Conjugaison du verbe essayer

Participe passé essayer, sans accord, avec accord, passé composé, plus-que-parfait, passé simple, passé antérieur, futur simple, futur antérieur, conditionnel, synonyme du verbe essayer, traduction essayer.

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La 1re personne du singulier (je + e, s, x)

Personnes : identifier les régularités

Il faut se souvenir que la terminaison d'un verbe conjugué dépend du verbe à l'infinitif, du temps, de la personne et du nombre :  - pour les verbes dont l'infinitif est en "er", la terminaison est "e" au présent (Ex : écouter, crier...) avec je  - et pour tous les autres verbes, la terminaison est soit en "s"  pour un grand nombre de verbes (gravir, ralentir qui appartiennent au 2e groupe et voir connaître qui appartiennent au 3e groupe ), soit en "x" (pouvoir vouloir ) avec je.

Réalisateur : Canopé

Producteur : Canopé

Année de copyright : 2016

Année de diffusion : 2016

Publié le 08/11/16

Modifié le 16/01/23

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Voir la voix passive

Verbe transitif du 1 er groupe / Auxiliaire avoir

Utiliser un objet pour en éprouver les qualités, en contrôler le fonctionnement ; soumettre un matériau, une machine à un essai. Lire plus

Remarques : Les formes conjuguées du verbe peuvent s'écrire avec un y ou un i devant e muet : il essaie ou il essaye, il essaiera ou il essayera . Attention au i après le y aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous essayions , (que) vous essayiez .

  • j' essaie / essaye
  • tu essaies / essayes
  • il, elle essaie / essaye
  • nous essayons
  • vous essayez
  • ils, elles essaient / essayent

- Imparfait

  • j' essayais
  • tu essayais
  • il, elle essayait
  • nous essayions
  • vous essayiez
  • ils, elles essayaient

- Passé simple

  • il, elle essaya
  • nous essayâmes
  • vous essayâtes
  • ils, elles essayèrent
  • j' essaierai / essayerai
  • tu essaieras / essayeras
  • il, elle essaiera / essayera
  • nous essaierons / essayerons
  • vous essaierez / essayerez
  • ils, elles essaieront / essayeront

- Passé composé

  • j' ai essayé
  • tu as essayé
  • il, elle a essayé
  • nous avons essayé
  • vous avez essayé
  • ils, elles ont essayé

- Plus-que-parfait

  • j' avais essayé
  • tu avais essayé
  • il, elle avait essayé
  • nous avions essayé
  • vous aviez essayé
  • ils, elles avaient essayé

- Passé antérieur

  • j' eus essayé
  • tu eus essayé
  • il, elle eut essayé
  • nous eûmes essayé
  • vous eûtes essayé
  • ils, elles eurent essayé

- Futur antérieur

  • j' aurai essayé
  • tu auras essayé
  • il, elle aura essayé
  • nous aurons essayé
  • vous aurez essayé
  • ils, elles auront essayé
  • que j' essaie / essaye
  • que tu essaies / essayes
  • qu'il, qu'elle essaie / essaye
  • que nous essayions
  • que vous essayiez
  • qu'ils, qu'elles essaient / essayent
  • que j' essayasse
  • que tu essayasses
  • qu'il, qu'elle essayât
  • que nous essayassions
  • que vous essayassiez
  • qu'ils, qu'elles essayassent
  • que j' eusse essayé
  • que tu eusses essayé
  • qu'il, qu'elle eût essayé
  • que nous eussions essayé
  • que vous eussiez essayé
  • qu'ils, qu'elles eussent essayé
  • que j' aie essayé
  • que tu aies essayé
  • qu'il, qu'elle ait essayé
  • que nous ayons essayé
  • que vous ayez essayé
  • qu'ils, qu'elles aient essayé
  • CONDITIONNEL
  • j' essaierais / essayerais
  • tu essaierais / essayerais
  • il, elle essaierait / essayerait
  • nous essaierions / essayerions
  • vous essaieriez / essayeriez
  • ils, elles essaieraient / essayeraient
  • j' aurais essayé
  • tu aurais essayé
  • il, elle aurait essayé
  • nous aurions essayé
  • vous auriez essayé
  • ils, elles auraient essayé
  • essaie / essaye
  • ayons essayé
  • ayez essayé
  • avoir essayé
  • ayant essayé

 SYNONYMES contrôler - expérimenter - s'efforcer de - s'évertuer - s'ingénier - tâcher - tenter - tester - vérifier

 CONTRAIRES refuser - renoncer - s'abstenir

Recherche: 2 résultat(s)

verbe transitif du 1 er groupe.

Conjugaison: Indicatif / Subjonctif / Conditionnel / Impératif / Infinitif / Participe /

verbe pronominal du 1 er groupe.

Essayer au Futur

Règles de conjugaison du verbe « essayer ».

  • Le verbe essayer est un verbe du 1er groupe .
  • Le verbe essayer se conjugue avec l'auxilliaire avoir .
  • Le verbe essayer se conjugue au futur de l'indicatif de la même manière que les verbes : balayer au futur , bayer au futur , brayer au futur , bégayer au futur , déblayer au futur , défrayer au futur , délayer au futur , effrayer au futur , essayer au futur , payer au futur , rayer au futur , réessayer au futur , égayer au futur , étayer au futur .
  • Règles de conjugaison au futur de l'indicatif .
  • Règles de conjugaison du mode indicatif .

Synonymes du verbe « essayer »

Orthographe des conjugaisons

1ère personne du singulier : indicatif imparfait et passé simple.

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première personne du singulier

Français [ modifier le wikicode ], étymologie [ modifier le wikicode ], locution nominale [ modifier le wikicode ].

première personne du singulier \pʁə.mjɛʁ pɛʁ.sɔn dy sɛ̃.ɡy.lje\ féminin

  • Rédiger un texte à la première personne du singulier .
  • Dans la phrase « je me marre comme un bossu », la forme verbale « me marre » est la première personne du singulier du verbe « se marrer ».

