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La méthode de la dissertation de philosophie !

Publié le 27 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 7 décembre 2020.

Quelle méthode suivre pour une dissertation de philosophie ? C’est une question que l’on se pose depuis le lycée et qui nous préoccupe encore à l’université.

Table des matières

Étape 1 de la méthode d’une dissertation – analyser le sujet en profondeur, étape 2 de la méthode d’une dissertation – problématiser, étape 3 de la méthode d’une dissertation – faire un plan, étape 4 de la méthode d’une dissertation – argumenter, étape 5 de la méthode d’une dissertation – l’introduction, le développement, les transitions et la conclusion, étape 6 de la méthode d’une dissertation – la relecture et correction de votre dissertation, présentation gratuite, 1. lire le sujet attentivement.

Cela parait évident, mais la première étape est de lire le sujet en entier . Si plusieurs sujets de dissertation sont proposés, il vous faut les lire  tous   avant de choisir le sujet qui vous semble le plus approprié (celui que vous avez le plus préparé).

Exemple de sujets

2. définir les termes du sujet.

Il est primordial de définir les termes du sujet, afin de le comprendre et de choisir un angle d’attaque.

Conseil Utilisez l’étymologie des mots.

Les mots ont des définitions diverses et vous devrez choisir une définition spécifique pour les termes centraux du sujet en introduction.

Exemple de définition des termes

Sujet  : Le travail n’est-il qu’une contrainte ?

Il faut définir les termes “travail”, “contrainte” et “qu’une”. Si des idées, des concepts, des théories ou des auteurs vous viennent à l’esprit, notez les sur votre brouillon !

Travail  : au sens économique, le travail est une activité rémunérée ou non qui permet la production de biens et services. Avec le capital, c’est un facteur de production de l’économie. L’étymologie du terme travail est tripalium (instrument de torture), un instrument formé de trois pieux, deux verticaux et un placé en transversale, auquel on attachait les animaux pour les ferrer ou les soigner, ou les esclaves pour les punir.

Contrainte  : une chose imposée par l’extérieur contre la volonté d’un individu (différent d’une obligation).

Qu’une  : seulement, uniquement.

3. Faire un brainstorming sur le sujet

Soulignez les mots du sujet qui vous semblent essentiels et essayez de les définir ou de trouver des synonymes.

Étalez plusieurs feuilles de brouillon et écrivez toutes les idées qui vous viennent à l’esprit concernant votre sujet.

Relisez souvent le sujet pour éviter le hors-sujet.

L’analyse du sujet constitue une étape majeure de la réponse : elle cerne à viser précisément les exigences du libellé.

  • Elle porte sur les termes essentiels figurant dans le libellé.
  • Elle doit permettre de dégager le ou les problèmes posés par le sujet et de délimiter le domaine concerné par le sujet.

Exemple de brainstorming

  • Le travail peut être un plaisir.
  • Est-ce une contrainte ou une obligation que l’homme s’inflige ? Que serions-nous sans le travail ?
  • C’est une activité imposée de l’extérieur, donc une contrainte.
  • Le travail permet de nous libérer ?
  • Le travail est une fin en soi ?
  • Est-ce imposé par la société ?

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Grâce aux définitions et au brainstorming , faites un travail de reformulation avec vos propres mots de la question qui vous est posée.

Astuce Commencez la question par “en quoi” (pour une réponse avec différents arguments) ou “est-ce que” (pour une réponse en thèse/antithèse).

Lors de la problématisation du sujet, demandez-vous si vous pouvez y répondre avec vos connaissances et si vos propos sont en relation directe avec le sujet de la dissertation de philosophie.

Exemple de problématique

Problématique  : Est-ce que l’Homme est contraint ou obligé de travailler ?

Maintenant que vous avez une problématique, il faut faire un plan qui y répond. Recherchez des idées et notez-les de manière ordonnée.

En fonction du sujet de dissertation de philosophie proposé, un type de plan va s’imposer : dialectique, analytique ou thématique.

Nous conseillons de faire un plan en trois parties (et deux sous-parties). Toutefois, ce n’est pas obligatoire et vous pouvez faire deux parties (et trois sous-parties).

Il existe plusieurs types de plan  :

  • Le plan dialectique (ou critique).
  • Le plan analytique.
  • Le plan thématique

Exemple de plan

Plan  :

I) Le travail n’est qu’une activité imposée par l’extérieur contre la volonté de l’Homme

A) L’origine du travail B) Il est imposé à l’humanité par d’autres Hommes C) Le travail et la société

II) Le travail est une activité que l’être humain s’impose librement à lui-même

A) Travailler est naturel pour l’Homme ? B) Le travail comme une libération C) Le travail est une fin en soi

L’analyse du sujet de la dissertation de philosophie permet de dégager deux ou trois idées qui sont les parties de votre développement.

Chaque argument est l’objet d’un paragraphe qui doit présenter une explication de l’argument, des exemples précis et une phrase conclusive.

Exemple d’argumentation

B) Le travail comme libération

Argument 1 : D’après Kant, l’Homme se dicterait librement le travail car il en aurait besoin pour se libérer de la nature qui est en lui. En effet, le travail est une activité qui induit de suivre des règles, et ces règles permettent à l’être humain de se libérer de la nature qui réside en lui, c’est-à-dire de se civiliser. Cette nature qui habite l’être humain s’exprime par le désir, l’instinct et les sentiments d’après Kant. Le travail est donc l’activité qui permet à l’Homme de ne plus être esclave de sa nature et d’accéder à l’estime de soi.

Exemple : C’est-à-dire que lorsque l’Homme travail, tout ce qu’il construit « il doit en avoir tout seul le mérite et n’en être redevable qu’à lui-même ». D’après Kant, le travail permet aussi d’évoluer et d’accéder à la culture, car si l’Homme ne travaillait pas, il serait resté au stade primitif. Par exemple, un consultant qui travaille pour Deloitte sur différentes missions continuera de se perfectionner et d’accumuler des connaissances au fil de sa carrière.

Conclusion : Par conséquent, l’Homme s’oblige à travailler pour se libérer de la nature qui est en lui et pour accéder à l’estime de soi, ainsi qu’à la culture.

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1. l’introduction d’une dissertation.

L’introduction d’une dissertation de philosophie permet de poser le sujet et d’exposer clairement le problème.

Elle ne doit pas être trop longue (10 à 15 lignes) et s’adresse à un lecteur profane.

L’introduction d’une dissertation de philosophie doit comporter :

  • une amorce ;
  • l’énoncé du sujet (si c’est une citation, elle doit figurer dans l’introduction avec le nom de l’auteur) ;
  • la définition des termes et reformulation du sujet ;
  • la problématique ;
  • l’annonce du plan de la dissertation.

Exemple d’introduction

Sujet  : Le travail n’est-il qu’une contrainte?

Introduction  :

« Le travail a quelque chose de semblable à la mort. C’est une soumission à la matière. » a dit Guillaume Apollinaire. Il pose ainsi la question du travail, comme une unique contrainte. L’étymologie latine du mot travail, « tripalium », signifie « instrument de torture ». En outre, c’est une action liée à la souffrance et qui possède une dimension fortement négative. Par définition, le travail est une activité de transformation de la nature qui a pour effet de transformer l’Homme lui-même. Pour Blaise Pascal, c’est un divertissement qui occupe une grande partie de la vie des Hommes et qui permet de masquer les problèmes essentiels de l’existence humaine. On définit une contrainte comme étant est une chose imposée par l’extérieur contre la volonté d’un individu. Or, il faut bien différencier une contrainte d’une obligation, qui elle est une activité que l’individu s’impose lui-même librement. On peut donc se demander est-ce que l’Homme est contraint ou obligé de travailler ? Dans un premier temps, nous nous demanderons si le travail n’est qu’une activité imposée par l’extérieur contre la volonté de l’Homme, puis dans un deuxième temps nous nous interrogerons sur le fait que le travail est une activité que l’être humain s’impose librement à lui-même.

2. Le développement

Le développement comporte deux ou trois parties, nettement séparées. Il faut sauter une ligne après l’introduction, entre chaque partie, et avant la conclusion.

Chaque partie est divisée en trois ou quatre paragraphes qui s’articulent autour d’un argument ou d’une idée directrice.

Tout argument doit être illustré par un exemple littéraire qui donne lieu à une analyse permettant au lecteur d’apprécier leur pertinence. Chaque partie s’achève sur une phrase de conclusion.

Exemple de développement

Effectivement, l’Homme s’imposerait librement le travail, car il en aurait besoin pour se libérer.

Exemple : C’est-à-dire que lorsque l’Homme travail, tout ce qu’il construit « il doit en avoir tout seul le mérite et n’en être redevable qu’à lui-même ». D’après Kant, le travail permet aussi d’évoluer et d’accéder à la culture, car si l’Homme ne travaillait pas, il serait resté au stade primitif.

Conclusion : Par conséquent, l’Homme s’oblige à travailler pour se libérer de la nature qui est en lui et pour accéder à l’estime de soi ainsi qu’à la culture.

Argument 2 : Par ailleurs, d’autres philosophes voient dans le travail un autre facteur de libération. En effet, pour Pascal, le travail permet à l’Homme de se libérer de la misère existentielle, qui est le maux le plus douloureux de l’espèce humaine et qui est en fait la définition de la condition humaine. La misère existentielle est en fait une angoisse, un ennui qui est commun à tous les Hommes et qui résulte d’une interrogation sur l’existence humaine.

Exemple : Ces questions existentielles, qui sont universelles, plongeraient l’Homme dans une angoisse et un ennui profond. Il existe de nombreuses questions de ce genre comme « que faire de sa vie ? » ou bien « que faire face à l’angoisse de la mort ? ». Pascal considère que pour se libérer face à ce maux l’Homme s’impose librement le travail, qui est un divertissement qui l’occupe et l’empêche de se poser ces questions existentielles. C’est-à-dire que le travail est la seule solution pour l’Homme face au sentiment insupportable que l’existence humaine est absurde.

Conclusion  : Par conséquent, l’Homme se dicte librement le travail car c’est l’unique solution face à l’angoisse et l’ennui causés par la condition humaine. Le travail, d’après ces deux exemples constitue une obligation pour l’Homme dans le sens où il se l’impose librement afin de se libérer de la nature qui est en lui, ainsi que de la misère existentielle qui l’habite. Toutefois, le travail pourrait n’être considéré que comme une contrainte s’il constituait une activité réalisé pour une fin extérieure.

3. Les transitions

Dans une dissertation de philosophie, les transitions sont primordiales. Elles permettent de lier les parties entre elles.

Deux types de transitions sont utilisés :

  • Les transitions entre grandes parties (I et II par exemple).
  • Les transitions entre chaque sous-partie (entre A et B par exemple).

Une transition est faite de plusieurs parties :

  • une mini-conclusion de la partie ou sous-partie précédente ;
  • une critique d’un point faible de la partie précédente ;
  • l’annonce de la partie qui suit.

Exemple de transition

Transition (de B vers C) :

Nous avons mis en exergue que le travail permet à l’Homme de se libérer de la nature qui est en lui et de sa misère existentielle (B). Toutefois, notre étude ne s’est pas encore intéressée aux autres apports du travail. Nous allons désormais nous intéresser au travail comme une fin en soi (C).

4. La conclusion d’une dissertation

La conclusion d’une dissertation de philosophie est une synthèse du développement. Il faudra clairement indiquer la réponse à la problématique de l’introduction. Il est possible d’ajouter ensuite une ouverture qui propose une extension de la réflexion sur un autre angle du thème.

Exemple de conclusion

Conclusion  :

Le travail ne peut guère être uniquement considéré comme une simple contrainte même si il est imposé à l’Homme par d’autres individus. En effet, il s’agit aussi d’une obligation, une fin en soi, qui lui permet en quelque sorte de s’émanciper la nature qui est en lui ainsi que de sa condition humaine. Le travail permet en effet à l’Homme de se libérer d’aspects contraignant liés à l’existence humaine.

Voici une présentation de cours gratuite sur comment faire une dissertation. Vous pouvez l’utiliser avec vos élèves ou simplement de manière personnelle pour travailler la méthode de la dissertation de philosophie.

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Debret, J. (2020, 07 décembre). La méthode de la dissertation de philosophie !. Scribbr. Consulté le 17 avril 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/methode-dissertation/

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Justine Debret

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La Mort en philosophie

Les philosophes et la mort:.

Dans l’Antiquité, l’Epicurisme pulvérise littéralement cette notion et l’évacue : la mort n’est rien . La position d’ Epicure est réactualisée, à l’époque moderne, par Sartre , qui éconduit l’idée même de mort en la posant en dehors du projet existentiel, tandis que Heidegger s’efforce de la retrouver au plus profond de notre expérience (l’être-pour-la-mort).

Du latin mors , la mort s’entend comme la fin de la vie, la cessation physique de la vie. Si cette définition nous est connue de tous, elle peut être élargie. En effet, dans son sens médical, elle correspond à la fin des fonctions du cerveau définie par un électro-encéphalogramme plat.  Dans son sens philosophique maintenant, elle fut considérée successivement par une pluralité d’auteurs.  Platon l’a ainsi définie comme le terme d’une vie terrestre et l’accès à un monde idéal. Epicure ou encore Lucrèce , l’ont défini comme la dissolution de l’âme et du corps (approche matérialiste). Heidegger l’envisage comme la forme même de la vie humaine, considérée dans sa finitude ; cette forme saisie et assumée, permet l’accès à l’authenticité. Enfin, Sartre, voyait la mort comme un fait sans aucune cause ontologique.

