il faut fuir les désirs démesurés et privilégier un bonheur simple et modéré.

Les désirs selon Épicure

Les désirs selon Épicure

Le mot « ataraxie » , d'origine grecque, signifie « absence de troubles ». Il désigne la tranquillité de l'âme.

L'ataraxie, pour les épicuriens, est la paix de l'âme. Elle est atteinte par la limitation des désirs.

La voie d'accès au bonheur épicurien passe donc par une limitation des désirs. Le bonheur épicurien n'exclut toutefois pas le plaisir. Épicure en distingue deux types :

  • Les plaisirs cinétiques, c'est-à-dire en mouvement : ce sont les plaisirs qui remédient à un manque et qui resurgissent toujours après l'état de satiété.
  • Les plaisirs catastématiques, c'est-à-dire stables : ce sont les plaisirs qui ne perturbent en rien l'être qui les éprouve, les plaisirs de l'homme qui a atteint l'ataraxie. Le plaisir catastématique correspond à l'état d'absence de douleur ou d'absence de manque.

On dit « J'ai faim ». La satisfaction qui correspond à l'action même de manger, d'étancher la faim, est un plaisir cinétique. Par contre, le fait d'être repus, le plaisir que l'on peut ressentir à avoir sa faim rassasiée, état qui dure dans le temps jusqu'à la prochaine faim, est un plaisir catastématique.

Épicure montre que si ces deux types de plaisirs sont nécessaires, puisqu'il faut bien répondre aux besoins du corps, les plaisirs cinétiques ne doivent servir qu'à maintenir l'état d'équilibre de l'homme heureux. Seuls les plaisirs stables doivent être recherchés pour eux-mêmes.

Le modèle du bonheur d'Épicure passe donc par une limitation des désirs. Pour atteindre l'ataraxie, il importe de mener une existence faite de choses simples.

Le bonheur stoïcien

Pour les stoïciens, l'enjeu n'est pas seulement de limiter les désirs. Il s'agit surtout de ne plus être esclaves des passions pour atteindre le Souverain Bien.

Le stoïcisme de l'époque impériale, la dernière époque de ce courant philosophique, est représenté par Sénèque, Épictète et Marc Aurèle. Selon les stoïciens, le monde est régi par une stricte nécessité : le cours des choses, ce qui arrive, est totalement hors de notre portée. Seule notre réaction face à ce que nous appelons à tort les « hasards » de la vie est en notre pouvoir. Il faut donc apprendre à maîtriser ses passions, et à accepter les événements sans en pâtir.

Pour être heureux, il faut que l'homme apprenne à ne désirer que ce qui dépend de lui, car désirer ce qui dépend de ce qui nous apparaît comme un hasard revient à se faire l'esclave de ses passions.

Le seul pouvoir qu'a l'homme sur sa vie est le contrôle de ses désirs : il lui faut donc supprimer tous les désirs qui dépendent du « hasard » et des autres, et ne désirer que les choses qui dépendent de lui-même.

C'est par la vertu que l'homme peut atteindre le bonheur. En ce sens, on peut dire que le bonheur ne réside pas dans la recherche du plaisir. La vertu permet d'atteindre un état stable, durable, et réalise l'excellence de l'homme. Au contraire, le plaisir est éphémère et n'élève pas l'homme.

« Souviens-toi donc de ceci : si tu crois soumis à ta volonté ce qui est, par nature, esclave d'autrui, si tu crois que dépende de toi ce qui dépend d'un autre, tu te sentiras entravé, tu gémiras, tu auras l'âme inquiète, tu t'en prendras aux dieux et aux hommes. Mais si tu penses que seul dépend de toi ce qui dépend de toi [...] aucun malheur ne pourra t'atteindre. »

II e siècle apr. J.-C.

« Pourquoi rapprocher des choses si dissemblables et même si opposées ? La vertu est chose élevée, sublime, royale, invincible, inépuisable ; le plaisir est chose basse, servile, faible, fragile qui s'établit et séjourne dans les mauvais lieux et cabarets. »

De la vie heureuse

I er siècle apr. J.-C.

La vertu, c'est-à-dire l'excellence qui est propre à l'être humain, permet d'atteindre un état stable, durable, et réalise l'excellence de l'homme. Au contraire, le plaisir est éphémère et n'élève pas l'homme.

Le stoïcisme préconise donc d'atteindre le bonheur par la tempérance plutôt que par le plaisir, en rendant son bonheur indépendant du monde extérieur.

Le bonheur devient ce qui est visé à travers toutes les actions d'une personne. Il n'est donc pas seulement un état stable, mais une activité : c'est en agissant conformément à la vertu que l'homme réalise son essence et trouve le bonheur. En outre, vivre une vie selon l'excellence qui est propre à l'être humain est source de plaisir.

L'idée stoïcienne selon laquelle il faut apprendre à maîtriser ses passions et accepter l'ordre des choses a marqué de nombreux philosophes tels que Montaigne ou Descartes.

« Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde. »

René Descartes

Discours de la méthode

Il faut, par un travail de la raison, parvenir à réorienter nos désirs en fonction de ce qui est possible. C'est ce travail sur les désirs qui doit permettre d'être heureux.

Par exemple, il ne faut pas désirer la santé, car c'est une chose qui est indépendante de notre volonté : ainsi, si on ne l'a pas, on ne sera pas malheureux puisqu'on n'a aucun pouvoir dessus.

Le désir comme force de l'homme et affirmation de la joie menant au bonheur

À contrepied des courants de pensée antiques, pour certains philosophes, le désir peut constituer une force de l'homme et permettre l'affirmation de la joie, ce qui mène au bonheur.

Le désir comme force de l'homme

Au lieu de considérer le désir comme un élément empêchant le bonheur, on pourrait tenter de le considérer comme une force.

En effet, le désir peut être défini comme ce qui anime l'homme, ce qui le pousse hors de lui. C'est ainsi que Spinoza nous propose de penser le désir : comme ce qui pousse l'homme à continuer d'exister.

Pour Spinoza, le désir n'est pas quelque chose d'extérieur à l'homme : c'est l'expression de son essence. Notre corps et notre esprit ont des désirs qui les incitent à continuer d'exister et à se développer. Il faut apprendre à suivre notre nature profonde, laquelle s'exprime par ces désirs, par cette force vitale qui anime l'être humain.

« Le Désir est l'essence même de l'homme en tant qu'effort pour persévérer dans son être. »

Baruch Spinoza

La joie comme affirmation du bonheur

Si le désir est une force constitutive de l'homme, celle-ci doit pouvoir être intégrée pleinement à sa poursuite du bonheur.

En un sens, c'est l'idée que développe Henri Bergson lorsqu'il parle de la joie. Pour lui, la joie n'est pas simplement synonyme de plaisir : c'est l'affirmation de la puissance créative de la vie, que chaque individu peut expérimenter lorsqu'il réalise quelque chose.

Pour expliquer ce qu'est la joie, Henri Bergson la distingue du plaisir :

  • Le plaisir est une satisfaction qui se rapporte à un instant déterminé : c'est un état superficiel et léger, qui prend fin rapidement et signifie simplement que l'individu continue de vivre.
  • La joie est une satisfaction qui s'inscrit dans la durée : éprouver de la joie, c'est un état dense, durable, car c'est aussi éprouver tout ce passé qui a finalement conduit le sujet à cet état.

« La joie annonce toujours que la vie a réussi, qu'elle a gagné du terrain, qu'elle a remporté une victoire : toute grande joie a un accent triomphal. »

Henri Bergson

L'Énergie spirituelle. Essais et conférences

La joie est le signe que l'individu est parvenu à se dépasser lui-même. Elle est la preuve de la capacité de l'individu à opérer une « création de soi par soi », c'est-à-dire à augmenter son être.

Pour conclure, l'affirmation de la puissance du désir ne conduit pas nécessairement à la souffrance et au malheur. Dans la joie, le désir est créateur et sa force participe à un processus d'affirmation et de construction de soi-même. Il permet à l'homme de se dépasser et l'aide à accéder au bonheur.

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Bac de philo 2023 : corrigé du sujet « Le bonheur est-il affaire de raison ? »

Evelyne Oléon, professeure agrégée de philosophie, propose un corrigé d’un des sujets de l’épreuve de philosophie du baccalauréat général 2023.

Temps de Lecture 3 min.

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Mercredi 14 juin, les élèves de terminale générale passent l’épreuve de philosophie du baccalauréat. Voici le corrigé d’un des deux sujets de dissertation proposés, réalisé par la professeure de philosophie Evelyne Oléon.

« Le bonheur est-il affaire de raison ? »

Analyse et enjeux du sujet

Le bonheur représente une aspiration essentielle de l’homme. Qu’on le définisse comme la satisfaction durable et complète de nos aspirations – contrairement au plaisir éphémère – ou encore comme le sentiment de paix de l’âme – l’ataraxie des Grecs – on ne peut que reconnaître en lui l’une des aspirations fondamentales de l’existence humaine. Il représente le « bien suprême » , nous dit Aristote. Pour autant, le bonheur, souvent pensé comme finalité de nos désirs et inclinations, est-il affaire de raison ?

L’expression « être affaire de » est vague et imprécise et l’intérêt de cette expression est qu’elle se prête à différentes interprétations. Il y a des nuances ici à considérer. S’agit-il d’un intérêt de la raison pour le bonheur ? La raison s’intéresse-t-elle au bonheur et doit-elle le faire ? Peut-on penser la raison comme contribuant au bonheur parce qu’elle donne le sens de la modération, des limites et de la maîtrise de soi ? La raison doit-elle s’occuper du bonheur ? Peut-elle même être envisagée comme un moyen, voire comme un instrument du bonheur ? Et encore de quelle raison s’agit-il ? De la raison théorique qui pense et organise les connaissances ? De la raison pratique qui guide l’action selon des principes ?

D’une manière générale, le bonheur relève-t-il du domaine de la raison ou du seul registre de la sensibilité et des désirs ? La raison avec ses exigences d’objectivité, de réflexion, de mesure ne détourne-t-elle pas du bonheur ? Y a-t-il une affinité ou une incompatibilité entre la raison et le bonheur ? Est-il juste de penser le bonheur comme relevant du registre de la raison, est-il souhaitable de faire du bonheur une finalité de la raison ? Il s’agira de déterminer si l’on peut penser un bonheur raisonnable.

On pourra montrer d’abord que le bonheur ne saurait être affaire de raison car :

– Il relève de la sensibilité et des désirs, exprime la satisfaction de nos inclinations et ne doit rien à notre être raisonnable.

– La raison, qui exige réflexion avant d’agir, modération, mesure, peut être pensée comme une entrave au bonheur. Si la sagesse suppose la tempérance, le bonheur ne requiert-il pas à l’inverse une vie intense, où les désirs les plus variés et les plus forts trouvent satisfaction ?

– La discipline rationnelle peut constituer une entrave au bonheur (domestication et répression).

Pourtant, le bonheur n’est-il qu’une finalité de l’être désirant ? Opposer raison et bonheur n’est-ce pas confondre le bonheur et le plaisir ? Le bonheur entendu comme équilibre, paix de l’âme et stabilité ne requiert-il pas nécessairement la raison ?

Le bonheur ne peut sans doute pas exclure la raison :

– Le désir sans la raison conduit certes au plaisir mais ne saurait conduire au bonheur qui suppose un état de contentement stable et durable. Chercher le bonheur par la seule voie du désir, c’est se condamner, selon la métaphore de Socrate dans  Gorgias , à toujours remplir un tonneau percé, il ne s’agit pas de contentement mais de chasse infinie.

Le bonheur suppose le sens de la mesure et de la modération. C’est un lieu commun des sagesses antiques : le bonheur suppose la paix de l’âme, l’ataraxie, et accompagne l’activité raisonnée (les stoïciens). Il n’y a pas de bonheur sans vertu, Aristote aussi.

– Exclure la raison serait réduire le bonheur à la chance, la fortune, et le soumettre aux aléas de l’existence, comme le suggère l’étymologie de « bon-heur » : « bonne rencontre ». Descartes oppose à cette conception d’un bonheur qui dépend du sort le vrai contentement de soi, la satisfaction qui vient de la maîtrise de soi-même et de sa volonté qui vient de l’exercice de la raison.

Pour autant, si le bonheur n’est pas étranger à la raison, la finalité de la raison n’est pas le bonheur. Ce n’est pas la grande affaire de la raison que de chercher les voies du bonheur :

– Risque d’une raison instrumentale qui ne se penserait que dans l’évaluation du bonheur et des moyens d’y parvenir.

– Kant dans un célèbre passage des Fondements de la métaphysique des mœurs parle de la misologie, de la haine de la raison, dont finissent par être affectés ceux qui ont cru développer la raison en vue d’atteindre le bonheur et qui sont déçus des efforts entrepris et des sacrifices faits.