Notes [ modifier le wikicode ]

  • (sens propre) Les premières personnes du singulier et leurs substituts (Je, me, moi), trahissent bien l’implication directe de Gabriel dans l’intrigue. —  (site memoireonline.com/09/09/2714/m_Degenerescence-morale-Une-etude-comparative-de-Gabriel-Gradere-et-De-Ferdinand-Bringuet-dans-L1.html)
  • (sens figuré) Et surtout, tout est écrit à la première personne du singulier. Banal ? Oui, sauf qu’il y a 23 premières personnes du singulier différentes, autant que de membres de la horde. —  (site giangi.free.fr/crit_horde.html)
  • Il s’agirait du même processus qui a pour effet de distinguer les deux premières personnes du singulier de la troisième personne. —  (Louis Nicolas, Diane Daviault, L’algonquin au XVIIe siècle , 1994)

Vocabulaire apparenté par le sens [ modifier le wikicode ]

  • deuxième personne du singulier
  • troisième personne du singulier
  • première personne du pluriel
  • deuxième personne du pluriel
  • troisième personne du pluriel
  • forme impersonnelle

Traductions [ modifier le wikicode ]

  • Allemand  : erste Person Singular   (de)
  • Anglais  : first-person singular   (en)
  • Chinois  : 第一人称单数   (zh) ( 第一人稱單數 )
  • Coréen  : 1인칭 단수   (ko) ( 一人稱單數 ) irinching dansu
  • Espagnol  : primera persona del singular   (es)
  • Italien  : prima persona singolare   (it) féminin
  • Japonais  : 一人称単数   (ja) ichininshō tansū
  • Roumain  : persoana întâia singular   (ro) féminin

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Temps et modes conjugués

Imparfait et passé simple, fondamental :.

Quel que soit le verbe et quel que soit le groupe, l' imparfait de l'indicatif est toujours marqué de la même façon :

pour les 3 personnes du singulier et la 3ème personne du pluriel , on intercale ai avant la marque de personne

pour la 1ère et la 2ème personne du pluriel , on intercale i avant la marque de personne

Par ailleurs, la présence du ai ou du ions / iez a pour effet secondaire la réalisation systématique de la consonne latente [ 1 ] de la base quand consonne latente il y a : les consonnes latentes se réalisant toujours devant voyelle, elles se réalisent donc notamment devant les voyelles de l'imparfait.

Fondamental : La voyelle

La particularité du passé simple (particularité qu'il partage avec le participe passé [ 2 ] ) est d'utiliser une voyelle qui est différente selon le verbe  :

A cette difficulté cependant s'en ajoute une autre, qui est que la voyelle en question se place selon les cas à différents endroits  :

Fondamental : La personne

Une fois que vous avez la bonne voyelle au bon endroit, il reste à marquer la personne : là tout est régulier ... avec une seule difficulté au 1er groupe et pour le verbe aller . Comme toujours, ces deux cas posent problème... parce que la voyelle qui est utilisée est la voyelle a qui complique toujours le marquage des personnes. [ 3 ]

Pour les verbes du 1er groupe et pour le verbe aller en revanche, on a les marques suivantes :

On comprend dès lors que la morphologie du passé simple paraisse difficile. Le problème n'est pas tant le caractère un peu désuet des marques de personne au pluriel (on se fait bien à ces chantâmes et fîtes , dans sommes , êtes et faites ). Le problème réside dans le choix de la voyelle, qui ne répond pas à des règles, et qu'il faut mémoriser pour chaque verbe, ou du moins chaque groupe de verbe.

A noter cependant que le participe passé [ 4 ] pose exactement le même type de problème (d'où les difficultés des enfants essayant un * [ 5 ] j'ai prendu ), et que tout adulte use du participe passé sans difficulté. Il n'y a rien là donc d'insurmontable.

Le problème du passé simple tient seulement au fait qu'il est réservé à des usages que notre civilisation de l'écrit a perdu à l'oral : il est plus difficile là de se fier à son intuition.

Méthode : Trouver la bonne forme pour le passé simple

Il y a pourtant un moyen très efficace pour trouver la voyelle demandée. Car le passé simple est beaucoup plus utilisé qu'on ne le dit , y compris à l'oral : il est notamment très présent dans le quotidien des enfants et de ceux qui les fréquentent, via la pratique des contes - contes de fées ou autres, où une histoire fictive est racontée venue des temps immémoriaux.

Certes les enfants s'emmêlent entre ces a , i , u et autres in . Mais au moins, ils l'emploient : il ne viendrait à l'esprit de personne, et surtout pas d'un enfant, de raconter La Belle au Bois Dormant au passé composé. Essayez, vous verrez : il n'y a plus de conte.

Cela nous donne le test cherché, infaillible pour quiconque a fréquenté ou fréquente encore cette littérature des contes de fée :

Fondamental : Les valeurs de l'imparfait

L'imparfait renvoie souvent à des faits dans le passé qui durent :

Il écoutait.

notamment à des processus en cours :

Il faisait la vaisselle.

à des processus inachevés, voire à de pures velléités :

Il partait quand on l'a appelé.

à des habitudes passées :

Il allait à la piscine le dimanche.

à des propriétés s'appliquant à une situation passée :

Il était charmant.

Mais il a beaucoup d'autres valeurs :

S'il écoutait, il comprendrait. Valeur d'hypothèse donnée comme contraire aux faits.

Je voulais vous demander de m'aider. Valeur de politesse.

Trois jours plus tard, il mourait. Valeur de rupture [ 7 ] où il renvoie à un fait ponctuel.

Et le passé simple aussi peut renvoyer à des faits qui durent :

Il écouta pendant trois heures.

La valeur propre de l'imparfait serait donc plutôt :

Cela explique une autre de ses valeurs remarquables qui est d'être le temps utilisé dans les discours rapportés au passé :

Elle a expliqué qu'elle allait au cinéma  : il n'est pas dit là qu'elle est allée au cinéma, que cela a eu lieu, mais seulement qu'elle l'a dit, et donc qu'elle l'a donné comme étant vrai.

Fondamental : Les valeurs du passé simple

Le passé simple renvoie généralement à des actions passées (ou fictives) sinon ponctuelles :

du moins limitées :

Il écouta pendant trois heures .

qui sont envisagées globalement :

Elle voyagea  : tout le voyage est résumé, depuis son début jusqu'à son achèvement (comparez avec Elle voyageait où le voyage est saisi dans son cours)

et qui sont menées jusqu'à leur terme :

Il fit la vaisselle  = on en conclut que la vaisselle est faite (comparez avec il faisait la vaisselle , où rien ne garantit qu'"il" ira au bout de cette vaisselle)

Il arrive cependant qu'il marque le commencement d'un processus :

A ce moment-là il neigea  = il se mit à neiger.

Dans tous les cas, le propre du passé simple est de marquer l'avènement d'un changement dans la continuité du temps.

Attention : Le problème d'orthographe entre imparfait et passé simple : 1ère personne 1er groupe

Comme on le voit dans les tableaux ci-dessus, pour le verbe aller et pour le 1er groupe, le passé simple et l'imparfait sont homophones [ 9 ] (ou quasi-homophones [ 10 ] ) à la 1ère personne du singulier :

Aux autres personnes en revanche, les terminaisons sont nettement distinctes  :

Et pour les autres verbes aussi, les terminaisons sont distinctes :

Il s'agit donc d'un problème bien circonscrit : il ne concerne que le 1er groupe et le verbe aller .