Définitions de Philosophes :

–          Platon :

[La mort], «  est-ce autre chose que la séparation de l’âme d’avec le corps ? On est mort, quand le corps, séparé de l’âme, reste seul, à part, avec lui-même, et quand l’âme, séparée du corps, reste seule, à part, avec elle-même »…

–          Epicure :

« Familiarise-toi avec l’idée que la mort n’est rien pour nous, car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or, la mort est la privation complète de cette dernière […]. Ainsi, celui des maux qui fait le plus frémir n’est rien pour nous, puisque tant que nous existons, la mort n’est pas, et que la mort est là où nous ne sommes plus. »

–          Hegel :

« La mort, si nous voulons nommer ainsi cette irréalité, est la chose la plus redoutable […]. Ce n’est pas cette vie qui recule d’horreur devant la mort et se préserve pure de la destruction, mais la vie qui porte la mort, et se maintient dans la mort même, qui est la vie de l’esprit ».

–          Schopenhauer :

« La mort est le moment de l’affranchissement d’une individualité étroite et uniforme, qui, loin de constituer la substance intime de notre être, en représente bien plutôt comme une sorte d’aberration. »

–          Heidegger :

« Cette fin que l’on désigne par la mort ne signifie pas, pour la réalité-humaine, être-à-ma-fin, être –finie ; elle désigne un être pour la fin, qui est l’être de cet existant. La mort est une manière d’être que la réalité-humaine assume, dès qu’elle est : Dès qu’un humain vient à la vie, déjà il est assez vieux pour mourir. »

–          Sartre :

[La mort] «  N’est pas seulement le projet qui détruit tous les projets et qui se détruit lui-même […]. Elle est le triomphe du point de vue d’autrui sur le point de vue que je suis sur moi-même. »

« La Mort représente le sens futur de mon pour-soi actuel pour l’autre. »

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49 Comments

dissertation philosophie mort

c’est bon

dissertation philosophie mort

la mort ne peut êtres décrite car c’est une chose inconnue

d’ailleur nous ne pouvons décrire quelques chose sans l’avoir experimenter

comme le dit LOCK “La connaissance de l’homme ne peut pas s’étendre au-delà de son expérience propre”

  • Ping : Le Darwinisme en philosophie

dissertation philosophie mort

Nous portons le virus de la mort en nous. Nous le nourrissons chaque jour pour accélérer notre mûrissement. Le fruit tombe vert. Des fois, rongé par ses vers,il se détruit sur la branche. Et, par chance, alourdi par le poids des âges, il n’aspire plus qu’au repos éternel.

C’est quoi LOCK …? 🙂

dissertation philosophie mort

La mort qqch qui nous intrigue, qui nous interpelle assez souvent, mais on pense à la mort une fois quand on entend parler d’une personne qui n’est plus là, on dit souvent tu sais tel personne il est mort hier? tu as vue… Concernant la mort il faut admettre que chacun de nous, doit s’acquitter de cette dette, la mort est unique, universelle quelque soit notre statut social on est tous égaux devant la mort. La différence se résume dans comment on va mourir? et où on va mourir? Moi et vous on sait tous où on est né, mais on ne sait et on ne le sera jamais dans quel coin du monde on va mourir? Kant disait la connaissance, le savoir quand il s’inscrit en dehors du (temps-espace) le savoir deviens impossible la raison humaine tombe dans le doute. La question qui se pose, comment on va surmonter cette épreuve qui nous sépare d’un être assez cher avec qui on a partagé des moments de joie, de tendresse, de désaccord, avec qui on a vécu pendant bien longtemps? Orpheline,Orphelin avec des enfants à charge faire son deuil n’est pas assez facile, pour nous aider à oublier avec les jours qui passent il faudra être entourer avec les membres de la famille, des amis pour enfin essayer de passer du vivre à l’exister, l’ouverture sur le monde extérieure est une étape pour prendre goût à la vie….

la mort à toujours tort car elle décide du sort ultime de notre corps

dissertation philosophie mort

La mort n’est que la disparition d’un chainon qui a accompli sa tâche. Notre peur lui donne les proportions que les philosophes essaient de sonder vainement. Tout vivant ne continue à exister qu’à travers le même processus : naître, grandir, donner naissance à une progéniture et disparaître.

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La mort,est une improvisation

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La mort c’est une chose inconciente.

un jour la mort nous atteindra tous

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La mort est un manque de foi

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la mort est le juge qui a le dernier mot sur notre existence, elle nous appelle quand elle besoin de nous…

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La mort, fait parti de notre examen, dont chaque être devrait propager uniquement de La Joie et de L’Amour pour Dieu. En sachant bien évidemment, que seul un Miroir peux être le Reflèt de ton âme Saint/Mal-Saint….

dissertation philosophie mort

La Mort est le reflèt de la Vie. Donc l’être humains doit obtenir le savoir de survivre muni d’un miroir…!!!

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la mort est un reveil brusque de mon sommeil réel ,alors je rêve ne me réveillez pas

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la mort est devenu un rendez vous obligatoire pour l homme!! la mort ne gere pas no classes sociales! vanite des vanite le monde est vanite

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La mort nous sépare en trois entités, le corps, l’esprit,l’âme. Nôtre corps reste terrestre, l’esprit et l’âme sont restitué à la pensée universelle. Nous suggéreront une errance éternel dans un infini, qui peut-être nous permettraient de passer un temps impossible à définir pour évaluer si oui ou non. Nous devrions réintègre un corps à l’instant même de ça conception. Et cette instant serait la fin de de nôtre vie de liberté de l’esprit et de l’âme.

dissertation philosophie mort

“””L’homme ne doit pas craindre la mort Mais il se doit d’avoir peur de mourir””.

Ne pas craindre la mort ne sous entend pas la précipité, il faudrait être idiot pour en venir a bout de soit, être en carence de vertu morale ou un manque des religion. Enfin la mort est une fatalité alors pour quoi la craindre car elle nés rien pour nous.

dissertation philosophie mort

La mort apprend à vivre. Plus notre esprit se rapproche de la pensée mortelle, plus nous sommes à même d’exister paisiblement. C’est une condition: les choses sont éphémères, et sa conscience nous fait ou plonger dans le présent ou fuir la réalité par quelque illusion spirituelle. Mais que dis-je! Certainement pas la vérité.

dissertation philosophie mort

Il faudrait peut-être aussi s’interroger sur la mort de l’orthographe. Que de fautes, que de fautes ! et même dans le texte d’introduction :Epicure ou encore Lucrèce, l’ont définis – pourquoi ce s ?

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C’est toujours l’autre qui meurt. Un mort ne sait pas qu’il est mort. La mort en soi n’est que fruit de notre imagination. Ce qui nous fracasse c’est la conscience de la mort.

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Il y a deux façons de mort. D’abord, la mort physique, biologique, c’est à dire, la fin des processus biochimiques qui permettent à l’être vivant de réalizer ces actions. Mais, pour l’homme, ou mieux, pour l’être humain, la mort c’est la fin aussi du monde pour soi, un monde subjectif, qui dépendait du corps. Quand toute l’humanité meurt, le monde disparait, il reste en soi, inert. Le monde disparaît, parce que le monde pour l’homme c’est le monde possible.

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Pourquoi !!?

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Une expérience c’est le fait d’éprouver quelques chose ou épreuve vécu d’un point de vue personnel. Si l’on considère la mort comme la fin de la personne en soit, peut-on considérer la mort comme une expérience?

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Tout ce qui a un début aura une fin . Nous sommes nés , nous mourons et ainsi va la vie .

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Que vaut la mort face à un être dépourvue d’âme? Celui ci ne vit déjà point, alors qu’elle pourrait être sa fin? Cependant, un corps ne peut pas bouger sans âme, qu’est-ce qui habite un homme qui pour lui la mort n’est rien? D’après de nombreux scientifique, l’âme est comme une lumière traversant nos cellules, ce pourrait-il qu’un être sans lumière et qui n’as que pour seul existence le vide puisse existé?

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Penser à ce que c’est que la mort nest pas la tâche qui nous incombe, donner justement un sens à sa vie, c’est l’important

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L’expérience sur la mort ne saurait se limiter au seul caractère sensualiste de celle-ci. Est définie comme expérience: cette pratique d’acquisition avec le temps d’un savoir sommaire sur la vie et plus précisément sur la connaissance. Comme phénomène, la mort ne s’éprouve pas afin d’annoncer son inaccessibilité. Elle intègre le monde du savoir. En tant que telle, elle se pose à coté de la vie dans une expérience qui allie à la fois sensualité et intelligibilité

dissertation philosophie mort

Bonsoir pour contredire un peu ton argument je pourrai dire que la mort n’est jamais devenu un rendez-vous pour l’etre Vivant mais qu’elle est un rendez-vous car depuis la création du monde aucun n’etre Vivant n’a pu manqué le rendez-vous de la mort qui a commencé à exister en même temps que nous et pour finir je dirai chaque chose qui naît vit et meurt ensuite

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La vie est ce sage conseillé que tous les hommes écoutent.

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On peut considérer la mort (sa mort) comme une expérience que si l’on est capable de la ressentir de de la réfléchir, cela nécessite donc un après à la mort. En revanche le simple fait de voir une personne mourir n’est en aucun cas une expérience de la mort, on n’éprouve uniquement le sentiment d’absence de l’autre et les émotions/sensations qui lui sont liées. De plus, on est, n’étant jamais été confrontés à sa propre mort de son vivant, incapable de la visualiser, de l’imaginer. L’imagination semblant (jusque là) être limitée par les expériences. Or on ne peut ni s’imaginer un après à la vie autre que la vie elle-même (il n’y a alors plus de mort), ni le néant, puisqu’on ne les a jamais ni expérimentés, ni même effleurés.

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La mort est début de la vraie vie.

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La mort est la mort de la mort.

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La mort n’est que l’arrêt du fonctionnement du corps ,cette partie concrète de nous, mais la partie abstraite c’est à dire la pensée, la conscience ,les sentiments etc, personne n’a la preuve de l’arrêt de son fonctionnement, ni de l’endroit où elle est, ni même du temps où elle est. Je crois que cette partie abstraite continue dans un autre monde.

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Trop vrai !

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Très pertinent , mais je pense aussi que la vie et la mort sont deux phénomènes bien qu’opposés ne sont qu’une seule et même entité , l’un n’ayant pas de sens sans l’autre

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La mort? La mort ce serait la désorganisation, l’entropie… Apparemment… Pour moi c’est d’abord la cessation des sens et du temps… Très simplement non perçu par les sens. Dès lors, immobile mais véhiculé par notre planète non éternelle elle même et promise à sa division en éléments irréductibles (quarks par exemple) les infimes parties temporelles sont semblables à ses plus grandes valeurs et tributaires du déplacement des particules… A la vitesse de la lumière le temps n’existe plus. Or donc se pose la question de la conscience… Est-elle attachée à la matière??? D’aucuns parleraient alors d’âme! Si donc nos plus infimes composants matériels sont les supports de notre conscience il est possible qu’entre le moment où nous cessons de vivre et la réorganisation des particules chargées d’âme en un être conscient il n’y ait pas de temps… En d’autres termes la mort ne serait rien puisque nous renaîtrions immédiatement dans des espaces-temps différents! Mais il est sans doute plus probable qu’aucune conscience ne soit attachée à la matière (toutes les actions humaines en font la démonstration). Dès lors la mort, retour à la matière sans conscience, n’est pas si effrayante puisque le léthé baudelairien le régit… La mort finalement apparait comme un hâvre de paix…. éternel!

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la mort est la cessation de toute sensation En ce sens je voulais tout simple dire que l’idée de la mort est abstraite . Ce qui est sûre il est important de bien comprendre ce concept car une mauvaise comprehention de ce concept peut nous rend malheureux.en effet n’est -il pas possible de dire que la mort c’est la fin de la vie car tout ce qui est vivant possede de la sensation??

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Montesquieu (1689/1755)’  « il faut pleurer les hommes à leur naissance et non à leur mort » Lettres Persanes Vous vous permettez d’affirmer que les philosophes essaient de sonder vainement ce sujet !!!Mais qui êtes vous pour vous permettre d’ecrire celà. A vous lire, vous êtes un individu d’une grande ignorance, dangereux dans vos propos d’une grande vulgarité Arrêtez de parler au nom des autres. Garder vos peurs pour vous mêmes. En lisant vos infâmes propos vous êtes tout sauf un vivant, alors ne vous permettez pas de parler, et encore moins penser au nom des autres. Gardez vos propos à deux balles qui sont très loin du sujet. Évitez de diffuser vos vérités de merde qui ne regardent que vous. Pitoyable, votre place est dans une fosse septique……

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Mourir c’est entrer dans l’Histoire, comme dans un mur.

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La peur est un sentiment de vivant, on ignore la réaction d’un mort. C’est le mystère des morts. Dans la mort on oublie le vivant et son désarroi! Oui que ce qu’il fait ? Il s’est débarrassé de cette personne qui chère à lui parce que n’a plus d’utilité ou bien il l’a mis sur le chemin d’une autre vie. Rentrer chez soit seul après l’avoir mis sous terre. Seul dans son lit, le WC et la douche que pour lui, qui va marquer l’heure des repas. Le vivant il est mort sur terre, personne a marché derrière lui il mort sans funérailles

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Bonsoir. Il faut bien corriger quelque chose. C’est que, la mort n’a pas commencé à exister en même temps que nous mais elle est venue après l’homme.

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Qu’est-ce qui te fait dire ça?

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Alors a quoi sert de vivre et comment vivre quand l’être aimé est mort ; comment combler le vide que veut dire mort c’est un mot froid et sans aucun sens

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Chose inconnue, je n’y pense guère !? Cette dernière est d’une autre manière connue à travers son arrivée pour certaines de nos connaissances.

La mort n’est rien d’autre que la séparation de deux entités l’une physique et l’autre métaphysique : celle physique est la rupture ou la cessation de vie des organes vitaux (corps) facilitant la décomposition de la matière organique. Celle dite métaphysique est la naissance dans le monde invisible ou spirituel mettant en exergue l’âme.