Ses finalités sont pour Kant la dignité et la liberté.

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Dans ce chapitre

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Le bonheur est un état de satisfaction stable et durable . Il faut le distinguer le bonheur du plaisir . Le plaisir est, lui aussi, un état de satisfaction, mais éphémère : il ne dure pas dans le temps. Sur la question du bonheur, il y a deux grandes problématiques. La première est de savoir si pour être heureux, il faut satisfaire tous ces désirs. Cette question est traitée dans le cours sur le désir, où l’on envisage plusieurs positions autour de cette question. Il faut garder en tête le débat entre Socrate et Calliclès dans le Gorgias de Platon , et plus précisément l’objection de Socrate à Calliclès quand ce dernier défend que pour être heureux, il faut satisfaire tous ces désirs, mener une vie de jouissance etc. Socrate objecte à Calliclès ce que l’on appelle l’objection des « tonneaux percés », c’est-à-dire l’ idée que le désir renaît constamment.

Ce cours va chercher à explorer si le bonheur est le but de la vie ou bien s’il existe des exigences supérieures au bonheur , et donc préférables à celui-ci.

I. Le bonheur est le Souverain Bien

La première thèse est que le bonheur est le « Souverain Bien » . Souverain Bien est synonyme de but de la vie . Ce serait le bien le plus ultime, celui qui vaut plus que tous les autres.

Cette thèse est défendue de manière générale dans l’ Antiquité . C’est une thèse eudémoniste , qui considère le bonheur comme le but de la vie. On la trouve particulièrement étayée chez Aristote . Aristote part de la distinction entre deux activités, la « poiesis » et la « praxis ».

– La « poiesis » , en grec, pourrait être rendue par le mot « production », c’est une activité qui a sa fin en dehors d’elle-même. Par exemple, l’activité du cordonnier a sa fin en dehors d’elle-même puisque le cordonnier fabrique une chaussure, extérieure à son activité de production.

– La « praxis » est une activité qui est une fin en soi : il y a « praxis » quand ce que je fais ne produit pas un objet extérieur. Par exemple, jouer de la musique, faire du sport ou parler devant une assemblée. Or, si le bonheur est le Souverain Bien, dit Aristote, c’est nécessairement qu’il est une fin en soi, ce n’est pas un moyen pour autre chose, il appartient donc au domaine de la « praxis ».

Il s’agit alors de savoir de quelle « praxis » il s’agit. Pour répondre à cette question, il faut garder en tête ce qu’est le finalisme d’Aristote qui est que tout être a une finalité , une fin, une essence à accomplir, tout être est fait pour quelque chose. Pour ce qui est de l’homme, il faut cerner sa spécificité, la pensée . Donc, pour l’homme, trouver le bonheur, c’est-à-dire accomplir sa finalité, c’est faire l’exercice de sa pensée, du logos , ce qui peut se décliner en deux « praxis ». Pour Aristote, il y a l’ activité politique et morale qui est une fin en soi, mais également l’ activité de connaissance , qu’il appelle la théorétique, la contemplation, la philosophie.

Pour résumer, selon Aristote, le bonheur est le Souverain Bien et s’atteint pour l’homme par une activité de la pensée , considérée comme activité qui est à elle-même sa propre fin, et qui se décline comme activité politique ou morale ou bien comme activité théorétique, de connaissance.

II. Le bonheur est un idéal de l’imagination

Cette conception eudémoniste du bonheur a été critiquée notamment par Kant à la période moderne dans une perspective où il s’agit de dire que le bonheur sera ce que Kant appelle un idéal de l’imagination . Il faut contextualiser. La société de Kant et sa conception sont plus libérales au sens où il revient à l’individu de choisir sa propre conception du bonheur . Kant explique que personne ne peut déterminer exactement ce qu’il veut. Il prend différents exemples. Admettons que quelqu’un dise que le bonheur est pour lui la richesse. Kant répond qu’il ne peut pas assurer qu’avec cette richesse il ne trouvera pas beaucoup de malheur, comme on le voit parfois avec de nouveaux riches qui sont plus malheureux avec une grosse somme d’argent que sans. Admettons qu’un autre dise que le bonheur est pour lui la connaissance. Le raisonnement est le même pour Kant : rien n’assure cette personne que la connaissance qu’elle espère ne lui donnera pas une lucidité, un regard plus pénétrant sur le cours des choses qui le rendra malheureux. Donc pour Kant le bonheur est un idéal de l’imagination puisqu’ il ne peut pas être déterminé précisément , rationnellement.

Dans Fondements de la métaphysique des mœurs , Kant précise que si le bonheur était la finalité réelle de l’homme, alors la nature aurait bien mal agit. La nature a doté l’homme de la spécificité qu’est la raison . Or, plus l’homme exerce cette raison, plus il s’éloigne du contentement. Cela signifie que la finalité de l’homme ne peut pas être le bonheur. Certes il est dans l’activité de la raison, mais cette activité de la raison a pour fin la morale . Pour Kant, le bien absolu est la morale, le respect de l’impératif catégorique. On pourra se reporter au cours qui traite de la morale. Agir moralement ne rend pas heureux, mais simplement digne de l’être.

III. Bonheur et vie humaine

Dans cette dernière partie, il faut donc envisager une valeur qui serait au-dessus du bonheur et du contentement. On peut se référer ici à la philosophe Philippa Foot . Elle imagine que l’on vous propose une lobotomie et après cette lobotomie, le seul désir sera de compter des brins d’herbe dans un champ et on vous fournira un champ plein de brins d’herbe. Vous serez alors heureux puisque vous n’aurez qu’un seul désir, et ce désir sera satisfait. Évidemment, on n’acceptera pas cette proposition. Cela montre que l’on préfère une vie humaine authentique, où l’on développe des capacités proprement humaines avec toutes les insatisfactions que cela comporte plutôt qu’une vie heureuse mais d’imbécile heureux.

Dans cette perspective John Stuart Mill disait qu’« il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait ». On peut se reporter au cours sur cette citation . Il vaut peut-être mieux avoir des insatisfactions, voire certaines peines ou certaines souffrances , plutôt qu’une vie, certes, de satisfaction mais qui se rapprocherait de la vie animale . Là aussi, le bonheur n’est pas le Souverain Bien, et on peut lui préférer quelque chose d’autre, une vie humaine authentique , avec son lot de déceptions, de douleurs parfois, mais préférable à une vie de contentement simple.

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Le bonheur – Programme de philosophie – Terminale

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Bienvenue dans cette vidéo, dans laquelle je vais vous présenter la notion de bonheur qui est une des dix-sept notions du programme de philosophie terminale.

Je vais d’abord faire un point sur la définition du bonheur et les principaux termes proches dont il faut le distinguer. Puis, je vais passer en revue quelques grandes questions possibles sur le bonheur. 

On peut définir le bonheur comme un état de satisfaction durable et global.

Cet état de satisfaction durable sera à différencier du plaisir qui est un état de satisfaction éphémère. Par exemple, si vous mangez du chocolat, cela peut vous faire plaisir, mais ça n’est pas cela qui va vous apporter le bonheur au sens strict.

De même, on peut distinguer le bonheur de la joie, car la joie est plutôt un état de satisfaction intense et éphémère. La joie c’est par exemple l’état dans lequel vous êtes quand vous réussissez un examen difficile. Cette explosion de joie est intense et heureusement éphémère car vous seriez très vite totalement épuisé.

Une fois ces bases posées, quels sont les grands problèmes philosophiques qui peuvent être posés sur le bonheur ? Je vais vous en donner quelques uns parmi les plus importants.

– Premier sujet : Faut-il satisfaire tous ses désirs pour être heureux ?

La notion de bonheur est souvent liée à celle du désir car on peut communément penser que satisfaire tous nos désirs va nous permettre d’atteindre le bonheur. En d’autres termes, être heureux ce serait satisfaire ses désirs. Le personnage de Calliclès dans le Gorgias de Platon défend ainsi que pour être heureux il faut désirer beaucoup et chercher à satisfaire tous ses désirs car c’est ainsi que l’on se sent vivant.

A cela Socrate répond que l’on se comporte alors comme un tonneau percé c’est-à-dire que dès que l’on a satisfait un désir, un nouveau apparaît et ainsi de suite. Or, le désir est un manque, tant que nous ne l’avons pas satisfait il nous fait souffrir et comme le désir renaît sans cesse, Alors on peut se demander s’il faut vraiment désirer beaucoup et chercher à satisfaire tous ses désirs pour être heureux.

– Deuxième sujet : Le bonheur est-il un idéal inaccessible ?

En effet, le bonheur si on le définit comme un état de satisfaction durable et global semble être plutôt difficile à atteindre. On peut alors raisonnablement se demander si cet état est véritablement accessible.

Sur cette question, Kant répondra par exemple que le bonheur est bien inaccessible car c’est une idée qui relève de notre imagination et qui est pour cette raison souvent vague et imprécise. Nous avons une vague idée de ce qui nous rendra heureux, mais aucune définition claire et surtout aucune méthode pour y arriver. C’est pourquoi Kant a tendance à considérer le bonheur comme inaccessible.

Néanmoins, on pourrait lui opposer des auteurs, comme Epicure ou encore Epictète qui envisagent justement comment nous pourrions rationnellement modifier nos pensées et nos comportements pour être plus heureux.

–  Troisième sujet : Le bonheur dépend-il de nous ?

Une question classique sur le bonheur consiste en effet à s’interroger sur l’impact réel que nos choix et actions peuvent avoir sur notre bonheur. Faut-il penser comme le suggère l’étymologie que le bonheur est plutôt une question de chance ? Et que finalement nous avons peu d’impact sur notre bonheur car il dépend plutôt d’événements extérieurs. Ou bien peut-on défendre comme le fait Epicure, que nous pouvons appliquer une méthode rationnelle pour être heureux ? Il s’agirait notamment, selon lui, de classer nos désirs afin de nous défaire des désirs nuisibles pour ne garder que les plus simples et sains. Je vous renvoie sur cette question à cette vidéo sur Epicure et le bonheur.

– Quatrième sujet : Le bonheur est-il le bien suprême ?

En effet, on peut penser que le bonheur est ce que chacun recherche le plus. Pourtant cela ne va pas tout à fait de soi en réalité. N’y a t -il pas des choses auxquelles nous allons donner plus de valeur que le bonheur ? Par exemple ne peut-on par dire que s’il faut choisir entre être heureux et être libre, nous préférons être libre ? 

Plus encore ne peut-on pas donner davantage d’importance au devoir moral qu’au bonheur ? Si bien que si notre devoir devait s’opposer à notre bonheur, nous choisirions de faire quand même notre devoir.

On peut sur cette question prendre l’exemple de la thèse de John Stuart Mill qui dit « Il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait ». John Stuart Mill défend, en effet, que même s’il est plus difficile d’être heureux quand on est un être doté de facultés supérieures, aucun être supérieur ne consentirait pour autant à être changé en un être moins intelligent pour être plus heureux. Par exemple, un étudiant en philosophie trouvant de grandes satisfactions dans les lectures parfois difficiles et la découverte de philosophes n’acceptera jamais d’être changé en vache s’il est admis qu’une vache atteint le bonheur beaucoup plus facilement en broutant de l’herbe. 

De même, et pour prendre un autre exemple, un être humain doté d’une grande conscience morale qui se désespère de la destruction de la nature et des espèces animal, n’acceptera pas d’être changé en climato-sceptique juste parce que cela lui permettrait d’être plus heureux.

Le bonheur est-il alors vraiment ce que nous recherchons le plus ?

Voilà pour cette vidéo, j’espère qu’elle vous permettra de mieux cerner les grandes questions que vous allez rencontré sur la notion de bonheur et le programme de philosophie terminale. Si vous voulez davantage de contenu sur la notion de bonheur, n’hésitez pas à vous rendre sur mon blog apprendre la philosophie.

Pour une présentation de l’ensemble du programme de philosophie terminale vous pouvez consulter cet article . Je présente également les autres notions du programme sur ma chaîne Youtube.

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Bonjour, je sais pas comment réviser le bac de philosophie car je n’ai pas de prof.