Méthode : Test

Pour trancher entre passé simple et imparfait face à une 1ère personne du singulier du verbe aller ou de verbes du 1er groupe , la méthode la plus simple et la plus efficace consiste à :

On peut aussi s'interroger sur les valeurs exprimées par les verbes dans les phrases considérées, pour voir si ces valeurs relèvent plutôt d'un passé simple ou d'un imparfait mais on a vu que ces valeurs sont assez subtiles pour ne pas être forcément simples à identifier, et on a vu entre autres qu'elles sont nombreuses pour l'imparfait.

L'intuition que l'on a sur l'emploi de ces temps dans des phrases particulières est en effet beaucoup plus sure et beaucoup plus subtile que tout ce que l'on serait capable de formuler à l'aide de descriptions plus ou moins maladroites des valeurs en jeu.

Conjugaison Française

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  • Conjugaison Prendre
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  • Conjugaison Devoir
  • Conjugaison Savoir
  • Conjugaison Mettre
  • Indicatif Présent
  • Indicatif Imparfait
  • Indicatif Passé simple
  • Indicatif Futur simple
  • Indicatif Passe composé
  • Indicatif Plus que parfait
  • Indicatif Passe anterieur
  • Indicatif Futur antérieur
  • Subjonctif Présent
  • Subjonctif Passé
  • Subjonctif Imparfait
  • Subjonctif Plus que parfait
  • Conditionnel Présent
  • Conditionnel Passé
  • Impératif Présent
  • Impératif Passé
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La conjugaison au présent de l'indicatif

Utilisation du présent de l'indicatif.

  • une action actuelle
  • une action habituelle
  • un évènement dans un avenir proche
  • une action commencée dans le passé mais qui continue actuellement

Construction du présent de l'indicatif

Terminaisons du présent de l'indicatif, auxiliaires, cas particuliers à la forme interrogative, ajout d'un "t" euphonique, remplacement d'un "e" euphonique à la première personne de la forme interrogative, cas particulier du verbe pouvoir à la forme interrogative, réutilisez les données de conjugaisonfrancaise.com.

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Exemples de phrases à la première personne du singulier

Dans cette section, nous fournirons une série d’exemples de phrases écrites à la première personne du singulier, mais nous parlerons d’abord un peu de qui est cette personne grammaticale. La première personne du singulier est le « je », lorsque nous écrivons une phrase de ce type, nous devons le faire comme si nous étions celui qui accomplissait l’action exprimée par le verbe.

C’est peut-être la manière la plus simple d’écrire une phrase donnée, car en général on a l’habitude de dire que c’est ce qu’elle fait, a fait ou fera. Les verbes inclus dans les phrases suivantes seront affectés par ce temps. Voici les exemples mentionnés ci-dessus.

essayer 1ere personne du singulier

Exemples de phrases à la première personne du singulier avec des verbes au présent

  • Je marche dans la rue.
  • Je pense que la vie est injuste à certaines occasions.
  • Je vais à la gym pour faire du sport.
  • Je chante pour ne pas perdre ma concentration.
  • J’ai l’impression d’être coincé, comme si je ne pouvais pas sortir.
  • Je l’aime certainement de tout mon cœur.
  • J’ai du mal à comprendre comment certaines personnes se comportent.
  • Je ne peux pas bien l’expliquer, mais j’ai l’impression que je vais m’évanouir.
  • J’ai une fatigue accumulée permanente.
  • Je ne comprends pas très bien ce qui se passe.
  • Chaque nuit, j’entre chez lui comme si j’étais un voleur.
  • Je comprends que je ne devrais pas continuer avec lui.
  • Je souris tous les jours avec ma grand-mère.
  • Je ne suis pas intéressé.

Exemples de phrases à la première personne du singulier avec des verbes au passé

  • Je me promenais quotidiennement sur la place pour voir comment les feuilles changeaient sur les arbres.
  • J’allais faire du sport mais je me suis déchiré les ligaments et tout s’est compliqué ensuite.
  • Je me souviens à quel point j’étais heureux à cette époque.
  • J’avais l’impression que je pouvais faire ce que je voulais.
  • J’avais très tort à l’époque.
  • Quand il allait vers les joueurs de balle, il n’arrêtait pas de sauter, c’était magnifique.
  • Je l’aimais comme je n’aimais personne dans cette vie.
  • Je n’ai pas bien compris de quoi il s’agissait.
  • J’étais enfermé dans une impasse.
  • A cette époque j’ai changé de voiture sans problème.
  • Je l’ai acheté en plusieurs fois.
  • Je lui ai apporté un verre d’eau pour qu’il ne se déshydrate pas.
  • J’ai menti quand j’ai dit que ce n’était pas vrai.
  • J’ai compris que je ne pouvais pas continuer à être le second.
  • Je lui ai pardonné, je n’avais pas à le faire.

Exemples de phrases à la première personne du singulier avec des verbes au futur

  • Je marcherai en comptant les tuiles comme quand j’étais enfant.
  • Je me souviendrai de chacun des moments vécus lors de ce voyage.
  • Je franchirai la porte d’entrée en sautant au rythme de la musique.
  • Je rencontrerai Ramiro mardi soir.
  • J’épouserai Carlos l’année prochaine.
  • Je continuerai à lui rendre visite même si elle ne veut pas me voir.
  • Je serai un danseur heureux.
  • Je sentirai comment les choses ont changé mais ce sera pour le mieux.
  • Je respirerai l’arôme que dégagent les lys cet après-midi.
  • J’échangerais ma voiture si je le pouvais.
  • Je dirai la vérité quoi qu’il arrive.
  • Je serai toujours présent dans ton cœur et dans tes pensées.
  • Après réflexion, je construirai le terrain que j’ai à Santa Rosa.
  • Lorsque je suis entré dans la chambre, j’ai été surpris par la décoration de très bon goût.

Emilie Bardin

Emilie Bardin est une auteure, designer et créatrice de génie. Elle écrit avec un flair unique et varié, tissant des histoires dans la littérature, la science, la biologie, la nature, etc. Partager vivement sa connaissance des « exemples de tout » lui procure une joie particulière. Lorsqu’elle n’écrit pas, on la trouve souvent en train de capturer la beauté du monde naturel à travers son objectif.

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Ophélie Hervet

Les multiples vies d'une louve errante

Vieux livres sur une étagère.