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I- PEUT-ON PENSER CLAIREMENT LA MORT ?

A- La mort, un fait naturel ? 1) la mort, entre nécessité et contingence 2) la mort, une loi naturelle pas comme les autres : la mort, ta mort, ma mort

B- La mort, une réalité irreprésentable 1) pouvons-nous penser notre mort ? 2) pouvons-nous penser la mort ? 3) nous ne pouvons qu’imaginer la mort

II- LA PHILOSOPHIE COMME QUETE DU SENS DE LA VIE OU : COMMENT VIVRE TOUT EN SACHANT QU’ON DOIT MOURIR ?

A- La philosophie, un art de vivre B- Epicure : habitue-toi à penser que la mort n’est rien…

I- LA MORT, UN FAIT NATUREL ? –ESSAI DE DEFINITION

Nous voulons savoir si la mort est quelque chose que nous pouvons penser de façon claire. Il nous faut donc essayer de dégager un concept de la mort, ie, l’ensemble des caractéristiques de cette notion. Qu’est-ce que la mort ?

A- La mort, une loi naturelle ?

1) La mort un événement nécessaire… mais contingent !

La mort est d’abord un événement nécessaire. Nécessaire : qui ne peut pas être autrement. C’est une loi du vivant/ de la nature. Nul ne vit éternellement.

Qui dit nécessaire, ne dit pas non contingent : la contingence désigne ce qui peut arriver par hasard, ce qu’on ne saurait prévoir (ou bien, mais ici ce n’est pas en ce sens là : ce qui peut être autrement qu’il n’est). Ce que l’on ne saurait déduire d’aucune loi.

Tout comme il est nécessaire que tout corps obéit à la loi de la chute des corps, on ne peut déduire de cette loi le moment où la pierre va quitter son lieu, va être déplacée, ou bouger, et donc, obéir effectivement à la chute des corps. De même, on ne peut déduire de la nécessité de la mort le moment où Pierre va mourir. Pierre mourra un jour ou l’autre, mais ce moment est indéterminé. C’est un événement.

La mort est donc quelque chose qui arrivera certainement, mais on ne sait pas d’avance quand ce moment arrivera.

2) La mort, une loi naturelle pas comme les autres : « la » mort, « ta » mort, et « ma » mort

Mais la mort n’est pas un fait ou une loi naturelle(s) comme les autres. Ma mort n’est pas le même « événement » que la mort de quelqu’un en général. La mort, si elle est fin de l’espèce, est aussi fin de l’individu. Or, l’individu est un être irremplaçable, à nul autre pareil. La mort d’un individu n’a rien à voir avec la mort de l’espèce humaine, d’un « homme en tant qu’homme ».

Pour reprendre les termes de V. Jankélévitch , la mort-en-général n’est pas la mort-proche. Faisons un tableau :

La mort c’est pour moi ma mort. Or, ma mort, pour les autres, pour l’espèce humaine, est un fait divers appartenant au cours des choses ; la mort des membres de l’espèce humaine est, de même, à mes yeux, un fait ordinaire, un fait divers. Mais à mes yeux, ma mort se présente comme la tragédie métaphysique par excellence. Ma mort, pour moi, est la fin de tout, la fin totale et définitive de mon existence personnelle et la fin de tout l’univers. Ma mort à moi n’est pas la mort de « quelqu’un », mais elle est une mort qui bouleverse le monde, une mort unique en son genre.

b) la mort de nos proches

La mort, pour nous, c’est la mort de nos proches, d’individus, de personnes qui sont nous sont chères. C’est donc la douleur de la séparation.

Elle se présente donc comme un « fait » insupportable et effrayant, comme un scandale .

B- LA MORT : UNE REALITE IRREPRESENTABLE

Pouvons-nous jamais penser la mort en tant que telle, si la mort est avant tout, quand j’y pense, ma mort ? Avançons un peu dans la caractérisation de cette mort.

1) Pouvons-nous penser notre mort ?

La mort est l’horizon de ma vie, mais je ne peux rien en savoir. Je ne peux ni la sentir, ni la penser.

Ici : dire que nous ne savons pas ce qu’elle est, car quand elle est là, je ne suis plus là ; je ne peux vivre ma mort, savoir ce que c’est de mourir et d’être mort. Cf. fait que prendre conscience de quelque chose suppose une mise à distance, un recul, face à cette chose : ainsi si pendant 1 millième de seconde, je me « vois »/ « sens » mourir, je ne peux vraiment savoir que je meurs …. (Cf. le film « Expérience interdite »)

Je ne meurs jamais pour moi ; pour moi, la mort n’existe jamais, ou : ce n’est jamais moi qui meurs, toujours l’autre. Je ne meurs que pour les autres. Je peux donc concevoir la mort, mais alors, ce concept reste quand même vague. Je ne puis la vivre effectivement.

2) Pouvons-nous penser la mort ?

Nous avons vu que penser la mort en troisième personne, cela paraît être possible, mais on n’atteint ici que le « dehors » de la mort. Je ne peux penser la mort en tant que telle, ie, le caractère tragique, irremplaçable, de « cette » mort pour les proches (car c’est toujours un individu qui meurt).

Mais plus encore, ne peut-on pas dire que l’on ne peut par définition se représenter ce qu’est ou ce qu’a été la mort pour telle et telle personne ? Cela, je ne le sais pas. Il faudrait pour cela que les morts reviennent et témoignent de ce qu’ils ont vu et vécu. Ce qu’est la mort, nous ne le savons donc pas, nous l’imaginons.

3) Bref : on ne peut donc qu’imaginer la mort ! La mort n’est pas représentable de façon claire mais peut seulement être imaginée (pensée confuse)

  • Cf. romans policiers (où on peut vivre de l’intérieur de la conscience du « héros » en train de mourir..) = on vit par procuration ce que ça fait pour l’autre de mourir, et cet autre n’est pas un autre objectivé mais c’est bien une subjectivité • Mythes, religions • Récits des rescapés de la mort…

Conclusion I

Notre imagination ne brode-t-elle pas trop ? Les représentations imagées ou les imaginations de la mort véhiculées depuis les débuts de l’humanité ne remplissent-elles pas trop notre propre représentation de la mort ? Ne peuvent-elles véhiculer de fausses craintes ?

II- LA PHILOSOPHIE COMME QUETE DU SENS DE LA VIE OU : COMMENT VIVRE TOUT EN SACHANT QU’ON DOIT MOURIR ?

A- La philosophie comme art de vivre

On pourrait donc être tenté, en cette fin de première partie, de conclure que la philosophie ne peut en rien nous permettre de trouver le bonheur. En effet, il va de soi que le bonheur ne peut se trouver que si l’on est serein (tranquille, cf. ataraxie) et en harmonie avec nous-mêmes et le monde qui nous entoure. Or, dire oui à nous-mêmes et au monde, c’est-à-dire à la vie, est-ce possible si l’on est angoissé par des représentations inquiétantes quant à la mort ?

Et surtout, comment pouvoir se délivrer des pensées confuses que nous avons sur la mort, si la mort ne peut par définition qu’être pensée confuse ? Il semblerait donc que la mort ne puisse être l’objet de la réflexion philosophique : il n’y a rien à en dire, du moins, on ne peut rien en dire. Elle ne peut jamais faire l’objet d’une pensée claire. Alors, faut-il laisser la mort aux poètes, aux artistes, à la religion ?

On dira justement qu’il y a là une tâche que le philosophe peut tout à fait prendre en charge. La philosophie, rappelons-le, est recherche de la vérité en vue du bien-vivre, du bonheur. Cette recherche est certes d’abord conceptuelle, mais elle suppose aussi et est même avant tout, une tâche de remise en question des préjugés ambiants. Ne peut-elle par conséquent défaire les fausses représentations que nous nous faisons de la mort ? Ne peut-elle au moins nous aider à travailler sur ces représentations, sur cet imaginaire de la mort, qui nous nourrit de craintes infondées ?

B- Comment être heureux, tout en sachant qu’on va mourir ? (Epicure, Lettre à Ménécée)

On voit dans ce texte comment la philosophie peut nous aider à vivre sereinement, heureux, malgré la certitude de la mort. Enjeu ultime de ce texte : montrer que c’est à nous de donner un sens à notre existence. (Cf. Sartre et l’existentialisme, cous conscience).

La question que se pose Epicure est la suivante : doit-on avoir peur de la mort ? Doit-on souffrir à son approche ?

Trois thèses :

1- la mort n’est rien 2- donc, elle n’est pas effrayante 3- par conséquent : il faut jouir de la vie

Développement 1 et 2 :

On peut craindre à juste raison la souffrance occasionnée par la mort. Mais la mort nous prive de toute sensibilité : n’est-ce pas perdre son temps et être assez ridicule que d’avoir peur de ce dont on n’aura pas conscience ?

• Premier argument : syllogisme a) tout bien et tout mal résident dans la sensation b) or la mort éradique nos sensations c) donc la mort n’est ni un bien ni un mal

• Second argument : raisonnement a) quand nous sommes vivants la mort n’est pas là, donc, ne nous concerne pas b) et quand elle est là nous ne sommes plus donc elle ne nous concerne plus

• Au fondement de ces arguments : une distinction vie et mort, et donc, le matérialisme : o Cf. pas d’immortalité : la vie s’arrête, point : la mort n’est pas une sorte de continuation de la vie, de « sur-vie » ! o La vie est donc quelque chose qui se suffit à elle-même o Pas besoin de quelque chose d’extérieur, de transcendant, pour fonder la vie (genre = Dieu ? âme ? esprit ?) –Ici, définir le matérialisme o NB : il faut donc impérativement se débarrasser de la crainte des dieux, et de la croyance en l’immortalité de l’âme, pour profiter de la vie

Précisions sur 3 :

• Ethique sensualiste (pas tout à fait eudémoniste malgré le fait que le bien ait à voir avec le bonheur ; ici, émergence de l’individualisme ? ) : bien = plaisir

• Mais c’est bien une éthique et une philosophie car jouir de l’existence ne veut pas dire faire n’importe quoi de cette existence, car pour jouir le plus longtemps possible de l’existence il ne faut pas satisfaire tous ses désirs de manière chaotique mais en utilisant sa raison (vie heureuse = vie modérée, mesurée, ordonnée).

• Cf. tripartition désirs.

• Peut-être rapprochement avec Sartre : l’existence n’a pas de sens ! mais c’est qu’il ne tient qu’à l’homme de lui en donner un !

Deux questions restent en suspens :

(1) ne peut-on à bon droit, ou, tout à fait rationnellement, avoir peur de perdre ce bien précieux qu’est la vie ?

(2) et si le matérialisme n’est pas fondé, peut-on alors encore espérer trouver le bonheur ? et ne peut-on être non matérialiste sans pour autant croire en l’immortalité de l’âme, et donc, croire que l’on aura un avenir malgré la mort ? –Réponse dans cours vivant, esprit et matière

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L'encyclopédie philosophique

Lauria, Federico (2019), «Mort (GP)», dans Maxime Kristanek (dir.), l'Encyclopédie philosophique , consulté le ..., https://encyclo-philo.fr/mort-gp

Publié en janvier 2019

La mort nous afflige, nous angoisse, voire nous terrifie. Qu’est-ce que la mort ? La tristesse et l’angoisse face à la mort sont-elles justifiées ? La mort est-elle un mal ? Vaudrait-il mieux être immortel ? Comment comprendre le deuil ? Cette entrée propose un aperçu des questions principales de la philosophie contemporaine de la mort. Tentons de sonder l’énigme la plus tragique de la vie.

Tôt ou tard, inexorablement, le glas sonnera et nous mourrons. L’idée de la mort nous trouble et soulève une vague de tristesse et d’angoisse. Cela explique probablement pourquoi nous tendons à éviter d’y penser au quotidien. Nombreux parmi nous souhaitent même vivre éternellement. Cette entrée propose de plonger dans les mystères de la mort en présentant les questions majeures de la philosophie contemporaine de la mort. Qu’est-ce que la mort ? Pourquoi nous bouleverse-t-elle autant ? Est-il raisonnable de s’en affliger et de la craindre ? Vaudrait-il mieux être immortel ? Qu’est-ce que le deuil ? Brisons le tabou le plus énigmatique de nos vies.

Dans l’histoire de la philosophie, les réflexions philosophiques sur la mort furent longtemps influencées par la conception de l’âme. Selon la conception traditionnelle remontant au moins à Platon et à diverses traditions judéo-chrétiennes ou orientales, la mort marque la séparation de l’âme et du corps. Au moment de la mort, seul notre corps meurt, notre âme étant immortelle. Diverses eschatologies ou descriptions de l’au-delà décrivent ce qu’il adviendra alors de notre âme après notre mort. Suite au scepticisme concernant l’immortalité de l’âme, les philosophes se sont penchés davantage sur la question de l’impact de la mort sur notre existence. La mort rend-elle notre existence absurde (une idée souvent attribuée à Albert Camus) ? Au contraire, la conscience de notre mortalité constitue-t-elle le lieu d’une existence authentique, tel que le suggérait Martin Heidegger ? Cette entrée se concentre sur la littérature contemporaine. Afin de distinguer les problèmes philosophiques de questions théologiques, la discussion actuelle présuppose majoritairement qu’il n’y a pas de vie après la mort, contrairement à la tradition susmentionnée. Le débat se cristallise autour de quatre questions majeures (Bradley, Feldman & Johansson 2013; Luper 2014; Fischer 1993):

1. Qu’est-ce que la mort ?2. Notre désarroi face à la mort est-il justifié ?3. L’immortalité est-elle désirable ?4. Comment faire sens du deuil ?

Offrons un bref aperçu de chaque question.