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Le Bonheur – Bac de Philosophie

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Le Bonheur - Bac de philosophie

Dans cette vidéo, je vais vous présenter plusieurs aspects relatifs au bonheur :

I.La définition du bonheur et la problématique qu’elle soulève

II. La question de savoir si le bonheur dépend de nous ou non

III. L’idée selon laquelle le bonheur est lié à nos désirs

IV. Savoir si la politique a pour but le bonheur des citoyens

V. Les différentes formes de bonheur dans notre vie quotidienne

I – DÉFINITION DU BONHEUR ET PROBLÉMATIQUE

Examinons tout d’abord la définition couramment admise du bonheur. Généralement on définit le bonheur comme un état durable de satisfaction complète dont découle un sentiment de plénitude et de béatitude . Or de cette vision du bonheur qui le décrit comme un état durable et constant jaillit le premier problème que sous-tend la notion:

En effet, comment concevoir le bonheur autrement qu’un idéal stable et désincarné, dont on ne peut faire l’expérience dans l’existence, alors que la vie est changeante, parsemée d’obstacles et d’embûches ?

En d’autres mots :

À quoi bon réfléchir sur quelque chose qui n’existe pas ? 

Ou ne risque-t-on pas de souffrir si l’on tend inlassablement vers quelque chose qui n’existe pas ?

L’un des premiers philosophes à avoir souligné l’impossibilité de définir le bonheur est Kant . Selon lui, le bonheur est impossible à définir de façon générale, car il est affaire d’empirisme , à savoir d’expérience , et est propre à chacun. 

Exemple : pour l’un, le bonheur c’est de manger du chocolat ; pour l’autre, c’est de perdre du poids.

Cette impossibilité à définir le bonheur a conduit les philosophes et les politiques à travers les siècles, à l’associer à des notions bien réelles , telles que la chance, le plaisir, le désir, la morale, la consommation ou les loisirs . Nous verrons dans quelques minutes dans quelles mesures.

Tout d’abord, examinons cette question : est-ce que le bonheur dépend de nous ?

II – LE BONHEUR DÉPEND-IL DE NOUS ? 

Le terme bonheur est dérivé du latin, bonum : bon et augurum : le hasard, la chance et il s’est transformé en « bon eür » en ancien français. 

Dans l’Antiquité , le bonheur est donc facteur de chance et ne dépend pas de nous, mais du sort . Au bonheur peut succéder malheur et malchance , ces différents états ne résultant que des caprices du sort. Pour les anciens , le bonheur c’est donc un don du ciel, une chance, ce qu’ils appelaient la Fortune . 

Or, rester dans la passivité – un peu comme la belle au bois dormant qui attend que son prince la délivre du sommeil – admet que c’est une position qui  n’est pas tenable .

Pour contrer cette conception fataliste du bonheur, l’Eudémonisme (= doctrine qui a pour objet central le bonheur) des stoïciens propose une solution pour le faire dépendre entièrement de nous.

Pour les sages , pour que l’Homme ne soit plus le jouet du sort et puisse vivre de façon heureuse, il lui suffit de vouloir que les choses arrivent comme elles arrivent .

Il est vrai que cela peut sembler plus facile à dire qu’à faire. D’autre part, cela n’implique-t-il pas de nier nos aspirations à être qui nous sommes ? Nous sommes tous d’accord pour dire que cela n’est plus tenable de nos jours.

En revanche, pour l’ascète , il s’agit de faire une sélection des plaisirs . Le bonheur étant l’ataraxie , c’est-à-dire la conséquence d’une absence de trouble de l’âme , il s’agit pour le philosophe de ne profiter que des désirs naturels et nécessaires tels que boire, se reproduire, manger et dormir, en réalité de ne profiter que de ses besoins. De temps en temps, il est permis de s’octroyer des plaisirs naturels mais non nécessaires , comme boire un verre de bon vin ou manger un plat fin, et d’ignorer les plaisirs non naturels et non nécessaires tels que l’ambition, la gloire ou la richesse. Car ces derniers, au même titre que le désir, sont insatiables et peuvent engendrer la souffrance .

Toutefois, à moins de vivre reclus dans une grotte, il est difficile d’appliquer à la lettre ce que préconise Épicure , n’est-ce pas ? Voyons donc ce qu’il en est de la relation entre le désir et le bonheur.

III – LE BONHEUR, UNE AFFAIRE DE DÉSIR

Un grand nombre de philosophes pensent que le désir est la cause de nos malheurs et qu’une des conditions pour accéder au bonheur est d’éradiquer le désir. Dès l’étymologie du terme, on constate que le désir exprime la nostalgie d’une étoile . En effet, le mot désir vient du latin “ de-sideratio “, qui indique la perte douloureuse ( “de” ) d’un astre ( “sideris” ) fascinant. Ainsi, le désir peut être considéré comme le regret d’un joyau merveilleux autrefois contemplé.

L’association du désir et de la souffrance est illustrée dans le mythe des Danaïdes , conté par Socrate à Calliclès dans le Gorgias , avec l’image de leur tonneau percé. Un homme qui chercherait à être heureux en voulant satisfaire ses désirs serait condamné à s’épuiser inlassablement à remplir un tonneau percé, et donc à la souffrance, le désir étant en permanence reconductible et illimité !

On retrouve également l’idée chez les Stoïciens et Descartes, selon laquelle il vaut mieux “renoncer à ses désirs plutôt que changer l’ordre du monde” . En d’autres termes, le monde ne possédant pas assez de richesses pour satisfaire nos désirs qui, eux, sont illimités , il vaut mieux y renoncer . Et pour conclure sur les philosophes qui déprécient le désir, citons la vision la plus pessimiste d’entre eux, celle de Schopenhauer . Pour le nihiliste , le vouloir-vivre ou le désir est la cause de notre douleur et de ce qui divise les hommes. Il faut donc le faire taire à tout prix et trouver refuge dans l’art , qui seul peut apaiser notre mal-être.

Il est vrai que certaines conceptions du bonheur peuvent sembler restrictives et morales, ce qui peut compliquer la quête du bonheur. Il peut être difficile d’avancer lorsqu’on nous dit ce qu’il ne faut pas faire, plutôt que de nous donner des pistes pour trouver le bonheur.

Spinoza pense au contraire que le désir est l’essence de l’homme et que la joie, qui découle de sa satisfaction, signale son «passage d’une moindre à une plus grande perfection». On trouve la même conception positive chez Nietzsche pour qui le désir qu’il nomme la volonté de puissance est un élan vital, une force créatrice et donc un des vecteurs du Bonheur.

Mais pour que l’accès au bonheur soit possible, faut-il encore que la politique le permette et s’en préoccupe…

IV – BONHEUR ET POLITIQUE

Si le bonheur réside dans la tolérance , la pratique d’activités choisies et le fait de « cultiver son jardin » pour Voltaire dans Candide , encore faut-il construire une société permettant à tous d’être heureux.

Les états démocratiques , en tentant de privilégier l’expression des libertés individuelles , semblent aller dans ce sens.

L’idéal d’un bonheur collectif , apparu selon Saint-Just au moment de la Révolution française en Europe , est-il compatible avec le bonheur individuel ? 

Il semblerait puisque c’est à l’initiative de l’Empire, puis de la République que les congés payés sont instaurés en France. C’est tout d’abord par Napoléon III en 1853 , qui, par décret, les accorde aux seuls bénéfices des fonctionnaires, puis le Front  Populaire en 1936 qui les généralise à tous. 

Grâce aux congés payés , les français peuvent désormais partir en vacances et s’adonner à leurs loisirs, ce que la publicité n’hésite pas à associer avec l’idée du Bonheur.

En effet, en vacances, chacun est libre de faire ce qu’il désire, ce qui renforce l’association entre le bonheur et le désir. Par exemple, certains pourront pratiquer la philosophie ou marcher seuls dans la montagne pour méditer. Toutefois, la réalité peut être parfois bien différente.

Mais les intérêts des Etats , même démocratiques , vont parfois à l’encontre des intérêts des individus . Ainsi la société de consommation , si soucieuse de nos loisirs (ton ironique), n’a pas hésité à chercher à instrumentaliser nos désirs , par le biais de la pub et du marketing , y voyant un moyen de croissance et d’enrichissement.

Elle tolère le bonus dolus , le mensonge léger qui consiste à exagérer les qualités d’une marchandise, les images subliminales, celles qui s’insèrent dans la pub à l’insu du spectateur, et favorise le crédit, pour pousser l’individu à la consommation.

La recherche du bonheur que la société associe à la consommation devient ainsi aliénante pour l’Homme qui n’est plus à l’origine de ses désirs, lesquels sont créés de toute pièce par la société , dont le but est : s’enrichir.”

Il est clair que la politique peut parfois avoir du mal à concilier ses intérêts personnels avec le bonheur individuel. Mais alors si les intérêts politiques divergent des intérêts individuels, si pour la philosophie le Bonheur est un état permanent dont on ne peut faire l’expérience, puisque il est, rappelle Kant, « l’état d’un homme raisonnable à qui dans tout le cours de son existence tout arrive selon son souhait et sa volonté » et est donc impossible… Sachant qu’il faut toujours le rattacher à des notions secondaires, quelle forme de bonheur pouvons-nous espérer aujourd’hui ?

V. LES DIFFÉRENTES FORMES DE BONHEUR DANS NOTRE VIE QUOTIDIENNE

Pour la psychanalyste Elisabeth Roudinesco , le bonheur est aujourd’hui plus affaire de psychologie que de philosophie . Le politique et la philosophie ont laissé place à l’individualisme et la psychologie .

Dans le roman Avatar de Théophile Gautier , le personnage principal, Octave, possède tout ce qui devrait le rendre heureux : richesse, jeunesse et beauté. Pourtant, il sombre dans le désespoir et l’ennui. Cela montre que le bonheur est une quête individuelle qui nécessite la connaissance de soi et de ses aspirations personnelles.

Une fois que la question de pouvoir subvenir à ses besoins est réglée, le bonheur pourrait consister au fait de parvenir à dépasser suffisamment ses conflits intérieurs afin de, comme le dit Freud ,  pouvoir aimer et travailler.

Indissociable de la présence chaleureuse d’autrui, ou de compagnons de route, il serait aujourd’hui, contrairement à l’Antiquité,  fruit de la praxis , c’est-à-dire de l’action.

Il résulterait d’une activité choisie favorisant le déploiement de son potentiel et peut-être également de la perpétuation d’actes d’aide envers autrui , lesquels feraient accroitre l’estime de soi-même. 

Sorte de quête et graal de nos sociétés actuelles , difficiles à atteindre et souvent malmené par les affres de l’existence – les deuils, les renoncements et les échecs – il semble aujourd’hui être associé au bien-être, à la joie, à la confiance et à la « force d’exister » dont parle Spinoza , qui assure d’utiliser les obstacles comme l’occasion d’accroître notre personne.

Ainsi, même si vivre dans un état de bonheur permanent n’est pas possible, vivre heureux et avoir une vie portée par la joie, désirante et le bien-être semble un objectif tout à fait accessible . Et c’est tant mieux !

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Cours : Le bonheur

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Introduction :

L’objectif de cette leçon est de remettre en question une croyance assez répandue sur le bonheur. En effet, nous croyons que le bonheur est le but ultime à atteindre dans notre existence, mais nous essayerons de prouver qu’il n’est pas une fin en soi.

Étymologiquement, le mot bonheur désigne le « bon augure », la « chance ». Effectivement, nous avons le sentiment que le bonheur est une chance – à la portée de tous – que nous devons saisir. Métaphoriquement, le bonheur devient le point culminant de notre existence.

Aristote explique que le bonheur est une fin en soi : c’est un but final, un état de satisfaction totale et durable. Deux questions se posent alors :

  • Est-ce que cet état de béatitude absolue existe ?
  • Si oui, comment faire pour l’atteindre à coup sûr ?

Pour répondre à ces deux questions, nous définirons tout d’abord le bonheur. Pour ce faire, nous distinguerons dans une première partie le bonheur et le plaisir éphémère. Par la suite, nous comprendrons que le bonheur est quelque chose que l’on désire. Enfin, nous verrons que c’est un idéal et non une réalité, mais que c’est en continuant à désirer le bonheur que nous œuvrons pour l’atteindre.

Bonheur et plaisir éphémère

  • Est-il possible d’être totalement satisfait ?
  • Si oui, le bonheur réside-t-il dans la recherche constante du plaisir ?

La satisfaction de tous nos désirs peut-elle conduire au bonheur ?

Platon et le bonheur : la satisfaction des désirs est une quête sans fin.

Dès l’Antiquité et jusqu’à aujourd’hui, beaucoup s’accordent à dire que le bonheur s’obtient par la recherche du plaisir . Cette conception se nomme «  hédonisme  ».

Hédonisme :

Selon l’hédonisme, pour être heureux, il suffit de multiplier les désirs et les réaliser.