Les points de vue : narration à la première personne du singulier

Je poursuis donc (enfin) ma série d’articles sur la narration et les points de vue* en m’intéressant aujourd’hui à une seconde forme de focalisation interne : la narration à la première personne du singulier.

Histoire de la narration à la première personne :

Les textes à la première personne du singulier sont de plus en plus courants, offrant en théorie une plus grande immersion dans le récit. Cependant, ce qui passe parfois pour une nouvelle mode est en réalité bien plus ancien qu’on ne le croit. En effet, en dehors de toute visée autobiographie, les romans à la première personne connaissent une grande vogue durant le 18ème siècle.** Il s’agit le plus souvent d’un format de type « mémoire » ou « journal intime » ou de romans épistolaires comme Les liaisons dangereuses de P. Choderlos de Laclos. De nombreux écrivains s’y essayent, dont A. Camus, J. W. Goethe, Daniel Defoe, etc…

Les temps dans le récit au « je » :

Cependant, de par leur forme de mémoire ou de lettres, ces textes sont généralement écris au passé, relatant des évènements plus ou moins anciens que le narrateur va coucher sur le papier de manière à y revenir « à froid », à les analyser ou à les relater.

C’est la raison pour laquelle j’ai toujours énormément de mal à lire des textes de ce type. De par l’implication du narrateur, qui a vécu les évènements mais cherche bien souvent à s’en distancier, on se retrouve avec un texte parfois extrêmement froid, totalement dépassionné. Nous sommes alors à l’inverse de l’immersion, car ce type de récit est souvent encore plus « déconnecté » qu’une narration à la troisième personne.

Extrait : Une histoire naturelle des dragons de Marie Brennan

« À l’âge de sept ans, je découvris un lucion mort sur un banc à la lisière des bois qui formaient la limite de notre jardin et que le jardinier n’avait pas encore ramassé. Très excitée, je le ramenai pour le montrer à ma mère, mais lorsque j’arrivai, il s’était transformé en cendres dans mes mains. Maman poussa un cri de dégoût et m’envoya me laver. »

Dans cet exemple, à aucun moment le lecteur ne « ressent » l’excitation de l’enfant qui trouve cette merveille, ni l’horreur de la mère, ni le dépit de voir le lurion changé en cendres. Bien sûr, ce manque de développement est sans doute volontaire ici, parce que le passage en question n’est pas très important pour l’intrigue. Il reste que je trouve que la narration au « je / passé » accentue ce manque de ressenti.

Au contraire, les textes actuels qui utilisent la première personne du singulier sont bien souvent narrés au présent. Nous sommes alors dans la tête du narrateur qui décrit ce qu’il fait, voit, ressent en utilisant « je ». C’est une forme de narration souvent utilisée dans la romance, car elle permet de se mettre vraiment dans la tête du personnage-narrateur, de ressentir en synchronicité avec lui la moindre sensation ou émotion et de suivre ses réflexions avec une grande précision.

Une narration immersive et dynamique…

Je vais ici me concentrer sur la narration à la première personne au présent, puisque je l’utilise parfois pour mes propres textes.

Le principal avantage de cette forme de narration est bien entendu l’immersion. Le lecteur lit un récit au « je » qui le projette dans la tête du personnage-narrateur sans aucun écart possible. Tout est immédiat et… partial. La voix du narrateur s’impose à travers les mots utilisés à chaque instant. Champ lexical soutenu ou grossier, jurons, réflexions chaotiques ou posées, décalage entre le ressenti et l’exprimé… il permet de jouer sur la personnalité du personnage, ses réactions à chaud, ses digressions internes, ses troubles de l’attention, sa manière de voir et de vivre le monde.

C’est également une narration que je trouve très dynamique lorsqu’il y a de la tension, comme par exemple lors d’un combat. Le lecteur aura alors plus que jamais des œillères, limité aux brides de ce que le héros perçoit (sons, mouvements, réactions, odeurs, douleurs, chocs…). Sous le coup du stress, les pensées vont très vites, les réflexes prennent le dessus, et cette narration très fusionnelle permet de jouer avec ça en utilisant des phrases courtes, hâchées, incomplètes parce qu’une nouvelle perception vient interrompre une pensée ou un geste du héros, qu’un geste devient douleur, que le cerveau analyse les évènements à retardement.

Extrait Habemus papam (un de mes romans en correction) :

« La pluie s’infiltre partout. Se mêle au sang et à la sueur qui coulent dans mon dos sans atténuer la douleur de la blessure. Elle me ralentit, même si je fais mon possible pour l’ignorer. Les cloches de la Cathédrales égrènent les heures dans un chant lugubre, comme la preuve à chaque fois renouvelée que nous ne tiendrons pas jusqu’à l’aube. Un démon feinte et recule. Je tourne la tête et me rends compte que Sarah et moi nous sommes écartés de la barricade dans le feu des combats. Nous sommes encerclés. »

Dans ce passage, je prends de la distance par rapport au combat pour montrer le défilement des heures. À travers la narration, j’ai essayé de montrer à la fois la concentration de chaque seconde et la lassitude d’un combat qui dure. J’espère que le « je » permet au lecteur de rester connecté au personnage.

…mais qui peut vite devenir artificielle

Mais s’il s’agit d’une technique d’écriture couramment utilisée (et facilement addictive, une fois qu’on y est habitué), elle garde de nombreux détracteurs et n’est pas facile à maîtriser lorsque l’on s’y essaye pour la première fois.

Tout d’abord, l’utilisation de la première personne implique des répétitions évitables à la troisième. En effet, là où il est possible d’alterner entre prénoms et pronoms, voir surnoms ou descriptifs à la troisième personne, la première est limitée exclusivement au « je ». Varier les phrases et les tournures pour éviter cette répétition permanente de « Je fais ceci », « Je fais cela » devient un véritable exercice de style. Cela oblige à jongler en permanence entre action « Je pousse le battant. », pensées « Qu’est-ce que c’est que ce bordel? », sensations « Un frisson remonte le long de mon échine. », réflexions, répliques, etc…

De plus, la première personne pousse l’auteur à détailler les gestes de son personnage et donne le risque d’un texte trop « construit » si elle n’est pas maniée avec précautions. En effet, on ne songe jamais à la manière dont nous allons ouvrir la porte ou prendre tel objet. Il faut donc faire attention à ce que les descriptions de gestes ne paraissent pas artificielles. Mieux vaut un léger flou artistique sur la manière précise dont le héros va réaliser une action plutôt qu’une check-list de mouvements décomposés. A moins bien sûr qu’il n’ait une bonne raison de se concentrer sur ses gestes, comme par exemple un apprentissage.