1. Qu’est-ce que la mort ?

Délimiter la mort de la vie est primordial pour des raisons médicales et juridiques. Ainsi, il existe divers critères de la mort : la mort cérébrale, cardiaque, respiratoire, etc. Un critère de la mort est une manifestation de la mort et sert principalement une fonction pratique. La question de la définition de la mort diffère de l’établissement des critères de celle-ci. Une définition de la mort vise à cerner l’ essenc e de la mort (non seulement ses manifestations) et est censée s’appliquer à la mort sous toutes ses formes. Par exemple, le critère de la mort cérébrale est une condition suffisante pour qualifier un être de mort : lorsque le cerveau ne fonctionne plus, l’animal est considéré comme mort. Toutefois, ce critère ne couvre pas la mort des plantes. N’étant pas une condition nécessaire de la mort, il ne peut capturer son essence. Critères mis à part, qu’est-ce que la mort exactement ?

Il est naturel de penser que la mort marque la fin de notre existence. Toutefois, cette définition est discutable. En un sens, nous existerons toujours une fois mort, du moins pour un certain temps : nous existerons sous la forme d’un cadavre (Feldman 1992) ! Il est donc plus exact de définir la mort comme la fin (permanente) de la vie. Après notre mort, nous ne vivrons plus.

Aussi intuitive soit-elle, cette définition est elle aussi problématique (Feldman 1992). En effet, à l’instar des trois exemples suivants, il semble que certaines créatures cessent de vivre sans être mortes pour autant.

  • La cryopréservation est une technique consistant à conserver des cellules ou tissus (des embryons, par exemple) en les refroidissant à de très basses températures. Ces êtres sont pour ainsi dire gelés. Une fois cryopréservés, ils ne sont pas vivants, étant donné les températures glaciales. Cependant, ils retrouvent la vie lorsque la température augmente. Imaginez à présent que l’on cryopréserve Mario, mais qu’on l’oublie à jamais dans sa capsule. Mario ne vivra plus jamais, puisque nous n’augmenterons jamais la température de sa capsule. Selon la définition classique, Mario est mort. Or, cela est contre-intuitif. Il n’est pas mort, il hiberne pour ainsi dire ! Sa vie est en suspens et peut reprendre à tout moment, à condition que la température augmente. La mort n’est donc pas la fin permanente de la vie.
  • Un jour, la chenille deviendra papillon. Ce jour-là, la chenille cessera de vivre. Mais sera-t-elle morte pour autant ? Il est plus naturel de penser qu’elle existe alors sous la forme d’un papillon. Elle ne vit plus (une chenille est une chenille!), mais elle n’est pourtant pas morte. Il s’agit d’un autre problème pour notre définition.
  • Les amibes se décuplent. Lors de la fission binaire, deux organismes résultent de la séparation d’une amibe. L’organisme initial ne vit plus. Or, il n’est pas clair qu’il soit mort. Cela laisse à penser que la mort n’est pas la fin de la vie.

Aussi farfelus ces exemples semblent-ils, ils sont aussi réels que les papillons et les amibes. Ils invitent à douter de la définition la plus prometteuse de la mort, du moins selon une perspective biologisante. Faut-il en conclure que la mort est indéfinissable ?

2. La détresse face à la mort

Pour la plupart d’entre nous, la mort est une source de tristesse, d’angoisse et de désespoir. Le cœur meurtri à la perte d’un être cher, la douleur atroce du deuil nous envahit. L’idée de notre propre mort et de celle de nos proches nous afflige et nous épouvante. Ces émotions de détresse face à la mort sont naturelles. Sont-elles justifiées pour autant ? Que faudrait-il ressentir face à la mort ? Commençons par clarifier cette question philosophique ancestrale.

a. Que ressentir face à la mort ?

La question de savoir si notre détresse face à la mort est appropriée présuppose que les émotions puissent être (in)justifiées. Imaginez que Marie soit terrifiée par un chiot inoffensif. Intuitivement, sa peur est injustifiée : elle n’a rien à craindre car le chiot ne lui fera aucun mal. En généralisant et simplifiant tantôt, éprouver une émotion négative est justifié lorsque nous sommes confrontés à une situation mauvaise ou négative (par exemple, un danger, une souffrance, etc.). Ainsi, avoir peur d’un maffieux nous menaçant serait justifié. La question de savoir si le désarroi face à la mort est approprié peut donc être reformulée ainsi : la mort est-elle mauvaise ?

Certes, cela dépend de ce que l’on entend par le terme « mort », ce qui nous amène à une deuxième clarification. Le concept de mort est ambigu; il peut référer (i) à un processus (mourir), (ii) à l’état qui s’ensuit de ce processus (être mort) ou (iii) à la propriété de la plupart des êtres vivants de mourir un jour (la mortalité). La mort en tant que processus peut indéniablement être mauvaise. Par exemple, certaines maladies mortelles sont terriblement douloureuses. Redouter un tel processus serait approprié. La question la plus intrigante est celle de savoir si l’ état d’être mort peut être mauvais.

Encore faut-il préciser pour qui la mort peut-elle être mauvaise, ce qui nous invite à introduire une dernière clarification. La mort d’une personne peut clairement nuire à son entourage. Être bouleversé par la mort d’un proche est donc justifié (§4). Mais la mort peut-elle nuire au défunt ? Est-il approprié de redouter ou d’être affligé par notre propre mort ? Il s’agit là de la question la plus controversée.

b. Le mal de la mort comme privation des biens

Intuitivement, la réponse à cette question semble affirmative. La vie est remplie de belles choses, telles que l’amour, l’amitié, le savoir, l’art, etc. Or, la mort nous prive de ces biens à jamais. La mort est donc mauvaise en ce qu’elle nous prive des biens ou joies de la vie (Nagel 1986; Feldman 1992; Fischer 2009). Par conséquent, ressentir des émotions négatives face à notre propre mort et pour les défunts est justifié. Notre détresse est à l’image de la perte des biens endurée.

Cette conception explique aussi pourquoi la mort est parfois une bonne chose ou, du moins, un moindre mal. Lorsqu’une personne souffre d’une grave maladie, la mort la privera des plaisirs de la vie mais aussi de douleurs inévitables. Dans ce cas, mourir semble être une bonne chose ou, du moins, une meilleure chose que survivre. Par contraste, imaginez que vous mourriez demain, alors que vous aviez la vie devant vous. Cela serait dramatique, car la mort vous priverait des biens de la vie.

Aussi intuitive cette conception soit-elle, elle a attiré les foudres de nombreux philosophes depuis Epicure. Selon celui-ci, la détresse face à la mort est basée sur une illusion. La mort n’est rien pour nous. Une fois mort, plus rien ne nous atteindra. La mort ne peut donc nous nuire. La philosophie nous enseigne à nous libérer de notre angoisse face à la mort. Présentons plus précisément trois arguments épicuriens allant à l’encontre de l’idée selon laquelle la mort peut être mauvaise pour le défunt.

c. Arguments épicuriens I : L’inexistence prénatale

Selon Lucrèce, la nature nous tend un miroir apaisant nos troubles face à la mort. Avant notre naissance, nous avons été privés de nombreux biens, tels que les banquets médiévaux, la première de Hamlet , etc. Cela ne nous trouble pas et rares sont ceux qui s’affligent de ne pas être nés plus tôt. Or, une fois morts, nous retournerons à l’état d’inexistence dans lequel nous étions avant de naître. L’inexistence posthume est à l’image de l’inexistence prénatale : tous deux sont des états d’inexistence dans lesquels nous sommes privés des biens de la vie. Notre vie n’est qu’une parenthèse entre ces deux formes d’inexistence. Par conséquent, notre attitude face à la mort devrait être la même que notre attitude face à l’inexistence prénatale, à savoir l’indifférence ou l’absence de trouble. Cet argument est-il convaincant ?

Certains estiment qu’à l’image de notre désarroi face à la mort, nous devrions être affligés d’avoir été privés des biens avant notre naissance (Feldman 1992). Mais cela semble fort de café étant donné que peu d’entre nous regrettent de ne pas être nés plus tôt.

Il est plus naturel d’insister sur la différence entre l’inexistence prénatale et l’inexistence posthume. Selon Nagel (1986), nous n’aurions pas pu naître auparavant. Par contre, rien n’empêche que la mort d’une personne advienne plus tard. Si Elsa n’avait pas été victime d’un attentat, elle serait morte plus tard. Cette différence expliquerait l’asymétrie entre nos attitudes face aux deux formes d’inexistence. Toutefois, il est raisonnable d’en douter. Mes parents auraient pu se rencontrer une année plus tôt et me concevoir plus tôt. J’aurais donc pu être né auparavant. Est-ce à dire que j’aurais été quelqu’un d’autre ? N’aurais-je pas pu naître auparavant et devenir la personne que je suis ?

La réponse la plus influente à l’argument susmentionné recourt aux biais temporels. Imaginez que vous deviez choisir entre éprouver une certaine douleur dans le passé ou dans le futur. Vous préféreriez sans doute la douleur passée à la douleur future. Cela suggère que nous préférons les maux passés aux maux futurs. L’asymétrie entre notre attitude face à l’inexistence prénatale et posthume ne serait qu’une instance de ce biais (Fischer & Brueckner 1998). Mais ce biais n’est-il pas irrationnel ?

d. Arguments épicuriens II : L’absence de sensations

L’un des arguments épicuriens contre le mal de la mort repose sur la notion de sensation. Intuitivement, une chose est mauvaise pour nous parce qu’elle suscite des sensations négatives et nous fait souffrir. Par exemple, une rage de dent est une mauvaise chose en vertu de la douleur endurée. Or, une fois morts, nous n’éprouverons plus de sensations : la mort implique l’absence d’expérience. Par conséquent, notre mort ne peut être mauvaise pour nous. La condition pour être un mal n’est simplement pas remplie.

Cet argument repose sur l’idée qu’une chose est mauvaise pour nous seulement si elle nous fait souffrir. Toutefois, certains maux ne nous font portant pas souffrir (Nagel 1986). Imaginez que mon épouse me trompe à mon insu. Cela est mauvais pour moi. Néanmoins, n’en étant pas conscient, cela ne me fait pas souffrir. Une chose peut donc être mauvaise pour nous en l’absence de souffrance. Et si la mort en faisait partie ?

Certains ont rétorqué que le cas de la mort n’est pas comparable. Il m’est possible de découvrir que mon épouse me trompe, ce qui me ferait alors souffrir. Par contre, une fois morts, nous ne pourrons souffrir d’aucun mal. Cela nous amène à un troisième défi.

e. Arguments épicuriens III : L’inexistence

Intuitivement, une chose est mauvaise pour une personne lorsque celle-ci est victime de ce mal. Or, les défunts n’existent plus. Par conséquent, la mort ne peut être mauvaise pour eux. Comment la mort pourrait-elle être nuire en l’absence de victimes et de personnes lésées ?

Cet argument est intuitif. Toutefois, il exclut la possibilité de maux posthumes (Luper 2013). Imaginez qu’un artiste ait passé toute sa vie à écrire un roman sans le publier de son vivant. Après sa mort, le roman est enfin publié et remporte un prix prestigieux. N’est-ce pas une bonne chose pour cet artiste, bien qu’il soit mort ? Au contraire, imaginez que quelqu’un détruise son roman. Cela semble nuire à cet artiste, quand bien même il soit mort. L’idée de maux posthumes n’est pas si farfelue. Et si la mort était le premier de ceux-ci ?

Ceci dit, l’idée selon laquelle la mort nuit aux défunts soulève un problème concernant le temps (Johansson 2013). Les maux adviennent à un moment donné. Quand est-ce que la mort nuit aux défunts exactement ? Elle ne peut nous nuire tant que nous vivons, puisque nous ne sommes pas encore morts. Elle ne peut nous nuire après la mort, puisque nous n’existerons plus à ce moment-là. Nous nuit-elle à l’instant-même de la mort ? Est-ce un tort advenant à un temps indéfini ou dont nous sommes toujours victimes ? Il s’agit d’autant d’options que les partisans du mal de la mort se doivent d’examiner.

3. L’immortalité

La mort nous afflige à tel point que nombreux d’entre nous souhaitent l’immortalité.

Mais l’immortalité serait-elle réellement désirable ? Dans une pièce de Čapek, Věc Makropulos (« L’affaire Makroupoulos »), Elina Makropulos a bu l’élixir d’immortalité. Elle est rongée par l’indifférence et l’ennui. Plus rien ne l’anime. Elle est lasse de vivre. Tout ce qu’elle souhaite est mourir. Selon Williams (1973), ce cas nous apprend que notre désir d’immortalité est infondé. Une vie éternelle serait trop ennuyeuse pour valoir la peine d’être vécue.

L’immortalité est-elle inévitablement source d’ennui et de lassitude ? De nombreux plaisirs, tels ceux que nous procurent l’art, l’amour ou l’amitié, sont inépuisables. Ne continuerions-nous pas de les apprécier dans une vie immortelle (Fischer 1994, 2013) ? D’ailleurs, vivre éternellement n’implique pas que notre vie soit idyllique : certaines vies sont remplies d’embûches. À l’image de nos vies, vivre éternellement n’est donc pas nécessairement gage de pur plaisir et n’implique pas que nous épuisions les joies de la vie. Toutefois, une vie immortelle est infiniment longue : elle dure éternellement . Ne serions-nous pas inéluctablement victimes d’un mortel ennui ? Après tout, certaines personnes sont déjà blasées à cinquante ans. Qu’en serait-il si la vie ne s’arrêtait jamais (Temkin 2008) ? Notre existence ne perdrait-elle pas tout son sens ?

4. À quoi bon le deuil ?