Définir le bonheur ainsi est tentant. Dans le Gorgias de Platon , le sophiste Calliclès s’entretient avec Socrate à ce sujet :

« Vivre dans la jouissance, éprouver toutes les formes de désirs et les assouvir, Voilà, c’est cela la vie heureuse ! »

Cette devise est intéressante, mais Socrate y répond sans ménagement par une métaphore :

« Suppose qu’il y ait deux hommes qui possèdent, chacun, un grand nombre de tonneaux. Les tonneaux de l’un sont sains et remplis de vin, de miel, de lait […] de toutes sortes de choses. Chaque tonneau est donc plein de ces denrées liquides qui sont rares, difficiles à recueillir et qu’on n’obtient qu’au terme de maints travaux pénibles. Mais, au moins, une fois que cet homme a rempli ses tonneaux, il n’a plus à y reverser quoi que ce soit ni à s’occuper d’eux ; au contraire, quand il pense à ses tonneaux, il est tranquille. L’autre homme, quant à lui, serait aussi capable de se procurer ce genre de denrées, même si elles sont difficiles à recueillir. Mais comme ses récipients sont percés et fêlés, il est forcé de les remplir sans cesse, jour et nuit, en s’infligeant les plus pénibles peines. Alors, regarde bien, si ces deux hommes représentent chacun une manière de vivre, de laquelle des deux dis-tu qu’elle est la plus heureuse ? Est-ce la vie de l’homme déréglé ou celle de l’homme tempérant ? En te racontant cela, est-ce que je te convaincs d’admettre que la vie tempérante vaut mieux que la vie déréglée ? Est-ce que je ne te convaincs pas »

Gorgias , Platon

  • Pour Socrate, la conception du bonheur de Calliclès et son mode de vie ressemblent au sort des Danaïdes , ces femmes condamnées à remplir à jamais un tonneau percé.

Résumons la thèse platonicienne sur le bonheur comme cela : une vie passée à courir après ce dernier est épuisante. Pour vivre heureux, il faut absolument maîtriser la force de notre désir .

Le bonheur n’est pas dans le plaisir à répétition, mais dans la quête des plaisirs durables .

Pour Démocrite , le bonheur se définit de façon négative : il est l’absence de peine. Les penseurs de la Grèce antique appelaient cela l’ ataraxie (du grec ἀταραξία , signifiant « absence de troubles »). Pour être heureux il faut donc éviter tout ce qui nous fait du mal. Épicure , l’un des principaux représentants de l’ hédonisme , considère qu’il faut chercher le plaisir mais aussi éviter le déplaisir. Par exemple, dévorer des plaquettes de chocolat nous procurera – sur le moment – un plaisir certain, mais provoquera très certainement des maux de ventre et donc du déplaisir.

  • L’hédonisme ne peut être relégué à une vision trop simpliste de la recherche du plaisir à tout prix.

Le bonheur de consommer, une invention économique ?

Dans notre société, le bonheur est une préoccupation politique depuis le XVIII e siècle. Après la Révolution française, l’article 1 de la Constitution de 1793 affirme :

« Le but de la société est le bonheur commun. »

  • Comment la politique a-t-elle pu s’orienter vers ce but ?
  • Sur quels types de plaisirs et de biens positionne-t-elle le bonheur ?

Pendant les Trente Glorieuses (1945-1975), l’idée d’une conquête du bonheur par la consommation s’installe progressivement dans les pays industrialisés. C’est une suite logique de la croissance économique de l’époque – qui produit en quantité croissante une large gamme de biens matériels. Pour les vendre, la publicité transforme ces nouveautés en besoins . Les foyers s’équipent alors d’automobiles, de télévisions ou d’électroménager. Cependant, l’idée d’une consommation contribuant au bonheur sera vite contestée.

  • Le fonctionnement de la société de consommation

Le sociologue et philosophe Baudrillard met en évidence le principe de fonctionnement actuel de l’économie dans son ouvrage La Société de consommation écrit en 1970. En satisfaisant sans cesse les besoins matériels, la société de consommation en génère automatiquement d’autres et provoque ainsi l’aliénation de l’être humain. Son bonheur est « monté de toutes pièces » par un capitalisme dont l’ambition est l’ enrichissement de certains patrons et industriels. Tout est fait pour préserver l’identification entre bonheur et possession matérielle.

  • Plus je suis persuadé – notamment par les publicités – que je manque de quelque chose, plus je suis en souffrance et plus je serai apte à acheter ce qui me « manque » pour sortir de cette souffrance.

De nombreuses personnes ne parviennent plus à éprouver de plaisir, même lors de réjouissances exceptionnelles. Peut-être sont-elles conscientes d’être aliénées à des désirs imposés par d’autres . Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il faut renoncer à désirer, mais il faut se méfier de l’ influence qu’a le monde extérieur sur ce que nous désirons .

  • Utilitarisme : une vision du bonheur partagé

De manière générale, il faut différencier le bonheur comme état subjectif et personnel, du bonheur pris au sens politique de « bonheur collectif » (ce dernier étant rattaché à une conception morale de la maximisation du bonheur pour tous). Ainsi l’ utilitarisme est une notion d’utilité consistant à agir pour maximiser ce bonheur, ce bien-être collectif, en une maximisation de l’utilité pris au sens de bonheur pour tous dans la société.

  • L’utilitarisme hédoniste consiste par exemple à maximiser le plaisir pour tous.

L’un des principaux représentants de ce courant de pensée fut John Stuart Mill , philosophe anglais du XIX e  siècle. Même pour les utilitaristes les plus convaincus, cette maximisation de l’utilité ne sera jamais vraiment atteinte. L’utopie est en ce sens un horizon mais jamais réellement un but à atteindre. C’est en cherchant à s’approcher de la perfection qu’on est heureux, non pas en l’atteignant.

Le bonheur c’est désirer

Se sentir libre de choisir nos désirs.

  • Se laisser commander par des désirs préfabriqués nous donne-t-il accès au bonheur ?

Alt texte

The Truman Show , film de Peter Weir avec Jim Carrey, met en scène un homme qui semble posséder tout ce dont on peut rêver : une femme adorable et des enfants géniaux. Il vit dans une ville paradisiaque et exerce un travail passionnant. Or, cette vie rêvée l’ennuie profondément. Il va alors tenter d’en repousser les limites et découvrir que ces limites existent au sens propre puisque depuis sa naissance, il est en fait le héros d’une télé-réalité suivie par des milliers de personnes. Son existence est entièrement fabriquée, calquée sur ce que la majorité des gens voit comme étant le bonheur. Lorsque Truman découvre la supercherie, il comprend alors que ses désirs lui ont été imposés et que c’est pour cela qu’il s’ennuyait et n’était pas heureux. À la fin du film, il trouve une porte pour sortir du studio : le réalisateur s’adresse alors à lui en voix-off et lui propose de rester vivre dans cette illusion de bonheur pour ne pas avoir à subir les difficultés du monde extérieur. Mais Truman (en anglais « l’homme vrai ») refuse : mieux vaut souffrir et se débattre dans une vie parfois pénible mais être libre de découvrir la singularité des idéaux qui nous animent.

  • Être heureux ne consiste donc pas à se conformer à un idéal de bonheur tel que l’entend la croyance commune mais à se sentir libre de déployer notre propre désir.

Ne rien désirer rend malheureux

Même si nous ne parvenons pas à satisfaire nos envies, désirer est primordial. La preuve en est que l’absence de désir nous rend malheureux, quel que soit ce que nous possédons. Lorsque nous sommes insatisfaits ou déprimés, on nous dit parfois « de quoi te plains-tu ? Tu as tout pour être heureux. » Pourtant, nous ne le sommes pas : nous manquons d’appétit de vivre, d’un bien-être authentique. Nous nous sentons apathique et sans aucune motivation.

Un cas de désespoir : Octave de Saville, personnage romantique de Théophile Gautier

Octave de Saville, personnage romantique inventé par Théophile Gautier en 1857 dans Avatar , possède tout pour faire son bonheur : famille fortunée, amis sincères, magnifique demeure. Il n’est pourtant pas heureux : il est saisi d’un étrange mal-être, d’un spleen qui paralyse sa joie de vivre :

« Personne ne pouvait rien comprendre à la maladie qui minait lentement Octave de Saville. […] Interrogé par les médecins, que le forçaient à consulter la sollicitude de ses parents et de ses amis, il n’accusait aucune souffrance précise, et la science ne découvrait en lui nul symptôme alarmant […] Comment se faisait-il que jeune, beau, riche, avec tant de raisons d’être heureux, un jeune homme se consumât si misérablement ? Vous allez dire qu’Octave était blasé, que les romans à la mode du jour lui avaient gâté la cervelle de leurs idées malsaines, qu’il ne croyait à rien, que de sa jeunesse et de sa fortune gaspillées en folles orgies il ne lui restait que des dettes ; toutes ces suppositions manquent de vérité. »

Théophile Gautier, Avatar , 1857

Cet exemple illustre l’idée que l’on peut être comblé par de nombreuses choses ou personnes, mais ne pas se sentir heureux pour autant. Octave souffre d’ennui, plus rien ne le divertit. De ce fait, il regarde sa vie telle qu’elle est : un vide profond. Il semble avoir perdu ce qui l’anime, ce qui le rend vivant : il a perdu son désir. Octave ne « veut » pas, consciemment, son malheur, il ne sombre pas intentionnellement dans le désespoir, mais il n’arrive plus à désirer. Or, a priori , ne plus rien désirer signifie que l’on est comblé et par conséquent heureux : mais Octave ne l’est pas.

  • Le désir est donc le moteur essentiel pour ressentir le bonheur s’offrant à nous.

Si au sens absolu du terme, le bonheur ne réside ni dans les possessions, ni dans les amis, ni dans la famille, où se situe-t-il exactement ?

Désirer ce que l’on fait

Le stoïcisme est un courant philosophique fondé par Zénon de Citium qui fonda l’école du Portique en Grèce antique, selon lequel le bonheur s’obtient au travers d’une conception particulière du désir :

  • premièrement, il ne faut pas désirer ce que l’on a car, à tout moment, on peut le perdre. Il s’agit de se défaire de notre attachement aux biens matériels, mais aussi aux personnes ;
  • deuxièmement, il ne faut pas désirer non plus ce que l’on n’a pas, parce que rien n’indique qu’on l’obtiendra un jour et même si c’est le cas on pourra le perdre à tout moment ;
  • troisièmement, à vivre dans la perspective d’un avenir meilleur on en oublie le présent. Il faut plutôt désirer ce que l’on fait. Cela signifie que le bonheur ne passe pas par un attachement à des objets ou à des personnes, mais à la seule chose que nous maitrisons : nos actes.

Pour Schopenhauer, cette vision est cependant illusoire : selon lui le bonheur n’existe pas.

Le bonheur est un idéal

Dans sa chanson La robe et l’échelle , Francis Cabrel exprime ce qu’est le bonheur :

« Et voilà que, du sol où nous sommes,

Nous passons nos vies de mortels

À chercher ces portes qui donnent

Vers le ciel »

Le bonheur est donc un état impossible à atteindre. Les « portes qui donnent vers le ciel » montrent qu’il s’agit en fait d’un idéal, d’un absolu que nous convoitons, mais à défaut de l’atteindre, nous ne pouvons qu’imaginer à quoi il ressemble.

Schopenhauer : le bonheur est une perspective qui n’arrive jamais

Schopenhauer est un héritier de Kant . Sa vision très pessimiste a marqué ses contemporains puisque selon lui le bonheur n’existe pas. En effet l’être humain alterne sans cesse entre désir et ennui. En contre-pied de la vision stoïcienne , il conçoit le désir comme une souffrance qu’on ne maitrise pas et qui reste jusqu’à ce qu’on l’assouvisse. Une fois assouvit, on ressent un plaisir qui n’est rien d’autre qu’une absence de peine, une libération. Selon Schopenhauer et à proprement parler, le plaisir n’est rien. Par ailleurs, cette libération est de courte de durée puisqu’un autre désir prendra la place du premier. Si ce n’est pas le cas, alors on connaitra un autre sentiment qui ne lui est pas enviable : l’ennui. Sans désir l’être humain s’ennuie et l’ennui est aussi une souffrance car il nous confronte à notre peur de la mort.

  • La souffrance est donc selon Schopenhauer le propre de la vie humaine et elle ne prendra fin qu’avec la mort.

Fort heureusement, avant lui, Kant avait une vision bien moins pessimiste du bonheur.

Kant : « le bonheur est un idéal de l’imagination »

« Le concept du bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu’a tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut. […] Le problème qui consiste à déterminer d’une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d’un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble […] parce que le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l’imagination. »

Kant, Fondements pour la métaphysique des mœurs , 1785

Puisqu’il est un idéal impossible à atteindre, le bonheur n’existe pas réellement. Ce n’est ni un état, ni un but : c’est une idée.

En tant qu’idée, le bonheur est imaginé différemment par chacun d’entre nous. Ainsi, certaines personnes qui, à nos yeux, possèdent peu de choses peuvent pourtant assurer qu’elles sont heureuses. Ces premières ont trouvé leur bonheur là où nous ne le trouverions pas forcément : elles ont atteint leur idéal particulier.