Un autre risque du « je » est la tendance à se montrer introspectif, à plonger dans les pensée du personnage et l’auto-analyse, jusqu’à parfois voir son héros devenir trop passif ou trop « sage ». En effet, il est peu probable qu’un adolescent analyse toutes ses réactions et comprenne chacune de ses impulsions, même s’il est séduisant d’utiliser cette astuce pour mettre en place un background difficile à expliciter de manière naturelle quand on est dans la tête du personnage-narrateur.

Je sais qui je suis, je n’ai pas besoin de me le répéter mentalement. C’est également le cas de notre héros. Mais cette difficulté à « mentionner » les traits de caractère ne doivent pas devenir une excuse aux introspections permanentes. Au personnage de révéler son caractère peu à peu, geste après geste, pensée après pensée… même (et peut-être surtout) si on est dans sa tête !

Extrait de Prison Putsh (également en cours de correction)

«  La porte se referme derrière moi avec un bruit sinistre, métal sur métal. Le cliquetis de la clef résonne dans l’immense espace. Je ne peux pas m’empêcher de regarder vers le haut, conscient que la vue ne va pas mettre longtemps à me blaser. Cinq étages de coursives circulaires, escaliers en fer, filet de sécurité… et des mecs qui attendent devant des portes en métal. Ce serait presque impressionnant si c’était pas si… glauque.  »

Ici, je suis sur les premières pages d’un roman et la tentation est grande de placer du background : d’expliquer où est le personnage et pourquoi. Vous avez deviné ? Allez, la mention d’un « maton » suffira à indiquer qu’il est en prison. Il n’a pas besoin d’une auto-analyse de trois pages pour que le lecteur comprenne et devine son sentiment par rapport à ça (oui, j’ai écris cette auto-analyse avant de la supprimer parce que je trouvais qu’elle sonnait faux). J’espère que le champ lexical employé (sinistre, blaser, glauque) suffit à nous faire entrer dans sa tête.

Voilà pour cette forme particulière de focalisation interne, à la première personne ! Dans le prochain article de la série, j’aborderai les narrations qui sortent de l’ordinaire.

Si vous souhaitez lire plus d’articles, n’hésitez pas à aimer ma page facebook ou à suivre mon actualité sur twitter . Vous pouvez aussi retrouver mon actu sur mon site internet.

Mes autres articles sur les points de vue :

Les points de vue, généralités

Point de vue à la troisième personne et « deep point of view »

Les narrations intriguantes

Comment choisir son narrateur ?

*Voire «  Points de vue : généralité s » et «  Point de vue interne à la troisième personne : plus ou moins deep  »

** Wikipédia

9 réflexions au sujet de “Les points de vue : narration à la première personne du singulier”

C’est sûr que la narration au présent met tout de suite dans l’action! Mais parfois, je trouve que la première personne du singulier arrive à être toute aussi immersive traitée au passée (je pense par exemple aux textes de Julia Verlanger) Une particularité de cette auteure d’ailleurs, elle repasse au présent pour les scène d’action intense, l’effet est particulier.

Merci pour le conseil ! Je vais tenter un texte de cette auteure 😉

Je suis assez d’accord que la narration « Je + passé », c’est… bizarre. Autant ça passe pour un roman clairement épistolaire, ou pour des mémoires, parce que c’est le jeu / contrat avec le lecteur, une narration distanciée et plus analytique… autant pour un roman plus classique j’ai tendance à trouver ça froid.

Par contre, du « je + présent », c’est miam, miam, miam.

Sinon, le « tu + présent », c’est bien aussi, hein… *montre son auréole en toute innocence*

Le « tu + présent » est super addictif, je plussoie. D’ailleurs, je pourrais bien l’évoquer prochainement *sifflote*.

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L’impératif – La conjugaison française

Quand employer l’impératif en français , comment conjuguer les verbes français à l’impératif .

  • 2e personne du singulier (tu)
  • 1re personne du pluriel (nous)
  • 2e personne du pluriel (vous)

Avec un pronom complément tonique

Les verbes pronominaux.

  • Lingolia Plus Français

Qu’est-ce que l’impératif ?

L’impératif est un mode utilisé pour donner un ordre ou un conseil à une ou plusieurs personne(s). L’impératif ne se conjugue qu’aux personnes suivantes : les 2 es personnes du singulier et du pluriel (tu, vous) et la 1 re personne du pluriel (nous) .

Apprends les règles d’usage et de conjugaison de l’ impératif français grâce à nos explications simples et claires accompagnées d’exemples et teste tes nouvelles connaissances avec nos exercices !

essayer 1ere personne du singulier

Passager : Arrêtez !

Chauffeur : Montez !

Passager : Conduisez -moi à la gare.

Chauffeur : Mettez votre ceinture, s’il vous plaît.

Passager : Allons -y !

L’impératif est un mode utilisé pour donner un ordre ou un conseil à quelqu’un ou à plusieurs personnes.

La personne qui donne l’ordre s’inclut parfois elle-même dans son énoncé. On emploie alors la 1 re personne du pluriel.

2 e personne du singulier (tu)

Pour former la 2 e personne du singulier à l’impératif on utilise la 1 re personne du singulier à l’indicatif présent et on supprime le pronom personnel sujet.

La terminaison des verbes en -er est donc e , les autres verbes se terminent en s . (Pour les verbes irréguliers voir la liste dans la section « les temps »)

1 re personne du pluriel (nous)

Cette forme est la même que celle de l’indicatif présent, seul le pronom personnel sujet disparaît. Les verbes en -er et en -re ainsi que les verbes irréguliers se terminent donc par ons , les verbes en -ir du deuxième groupe en issons .

2 e personne du pluriel (vous)

Cette forme est la même que celle de l’indicatif présent, seul le pronom personnel sujet disparaît. Les verbes en -er et en -re ainsi que les verbes irréguliers se terminent donc par ez , les verbes en -ir du deuxième groupe en issez .

L’impératif est aussi utilisé dans les formules de politesse.

Si le verbe à l’impératif est directement suivi d’un pronom complément tonique (moi, toi, lui, elle, nous, vous, eux, elles) , on relie ces deux mots par un trait d’union.

À l’impératif positif le verbe pronominal vient en premier, suivi du pronom réfléchi représentant (les deux sont liés par un trait d’union). À l’impératif négatif (défense) on utilise normalement le pronom réfléchi. (Voir les pronoms réfléchis ).

Certains verbes ont un impératif irrégulier.

Pour les verbes se terminant par une voyelle : si l’impératif est suivi des pronoms adverbiaux en et y , on ajoute un -s pour faciliter la prononciation.