Le deuil est une réaction naturelle à la mort d’un être cher. Toutefois, son bien-fondé a soulevé des controverses. Puisque le deuil nous empêche de mener une vie normale, ne satisfait-il pas les critères d’une maladie mentale (Wilkinson 2000) ? De façon moins extrême, l’on pourrait se demander si le deuil est une attitude raisonnable (Gustafson 1989). Lorsque nous sommes en deuil, nous croyons que la perte de l’être cher est irrémédiable. Or, nous désirons éviter cette perte. Ainsi, certains recherchent la personne défunte et désirent avidement la retrouver. Le deuil implique donc des attitudes conflictuelles : nous désirons éviter une perte que nous savons être inévitable. D’aucuns en ont conclu que le deuil est irrationnel et futile.

Certains philosophes ont tenté de rendre justice au bien-fondé du deuil. Ainsi, Price (2010) distingue deux phases du deuil. Dans la phase anxieuse, la personne en deuil désire éviter la perte et recherche le défunt, ce qui est irrationnel. Or, dans la phase de désespoir, nous désirons éviter des pertes futures, ce qui est rationnel. D’autres estiment que le deuil est rationnel pour autant qu’il corresponde à une perte, ce qui est une affaire indépendante de nos désirs (Cholbi 2016). Ainsi, certaines personnes en deuil ne désirent pas que le défunt soit encore vivant (par exemple, si le défunt souffrait d’une grave maladie). Toutefois, leur deuil est rationnel car il est l’expérience d’une perte. Ce débat dépend de la nature du deuil, un sujet sur lequel les philosophes se sont penchés de près dernièrement (Cholbi 2015).

Enfin, une autre question entourant la rationalité du deuil concerne la résilience. Imaginez qu’un proche, par exemple votre compagnon, meure demain subitement. Ne seriez-vous pas bouleversés ? N’auriez-vous pas besoin d’un long moment avant de reprendre une vie normale ? En réalité, selon les études psychologiques, cette prédiction s’avère souvent fausse. De nombreuses personnes se remettent de la mort d’un proche en quelques mois seulement, un phénomène appelé « résilience » (Bonanno 2010). Certains estiment se sentir même mieux qu’avant le décès ! Ces résultats sont déconcertants. N’est-il pas accablant que nous nous remettions aussi vite de la mort d’un proche ? Pourquoi cette idée nous dérange-t-elle ? Indique-t-elle que nous n’aimions pas le défunt ou que nous ne comprenons pas la perte endurée (Moller 2007) ? L’amour implique-t-il le devoir moral de souffrir la torture du deuil ?

 Conclusion

La mort nous trouble. Qu’est-elle ? Que ressentir à son égard ? Prive-t-elle la vie de son sens ? À quoi sert le deuil ? En plus de ces questions et d’autres, la mort soulève de nombreux débats plus appliqués concernant l’avortement, le suicide, l’euthanasie, le meurtre, la guerre ou le végétarianisme. L’au-delà et ses énigmes sont au cœur de nos vies. Il vaut la peine d’y penser minutieusement.

Bibliographie 

* Sont marqués d’une astérisque les ouvrages introductifs, œuvres classiques ou manuels couvrant la plupart des questions de la philosophie de la mort.

Bonnano, G. A. (2010). The Other Side of Sadness: What the New Science of Grief Tells Us about Life after Loss. New York: Basic Books. Une œuvre influente en psychologie du deuil, particulièrement sur la résilience ou l’aptitude de nombreuses personnes à se remettre de la mort d’un être cher en peu de temps.

*Bradley, B., Feldman, F. & Johansson, J. (éd.). (2013). The Oxford Handbook of Philosophy of Death . Oxford: Oxford University Press. Manuel introduisant en détail les diverses questions de la philosophie de la mort (définition de la mort, mort et identité personnelle, le mal de la mort, Epicure, l’immortalité, le meurtre, l’avortement, la peine capitale, etc.).

Cholbi, M. (2016). “Grief’s Rationality, Backward and Forward”, Philosophy and Phenomenological Research , 93 (3): 1-18. Une défense de la rationalité du deuil.

(2015). “Grief”. In The International Encyclopedia of Ethics , édité par H. LaFollette. Hoboken: Wiley-Blackwell. Un aperçu des questions philosophiques entourant le deuil.

*Epicure. [1987]. Lettres et maximes . Traduit par Marcel Conche. Paris : Presses Universitaires de France. Le remède classique à la peur de la mort.

Feldman, F. (1992). Confrontations with the Reaper. A Philosophical Study of the Nature and Value of Death. New York: Oxford University Press. Œuvre influente au sujet de la définition de la mort et du mal de la mort.

Fischer, J. M. (2013). “Immortality”. In The Oxford Handbook of Philosophy of Death , édité par B. Bradley, F. Feldman and J. Johansson. New York: Oxford University Press. Un aperçu des arguments pour et contre l’immortalité.

(2009). Our Stories. Essays on Life, Death, and Free Will. New York: Oxford University Press. Œuvre influente au sujet du mal de la mort et de l’immortalité.

-­‐ (1998). (with A. Brueckner). “Being Born Earlier”, Australasian Journal of Philosophy , 76 (1): 110-114. U ne réponse à l’argument de Lucrèce concernant l’asymétrie entre l’inexistence prénatale et l’inexistence posthume.

-­‐ (1994). “Why Immortality Is Not So Bad”, International Journal of Philosophical Studies , 2, 257-70. Une défense de la valeur de l’immortalité.

-­‐ *(éd.). (1993). The Metaphysics of Death . Stanford: Stanford Series in Philosophy. Une collection présentant les textes fondateurs de la philosophie de la mort.

Gustafson, D. (1989). “Grief”, Noûs , 23, 457-79. Texte fondateur du débat contemporain sur la rationalité du deuil.

Johansson, J. (2013). “The Timing Problem” . In Bradley, B., Feldman, F. & Johansson, J.

(éd.). The Oxford Handbook of Philosophy of Death . Oxford: Oxford University Press. Une présentation du problème temporel posé par le mal de la mort.

 *Lucrèce. [1993]. De la nature. De rerum natura , Traduit par José Kany-Turpin. Paris, Aubier. Le poème classique présentant les arguments épicuriens contre la peur de la mort, y compris l’argument de l’asymétrie.

*Luper, S. (éd.). (2014). The Cambridge Companion to Life and Death. Cambridge: Cambridge University Press. Un manuel présentant les questions principales de la philosophie de la mort (définition de la vie et de la mort, mal de la mort, problème du temps du mal, de l’asymétrie, des maux posthumes et diverses questions bioéthiques).

-­‐ (2013). “Retroactive Harms and Wrongs”. In Bradley, B., Feldman, F. & Johansson, J. (éd.). The Oxford Handbook of Philosophy of Death . Oxford: Oxford University Press. Exposé du problème des maux posthumes.

Moller, D. (2007). “Love and Death”, Journal of Philosophy , 104 (6): 301-316. Texte fondateur de la philosophie de la résilience ou de la question de notre embarras face au fait que de nombreuses personnes se remettent rapidement de la mort d’un proche.

*Nagel, T. (1986). “Death”. In The View From Nowhere . Oxford: Oxford University Press. Texte fondateur de la philosophie contemporaine de la mort défendant le mal de la mort contre l’argument épicurien de la sensation.

Price, C. (2010). “The rationality of grief”, Inquiry 53 (1): 20-40. Une défense de la rationalité du deuil.

Temkin, L. S. (2008). “Is living longer living better?”, Journal of Applied Philosophy , 25 (3): 193-210. Essai exprimant des doutes quant à l’idée selon laquelle vivre plus longtemps ou éternellement soit une bonne chose.

Wilkinson, S. (2000). “Is ‘normal grief’ a mental disorder?”, The Philosophical Quarterly , 50, 289-304. Article explorant l’idée selon laquelle le deuil satisfait les critères d’une maladie mentale.

*Williams, B. (1973). “The Makropulos Case: Reflections on the Tedium of Immortality”. In Problems of the Self . Cambridge: Cambridge University Press. Article fondateur défendant la thèse selon laquelle l’immortalité serait ennuyeuse.

Federico Lauria Columbia University in the City of New York & Université de Genève [email protected]

Titre de l'article

Date de publication, identifiant, other media.

Lauria, Federico. « Mort (GP) ». Maxime Kristanek, L'encyclopédie philosophique , consulté le 18 avril 2024, https://encyclo-philo.fr/mort-gp

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Accepter la mort : une sagesse à concilier avec les devoirs de la vie en société

  • The Conversation

Accepter la mort : une sagesse à concilier avec les devoirs de la vie en société

Publié le 25/11/2020

Lecture 7 min.

Juliette Dross , Sorbonne Université

Les réactions individuelles face à la pandémie de Covid, amplifiées par les réseaux sociaux et les médias, peuvent parfois donner l’impression d’une victoire des passions, notamment de la peur, sur la raison ; face à ces réactions, au nom précisément de la raison mais aussi de la liberté, certains penseurs s’interrogent sur le bien-fondé des mesures restrictives prises pour lutter contre la pandémie – confinement, couvre-feu et autres règles de distanciation sociale.

Ces réactions mettent en jeu deux questions auxquelles la philosophie peut apporter un éclairage intéressant : celle de notre rapport à la mort et celle de la liberté individuelle au sein de la société.

La crainte de la mort

Face au constat d’une société qui semble désorientée par la peur d’être malade et de mourir, des voix s’élèvent pour appeler à la raison, à l’acceptation du risque et à l’acceptation en particulier de notre condition mortelle .

Car la peur de la Covid-19 apparaît comme l’expression momentanée de la crainte de la mort profondément ancrée en nous : au-delà de la situation actuelle, le transhumanisme et l’hypothèse d’une victoire de la science sur la mort révèlent bien le refus par l’homme de sa finitude.

En voulant à tout prix se protéger de la mort ou la vaincre, dans une forme d’ hybris (démesure), l’homme moderne confirme ce que les Anciens avaient compris dès la naissance de la philosophie : que la crainte de la mort cause notre malheur – ou notre fuite en avant. Et que pour bien vivre, il faut accepter d’être mortel.

Philosopher c’est apprendre à mourir

Platon disait déjà que philosopher, c’est apprendre à mourir (Platon, Phédon 67 e ) et Montaigne, à la Renaissance, donne ce titre à l’un de ses Essais .

De fait, l’apprentissage de la mort était un thème central des philosophies anciennes : pour les épicuriens , la crainte de la mort était l’un des quatre maux dont il fallait guérir l’homme pour lui ouvrir l’accès au bonheur.

Pour les stoïciens , l’un des enjeux majeurs de la philosophie était de nous apprendre à apaiser notre rapport à la mort, préalable nécessaire à une vie heureuse : puisque nous sommes tous des morts en sursis, nous devons nous préparer sereinement à l’échéance ultime tout au long de notre vie.

Pour ce faire, ils prônaient et pratiquaient des « exercices spirituels » , sorte de préparation mentale consistant à anticiper les malheurs qui peuvent nous arriver pour être prêts à les affronter le jour où ils adviendront.

Méditer et apprivoiser nos peurs

Dans le livre La tranquillité de l’âme , le stoïcien romain Sénèque explique ainsi que si nous regardons tous les malheurs qui s’abattent quotidiennement sur autrui en nous disant qu’ils peuvent tout aussi bien nous arriver un jour, nous serons armés à temps pour faire face à l’attaque ; « en revanche », poursuit-il, « il est trop tard pour équiper notre âme contre les dangers au moment où ils nous assaillent. » (Sénèque, La tranquillité de l’âme 11. 8)

Sénèque

En somme, il faut méditer et garder constamment à l’esprit tout ce qui nous fait peur – la mort, mais aussi la maladie, le deuil ou la déchéance – pour l’apprivoiser et ne plus en être effrayé.

Et parmi tous ces exercices, le plus important, dit encore Sénèque, est bien celui de la mort : car il peut arriver que nous nous soyons préparés à bien des malheurs (maladie, souffrance, deuil ou déchéance) et que ne nous y trouvions finalement jamais confrontés ; en revanche, pour la mort, nous sommes sûrs de ne pas nous exercer en vain : « c’est là l’unique préparation que nous soyons certains de mettre à profit un jour… » (Sénèque, Lettres à Lucilius 70, 18).

Mastiquons donc l’idée de notre finitude, digérons-la quotidiennement pour l’intégrer à notre champ mental et nous familiariser avec elle, et parions avec Sénèque que c’est en pensant à la mort toujours que nous parviendrons à ne la craindre jamais.

Peut-on être libre de ne pas se protéger ?

Nous pouvons tous nous saisir de la crise sanitaire actuelle pour tenter de dépassionner notre rapport à la mort, et la philosophie peut assurément nous y aider. Mais cela implique-t-il que nous devrions être libres de ne pas être protégés, de refuser les différentes « assurances contre la mort » que constitueraient les mesures mises en place par les gouvernements à travers la planète ?

Que nous devrions refuser l’atteinte aux libertés fondamentales qui se fait sur l’autel du Covid et revendiquer une vie libre, sans confinement, sans couvre-feu, sans masque, sans gel ?

L’idée sous-jacente à ce raisonnement est la suivante : si j’accepte avec sérénité l’idée de la maladie et de la mort, si j’accepte le risque inhérent à la vie, pourquoi m’impose-t-on toute une série de mesures pour m’en protéger ?

Je préfère mourir libre que vivre sous la contrainte. En somme, ces mesures actent voire encouragent notre crainte irrationnelle de la mort au lieu de nous pousser à nous en affranchir. Or c’est précisément cette crainte qu’il est urgent de vaincre.

Pour intéressante qu’elle soit (et, soyons honnêtes, cela fait du bien d’entendre ces propos parmi l’égrenage ad nauseam de chiffres et le non-stop Covid médiatique), cette réaction paraît difficile à défendre dès lors que l’on dépasse le niveau individuel, pour deux raisons, qui sont liées.

Tous membres d’une même communauté

D’abord, nous sommes tous membres de la société, française, européenne mais aussi humaine, pour reprendre une idée ancienne – le cosmopolitisme – aux échos modernes.