  • Plusieurs choses peuvent donc permettre de construire un bonheur qui nous est particulier.

Conclusion :

De nos jours, nous peinons à atteindre le bonheur et cela occasionne des frustrations. Souvent le problème est que nous identifions le bonheur au plaisir. Or, plus que jamais, les plaisirs sont faussés par notre modèle de société tourné vers la consommation. Pour la plupart d’entre nous, chercher son bonheur là-dedans revient à faire fausse route. En effet, dès l’Antiquité, les philosophes ont mis en évidence qu’accumuler les plaisirs éphémères ne suffit pas à être heureux.

Malheureusement, la société de consommation n’offre rien de plus que des objets rapidement démodés, usés et finalement jetés. Mieux vaut trouver notre bonheur dans des plaisirs durables : l’amour, l’amitié, la famille, la construction d’un patrimoine ou l’étude d’un sujet qui nous passionne. Là encore, la déception peut survenir car ces choses – censées faire notre bonheur – ne conviendront pas à tous.

Ces exemples ne sont heureusement pas les seuls que nous pourrions trouver. Si nous peinons tant à atteindre le bonheur, c’est peut-être parce qu’il n’existe pas. Il n’est rien de plus qu’une construction de l’esprit humain. Kant l’a très bien dit « le bonheur est un idéal de l’imagination. » C’est à la fois frustrant et réconfortant. En effet, si trouver le bonheur est impossible, inventer notre idéal particulier, et tout faire pour l’atteindre, est en revanche tout à fait possible.

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Exemple de sujet : Plaisir et bonheur

Dans le Gorgias, Socrate défend l’idée qu’un homme heureux est celui qui est capable de réguler ses désirs, de telle sorte qu’il ne sera pas l’esclave d’une recherche effrénée du plaisir. Se fondant sur une célèbre métaphore d’un tonneau qu’il s’agirait de remplir patiemment des biens les plus précieux et de consolider afin qu’il ne fuie pas, Socrate se voit pourtant opposer par Calliclès une conception plus hédoniste, selon laquelle le breuvage importe peu à condition d’avoir l’ivresse. L’iconoclasme moral de Calliclès, préfigurant la conception sadienne des plaisirs, consiste alors à montrer que l’homme doit rejeter une conception du bonheur uniquement fondée sur la mortification du corps. Le lien entre plaisir et bonheur est en ce sens ambigu. Il faut en effet problématiser la proximité entre les deux termes pour s’apercevoir de toute la difficulté de cette question. Si le plaisir désigne une satisfaction immédiate d’un désir, qui s’accompagne donc d’une sensation de bien-être ressentie par l’homme, le bonheur paraît alors dépendre du plaisir, puisqu’il désigne une satisfaction durable de l’homme, la seule différence entre les deux tenant au fait que le bonheur enjoint de privilégier le... [voir le corrigé complet]

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Le bonheur, philosophie- Peut-on être heureux sans être libre? En étant injuste? Pour trouver le bonheur,faut-il le chercher?

Qu'est-ce que le bonheur définir pour problématiser -l’eudémonisme antique -conception aristotélicienne , épicurienne,stoïcienne-le bonheur est-il la satisfaction de tous les désirs platon, gorgias-, faut-il préférer la vérité à son bonheur les lois peuvent-elles faire le bonheurprogramme bac de philosophie 2024.

Qu'est-ce que le bonheur? Le manuel de philosophie 

Les incontournables pour comprendre le concept de bonheur en philosophie

Faut-il préférer la vérité à son bonheur?

les corrigés des sujets de philosophie bac Liban 2019, série ES

Les lois peuvent-elles faire le bonheur? philosophie 2019 métropole, séries technologiques

Qu'est-ce que le bonheur? Définir pour problématiser

Etymologiquement :

Etymologiquement,  bonheur  fait référence à  « la chance, au hasard. »   vient de l’expression « bon eür ». « Eür » est issu du latin augurium qui signifie  « chance », c’est l’appui des dieux.

Le bonheur, c'est en français la chance, mais aussi l'état de la conscience pleinement satisfaite. (Dictionnaire Le Robert).

On distinguera le bonheur de la joie ou du plaisir : le bonheur renvoie à un état de satisfaction durable (une joie peut être éphémère) et profond (un plaisir peut être superficiel).

Si l'on définit le bonheur par sa durée, quels problèmes pose cette définition? 

 Le bonheur est-il une illusion? 

Dépend t'-il de nous d'être heureux? 

Autrui peut-il faire mon bonheur? 

Le bonheur est défini comme un état durable de satisfaction de tous les désirs . Est heureux celui qui ne souffre plus d’aucun manque ou frustration ( désir insatisfait), ni d’aucune angoisse (peur qu’un désir se trouve insatisfait). (Voir la doctrine épicurienne du bonheur, selon laquelle le bonheur est un état de “plénitude”, où ne subsiste aucun trouble de l’âme ni du corps.)

Mais le bonheur est difficile à définir dans la mesure où il est une affaire individuelle voici ce qu’en dit le philosophe  Blaise Pascal  :  « Tous les hommes recherchent d’être heureux ; cela est sans exception ; quelques différents moyens qu’ils y emploient, ils tendent tous à ce but. Ce qui fait que les uns vont à la guerre, et que les autres n’y vont pas, est ce même désir, qui est dans tous les deux, accompagné de différentes vues. La volonté [ne] fait jamais la moindre démarche que vers cet objet. C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’à ceux qui vont se pendre »   Blaise Pascal, Pensées.

Quelques définitions du bonheur

Aristote  : “S’il est vrai que le bonheur est l’activité conforme à la vertu, il est de toute évidence que c’est celle qui est conforme à la vertu la plus parfaite, c’est-à-dire celle de la partie de l’homme la plus haute. C’est l’activité de cette partie de nous-mêmes, activité conforme à sa vertu propre qui constitue le bonheur parfait”

Kant : “Le pouvoir, la richesse, la considération, même la santé ainsi que le bien-être complet et le contentement de son état, est ce qu’on nomme le bonheur”

L’eudémonisme antique - La conception aristotélicienne , épicurienne et stoïcienne - Le bonheur est le Bien suprême selon l’eudémonisme

L’eudémonisme antique

Dans la philosophie antique, le bonheur est le souverain Bien, c’est-à-dire, la fin suprême à laquelle toutes les autres fins sont subordonnées. Le bonheur par conséquent n’est pas un don. Il est en notre pouvoir. Par opposition à la pensée commune, il est nécessaire d’opposer le plaisir et le bonheur. Le plaisir est éphémère tandis que le bonheur par opposition à l’agréable est durable. Donc le plaisir et l’agréable peuvent tout au plus en être l’accompagnement.

La conception aristotélicienne , épicurienne et stoïcienne

Selon Aristote , Épicure et les stoiciens, le bonheur est durable; il n’est pas dissociable d’une vie vertueuse fondée sur la raison ;La raison est le propre de l’homme, elle doit guider ses choix.

Une vie heureuse serait par conséquent une vie conforme à la raison .

le bien pour l’homme consiste dans une activité de l’âme en accord avec la vertu, et, au cas de pluralité de vertus, en accord avec la plus excellente et la plus parfaite d’entre elles. Mais il faut ajouter : « et cela dans une vie accomplie jusqu’à son terme », car une hirondelle ne fait pas le printemps, ni non plus un seul : et ainsi la félicité et le bonheur ne sont pas davantage l’œuvre d’une seule journée, ni d’un bref espace de temps.

Aristote , Ethique à Nicomaque, I, 6

Pour Épicure, il faut régler ses désirs sur la nature. Pour les stoiciens, l’homme doit accepter l’ordre du monde. Le bonheur est une absence de trouble. Pour Aristote, le bonheur est l’activité et la vertu propres à chaque être. Celle de l’homme est de penser; une vie heureuse est une vie pleinement humaine c’est-à-dire, délivrée du besoin et tournée vers l’intelligence.

Le bonheur est le Bien suprême selon l’eudémonisme

L’eudémonisme est donc une morale qui affirme que le bonheur est le Bien suprême. Selon Aristote , le bonheur est la fin anhypothétique, elle ne suppose aucune autre fin en dehors d’elle, vis-à-vis de la vie morale. Si nous désirons santé, beauté, richesse, c’est toujours en vue du bonheur. Pour savoir en quoi consiste le bonheur qui est la fin propre, il faut noter que tout homme vise sa fin propre lorsqu’il accomplit sa fonction propre. Aristote appelle vertu cet accomplissement d’une fonction, par exemple la vertu de l’œil est de voir. La fonction de l’homme, c’est la vie selon la raison; c’est par la vertu que l’on atteint le bonheur; elle nous pousse à rechercher la juste mesure; de cette orientation théorique de l’éthique découlent des impératifs en particulier celui-ci :

Une notion grecque , le kairos , le moment opportun

Cela suppose le respect du kairos : le moment opportun. Il faut savoir choisir le bon moment pour agir car il y a mille façons de mal faire tandis qu’il n’y en a qu’une pour bien faire. Le bonheur n’est pas le même pour tous car le choix de la juste mesure en quoi consiste la vertu dépend des circonstances dans lesquelles on se trouve et de la nature de chacun.

La conception épicurienne et stoicienne

L’ eudémonisme d ’ Épicure et des stoiciens est plus subjectif; le bonheur est la possession des biens mais il ne dépend pas de nous de les posséder. C ’ est pourquoi le stoïcisme conseille de vouloir ce qui arrive. Seul le sage est heureux, c ’ est un épicurien car il sait régler ses désirs. « ? Il faut changer ses désirs plutôt que l ’ ordre du monde ? », est la citation qui illustre le mieux la conception épicurienne du bonheur. Ne désirant que ce qu ’ il peut obtenir, l ’ homme ne manque pas d ’obtenir ce qui désire .  Pour les stoïciens, le sage est celui qui met en conformité ses actions avec l’ordre de la nature. Le stoïcisme vise lui aussi l’ataraxie mais par la vertu et la raison. 

Epicure, Texte 1

Il faut se rendre compte que parmi nos désirs les uns sont naturels, les autres vains, et que parmi les premiers il y en a qui sont nécessaires et d’autres qui sont naturels, seulement. Parmi les nécessaires il y en a qui le sont pour le bonheur, d’autres pour la tranquillité continue du corps, d’autres enfin pour la vie même. Une théorie non erronée de ces désirs sait en effet rapporter toute préférence et toute aversion à la santé du corps et à la tranquillité de l’âme, puisque c’est la perfection même de la vie heureuse. Car tous les actes visent à écarter de nous la souffrance et la peur. Lorsqu’une fois nous y sommes parvenus, la tempête de l’âme s’apaise, l’être vivant n’ayant plus besoin de s’acheminer vers quelque chose qui lui manque, ni de chercher autre chose pour parfaire le bien de l’âme et celui du corps. C’est alors en effet que nous éprouvons le besoin du plaisir quand, par suite de son absence, nous éprouvons de la douleur ; mais quand nous ne souffrons pas, nous n’éprouvons plus le besoin du plaisir. Et c’est pourquoi nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse. C’est lui en effet que nous avons reconnu comme bien principal et conforme à notre nature, c’est de lui que nous partons pour déterminer ce qu’il faut choisir et ce qu’il faut éviter, et c’est à lui que nous avons finalement recours lorsque nous nous servons de la sensation comme d’une règle pour apprécier tout bien qui s’offre. 

Epicure, Lettre à Ménécée

Epicure, texte 2

Prends l’habitude de penser que la mort n’est rien pour nous. Car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or la mort est privation de toute sensibilité. Par conséquent, la connaissance de cette vérité que la mort n’est rien pour nous, nous rend capables de jouir de cette vie mortelle, non pas en y ajoutant la perspective d’une durée infinie, mais en nous enlevant le désir de l’immortalité.(…) Ainsi celui de tous les maux qui nous donne le plus d’horreur, la mort, n’est rien pour nous, puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n’est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. Donc la mort n’existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu’elle n’a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus. Mais la multitude tantôt fuit la mort comme le pire des maux, tantôt l’appelle comme le terme des maux de la vie. Le sage, au contraire, ne fait pas fi de la vie et il n’a pas peur non plus de ne plus vivre : car la vie ne lui est pas à charge, et il n’estime pas non plus qu’il y ait le moindre mal à ne plus vivre. De même que ce n’est pas toujours la nourriture la plus abondante que nous préférons, mais parfois la plus agréable, pareillement ce n’est pas toujours la plus longue durée qu’on vent recueillir, mais la plus agréable. Quant à ceux qui conseillent aux jeunes gens de bien vivre et aux vieillards de bien finir, leur conseil est dépourvu de sens, non seulement parce que la vie a du bon même pour le vieillard, mais parce que le soin de bien vivre et celui de bien mourir ne font qu’un.