Attention : Impératif du verbe s’en aller à la 2 e personne du singulier → va-t-en !

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Accueil Actes et débats - Texte intégral 12-2 Ecriture(s) La première personne du singulier

La première personne du singulier

Dans l’œuvre de Michel de Certeau, littérature n’est pas le nom d’un corpus, ni de corpus qui pourraient varier d’un ouvrage à l’autre. Le mot, fondamentalement, ne sert pas à distinguer certains écrits des autres. La littérature, c’est ce qui s’écrit ; c’est l’ensemble formé par tout ce qui s’écrit. Il s’est passé quelque chose, quelque chose est apparu, a disparu, de la littérature s’écrit ; elle s’accumule. Chez Certeau, d’autre part, le moment où ce qui s’écrit devient de l’histoire, fondation réciproque du passé comme passé et du présent comme différent, se dit à la première personne du singulier. Cet article propose quelques remarques sur ce je opérateur d’histoire, dans la réflexion de Certeau et dans ses analyses d’écrits rédigés à la première personne, pour lesquelles il fait usage de la distinction entre « la formalité du constatif ( i.e. la description des idées et des choses) » et celle « du performatif  », qui permet de comprendre le « texte » comme « un dispositif réglant des relations sociales, établissant des conventions entre locuteurs, et organisant leurs places réciproques grâce à ce que Ducrot appelle des "manœuvres stylistiques" ».

First person singular . In Michel de Certeau's work, literature is not the name for a corpus, nor for several corpuses. The word, basically, is not used to distinguish some writings from others. Literature is what is written; it is the totality formed by everything that is written. Something has happened, something has appeared, something has disappeared, literature is being written; it is accumulating. History is part of it: history creates a difference within what Certeau often calls " a literature", a literature about the past. Moreover, for him, the moment when what is written becomes history – the reciprocal foundation of the past as past and of the present as different from it - is expressed by resorting to the first person singular. This article proposes some remarks on this history operator, « I » ‒  je  ‒, in Certeau's reflection and in his analyses of writings written in the first person, for which he makes use of the distinction between "constative" formality (i. e., the description of ideas and things) and "performative" formality which allows to understand the "text".

Entrées d’index

Mots-clés : , keywords: , texte intégral.

  • 1 Histoire et psychanalyse entre science et fiction , nouvelle éd. revue et augmentée, Paris, Gallimar (...)

1 Tout ce qui s’écrit vient nourrir « le texte homogène d’une culture présente ». La formule est tirée d’« Histoire et structure », l’un des chapitres d’ Histoire et psychanalyse . Il y est question de la fonction sociale de l’historien, de son « rôle propre dans l’édification (toujours à reprendre) d’un langage social ». Dévoilant des discontinuités, l’historien a pour tâche de les dire, de les raconter, de les expliquer, et ainsi de les introduire dans ce texte homogène, « à l’intérieur d’une littérature » 1 .

  • 2 La Prise de parole et autres écrits politiques , éd. établie et présentée par Luce Giard , Paris, Seu (...)
  • 3 PP , p. 129 : « Au sortir de cette immense littérature, on est accablé, sans avoir pu en trouver le (...)

4 La Fable mystique xvi e - xvii e  siècle , Paris, Gallimard, 1982, coll. « Tel » (désormais FM ), p. 13.

  • 5 La Possession de Loudun , présentée par Michel de Certeau , Paris, Julliard, 1070, rééd. Gallimard/Ju (...)

2 Dans l’œuvre de Michel de Certeau, littérature n’est pas le nom d’un corpus, ni même de corpus qui pourraient varier d’un ouvrage à l’autre, d’une période à l’autre de son travail ; le mot, fondamentalement, ne sert pas à distinguer certains écrits des autres. La littérature, c’est ce qui s’écrit ; c’est l’ensemble formé par tout ce qui s’écrit. C’est pourquoi Certeau dit plus volontiers « une littérature » pour désigner les choses qui s’écrivent à un moment donné du temps. Par exemple « un an après » (un an après mai 68) : « Une société devenue incapable de se penser, voilà ce que nous apprend d’abord la littérature accumulée autour du trou que mai dernier [1968] a ouvert dans la continuité du temps, dans un langage de la prospérité, dans les politiques mêmes et dans les sciences sociales » 2 . Cette « immense littérature », dit encore Certeau plus loin, à la fin de ce chapitre de La Prise de parole qui s’intitule « Une littérature inquiète : un an après » est donc un élément du présent ouvert par l’événement 3 . Elle « nous apprend » quelque chose moins par ce qu’elle dit que par sa prolifération même : par ce que dit le fait qu’elle s’écrive, si précocement, si abondamment. De même avec la « littérature » mystique. La « configuration mystique » est « liée et hostile » à un phénomène historique, la technicisation ou plutôt « une technicisation de la société ». « Sa littérature a donc tous les traits de ce qu’elle combat et postule : elle est l’épreuve, par le langage, du passage ambigu de la présence à l’absence ; elle atteste une lente transformation de la scène religieuse en scène amoureuse […] Les mystiques luttent ainsi avec le deuil, cet ange nocturne » 4 . Il s’est passé quelque chose, quelque chose est apparu, a disparu, de la littérature s’écrit ; elle s’accumule. Elle trame le présent, fait époque en faisant de l’époque une chose partagée, y compris dans le refus. « Urbain Grandier a été brûlé » – c’est une citation, prise cette fois dans La Possession de Loudun  – et « l’exécution une fois menée à son terme, une littérature prolifère ». Tout ce que «  dit  » cette littérature naît dans l’après de ce qui a eu lieu : dans le présent ouvert par une «  action  » 5 . Car ce qui s’est passé ici n’est pas seulement qu’un homme est mort, qu’il a été tué, c’est qu’il a été tué d’une manière nouvelle, sur une scène transformée par le pouvoir qui a su se substituer à l’institution religieuse défaillante. La littérature, une littérature en prend acte. Elle est dans le fait, pas à côté de lui.