Comme le soulignait le stoïcien Hiéroclès (II e  siècle apr. J.-C.) à travers l’image des cercles concentriques, chacun de nous se trouve au centre d’une série de cercles s’élargissant progressivement des êtres les plus proches jusqu’aux plus éloignés et jusqu’à l’ensemble de l’humanité.

Dès lors, nous sommes liés les uns aux autres et à l’ensemble de l’humanité, et ce lien nous oblige : le devoir de chacun est d’agir pour soi-même en même temps que pour autrui. Or le refus de se protéger laisse précisément de côté les autres : car si j’accepte, moi, d’être malade et de mourir, puis-je contraindre l’autre à l’accepter aussi en devenant, par mon attitude, un potentiel « contaminateur » ? Puis-je imposer à autrui, en somme, de faire la même démarche, fût-elle philosophique ?

Assurément non : quand bien même il s’agirait d’éducation philosophique, celle-ci passe par l’enseignement et par l’exemple, en aucun cas par la contrainte.

Distinguer sagesse et décision politique

Dès lors, et de manière corollaire, ce point de vue ne peut en aucun cas être adopté par ceux qui dirigent les États et prennent les décisions pour la communauté.

Un gouvernant qui dirait en somme, comme Épicure, « la mort n’est rien pour nous » – ou, dans un autre registre, « Lao Tseu l’a dit, il faut trouver la voie » – serait considéré, à juste titre, comme un tyran illuminé.

Ce travail d’apprivoisement de la mort est avant tout un travail intérieur de soi sur soi, qui peut sans doute être enseigné – c’est le rôle du philosophe que de pousser ses concitoyens à se rapprocher de la sagesse –, mais qui ne saurait faire l’objet d’une politique.

Buste de Marc Aurèle

Marc Aurèle, figure du prince philosophe, écrivit ses Pensées « pour lui-même » (c’est le titre de son œuvre), et non pour en faire un programme de gouvernement.

La seule hypothèse où cela pourrait peut-être fonctionner serait celle d’une humanité sage, gouvernée par des sages : beau programme sans doute… mais utopique.

Et de fait, même dans ce cas, les philosophes eux-mêmes, tout en nous invitant à nous préparer à la mort, affirment bien que la vie est la plupart du temps préférable à la mort, tout sage que l’on soit.

Juliette Dross , Maître de conférences HDR en langue et littérature latines, Sorbonne Université

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’ article original .

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Corrigé de dissertation- Qu’est-ce que mourir ? (ENS 2004 AL)

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“Vie et pensée” – Analyse d’une copie de concours ENS Lyon, spécialité philosophie (17/20)

“l’etat, c’est moi” – copie de concours a/l 2021 – philosophie (18/20), “l’état, c’est moi” – copie de concours a/l 2021 commentée – philosophie (18/20), “la responsabilité” – copie de concours ens a/l – philosophie (18/20), prépa littéraire a/l : utiliser les couples conceptuels en dissertation de philosophie, prépa littéraire a/l : les concepts cruciaux pour la notion “le monde” (spé philosophie).

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Qu’est-ce que mourir ?

Rien de tel qu’un corrigé pour bien apprendre à réaliser une dissertation de culture générale. On vous propose donc ici un corrigé sur le sujet « Qu’est-ce que mourir ? ». Bien que le mot « corps » soit absent du libellé, il s’agit bel et bien, comme on va le voir, d’une dissertation sur le thème de l’année des prépas commerciales.

Analyse du sujet

La formulation du sujet : « Qu’est-ce que X ? »

Vous devez savoir que l’analyse d’un sujet de dissertation réclame de prendre son sens en compte, mais aussi et surtout de bien considérer la formulation précise dans laquelle ce sens est coulé : elle est souvent déterminante, et votre analyse sera d’autant plus pertinente qu’elle sera plus attentive à la spécificité du libellé du sujet. Vous analysez ce sujet très précis et pas un autre.

En l’occurrence, le libellé prend la forme de l’interrogation socratique classique « Qu’est-ce que X ? », censée mener, dans les dialogues platoniciens, à la définition d’une essence (l’essence du Beau, du Juste, etc.).

Le terme principal du sujet : « mourir »

Il faut cependant noter que l’interrogation porte sur un terme étonnant : « mourir ». Pourquoi est-il étonnant ? Parce que dans la question platonicienne typique, l’interrogation porte sur un substantif qui exprime une chose, tandis qu’elle porte ici sur un verbe qui exprime un processus. Il s’agit d’expliquer non pas un être, mais un mouvement, ce qui impliquera de prendre en compte un état initial A, un état final B et le passage de l’un à l’autre.

Mais le mouvement « mourir » a quelque chose qui le distingue de la plupart des autres mouvements ou processus. D’ordinaire, pour un mouvement physique par exemple, on peut observer à la fois l’état initial et l’état final. La particularité de la mort en tant que mouvement est au contraire que les hommes connaissent bien l’état d’où ils partent (la vie), mais ignorent tout de l’état auquel ils arrivent. Comme le dit l’expression populaire sur la mort, « personne n’en est jamais revenu pour en témoigner ».

Remonter du terme «mourir » à la notion de corps

Une autre chose encore à est prendre en compte : il s’agit d’une dissertation sur le corps qui ne contient pas le terme corps. Il faudra donc impérativement remonter du terme « mourir » à la notion de corps, puisque c’est le thème de l’année, tout de même ! Vous voyez déjà, normalement, comment le lien est possible.

Dans les sociétés historiquement chrétiennes dont les croyances métaphysiques sont fondées sur la Bible, mourir consiste dans la séparation de l’âme et du corps (vous voyez comment on arrive rapidement à la notion de corps à partir d’un sujet qui ne la contient pas expressément). Cette explication de la mort suppose qu’on distingue dans l’homme une entité matérielle, le corps, et une entité spirituelle, l’âme. La question de la mort est donc très étroitement liée à la question de l’existence de l’âme, à celle de son éventuelle immortalité, et enfin à celle du rapport de l’âme au corps. Nous avons donc finalement ramené le sujet à des questions dûment étudiées au cours de l’année, sans pour autant sacrifier sa spécificité !

Définir la notion de corps

Pour parachever ce travail d’analyse, définissons plus précisément la notion de corps. On peut définir le corps comme suit :

1) Au sens le plus général, le corps est synonyme de matière : c’est l’ensemble des choses qui possèdent les propriétés de l’étendue, de la dureté et de la divisibilité.

2) Plus particulièrement, un corps est un élément délimité de l’ensemble défini en 1 : en ce sens, un caillou est un corps : il est étendu, dur et divisible, mais constitue une unité délimitée qui se distingue du reste de la matière.

3) Plus particulièrement encore, un corps est non seulement un morceau de matière délimité, mais aussi agencé selon une organisation qui permet d’assurer le maintien de la vie. Une pierre ne vit pas, mais une plante, un animal ou un homme vivent. Ils sont des corps au sens 3. On peut donc diviser le corps en deux grands groupes : l’inorganique (minéraux) et l’organique (végétaux, animaux, hommes).

Problématisation

Nous disposons à présent de tous les éléments nécessaires à l’élaboration de notre problématique. On peut dire que le corps au sens 2 ne meurent pas (les cailloux ne vivent pas), mais que le corps au sens 3 meurt bel et bien. Il s’agit donc de savoir ce qui fait qu’on applique le terme à l’un de ces groupes de phénomènes matériels et pas à l’autre. Une autre question intéressante serait de savoir si les plantes et les animaux sont vraiment susceptibles de mourir : si la mort se définit comme séparation de l’âme et du corps, il n’est pas certain que les plantes et les animaux, en ce sens, puissent mourir.

Il faut trouver une problématique assez englobante, qui permette de traiter de tous les problèmes dégagés précédemment. Nous poserons celle-ci : La mort n’est-elle que la séparation de l’âme et du corps ?

Précision avant le développement

La question de la mort est l’une des plus importantes de l’existence humaine, elle présente une charge existentielle forte et pour cette raison, de nombreuses réponses de type religieux lui ont été apportées. On sera donc peut-être tenté, ici plus encore qu’ailleurs, de faire un inventaire des réponses fournies à cette question par les diverses spiritualités existantes au lieu de produire une réflexion philosophique suivie et argumentée. C’est un écueil à éviter absolument : une question philosophique appelle non pas un exposé sur une multitude de croyances présentées comme infondées et toutes mises sur le même plan, mais un exposé réfléchi qui présente des raisons de penser ceci plutôt que cela. Rappelez-vous que la vie après la mort, l’existence de l’âme ou sa non-existence, etc., sont non seulement des croyances mais aussi des thèses philosophiques susceptibles d’être rationnellement fondées.

Plan détaillé

I – le dualisme de l’âme et du corps : la mort comme mort du corps et libération de l’âme, a) la mort comme renaissance spirituelle.

L’immortalité de l’âme n’est pas seulement un dogme religieux, mais une thèse philosophique qu’il est possible de soutenir par des arguments, comme le fait par exemple Platon dans le Phédon .

Cette thèse étant établie, la mort peut apparaître comme libératrice, dans la mesure où elle permet à l’âme de rejoindre des réalités spirituelles plus conformes à sa nature que les réalités matérielles.

Références :

Platon, Phédon  (A lire : série d’articles sur Platon) 

Georges Brassens, « Supplique pour être enterré à la plage de Sète » : « Note ce qu’il faudrait qu’il advînt de mon corps / Lorsque mon âme et lui ne seront plus d’accord / Que sur un seul point : la rupture »

b) La mort comme épreuve morale

La séparation de l’âme et du corps est aussi pour l’âme une épreuve morale. Métempsycose platonicienne : avant de pouvoir demeurer dans le ciel intelligible, l’âme doit, plusieurs vies de suite, choisir un nouveau corps pour une nouvelle vie, et réussira d’autant mieux à faire le bon choix qu’elle s’est mieux comportée dans son incarnation précédente. Vie future dans le christianisme : le jour du Jugement dernier, les hommes seront moralement jugés par Dieu, et les meilleurs seront envoyés au Paradis. Mais la vie au Paradis se fait après une résurrection dans un corps transfiguré, appelé « corps glorieux », qui montre que corporéité et pureté morale ne sont pas incompatibles.

Platon, République  (A lire : série d’articles sur Platon) 

Saint Paul, Première lettre aux Corinthiens , 15, 40 : « Il y a des corps célestes et des corps terrestres »

René-Louis Lafforgue, « Le grand Manitou » : « Par la route la plus directe / Si Dieu n’est pas un chicanier / J’irai jusqu’au grand architecte / Le jour du Jugement dernier / Si le Seigneur en tête-à-tête / Inquiet de mon hérédité / Veut un curriculum vitae »

c) Les animaux ne meurent pas : ils cessent de fonctionner

Si l’âme est humaine est immortelle, il faut savoir si les animaux ont ou non une âme, et ce qu’elle devient après la mort. On peut soutenir position cartésienne consiste à dénier toute âme à l’animal et à le réduire à un organisme matériel certes complexe, mais dépourvu de substance spirituelle : on peut expliquer tous les actes de l’animal par la causalité matérielle, sans devoir recourir à un principe moteur spirituel. Dans cette conception, donc, les animaux ne survivent pas à la mort biologique. Il n’y a pas chez eux de mort comme séparation de l’âme et du corps, ils ne font que cesser de fonctionner comme une machine endommagée.

René Descartes, Discours de la méthode  (A lire : série d’articles consacrée à Descartes !)

Jean de La Fontaine, Discours à Madame de la Sablière

II – La mort du point de vue matérialiste : tous les organismes meurent

A) l’âme est corporelle et se dissout avec le corps.

Si seuls existent dans le monde la matière, c’est-à-dire selon Épicure les atomes, l’âme n’existe pas en tant que réalité spirituelle, c’est-à-dire immatérielle. L’âme est réductible elle aussi à la corporéité : elle est faite d’atomes, avec cette seule différence que ces atomes sont plus fins que ceux qui constituent notre corps. Les hommes ne sont donc comme les animaux que des corps particulièrement bien organisés, certes, mais sans principe spirituel, car l’âme elle-même est un corps.

Lucrèce, De natura rerum  (A lire : série d’articles sur Lucrèce) 

Julien Offray de La Mettrie, L’homme-machine

b) La mort n’est rien pour nous

Le caractère désespérant de la matérialité de l’âme, et donc de la possibilité de sa mort par dissolution, peut apparaître comme une mauvaise nouvelle sur le plan existentiel. Mais si le désir d’immortalité est ici battu en brèche, la mortalité de l’âme apporte également son lot de consolation : l’âme est le principe du sentiment, c’est-à-dire de la possibilité de recevoir du plaisir et de la souffrance ; or la mort dissout les atomes qui constituent l’âme, et donc avec elle disparaît la sensibilité ; la mort est donc pour nous insensible. Elle est une fin définitive, mais ce n’est ni un bien ni un mal.

Épicure, Lettres, Maximes, Sentences

c) Tous les organismes meurent

Mais si la mort, loin d’être la séparation de l’âme immatérielle d’avec le corps, n’est qu’une dissolution matérielle, il s’ensuit que la mort n’est pas le privilège de l’homme : tous les corps meurent, les plantes, les animaux, les hommes, mais aussi les planètes qui sont des espèces de super-vivants, qui ont comme les êtres vivants une croissance (influx de matière), une période de stabilité (maintien de la même quantité de matière) et une décroissance (reflux de matière) qui aboutit à la mort (dissolution totale).

Giordano Bruno, L’Infini, l’univers et les mondes

François Villon, Le Testament ( Plus de précisions dans cet article )

III – L’immortalité sans personnalité

A) l’immortalité de l’homme dans la gloire.