Texte  Epictète

Il y a ce qui dépend de nous, il y a ce qui ne dépend pas de nous. Dépendent de nous l’opinion, la tendance, le désir, l’aversion, en un mot toutes nos oeuvres propres ; ne dépendent pas de nous le corps, la richesse, les témoignages de considération, les hautes charges, en un mot toutes les choses qui ne sont pas nos oeuvres propres. Les choses qui dépendent de nous sont naturellement libres, sans empêchement, sans entrave ; celles qui ne dépendent pas de nous sont fragiles, serves*, facilement empêchées, propres à autrui. Rappelle-toi donc ceci : si tu prends pour libres les choses naturellement serves, pour propres à toi-même les choses propres à autrui, tu connaîtras l’entrave, l’affliction, le trouble, tu accuseras dieux et hommes ;mais si tu prends pour tien seulement ce qui est tien, pour propre à autrui ce qui est, de fait, propre à autrui, personne ne te contraindra jamais ni ne t’empêchera, tu n’adresseras à personne accusation ni reproche, ni ne feras absolument rien contre ton gré, personne ne te nuira ; tu n’auras pas d’ennemi ; car tu ne souffriras aucun dommage.  Toi donc qui poursuis de si grands biens, rappelle-toi qu’il faut, pour les saisir, te remuer sans compter, renoncer complètement à certaines choses, et en différer d’autres pour le moment. Si, à ces biens, tu veux joindre la puissance et la richesse, tu risques d’abord de manquer même celles-ci, pour avoir poursuivi ceux-là, et de toute façon tu manqueras assurément les biens qui seuls procurent liberté et bonheur. Aussi, à propos de toute idée pénible, prends soin de dire aussitôt : « Tu es une idée, et non pas exactement ce que tu représentes. » Ensuite, examine-la, éprouve-la, examine-la selon les règles que tu possèdes, et surtout selon la première, à savoir : concerne-t-elle les choses qui dépendent de nous ou celles qui ne dépendent pas de nous ? Et si elle concerne l’une des choses qui ne dépendent pas de nous, que la réponse soit prête : « Voilà qui n’est rien pour moi. »

Épictète, Manuel I 

LE STOICISME ET L’EPICURISME :

Similitudes et différences : Le but de ces deux philosophies est le bonheur, la sérénité, la tranquillité de l’âme.

Le bonheur est-il la satisfaction de tous les désirs? Platon, Gorgias

Platon, disciple de Socrate, se détourne de sa carrière politique à la mort de son maitre. Pour lui, le monde sensible est faux et laid. Seul le monde intelligible, celui des Idées, mérite notre attention.  Platon dans le Gorgias utilise  le dialogue, comme dans la plupart de ses œuvres.

Dans ce dialogue extrait du Gorgias, Platon fait dialoguer Calliclès et Socrate qui s’opposent sur la conception du bonheur… C’est évidemment le point de vue de Socrate que défend Platon.

CALLICLÈS  – si on veut vivre comme il faut, il faut laisser aller ses propres passions, si grandes soient-elles, au lieu de les réprimer. Au contraire, il faut être capable de mettre son courage et son intelligence au service de si grandes passions  et de les assouvir, elles et tous les désirs qui les accompagnent. Mais cela n’est pas, je suppose, à la portée de tout  le monde. C’est pourquoi la masse des gens blâme les hommes qui vivent ainsi, gênée qu’elle est de devoir dissimuler sa propre incapacité à le faire. La masse déclare donc bien haut que l’intempérance est une vilaine chose.  C’est ainsi qu’elle réduit à l’état d’esclave les hommes dotés d’une plus forte nature que celle des hommes de la masse ; et ces derniers, qui sont eux-mêmes incapables de se procurer les plaisirs qui les combleraient, font la louange de la tempérance et de la justice à cause de leur propre lâcheté. Car pour ceux qui ont hérité du pouvoir ou qui sont dans la capacité de s’en emparer (…), pour ces hommes-là, qu’est-ce qui serait plus mauvais que la tempérance ? ce sont des hommes qui peuvent jouir de leurs biens, sans que personne n’y fasse obstacle (…) La vérité, que tu prétends chercher, Socrate, la voici : si la vie facile, l’intempérance, et la liberté de faire ce qu’on veut, demeurent dans l’impunité, ils font l’excellence et le bonheur. Tout le reste, ce ne sont que de belles idées, des conventions faites par les hommes et contraires à la nature, rien que des paroles en l’air, qui ne valent rien.                                                                                          

SOCRATE — Ce n’est pas sans noblesse, Calliclès, que tu as exposé ton point de vue, tu as parlé franchement. Toi, en effet, tu as exposé clairement ce que les autres pensent  mais ne veulent pas dire. Je te demande donc de ne céder à rien, en aucun cas ! Comme cela, le genre de vie qu’on doit avoir paraîtra tout à fait évident. Alors expliques-moi : tu dis que, si l’on veut vivre tel qu’on est, il ne faut  pas réprimer ses passions, aussi grandes soient-telles, mais se tenir prêt à les assouvir par tous les moyens. Est-ce bien en cela que consiste [le bonheur et] l’excellence ?                                

CALLICLÈS-  Oui, je l’affirme !                                                                                                                                                                              

SOCRATE-  On a donc tort de dire que ceux qui n’ont besoin de rien sont heureux.                                                        

CALLICLÈS-  Oui, car, à ce compte, les pierres et les cadavres seraient très heureux.                                                               

SOCRATE  -Mais, tout de même, la vie dont tu parles, c’est une vie terrible ! 

(…) D’ailleurs, un sage  fait remarquer que, de tous les êtres qui habitent l’Hadès, le monde des morts, -là il veut parler du monde invisible- les plus malheureux seraient ceux qui, n’ayant pu être initiés, devraient à l’aide d’une écumoire apporter de l’eau dans une passoire percée. Avec cette écumoire, tou­jours d’après ce que disait l’homme qui m’a raconté tout cela, c’est l’âme que ce sage voulait désigner.  Oui, il comparait l’âme de ces hommes à une écumoire, l’âme des êtres irréfléchis est donc comme une passoire, incapable de rien retenir à cause de son absence de foi et de sa capacité d’oubli.

Ce que je viens de te dire est, sans doute, assez étrange; mais, pourtant, cela montre bien ce que je cherche à te faire comprendre. Je veux te convaincre, pour autant que j’en sois capable, de changer d’avis et de choisir, au lieu d’une vie déréglée, que rien ne comble, une vie d’ordre, qui est contente de ce qu’elle a et qui s’en satisfait.

Platon, Gorgias

Le bonheur, un idéal de l’imagination - Le christianisme et le kantisme - Le bonheur kantien est l’aboutissement historique du christianisme.

Le bonheur, un idéal de l’imagination

Nous devons pour répondre à la question, poser les difficultés pour définir ce concept de bonheur. Il n’y a pas de définition universelle possible car il n’est pas valable pour tous de la même façon. La définition est donc relative . Il échappe à la simple volonté. Pour Kant, c’est un idéal non de la raison mais de l’imagination donc il est impossible de le poser comme fin d’une action morale. Il est en conséquence impossible d’être heureux sans être vertueux et vertueux en étant malheureux. L’action morale n’est pas celle qui rend l’homme heureux mais celle qui le rend digne de l’être.

“[…] le malheur est que le concept* du bonheur soit un concept tellement indéterminé’ que, même si tout homme désire d’être heureux, nul ne peut jamais dire pourtant avec précision et en restant cohérent avec soi-même ce que vraiment il souhaite et veut. […]

[…] S’il veut la richesse, combien de soucis, quelle envie et que d’embûches ne risque-t-il pas d’attirer ainsi sur sa tête! S’il veut beaucoup de connaissances et de discernement, peut-être cela ne pourra-t-il que se transformer en un regard d’autant plus aiguisé pour lui montrer d’une façon seulement d’autant plus effrayante les maux qui jusqu’ici restent encore dissimulés à ses yeux et qui ne sauraient pourtant être évités, à moins que cela ne fasse que charger d’encore plus de besoins ses désirs, qu’il a déjà bien assez de difficulté à satisfaire. S’il veut une longue vie, qui va lui soutenir que ce ne serait pas là une longue misère ? S’il veut du moins la santé, combien de fois les ennuis physiques l’ont-ils préservé d’excès où l’aurait fait tomber une pleine santé, etc. Bref, il est incapable de déterminer selon un principe’ avec une complète certitude ce qui le rendrait vraiment heureux, — car pour cela l’omniscience serait indispensable. […J le bonheur est un idéal, non pas de la raison*, mais de l’imagination”.

Emmanuel KANT, Métaphysique des moeurs, t. I, Fondation (1785) 

Le christianisme et le kantisme

le christianisme condamne le bonheur et pose le salut de l’âme comme la seule fin digne d’un chrétien . St Just pose le bonheur comme un droit par opposition au christianisme . St Just considère que tous les hommes doivent être délivrés du besoin afin que chacun puisse rechercher son bonheur. C’est une exigence de justice que l’état doit satisfaire. Il s’agit de confier à l’état la charge du bonheur de chacun à travers la définition d’un bonheur commun : est-ce une utopie?

Avec le christianisme , l’idée grecque d’un bonheur assuré par la rationalité de l’action selon la juste mesure est éliminée; le bonheur n’est pas de ce monde; il faut s’occuper du salut de l’âme et non du bonheur concret de l’homme. L’homme ne tire pas le bonheur de lui-même mais d’une force en lui : la grâce divine . L’idéal chrétien ne recherche pas les impératifs du bonheur mais en fait une espérance, c’est le royaume des cieux.

Le bonheur kantien est l’aboutissement historique du christianisme.

Le bonheur est l’état dans le monde d’un être raisonnable à qui dans le cours de son existence, tout arrive selon son souhait et sa volonté. La moralité de nos actions ne peut consister en ce qu’elles nous procurent le bonheur. La diversité des mobiles est telle qu’il n’y aurait pas de loi morale. Pour cette raison , la moralité est indépendante des fins empiriques de l’action. A l’inverse, le bonheur ne peut pas découler de la moralité de nos actions, c’est-à-dire, de notre vertu puisque celle-ci ne consistant pas à vouloir quelque fin déterminée mais agis par respect de la loi morale, elle n’a aucun rapport nécessaire avec le bonheur dont la réalisation suppose qu’on agisse d’après la connaissance des lois naturelles. La seule possibilité de lier vertu et bonheur consiste à supposer l’immortalité de l’âme, l’existence de Dieu et un monde intelligible., il nous faut poser le royaume de Dieu dans lequel la sagesse divine rend possible l’harmonie de la volonté et de l’ordre des choses. Cela fait du bonheur la conséquence de la vertu.

La morale n’est pas la discipline qui nous enseigne comment être heureux mais comment nous devons nous rendre dignes du bonheur. Le point commun entre le kantisme et le christianisme est le suivant :

Ils font du bonheur une valeur morale

L'homme a le droit au bonheur, Déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique, 1776

Nous tenons pour évidentes par elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Toutes les fois qu’une forme de gouvernement devient destructive de ce but, le peuple a le droit de la changer ou de l’abolir et d’établir un nouveau gouvernement, en le fondant sur les principes et en l’organisant en la forme qui lui paraîtront les plus propres à lui donner la sûreté et le bonheur.

Déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique, 1776

Mais le bonheur n'est pas la seule valeur - Jean Anouilh, Antigone, 1944

ANTIGONE, doucement : – Quel sera-t-il, mon bonheur ? Quelle femme heureuse deviendra-t-elle, la petite Antigone ? Quelles pauvretés faudra-t-il qu’elle fasse elle aussi, jour par jour, pour arracher avec ses dents sont petit lambeau de bonheur ? Dites, à qui devra-t-elle mentir, à qui sourire, à qui se vendre ? Qui devra-t-elle laisser mourir en détournant le regard ?

CRÉON hausse les épaules : – Tu es folle, tais-toi.

ANTIGONE : – Non, je ne me tairai pas. Je veux savoir comment je m’y prendrai, moi aussi, pour être heureuse. Tout de suite, puisque c’est tout de suite qu’il faut choisir. Vous dites que c’est si beau la vie. Je veux savoir comment je m’y prendrai pour vivre.

CRÉON : – Tu aimes Hémon ?

ANTIGONE : – Oui, j’aime Hémon. J’aime un Hémon dur et jeune ; un Hémon exigeant et fidèle, comme moi. Mais […] s’il doit devenir près de moi le monsieur Hémon, s’il doit apprendre à dire « oui », lui aussi, je n’aime plus Hémon !