6 FM , p. 16

7 PP , p. 63.

8 PP , p. 62.

3 Parmi les choses qui s’écrivent, il y a l’histoire ; il peut y avoir l’histoire, comme il y a pu y avoir la « science expérimentale » mystique. Née de pratiques réservées, menées dans des lieux sociaux particuliers ou plutôt interstitiels, cette « science » a été introduite par l’écriture dans la culture, où elle s’est dispersée, ses découvertes poursuivant par la suite leur chemin dans ce que Michel de Certeau appelle « d’autres disciplines (psychologiques, philosophiques, psychiatriques, romanesques, etc.) » 6 . L’histoire, quant à elle et quand il y a histoire, a un rôle qui lui est propre, on l’a lu, dans le tissage d’un « langage social », c’est-à-dire dans la mise à disposition, par la culture, de manières de se parler les uns aux autres dans une société, et par là de faire ordre et société. Comme la « science expérimentale » s’opposait à d’autres savoirs qui lui étaient contemporains, dans une société où l’histoire existe – ce qui était déjà le cas, faut-il le dire, au temps de la naissance de la « science expérimentale » mystique  –, le savoir historique s’oppose à d’autres composantes de la littérature qui s’écrit autour de ce qui s’est passé ; il s’oppose à la légende. La légende unit les hommes dans la lecture de faits qui ont eu lieu, et qu’elle ne laisse pas, en quelque sorte, parler pour eux-mêmes, se signaler comme faits, altérer le discours qui les dit. Elle prend leur place et, ainsi, « nie » que « quelque chose se soit passé 7 », ce qui n’est qu’une des manières d’enregistrer que quelque chose s’est passé, et sa contribution au présent. Un an après, elle nie par exemple, du côté de la contestation, que la parole libérée se soit fait rattraper et reprendre pour devenir une simple manifestation du désordre, incapable de créer la société nouvelle qu’elle souhaitait, incapable d’agir et, du côté de l’ordre, que l’action répressive ait dévoilé le mensonge du langage démocratique et de la science libérale qu’elle prétendait défendre. L’histoire, elle, doit saisir le « sens de ce qui s’est passé dans l’événement lui-même » 8 , sans négliger la légende qui en fait partie. Elle aussi, elle met des mots à partager sur ce qui s’est passé, mais elle ne le fait pas de la même manière que le reste de la littérature qui écrit le présent : c’est une autre activité sociale, une autre pratique. Elle le fait en montrant que ce qui s’est passé s’est vraiment passé, que le passé est mort pour tout le monde, que les morts sont morts. Elle montre, pour reparcourir les travaux évoqués jusqu’ici, que l’après mai 68 n’est plus mai 68 ; que notre société n’est plus chrétienne ; qu’en France, au xvii e  siècle, un pouvoir a fourni et imposé sa loi à l’ordre religieux, autrement dit s’est adjoint la religion pour pratiquer les exclusions, et les exécutions, nécessaires à l’ordre social. Et que cette inversion, ce roque, pour prendre un terme affectionné par Certeau, est l’une des étapes qui ont fait que notre société n’est plus chrétienne.

4 Chez Michel de Certeau, le moment où ce qui s’écrit devient de l’histoire, fondation réciproque du passé comme passé et du présent comme différent, se dit à la première personne du singulier. C’est sur ce je opérateur d’histoire que les pages qui suivent visent à faire quelques remarques.

9 FM , p. 9. Ce livre se présente au nom d’une incompétence : il est exilé de ce qu’il traite. L’écriture que je dédie aux discours mystiques de (ou sur) la présence (de Dieu) a pour statut de ne pas en être . Elle se produit à partir de ce deuil, mais un deuil inaccepté, devenu la maladie d’être séparé, analogue peut-être au mal qui constituait déjà au xvi e  siècle un secret ressort de la pensée, la Melancholia . Un manquant fait écrire. Il ne cesse de s’écrire en voyages dans un pays dont je suis éloigné. 9

5 L’ouverture de La Fable mystique est particulièrement frappante. Le renoncement fondateur à la présence de ce dont parle l’historien – qui n’est ni propriétaire par son savoir, ni gardien du passé, puisque le passé n’est plus, et qu’il n’y a donc rien qui se puisse garder – s’y mue en parcours de reconnaissance d’une expérience passée du manque. Il la mime :

10 Ibid. [...] je voudrais éviter d’abord à ce récit de voyage le "prestige" (impudique et obscène, dans son cas) d’être pris pour un discours accrédité par une présence autorisé à parler en son nom, en somme supposé savoir ce qu’il en est. 10

Dans « L’opération historiographique », ce texte sorti du collectif Faire de l’histoire qu’il ouvrait sous un titre un peu différent (« L’opération historique ») pour venir former un chapitre de L’ é criture de l’histoire , le passage à la première personne est à la fois plus brutal et préparé par un passage préalable de la réflexion à la narration :

11 L’ é criture de l’histoire , Paris, Gallimard, collection « Bibliothèque des histoires », 1975 (désorm (...) Que fabrique l’historien, lorsqu’il “fait de l’histoire” ? à quoi travaille-t-il ? Que produit-il ? Interrompant sa déambulation érudite dans les salles d’Archives, il se détache un moment de l’étude monumentale qui le classera parmi ses pairs et, sorti dans la rue il se demande : Qu’est-ce que ce métier ? Je m’interroge sur l’énigmatique relation que j’entretiens avec la société présente et avec la mort, par la médiation d’activités techniques. 11
  • 12 Roland Barthes , « Le discours de l’histoire », Informations sur les sciences sociales , vol. VI, n°  (...)

6 Une signalétique aussi voyante ne peut qu’être une manière d’intervenir sur la question du « discours de l’histoire ». Ce qui est bien une réflexion sur ce discours, dans les deux cas, commence par un travail de Certeau sur son propre phrasé, pourrait-on dire, plutôt que par une analyse des phrases d’autres historiens. L’écart est sensible avec le célèbre article de Roland Barthes, qui interroge la pertinence de la traditionnelle répartition des discours entre « récit fictif » et « récit historique » – couplée à une autre, entre « discours poétique » et « discours romanesque » – en observant des citations d’historiens, en observant « le discours de quelques grands historiens classiques, tels Hérodote, Machiavel, Bossuet et Michelet » 12 . Ce qui vaut pour ces « grands historiens classiques », à l’évidence, vaut pour leurs successeurs moins brillants. Il s’agit là de repérer les effets stylistiques de croyances disciplinaires (et aussi plus que disciplinaires : sociales) sur le rapport de la langue au réel. Si Barthes peut parler d’« effets de réel » ou d’« illusion référentielle », s’il peut mettre les termes réel ou objectif entre guillemets, la manière d’être réels des objets de l’historien n’est pas son problème. C’est bien en revanche celui de Certeau, qui ne cesse de travailler son écriture pour lui faire d’abord montrer que cette réalité dont parle l’histoire est passée et autre  : disparue, absente, perdue, transmise, devenue trace, devenue écriture. Face à la réalité qui me vient sous de telles espèces, je fais de l’histoire, ou je n’en fais pas : c’est, sue ou insue, une décision. La question fondamentale n’est donc pas ici que l’histoire soit, ou ne soit pas, un type de discours, une catégorie, un genre à observer de l’extérieur. Pour le dire autrement, l’histoire n’est certes pas de la littérature, mais elle n’est pas non plus l’autre (ou un des autres) de la littérature ; à chaque fois qu’elle advient, elle fait quelque chose à une littérature.