Si l’on conçoit l’immortalité comme immortalité personnelle, il n’y a que l’homme qui meurt, car lui seul possède réellement une individualité (les animaux n’étant que des représentants de leur espèce sans spécificité individuelle vraiment marquée). Pour conserver cette individualité forte par-delà la mort de l’individu à laquelle elle est attachée, il faut produire de grandes actions (politiques) ou de grandes paroles (œuvres). La gloire est ainsi le moyen, pour l’individu biologiquement mortel, de conquérir une certaine forme d’immortalité. L’individu meurt, mais une trace de lui subsiste dans la mémoire collective.

Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne

Platon, Le Banquet (A lire : série d’articles sur Platon !)

b) L’immortalité de la matière

Si l’on cesse totalement de concevoir l’immortalité comme immortalité de la personne (par la conservation de la personne elle-même ou par la conservation d’une trace qui rappelle son individualité), mais dans un sens plus large, l’immortalité est possible même si l’âme n’existe pas, et même sans la gloire individuelle. La matière qui composait notre corps sera réutilisée pour produire d’autres corps, et ainsi de suite à l’infini. Nous sommes immortels en tant que partie de la matière éternelle, qui change de forme sans jamais être elle-même détruite. En ce sens, les végétaux et les animaux sont également immortels.

Guy de Maupassant, Fou

Marquis de Sade, La Philosophie dans le boudoir ( Pour plus de précision : à lire cet article )

Shakespeare, Hamlet

c) L’immortalité de l’essence commune des êtres

Cette immortalité non personnelle peut encore être conçue comme appartenance non à une même matière éternelle, mais à une même essence spirituelle éternelle. Schopenhauer montre ainsi que la matière et l’ensemble des choses matérielles ne sont que des illusions, des représentations pour nous. Ce qui existe réellement, en soi, c’est la Volonté, essence unique et éternelle de toutes choses. En ce sens, la mort n’affecte que les choses matérielles illusoires, jamais la vraie réalité.

Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation

Guillaume Apollinaire, « Si je mourais là-bas »

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Epicure, Lettre à Ménécée: La peur de la mort

Corrigé en trois parties : I. Les inconvénients de la crainte de la mort II. La mort est l’absence de douleur III. Le philosophe ne craint pas la mort

Texte étudié

Maintenant habitue-toi à la pensée que la mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation et la mort est absence de sensation. Par conséquent, si l'on considère avec justesse que la mort n'est rien pour nous, l’on pourra jouir de sa vie mortelle. On cessera de l’augmenter d’un temps infini et l’on supprimera le regret de ne pas être éternel. Car il ne reste plus rien d’affreux dans la vie quand on a parfaitement compris qu’il n’y a pas d’affres après cette vie. Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la mort, non pas parce qu’elle serait un événement pénible, mais parce qu’on tremble en l’attendant. De fait, cette douleur qui n’existe pas quand on meurt, est crainte lors de cette inutile attente ! Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n’est rien pour nous, puisque lorsque nous existons la mort n’est pas là et lorsque la mort est là nous n’existons pas. Donc la mort n’est rien pour ceux qui sont en vie, puisqu’elle n’a pas d’existence pour eux, et elle n’est rien pour les morts, puisqu’ils n’existent plus. Mais la plupart des gens tantôt fuient la mort comme le pire des maux et tantôt l’appellent comme la fin des maux. Le philosophe ne craint pas l’inexistence, car l’existence n’a rien à voir avec l’inexistence, et puis l’inexistence n’est pas un méfait.

Le thème de la mort est une des grandes problématiques de la philosophie. Elle est d’abord crainte car elle signifie la fin de l’existence humaine mais elle peut aussi être pensée comme un moyen pour ne plus souffrir. Dans le texte, Epicure développe le thème de la peur des gens face à la mort. Sa thèse est qu’il ne faut pas craindre la mort car elle n’est rien pour nous. Il vise à nous démontrer que la peur de la mort est injustifiée et que les gens ne pourront pas vivre pleinement leur existence tant qu’ils l’a craindront.

C’est là tout l’intérêt du texte : Faut-il craindre la mort ?

Nous allons répondre à cette question en commentant le texte d’Epicure, en étudiant dans un premier moment les inconvénients de la crainte de la mort (L. 1 à 6) ; dans un second moment la mort est absence de douleur (L.6 à 12) et dans un troisième moment le fait que le philosophe ne craint pas la mort (L. 12 à 15).

I. Les inconvénients de la crainte de la mort

Premièrement Epicure explique que la mort n’est rien pour nous, il n’y a pas de sensation dans la mort, donc pas de bien et de mal. Il n’est donc pas utile d’en avoir peur car s’il on vit dans la crainte de mourir tout au long de notre existence, on n’en jouira pas pleinement. Il ne faut pas penser à soi-même en vue d’une fin mais profiter de la vie tant que l’on peut. D’ailleurs ce que dit Epicure peut faire penser à l’étymologie du mot « diverti » : « divertir » c’est-à-dire détourner son attention de la mort. C’est là la théorie de plusieurs philosophes de l’Antiquité : ne pas se soucier de la mort et profiter de sa vie jusqu’à la fin de sa propre existence.

De plus, nous pouvons dire que le texte d’Epicure est toujours d’actualité, lorsqu’il dit : «  on cessera de l’augmenter (la vie mortelle) d’un temps infini  » (L.4), cela peut se référer à un exemple actuel. Quand une personne a eu un accident et qu’elle est dans un profond coma, qu’elle souffre, et que sa famille désire la garder envie dans le but de prolonger son existence bien qu’elle ait de minces chances de sortir du coma, c’est avant tout pour l’éloigner de la mort le plus possible, de retarder son échéance car sa famille craint la mort. Au lieu de laisser partir cette personne, ils augmentent sa vie mortelle d’un temps infini.

Le temps infini concerne aussi la vie dans l’Hadès (Dieu des enfers) : tous les morts (bon ou mauvais) étaient conduits dans le monde sous-terrain par Hermès (messager des dieux), et c'est à leur arrivée que l'on décidait de leur sort. Ceux qui avaient particulièrement offensé les dieux étaient promis à souffrir éternellement.

«  On supprimera le regret de n’être pas éternel  » signifie qu’il faut accepter la réalité, nous sommes des «  êtres pour la Mort  » (Heidegger). Ainsi nous pourrons profiter pleinement de notre vie sans craindre notre fin. Le fait de se dire qu’il n’y a rien après la mort nous aide à mieux vivre, car quand nous aurons compris cela, nous comprendrons qu’il n’y a pas «  d’affres après cette vie  » (L.6). La crainte de la mort serait donc supprimée.

II. La mort est l’absence de douleur

Deuxièmement, Epicure explique que la mort en elle-même n’a rien de douloureux, c’est l’attente de la mort qui est douloureuse : «  la douleur est crainte lors de cette inutile attente !  » (L.8). Quand on meurt, cela revient à dire qu’on cesse d’exister et si on cesse d’exister alors on ne peut pas ressentir la douleur. Donc, comme le dit Epicure, c’est vraiment inutile de s’en faire alors que cette douleur n’existe même pas. Ce qui nous ronge c’est justement l’attente de la mort. Epicure poursuit sa thèse en disant que la mort n’est rien pour les vivants car ils ne peuvent pas la connaître, de même que les morts ne peuvent pas la ressentir étant donné qu’ils ont cessé de vivre. En fin de compte, cela ne sert à rien de s’inquiéter en pensant à la mort puisqu’à aucun moment on ne peut savoir ce qu’elle est réellement. Elle n’est donc rien pour nous.

III. Le philosophe ne craint pas la mort

Le philosophe, quant à lui, s’oppose au commun des mortels, il ne craint pas de mourir. D’ailleurs Epicure fait une opposition entre « existence et inexistence », c’est-à-dire entre la vie et la mort. De ce fait, comment le philosophe peut-il craindre la mort alors qu’elle n’a pas de rapport avec la vie ? En plus la mort « n’est pas un méfait ».

Epicure conclue sa thèse ainsi, c’est ce qu’il nous a démontré tout au long du texte : il ne faut pas avoir peur de la mort puisqu’elle ne représente rien de douloureux pour soi-même au final.

Cependant, la vision d’Epicure ne semble pas tenir compte de la religion. Par exemple, les hindous croient en la réincarnation donc le fait qu’il n’y ait rien après la mort, comme le dit Epicure, est remis en cause. Les Bouddhistes, au contraire, seraient assez proches la vision d’Epicure. Selon Comte-Sponville, le « je »  n’existait pas de toutes les façons.

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Dissertation sur le thème de la mort

Résumé du document.

« La mort n'arrive qu'une fois, et se fait pourtant sentir à tous les moments de notre vie », écrivait La Bruyère. En effet, qu'elle soit crainte ou qu'elle subjugue, la mort occupe une place centrale au sein de nos préoccupations. Pour le biologiste, elle est l'état le plus stable du vivant. En tout cas, elle marque la fin de l'activité de notre corps, et par conséquent de notre vie terrestre (...)

[...] En revanche, on peut craindre la mort de Toi dans la mesure où elle affecte notre vie. Si pour une personne, la mort, dans la continuité de la vie, marque une fin, dans la relation de l'Un à l'Autre, elle est bien un événement qui a une réelle conséquence sur notre affectivité. Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts écrit Lamartine. Mais les ténèbres des morts refroidissent les vivants * * * La mort de l'autre a donc une influence sur ma vie. [...]

[...] Evidemment, la peur de l'inconnu se fait plus pressante, mais surtout, les derniers moments de la vie constituent le temps des bilans. C'est à la fin de sa vie que l'on peut décider si on l'a ratée, ou si on a accompli ce qu'on escomptait. Hugo, dans L'art d'être grand-père, propose les conseils d'un vieil homme dont le bilan permet une vision réfléchie appuyée sur sa vie qui constitue désormais son passé. Ce qui effraie, dans la mort, est donc certainement la crainte de ne pas s'être accompli avant qu'elle survienne. [...]

[...] La mort est le remède Là encore, la mort est perçue comme une fin. Et c'est d'ailleurs la seule certitude avérée que l'on en ait. * * * La mort est donc une fin, certes, mais le fait de le savoir ne me permet pas d'en parler avec précision. Même si durant toute ma vie, je pense à la mort, à ma mort, et l'appréhende, je ne peux en avoir aucune expérience concrète, aboutie (laissons de côté les jeux d'approche de la mort). [...]

[...] Mais fuir l'existence, c'est encore exister affirme Sartre. Enfin, Freud voit en l'orgasme une petite mort Mais si celui-ci amène à un état de repos abouti, il n'est pas assorti d'une perte étendue de la conscience, et ne peut donc pas être considéré comme un aperçu de ce qui nous attend. Si ma mort n'existe pas, ou plutôt ne peut être vécue, l'existence de la mort ne peut être niée. Mais la mort, c'est ce qui arrive aux autres affirme Paul Valéry. [...]

[...] Nombreuses sont donc les traditions et les croyances qui voient en la mort un renouveau rassurant. Mais dans tous ces exemples, ce reouveau est une supposition, un postulat qui n'est assuré que par la foi qu'on porte en lui. En revanche, nous sommes assurés que la mort marque la fin de quelque chose. Si elle n'assure pas de façon péremptoire l'arrêt de toute existence, il est néanmoins certain qu'elle implique la fin d'un cycle. Tout d'abord, la mort est évidemment la fin de toute activité cérébrale, corporelle, et finalement d'existence terrestre. [...]

  • Nombre de pages 3 pages
  • Langue français
  • Format .doc
  • Date de publication 11/02/2010
  • Consulté 7 fois
  • Date de mise à jour 11/02/2010

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Les personnes liées aux thèses, recherche avancée, la question philosophique de la peine de mort, mots clés contrôlés.

En prenant pour objet d'étude les discours les plus emblématiques qu'ait produit la philosophie moderne au sujet de la peine de mort, notre intention n'est nullement de « peser le pour et le contre » en vue de déterminer quelle position s'avère la plus raisonnable. Il s'agit plus précisément d'examiner la possibilité de fonder en raison le refus catégorique de la peine capitale. A cet égard, l'examen des différents discours philosophiques nous montre à quel point cette raison est avant tout divisée contre elle-même. En effet, au terme d'un travail visant à sonder la cohérence interne des partisans de la peine de mort (Locke, Kant, Stuart Mill) ainsi que de ses adversaires (Beccaria, Bentham), il nous est apparu impossible de conclure à un défaut de rationalité de la part de ceux-ci ou de ceux-là. Ce que l'on constate au contraire, c'est que chaque démonstration se déploie à partir d'un certain nombre de principes éthiques indémontrables. Bien plus, chaque théorie pénale est susceptible de donner lieu à des prises de position radicalement différentes. Mais pour peu que l'on se refuse à concevoir un abîme insurmontable entre la raison d'une part, et ce que Pascal et Rousseau nomment le « cœur » d'autre part, la philosophie morale peut bénéficier d'une approche dans laquelle le raisonnement et la sensibilité se complètent au lieu de constituer une alternative. C'est dans l'œuvre de Jean-Jacques Rousseau qu'il convient selon nous de repérer les éléments permettant d'éviter le double écueil du rationalisme dogmatique et de l'émotivisme relativiste.

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Atelier philosophique : « Faut-il avoir peur de la mort ? »

  • Les Jeunes philosophent

dissertation philosophie mort

Un Atelier philosophique présenté par Edwige Chirouter, philosophe. Avec le podcast audio Nadine et Robert les poissons rouges , « Une histoire et… Oli »,   France Inter.

Avec le podcast audio Nadine et Robert les poissons rouges , « Une histoire et… Oli »,   France Inter Dans le cadre des Journées « Les Jeunes philosophent » : LE TEMPS, Mai 2020

Philosophons avec nos enfants !