CRÉON : – Tu ne sais plus ce que tu dis. Tais-toi.

ANTIGONE : – Si, je sais ce que je dis, mais c’est vous qui ne m’entendez plus. Je vous parle de trop loin maintenant, d’un royaume où vous ne pouvez plus entrer avec vos rides, votre sagesse, votre ventre. (Elle rit.) Ah ! je ris, Créon, je ris parce que je te vois à quinze ans, tout d’un coup ! C’est le même air d’impuissance et de croire qu’on peut tout. La vie t’a seulement ajouté tous ces petits plis sur le visage et cette graisse autour de toi.

CRÉON la secoue : – Te tairas-tu, enfin ?

ANTIGONE : – Pourquoi veux-tu me faire taire ? Parce que je sais que j’ai raison ? Tu crois que je ne lis pas dans tes yeux que tu le sais ? Tu sais que j’ai raison, mais tu ne l’avoueras jamais parce que tu es en train de défendre ton bonheur en ce moment comme un os.

CRÉON : – Le tien et le mien, oui, imbécile !

ANTIGONE : – Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu’il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu’ils trouvent.

Jean Anouilh, Antigone, 1944

Avec ses théories sur l’inconscient, Freud montre que l’homme «n’est pas maître en sa propre maison»

La découverte de l'insconscient 

Ce qu’on nomme bonheur, au sens le plus strict, résulte d’une satisfaction plutôt soudaine des besoins ayant atteint une haute tension, et n’est possible de par sa nature que sous forme de phénomène épisodique. Toute persistance d’une situation qu’a fait désirer le principe de plaisir* n’engendre qu’un bien-être assez tiède ; nous sommes ainsi faits que seul le contraste est capable de nous dispenser une jouissance intense, alors que l’état en lui-même ne nous en procure que très peu. Ainsi nos facultés de bonheur sont déjà limitées par notre constitution. Or, il nous est beaucoup moins difficile de faire l’expérience du malheur. La souffrance nous menace de trois côtés : dans notre propre corps qui, destiné à la déchéance et à la dissolution, ne peut même se passer de ces signaux d’alarme que constituent la douleur et l’angoisse ; du côté du monde extérieur, lequel dispose de forces invincibles et inexorables pour s’acharner contre nous et nous anéantir ; la troisième menace enfin provient de nos rapports avec les autres êtres humains. La souffrance issue de cette source nous est plus dure peut-être que tout autre ; nous sommes enclins à la considérer comme un accessoire en quelque sorte superflu, bien qu’elle n’appartienne pas moins à notre sort et soit aussi inévitable que celle dont l’origine est autre.

Sigmund FREUD , Le Malaise dans la culture (1930) 

Nietzsche, le devenir éternel. Vivre chaque instant de notre vie avec l’idée suivante : accepterais-je de le revivre ?

Admettons que nous soyons destinés à revivre éternellement ce que nous vivons aujourd’hui: que penserions-nous de cette perspective? De notre réponse dépendra  notre présent. « Et si un jour ou une nuit, un démon se glissait furtivement dans ta plus solitaire solitude et te disait: «Cette vie, telle que tu la vis et l’a vécue, il te faudra la vivre encore une fois et encore d’innombrables fois; et elle ne comportera rien de nouveau, au contraire, chaque douleur et chaque  plaisir et chaque pensée et soupir et tout ce qu’il y a dans ta vie d’indiciblement petit et grand doit pour toi revenir, et tout suivant la même succession et le même enchaînement – et également cette araignée et ce clair de lune entre les arbres, et également cet instant et moi-même. Un éternel sablier de l’existence est sans cesse renversé, et toi avec lui, poussière des  poussières! » – Ne te jetterais-tu pas par terre en grinçant des dents et en maudissant le démon qui parla ainsi ? Ou bien as-tu vécu une fois un instant formidable où tu lui répondrais: « Tu es un dieu et jamais je n’entendis rien de plus divin!» Si cette pensée s’emparait de toi, elle te métamorphoserait, toi, tel que tu es, et, peut-être, t’écraserait; la question, posée à  propos de tout et de chaque chose, «veux-tu ceci encore une fois et encore d’innombrables fois?» ferait peser sur ton agir le poids le plus lourd! Ou combien te faudrait-il aimer et toi-même et la vie pour ne plus aspirer à rien d’autre qu’à donner cette approbation et apposer ce sceau ultime et éternel ?

  Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir

Citations sur le thème du bonheur pour un devoir type bac

Spinoza : « ? il n’ est pas de plus grand bonheur que de comprendre et de penser ? »

St Just : « ? le bonheur est une idée neuve ? »

Descartes : « ? il faut changer ses désirs plutôt que l’ ordre du monde ? »

Aristote : « ? le propre de l’ homme est l ’ activité de l ’ âme en conformité avec la vertu ? »

Épicure « ? la plaisir est la fin de la vie ? ».

Leibniz :“ Notre bonheur ne consistera jamais dans une pleine jouissance, où il n’y aurait plus rien à désirer; mais dans un progrès perpétuel à de nouveaux plaisirs et de nouvelles perfections ”

Sujets corrigés bac 

Peut-on être heureux sans être libre.

Le bonheur prime t’-il sur la liberté? L’homme peut préférer sa liberté au bonheur qui peut aussi en être la condition de possibilité. Les hommes veulent tous atteindre le bonheur, la liberté et le bonheur sont deux concepts difficiles à définir.

Peut-on être heureux sans être libre? Il semblerait que la liberté soit la condition de possibilité du bonheur.

1.Etre libre n'est pas vivre selon ses désirs. Le bonheur est absence de trouble

Selon Aristote, Épicure et les stoiciens, le bonheur est durable; il n’est pas dissociable d’une vie vertueuse fondée sur la raison;La raison est le propre de l’homme, elle doit guider ses choix.

Une vie heureuse serait par conséquent une vie conforme à la raison.

Pour Épicure, il faut régler ses désirs sur la nature. Pour les stoiciens, l’homme doit accepter l’ordre du monde. Le bonheur est une absence de

trouble. Pour Aristote, le bonheur est l’activité et la vertu propres à chaque être. Celle de l’homme est de penser; une vie heureuse est une vie pleinement humaine c’est-à-dire, délivrée du besoin et tournée vers l’intelligence.

L’eudémonisme d’Épicure et des stoiciens est plus subjectif; le bonheur est la possession des biens mais il ne dépend pas de nous de les posséder. C’est pourquoi le stoïcisme conseille de vouloir ce qui arrive. Seul le sage est heureux, c’est un épicurien car il sait régler ses désirs. «??Il faut changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde??», est la citation qui illustre le mieux la conception épicurienne du bonheur. Ne désirant que ce qu’il peut obtenir, l’homme ne manque pas d’obtenir ce qui désire.

II - Il est nécessaire d'être libre pour être heureux à condition que nous soyons maître de nous-même

L'homme peut-il être heureux en étant asservi? Privé de sa liberté, l'homme se voit démuni, défait de son humanité, privé de essence. Un prisonnier réduit à vivre sa condition ne peut ressentir le bonheur, le goût pour la vie dont il a été privé. Sans liberté, pas de bonheur possible. L'homme ne peut s'accomplir et réaliser son essence d'homme qu' en exercant sa liberté de choix.

Le bonheur prime t’-il sur la liberté? L’homme peut préférer sa liberté au bonheur qui peut aussi en être la condition de possibilité.

Sartre : Les Justes : l’idéologie peut-être notre raison de vivre, notre liberté au combat et pour l’idée : vivre libre ou mourir; Préférer rester fidèle en acte de nos convictions politiques et idéologiques. Préférer la mort au renoncement à ses idées.

Si la liberté est un moyen d’atteindre le bonheur, les conséquences nous éclairent sur la question :

Le travail devient un moyen d’atteindre le bonheur car il sert à être heureux

Il en va de même pour les valeurs morales : ne pas tuer autrui par exemple, aider son prochain : la solidarité, le partage l’entraide sont des valeurs valorisantes pour l’homme en quête de reconnaissance et d’accomplissement : il y a de l’épanouissement et du bien-être de l’homme.

La liberté devient un moyen d’être heureux

Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher ?

Les distinctions conceptuelles qu'il nous faudra travailler et développer dans notre dissertation :

Vivre / et Bien-vivre (Aristote)

Bonheur (durable) / plaisir (sur l'instant)

Besoins / désirs

Il serait intéressant d'analyser le terme « faut-il » qui renvoie à une nécessité, une exigence.

Le questionnement  s'organise donc autour de la relation entre l'Homme et le Bonheur.

Reformulation du sujet :

Pouvons-nous trouver le bonheur sans l'avoir cherché ?

Pour être heureux, doit-on rechercher le bonheur ?

Problématisation:

Le sujet de la dissertation interroge  le fait qu'il faille rechercher le bonheur pour le trouver . Cela questionne aussi l'élan de l'Homme dans sa recherche du bonheur. Il soulève les questions suivantes :

Est-il nécessaire de rechercher le bonheur pour être heureux ?

Est-on obligé de rechercher le bonheur pour l'avoir ?

Plan possible : Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher ?

I. La recherche du bonheur est propre à la vie Humaine

A. Les animaux connaissent l'agréable et le douloureux mais pas le bien et le mal. Alors que l'Homme est un être politique qui se fédère en Cité autour de valeurs comme le bien et le Mal , le juste et l'injuste . La fin de toute cité est le Bonheur comme la fin ultime de toutes les actions de l'Homme est le Bonheur. Ainsi nous pouvons dire que toute la vie de l'Homme a comme but la recherche du bonheur.

B. Pour la philosophie le « Souverain Bien » se travaille Les Stoïciens, pour trouver le bonheur, il faut atteindre la paix de l'âme ou « ataraxie »

II. Trouver le Bonheur, un travail sur ses désirs

A. L'Homme est un être de désirs. Le caractère illimité du désir fait qu'il est un obstacle pour le bonheur car il laisse l'Homme dans un état constant d'insatisfaction et de manque. Ainsi pour trouver le bonheur il est nécessaire de chercher à les maîtriser.

B. Par exemple, chez les Epicuriens, pour trouver le bonheur il faut satisfaire seulement ses désirs essentiels.

III. Le Bonheur est inatteignable mais...

A. Le Bonheur est inatteignable car nous sommes des êtres de désirs et nos désirs sont illimités. Platon l'illustre avec l'exemple du tonneau percé

B. Cependant, il faut distinguer plaisir et joie. La joie est un état durable. C'est selon Bergson, une création de soi par soi.

Peut-on être heureux en étant injuste ?

Définitions : 

"heureux" : le bonheur est un état de satisfaction prolongée, ce qui le distingue du plaisir, simplement momentané.

"injuste" : qui commet des injustices envers les autres.

"pouvoir" : possibilité accidentelle ou possibilité essentielle ?

Problématique : Est-il possible dans les faits d'être heureux tout en contrvenant à la loi, ou bien le bonheur nécessite-t-il le respect de la loi morale ?

I L'inquiétude résultant de l'infraction à la loi empêche le sujet d'être heureux.

A) Difficulté à s'accorder sur une définition de ce qu'est être injuste. Celle qui semble être la plus objectivement déterminable c'est l'infraction de la loi de son pays.

B) Or, l'infraction à la loi de son pays met le sujet au devant de sanctions. Le droit qui fonde l'institution judiciaire est en effet par essence contraignant. Cf Kelsen, Théorie pure du droit. La peur de la sanction empêche les hommes d'être heureux.

II Il est possible d'être heureux bien que l'on commette des actions injustes.

A) Le bonheur ne peut être défini comme la seule absence de sanctions extérieures, il doit posséder un contenu positif. Satisfaire ses désirs semble être un moyen d'accéder au bonheur.

B) Or, être injuste permettant de satisfaire ses désirs sans prendre garde à autrui qui pourrait limiter la satisfaction des désirs. Cf Calliclès dans le Gorgias de Platon.

III Seul la recherche de l'action juste mène nécessairement au bonheur. 

A) La satisfaction des désirs est elle-même infinie et ne peut pas conduire au bonheur. Le désir est toujours ou bien manqué ou bien nous étouffe. Cf Sénèque

B) La raison ne peut se contenter d'une voie d'accès accidentelle au bonheur. Seul la recherche de l'action juste permet une nécessité du bonheur, grâce à la satisfaction du respect de la loi morale. Cf Kant, Critique de la raison pratique.

L'Enracinement une philosophie morale et politique. L'Enracinement Simone Weil

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L'existence humaine et la culture. Bac de philosophie 2024 14

Répertoire d'auteurs, biographies, citations, systèmes philosophiques bac 2024 7

La connaissance, bac de philosophie 2024= La raison - Démonstration-Interprétation- Matière,esprit- Vérité, science 5

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Date de dernière mise à jour : 01/08/2023

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Commentaire / Dissertation

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Plan de la fiche :

  • Le bonheur appartient à celui qui sait apprécier le présent en sa présence. Mais quelle est cette présence du présent qui rend heureux et comment en profiter pleinement ?
  • Le travail à la fois intérieur et extérieur du bonheur
  • Bonheur et travail sur son morale et sur la morale. Le bonheur comme paix profonde de l'âme.

Introduction

1. Délimitation de la notion

Deux conceptions possibles du Bonheur : la bonne heure. En ce cas le bonheur serait l'ensemble des bons moments d'une vie et la bonne heure ou la bonne fortune qui impliquerait que certains pourraient avoir des vies plus belles et plus riches que d'autres. Le bonheur pose le même problème que la liberté en termes de délimitation. Comment délimiter ce qui est par essence singulier ? Ne trouvons-nous pas les uns les autres notre bonheur dans des êtres, des moments, des objets, des réalisations distinctes et de ce fait pouvons-nous dire qu'il existe un bonheur ? Ne peut-on pas plutôt parler des bonheurs avec un « s » ? Dé-limiter le bonheur c'est précisément savoir ce qui le caractérise. Le bonheur c'est le bien-être et l'être bien pleinement. Le bonheur c'est un ciel bleu sans nuage aucun. Le bonheur c'est le sentiment du devoir accompli mais qui n'est pas pesant. Le bonheur c'est la sérénité de se dire que l'on a vécu et que l'on vit comme on le souhaite. Le bonheur c'est la liberté en œuvre ? Le bonheur c'est le plein contentement et c'est la raison pour laquelle Aristote disait que ce n'est qu'à la fin de sa vie qu'un homme peut savoir s'il a été vraiment heureux car c'est chaque jour que nous remplissons ou au contraire que nous vidons nos vies. Le bonheur c'est le plein de vie contre la vie vide.

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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine

Dissertation : “Faut-il préférer le bonheur à la vérité ?”

Pour bien se préparer aux épreuves du bac philo , rien de tel que de voir comment les professeurs s'y prennent ! L’une d’elles, Aïda N’Diaye , vous propose ce corrigé d'un sujet de dissertation sur deux grands thèmes du programme de terminale : le bonheur et la vérité .

Expresso : les parcours interactifs

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Les mots pour dire « je t'aime »

Sur le même sujet, faut-il préférer le bonheur à la vérité .

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Existe-t-il une recette du bonheur ? Probablement pas plus qu’il y a de chemise de l’homme heureux, mais cela n’a jamais empêché les philosophes de la chercher : pour Aristote, le bonheur est lié à la contemplation des vérités…

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Philosophie

Voilà une des notions préférées des élèves ; ils sont en général très impliqués dans la progression et la réflexion autour de cette notion centrale dans une année de philosophie. 

La notion de bonheur 

Les questions que soulève une réflexion sur le bonheur sont nombreuses et chacune a son importance.

Je propose ici trois axes de réflexion possibles autour de cette notion, ces trois axes ne pouvant en aucun cas prétendre offrir un traitement exhaustif d'une notion aussi vaste et riche, et profondément ancrée dans l'histoire de la philosophie. 

Qu'est-ce qu'être heureux  ? 

Cette question qui surgit immédiatement est celle de la définition du bonheur :  qu'est-ce qu'être heureux  ? Et pourquoi les hommes accordent-il autant d'importance au fait d'être heureux ?

Matisse, le bonheur de vivre, 1957

Le bonheur de vivre , Matisse, 1905

Il apparaît d'abord que  seul l'homme se pose cette question , le bonheur est donc intimement lié à une réflexion sur le sens de l'existence et présuppose l'activité consciente de l'homme, capable de se projeter dans le temps et d'accéder à son intériorité. 

Un premier axe problématique consiste à  réfléchir sur la difficulté à s'accorder sur la définition du bonheur .

De plus, le bonheur et le plaisir étant intimement liés et souvent confondus, les élèves ont l'occasion de mieux cerner ce qui fait la différence entre le fait d'éprouver du plaisir et le fait d'être heureux ; ils se demandent alors si une vie de plaisir(s) est nécessairement une vie heureuse. 

Le plaisir est le bonheur des fous, le bonheur est le plaisir des sages   B. d'Aurevilly.

La référence à la pensée d'Epicure  peut constituer un point de départ intéressant pour approfondir la réponse à cette question (voir le texte plus bas).

La question du bonheur et celle des moyens pour y parvenir est en effet une question fondamentale dans la philosophique antique.

Et la référence à certains philosophes de l'Antiquité sera d'autant plus intéressante si elle est articulée avec les conceptions contemporaines du bonheur : en effet, si une vie heureuse est communément reconnue comme une vie réussie, comment nos contemporains envisagent-ils de réussir leur vie ?  Les élèves objecteront aisément que chacun possède une conception du bonheur qui lui est propre : empreinte de subjectivité, notre idée du bonheur serait-elle, comme le dit Kant, un «  idéal de l'imagination humaine »  ?

Peut-on être réellement heureux  ?term

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  3. Le bonheur selon les philosophes

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  4. DM sur Alain propos du bonheur chap LXXVII Terminale Philosophie

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  6. Le bonheur

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  1. Le bonheur

    Le bonheur - dissertations de philosophie. Dépend-il de nous d'être heureux ? Désirer est-ce nécessairement souffrir ? Accomplir tous ses désirs est-ce une bonne règle de vie ? Doit-on tout faire pour être heureux ? Est-il absurde de désirer l'impossible ? Est-il légitime de rechercher son bonheur ?

  2. Dissertations sur Le bonheur

    Catégorie : Le bonheur. Le bonheur, idéal ultime de la vie, est le moteur de nos actions et de nos aspirations. Il soulève des questions essentielles sur la nature du contentement, sur ce qui donne un sens à nos existences, et sur les chemins que nous empruntons pour y parvenir.

  3. Le bonheur

    Le bonheur n'est pas tout à fait pareil que le sentiment de la joie soudaine, très puissant mais plus éphémère et superficiel, ou que le sentiment d'euphorie (plaisir extrême). Dans la philosophie antique, le bonheur est le souverain bien , la fin ultime de toutes les actions des hommes.

  4. Dissertation, « Le bonheur est-il affaire de raison ? », sujet de

    Ici, le sujet « le bonheur, est-ce une affaire de raison » introduit la copule « est » qui doit relier, placer un rapport d'identité ou d'égalité entre bonheur et raison. À partir de cette première analyse, il peut être suggéré que le bonheur et la raison sont, à l'inverse, différents. Et enfin qu'il existe un lien entre les deux ...

  5. Sujets de Dissertation sur la Notion du Bonheur

    Le bonheur : sujets de dissertation. Le bonheur est-il affaire de raison ? (sujet de la filière générale en 2023) La recherche du bonheur vous paraît-elle constituer un idéal moral ? Le bonheur nous manque parce que nous le désirons. Qu'en pensez-vous ? Le bonheur est-il dans la durée ou dans le présent ? Le bonheur est-il le bien suprême ?

  6. Quels sujets de dissertation sur le bonheur ? Philosophie

    D'après Aristote : Le bonheur est ce vers quoi toutes les actions humaines sont dirigées. Le bonheur est synonyme de perfection. Le bonheur constitue l'activité la plus excellente et la plus élevée de l'être humain. Le bonheur est un bien autarcique, il est recherché et vaut pour lui-même et non pour atteindre un autre bien.

  7. Le bonheur

    Le bonheur est un état durable de bien-être éprouvé par un individu, souvent compris comme l'état dans lequel tous les besoins et désirs de l'homme sont satisfaits. Toutefois, cette définition pose problème, elle repose sur l'expérience de chacun. Communément, on pense que ce qui fait le bonheur est une affaire privée, subjective.

  8. Bac de philo 2023 : corrigé du sujet « Le bonheur est-il affaire de

    Voici le corrigé d'un des deux sujets de dissertation proposés, réalisé par la professeure de philosophie Evelyne Oléon. « Le bonheur est-il affaire de raison ? Analyse et enjeux du sujet....

  9. Le bonheur

    Le bonheur est un état de satisfaction stable et durable. Il faut le distinguer le bonheur du plaisir. Le plaisir est, lui aussi, un état de satisfaction, mais éphémère : il ne dure pas dans le temps. Sur la question du bonheur, il y a deux grandes problématiques. La première est de savoir si pour être heureux, il faut satisfaire tous ces désirs.

  10. Le bonheur (fiche de révisions)

    92.3K subscribers. Subscribed. 3.6K. 180K views 3 years ago Programme de philosophie. Pauline, professeure de philosophie, te dit tout ce qu'il y a à savoir sur la notion de bonheur pour le...

  11. Le bonheur

    Bienvenue dans cette vidéo, dans laquelle je vais vous présenter la notion de bonheur qui est une des dix-sept notions du programme de philosophie terminale. Je vais d'abord faire un point sur la définition du bonheur et les principaux termes proches dont il faut le distinguer.

  12. Corrigés du bac philo

    2) La philosophie comme réflexion rationnelle sur le bonheur. La philosophie elle-même peut néanmoins, surtout pendant l'Antiquité, être conçue comme la réflexion visant à combler ce manque,...

  13. Le Bonheur

    Au lycée, le Bonheur est l'une des 17 notions au programme du bac de philosophie : découvre dans cette vidéo toutes les informations essentielles pour mieux la maîtriser dans un commentaire ou une dissertation de Terminale. Qui peut honnêtement affirmer qu'il ne recherche pas le Bonheur ?

  14. "Le bonheur est-il affaire de raison ...

    La première dissertation proposée aux élèves de terminale en filière générale était : « Le bonheur est-il affaire de raison ? Frédéric Manzini, professeur de philosophie, vous...

  15. Le bonheur, Philosophie

    L'objectif de cette leçon est de remettre en question une croyance assez répandue sur le bonheur. En effet, nous croyons que le bonheur est le but ultime à atteindre dans notre existence, mais nous essayerons de prouver qu'il n'est pas une fin en soi. Étymologiquement, le mot bonheur désigne le « bon augure », la « chance ...

  16. Le bonheur : corrigés de dissertations & commentaires de texte qui

    Le bonheur : corrigés de dissertations & commentaires de texte qui peuvent tomber au BAC philo - Philofacile.com - [Philofacile.com] voir les sujets. Le bonheur. Liste des sujets traités. Plaisir et bonheur. Faites vous plaisir ! Le bonheur n'est-il qu'une question de chance ? Le bonheur n'est-il pour l'homme qu'un idéal ?

  17. Le bonheur

    En quoi consiste le bonheur ? Fiche. Le bonheur est-il une illusion ? Fiche. Le bonheur est-il une fin morale ? Vidéo. Le bonheur. Audio. Le bonheur. Je révise autrement avec Cyrus North. Épisode 2. Dépend-il de nous d'être heureux ? Je m'entraîne. Annale corrigée. Dissertation. Le bonheur est-il affaire de raison ? Annale corrigée. Dissertation.

  18. Cours de philosophie, le bonheur

    Le bonheur est défini comme un état durable de satisfaction de tous les désirs . Est heureux celui qui ne souffre plus d'aucun manque ou frustration ( désir insatisfait), ni d'aucune angoisse (peur qu'un désir se trouve insatisfait).

  19. notre fiche de révision sur le bonheur

    Bac philo. 2 min. Bonheur. Nicolas Tenaillon 01 août 2012. Le bonheur est un état de satisfaction durable et complet. Il ne se réduit donc pas au plaisir qui est toujours bref et partiel....

  20. Fiche de révisions Philosophie : Le bonheur

    Bac 2024. Fiches de révision du Bac 2024. Bac Général. Fiches de révision Terminale. Fiches de révision Philosophie - Terminale. Le bonheur. Pour vous aider à réviser, retrouvez nos...

  21. Les sujets de dissertation

    On pourrait envisager le type de traitement suivant : dans une première partie, montrer en quoi la réalisation des désirs est la condition du bonheur ; dans un second temps, montrer en quoi le concept de bonheur ne se limite pas à la réalisation des désirs, en reprenant, par exemple, les thèses qui défendent la sagesse comme condition du bonheur...

  22. Dissertation : "Faut-il préférer le bonheur à la vérité

    Bac philo. 2 min. Bonheur. Nicolas Tenaillon 01 août 2012. Le bonheur est un état de satisfaction durable et complet. Il ne se réduit donc pas au plaisir qui est toujours bref et partiel. Mais...

  23. Le bonheur en philo en terminale

    Quelques sujets pour s'entraîner à la dissertation. Pour enrichir et approfondir la notion de bonheur. La notion de bonheur. Les questions que soulève une réflexion sur le bonheur sont nombreuses et chacune a son importance.