Plus que jamais, prenons le temps de philosopher avec les enfants, offrons-leur des oasis de pensée pour répondre à toutes les questions qu’ils se posent inévitablement en ce temps de crises. Lire, écouter, raconter des histoires permet d’aborder avec délicatesse, poésie et humour des thématiques parfois angoissantes, même pour les adultes. Elles sont une excellente médiation pour philosopher avec les enfants : que ce soit pour les parents ou les enseignants discuter à partir d’une histoire permet de mettre un peu de distance pour penser sans être envahis par les émotions. La littérature permet ainsi d’approfondir la réflexion, de sortir de l’anecdote et de prendre du recul pour penser de façon plus sereine. Les histoires nous amusent, nous divertissent, nous font voyager, mais elles nous aident aussi et surtout à grandir et à mieux donner sens aux mondes.

Quelques pistes philosophiques pour en discuter avec les enfants

La mort est sûrement la première des questions. Première parce qu’elle se pose très tôt, dès 3 ans, quand les enfants prennent conscience de son existence et de son caractère extrêmement sensible : pourquoi tant de tristesse, de gêne de la part des adultes à son évocation ? Première aussi parce que peut-être la question la plus essentielle puisqu’elle conditionne toutes les autres sur le sens de l’existence et de la condition humaine. Paradoxalement, dans nos sociétés occidentales contemporaines, la mort est à la fois partout et nulle part : partout même dans l’univers enfantin (dans les jeux, les films, l’actualité) et nulle part car elle reste un sujet tabous et abstrait. La crise du coronavirus nous a ainsi rappelé brutalement la fragilité de notre existence.

Mais la conscience de la mortalité est à la fois une tragédie et une chance pour les Hommes. Tragédie parce qu’elle génère l’angoisse fondamentale de disparaître et d’être séparé définitivement de ceux qu’on aime mais aussi une chance parce que c’est elle qui donne finalement toute sa saveur, toute sa valeur à notre existence. Si nous étions immortels, notre existence aurait-elle la même saveur ? Sûrement pas, car c’est la conscience de notre finitude qui nous pousse à faire des choix qui déterminent le sens de notre vie.

Le scandale de la mort est surtout en fait quand elle intervient trop tôt, quand on n’a pas eu le temps de se réaliser, d’avoir eu « une belle vie ». Ce qui est douloureux, c’est la perte d’un être cher, c’est le manque et l’absence. Ainsi pour Épicure, il ne faut pas avoir peur de la mort en elle-même puisque : « Le mal qui nous effraie le plus, la mort, n’est rien pour nous puisque lorsque nous existons la mort n’est pas là et lorsque la mort est là, nous n’existons plus  » ( Lettre à Ménécée ).

Se poser la question de la mort, c’est aussi poser la question de l’après. Toutes les civilisations cherchent à comprendre et à se représenter ce qu’il y a après le grand passage et ont élaboré des croyances qui tendent de répondre à cette angoisse fondamentale. Mais la mort reste une énigme et les croyances relèvent de la sphère intime et personnelle. Ainsi quelques soient nos convictions sur l’existence ou non d’un Au-delà, nous avons besoin de ritualiser le départ des êtres chers et de nous en souvenir – comme le raconte très bien l’épisode de « Oli » Nadine et Robert les poissons rouges  : l’être disparu continue d’exister quelque part dans le souvenir et le cœur de ceux ou celles qui l’ont aimé.

Résumé de l’histoire

Nadine et Robert les poissons rouges par Delphine Le Vigan https://www.franceinter.fr/emissions/une-histoire-et-oli/nadine-et-robert-les-poissons-rouges :

« Un père emmène son fils enterrer l’un de ses poissons rouges qui vient de mourir. Mais dans Paris, la tâche ne se révèle pas si commode. Père et fils doivent ruser pour trouver une dernière demeure calme, agréable et même aquatique au petit poisson. »

Questions de relance pour discuter avec les enfants

– Qu’est-ce que ça veut dire « être mort » ? – Est-ce que c’est normal d’avoir du chagrin quand quelqu’un meurt ? – Pourquoi le petit garçon et son papa veulent absolument enterrer Nadine ? – Que penses-tu de la réaction du gardien ? – Est-ce que Nadine est vraiment partie en voyage ? – Qui a envoyé la carte postale à Robert ? – Qu’est-ce qui permet de rendre la mort moins triste ? – Peut-on savoir ce qu’il y a après la mort ? – Est-ce que ce serait bien d’être immortel ? Oui ? Non ? Pourquoi ?

D’autres lectures pour continuer la réflexion à l’école et à la maison

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Présentation élaborée avec Edwige Chirouter , philosophe, maitre de conférences HDR à l’Université de Nantes et membre du CREN (Centre de Recherche en Education de Nantes). Spécialiste de Jean-Jacques Rousseau et des liens entre philosophie et littérature, elle applique désormais ses recherches à la pratique de la philosophie avant la Terminale et à l’école primaire en particulier.  Elle est titulaire de la  Chaire UNESCO  – «  Pratiques de la philosophie avec les enfants : une base éducative pour le dialogue interculturel et la transformation sociale  » .

La série de podcasts audio « Une histoire et… Oli » est produite et diffusée par France Inter https://www.franceinter.fr/emissions/une-histoire-et-oli

Retrouvez les activités des Journées «  Les Jeunes philosophent  » sur le site des Rencontres Philosophiques de Monaco https://philomonaco.com/blog/

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Exemples d’introduction de dissertation en philosophie

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Afin que vous compreniez mieux comment réaliser une bonne introduction de dissertation, je vous montre ici plusieurs exemples d’introduction de dissertation en philosophie sur des sujets différents, vous pouvez voir la méthode en VIDEO ici . Pour davantage d’information sur la méthode à suivre vous pouvez regarder cet article sur la manière de réussir son accroche , et ces deux autres articles sur la problématique et la méthode de l’introduction de manière plus générale.

Je vous rappelle que votre introduction de dissertation en philosophie doit comporter une accroche , un rappel du sujet, une problématique comprenant une définition des termes du sujet et une annonce de plan.

Pour plus de clarté, je précise à chaque fois entre parenthèses à quel élément de la méthode les différents passages de l’introduction correspondent. Par ailleurs, vous trouverez dans le sujet 1, un exemple d’accroche utilisant un exemple, et dans les sujets 2 et 3, des exemples d’accroches utilisant plutôt des citations.

Sujet 1 : Introduction philosophique : Avons-nous le devoir de faire le bonheur des autres ?

Dans le film « Into the Wild », le héro Christopher, s’enfuit pour partir vivre seule dans la nature. Il essaie, ainsi, d’échapper à l’influence de ses parents qui veulent pourtant son bonheur. Christopher rejette le mode de vie de ses parents, et pense, au contraire, être heureux en se détachant des choses matériels et en s’éloignant de la société. Ce faisant, on peut en déduire qu’il est souvent difficile de savoir ce qui rendra heureux un individu. Or, si nous ne savons pas réellement ce qui les rendra heureux, comment pourrait-on avoir le devoir de faire le bonheur des autres ? Et pourtant n’avons nous pas l’obligation, de leur donner au moins le minimum pour être heureux ? (Accroche qui montre le problème c’est-à-dire que la réponse au sujet n’est pas évidente) . Avons-nous alors le devoir de faire le bonheur des autres ? ( Rappel du sujet). A première vue , nous pourrions penser que nous avons effectivement le devoir de faire le bonheur des autres, car ce serait une obligation morale d’agir de manière à aider les autres à atteindre un état de satisfaction durable et global. En effet, rendre les autres heureux semble être une bonne chose et quelque chose que l’on peut rationnellement souhaiter. ( Première réponse au sujet ) Mais , n’est-ce alors pas vouloir imposer aux autres une certaine manière d’être heureux ? En prétendant faire le bonheur des autres, ne risque-t-on pas, au contraire, de faire son malheur ? Dans ce sens, dire que nous avons l’obligation de rendre les autres heureux pourrait être difficile à défendre car comment avoir le devoir de rendre les autres heureux si nous ne pouvons savoir ce qui les rendra effectivement tel ? (Deuxième réponse qui montre que la réponse au sujet n’est pas évidente) . Dans un premier temps, nous verrons

🚀🚀🚀 Pour plus de conseils de méthode et des fiches sur les grandes notions suivez-moi sur Instagram ici.

Sujet 2 : Prendre son temps, est-ce le perdre ?

« Nous n’avons pas reçu une vie brève, nous l’avons faite telle ». Sénèque dans De la Brièveté de la vie , remarque ainsi que les hommes qui se plaignent d’avoir une vie courte sont, en réalité, responsables de cela, car ce sont eux qui en perdant leur temps la rendent courte. Pourtant, si les hommes perdent leur temps selon lui, ça n’est pas parce qu’ils prendraient trop leur temps, mais parce qu’ils ne réfléchissent pas à la meilleur manière d’user de ce temps. Ils peuvent très bien s’agiter sans cesse et être fort occupés tout en perdant leur temps car ils ne l’utilisent à rien de significatif. ( Accroche ) Alors, prendre son temps, est-ce le perdre ? ( Rappel du sujet ) A première vue, si par prendre son temps, on entend faire les choses avec lenteur, alors prendre son temps, cela pourrait signifier le perdre car c’est oublier alors que nous sommes des êtres mortels et que notre temps est limité. Le temps est une chose trop précieuse pour que l’on n’y fasse pas attention. Celui qui est lent perd alors son temps. ( Première réponse un peu naïve qui repose sur une première définition de prendre son temps – première partie de la problématique) Mais , ne pourrait-on, au contraire, défendre l’idée que prendre son temps c’est au contraire bien en user ? Est-ce nécessairement parce que l’on agit vite et que l’on fait beaucoup de choses dans sa journée que l’on utilise bien son temps ? Nous pourrions, au contraire, remarquer que si nous occupons nos journées à des actions sans réel but alors nous perdons tout autant notre temps. Prendre son temps cela pourrait donc être, prendre possession de son temps en sachant précisément à quoi on l’utilise et pourquoi. ( Deuxième réponse qui repose sur une deuxième signification possible de « prendre son temps » et montre que la réponse au sujet n’est pas évidente – deuxième partie de la problématique ). Dans un premier temps, nous verrons que prendre son temps cela peut signifier le perdre, si nous sommes inconscients du caractère précieux du temps. Puis nous nous demanderons dans quelle mesure néanmoins prendre son temps et l’utiliser de manière réfléchie, ça n’est pas, au contraire, bien user de son temps. Enfin, nous envisagerons que quelque soit notre façon de vivre, il est inéluctable de perdre son temps dans la mesure où le temps est quelque chose qui nous échappe fondamentalement. (Annonce du plan)

Sujet 3 : Faut-il craindre la mort ?

« Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la mort, non pas parce qu’elle serait un événement pénible, mais parce qu’on tremble en l’attendant. » Selon Epicure dans la Lettre à Ménécée , il n’est pas raisonnable de craindre la mort, car il définit la mort comme « absence de sensation ». De ce fait, la mort ne nous fait pas souffrir puisqu’elle est absence de sensation, en revanche si nous craignons la mort de notre vivant, alors nous souffrons par avance inutilement. Nous pourrions pourtant remarquer que si la mort ne fait pas souffrir, le fait de mourir peut être douloureux. (Accroche qui montre que le sujet pose un problème) Faut-il alors craindre la mort ? (Rappel du sujet) A première vue , craindre la mort pourrait être utile pour nous car la crainte de la mort peut nous pousser à être plus prudent. Il faudrait alors craindre un minimum la mort pour espérer rester en vie. ( Première réponse un peu naïve au sujet ). Mais , ne pourrait-on dire, au contraire, qu’il ne faut pas craindre la mort ? En effet, il semble que cela n’a pas réellement de sens et d’utilité de craindre quelque chose qui arrivera de toute façon et de se gâcher la vie à l’anticiper. (Deuxième réponse qui montre que la réponse n’est pas évidente et pose donc un problème) Nous allons donc nous demander s’il faut craindre la mort. Dans un premier temps nous verrons qu’il ne faut pas craindre la mort car elle n’est pas un malheur. Puis, nous verrons qu’il y a néanmoins des avantages à craindre la mort. Enfin, nous nous demanderons si craindre la mort n’est pas un non sens car cela nous empêche de bien vivre.  (Annonce du plan)

J’espère que ces différents exemples d’introduction de dissertation en philosophie, vous auront aidé à comprendre ce que doit être une introduction de dissertation en philosophie.

▶️ Si vous voulez aller plus loin vous pouvez également regarder cet exemple d’introduction de dissertation en vidéo :

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    L'un des objets de la philosophie est alors d'envisager le bien mourir en s'enquérant de quelque bien vivre possible en notre « être-pour-la mort ». 2 Parler de bien mourir est présupposer un mal mourir sous au moins trois espèces : mourir dans de mauvaises conditions, mourir dans le mal, mourir comme mal.

  20. La question philosophique de la peine de mort

    En prenant pour objet d'étude les discours les plus emblématiques qu'ait produit la philosophie moderne au sujet de la peine de mort, notre intention n'est nullement de « peser le pour et le contre » en vue de déterminer quelle position s'avère la plus raisonnable. Il s'agit plus précisément d'examiner la possibilité de fonder en raison le refus catégorique de la peine capitale.

  21. Atelier philosophique : « Faut-il avoir peur de la mort

    Le scandale de la mort est surtout en fait quand elle intervient trop tôt, quand on n'a pas eu le temps de se réaliser, d'avoir eu « une belle vie ». Ce qui est douloureux, c'est la perte d'un être cher, c'est le manque et l'absence. Ainsi pour Épicure, il ne faut pas avoir peur de la mort en elle-même puisque : « Le mal qui ...

  22. Exemples d'introduction de dissertation en philosophie

    Enfin, nous nous demanderons si craindre la mort n'est pas un non sens car cela nous empêche de bien vivre. (Annonce du plan) J'espère que ces différents exemples d'introduction de dissertation en philosophie, vous auront aidé à comprendre ce que doit être une introduction de dissertation en philosophie.