  • 13 Régine Robin et Michel de Certeau , « Débat. Le discours historique et le réel », art. cit., p. 52, (...)

14 Roland Barthes , « Le discours de l’histoire », art. cit. p. 75.

15 Régine Robin et Michel de Certeau , « Débat. Le discours historique et le réel », art. cit., p. 44.

7 La position de Certeau est troublante, mal situable avec d’autres mots que les siens. A une autre figure de la discussion sur le « discours de l’histoire », Régine Robin, elle paraissait politiquement bien proche, en 1976, d’une « euphorie pandiscursive » illustrable par des formules comme « “tout est discours” ou « “la pratique scientifique une rationalisation comme une autre” » et coupable à ses yeux de favoriser le reflux de l’étude des « formations sociales concrètes » et de leurs «  pratiques discursives  » 13 . Interrogeant Certeau sur « le discours historique et le réel » pour la revue Dialectiques , elle part des analyses de Barthes sur ce que celui-ci n’appelle pas les pratiques discursives des historiens pour élargir sa critique. Barthes achevait en effet « Le discours de l’histoire » sur l’affirmation que « l’effacement (sinon la disparition) de la narration dans la science historique actuelle, qui cherche à parler des structures plus que des chronologies, implique bien plus qu’un simple changement d’écoles : une véritable transformation idéologique » 14 . Pour Régine Robin, cette transformation idéologique n’est qu’un leurre. Le «  discours théorique » où « le sujet d’énonciation intervient », où le je de l’historien « assume le discours », « donne à voir sa construction, sa machinerie, ses coulisses », n’est qu’un nouveau style de l’idéologie – critique qui peut viser, comme on voit, Certeau lui-même 15 . Celui-ci, en réponse, refuse de parler du « discours » indépendamment de son objet, de ce « réel » sur lequel il intervient :

16 Ibid. , p. 45. Mon intérêt pour le discours tient à quelque chose de plus ancien : à ce qui, de la philosophie, m’a conduit à l’histoire. Je me demandais quelle relation le discours articulant certaines questions fondamentales entretenait avec le réel. Je me jetai dans l’érudition critique : passion de la singularité. Mais, d’être plus étroitement lié aux traces matérielles laissées par des disparus – d’autres temps et d’autres hommes –, le travail historiographique restait habité par cette interrogation. Je sortis alors des Archives pour m’initier à la psychanalyse […] puis à la sémiotique […] Ces chemins, comme les “lignes d’erre” (ou trajectoires d’errance) de Deligny, dessinaient toujours quoique autrement la même question : comment le discours fait-il place à ce dont il parle ? Ou, du moins, en est-il altéré ? Comment est-il à son tour marqué par ce qu’il cherche à présenter/produire ? 16

17 EH , p. 63-64 pour l’ensemble des citations de ce paragraphe.

  • 18 Roland Barthes, « Le discours de l’histoire », art. cit., p. 68. Barthes précise qu’il parle du « c (...)

8 L’usage de la première personne du singulier, chez Certeau, ne permet pas seulement de dire d’où il parle, de ne pas céder à l’illusion que l’historien peut dissimuler la particularité de sa pratique dans une théorie de l’histoire, de reconnaître que son « patois figure [son] rapport à un lieu ». Car « le geste qui ramène les “idées” à des lieux est précisément un geste d’historien ». L’historien ne ment pas seulement, il cesse d’être historien, même s’il croit penser ce qu’il fait, s’il écrit une légende de son métier – il s’en écrit, des légendes du métier d’historien – en recourant, par exemple, à un «  ailleurs philosophique, à une vérité formée en reçue en dehors des voies par lesquelles, en histoire, tout système de pensée est référé à des “lieux” sociaux, économiques, culturels, etc. ». Comprendre l’histoire quand c’est de l’histoire qu’on fait, c’est « admettre qu’elle fait partie de la "réalité" dont elle traite », la comprendre, comme tout autre objet de l’interrogation historique, « en termes de productions localisables », comme opération sur un matériau 17 . C’est, là même, devenir historien. Le je inscrit la rupture avec la légende ; il s’oppose moins au il de ce que Barthes appelle le « discours historique dit “objectif” » 18 qu’à un nous . Il désigne sans doute l’historien qui parle, le locuteur du discours de l’historien, mais il réalise surtout une action : il est moins embrayeur qu’opérateur. Il dit ce qui sépare, non l’histoire, mais l’historien de la littérature que ses écrits vont grossir.

9 L’article « Histoire et Mystique » montre clairement que ce je n’a besoin d’être utilisé qu’une fois ou un petit nombre de fois pour agir :

19 « Histoire et mystique » dans Le Lieu de l’autre. Histoire religieuse et mystique , éd. établie par (...) On ne peut donc pas réduire l’histoire à la relation qu’elle entretient avec le disparu. Si elle n’est pas possible sans les « événements » qu’elle traite, elle résulte plus encore d’un présent. Par rapport à ce qui s’est passé, elle suppose un écart , qui est l’acte même de se constituer comme existant et pensant aujourd’hui. Ma recherche m’a appris qu’en étudiant Surin, je me distingue de lui. Dès là que je le prends comme objet de mon travail, je me fais sujet devant l’espace formé par les traces qu’il a laissées ; je suis un autre relativement à de l’étranger, le vif par rapport au mort. Plus généralement, l’histoire a pour rôle d’être l’une des manières de définir un nouveau présent. Elle est le travail par lequel un présent se différencie de ce qui lui était immanent sous la forme d’un vécu. Une praxis transforme des traditions reçues en objets fabriqués : elle mue la « légende » (loi imposée à l’interprétation : legendum ) en histoire (produit d’une activité actuelle). […] Comme la Genèse fait de la séparation le geste de la création, ici un effet de « dissuasion » forme simultanément dans la culture un nouveau passé et un nouveau présent. Ou plutôt, il rend présent dans le langage l’acte social d’exister aujourd’hui et lui fournit un repère culturel. 19

10 Dans « Histoire et structure » enfin, qui avant d’être un chapitre dans Histoire et psychanalyse a été le compte rendu d’une séance de discussion publique avec plusieurs autres historiens, le je apparaît après un début à la troisième personne, pour se séparer explicitement d’un nous  :

Je partais chercher au xvii e  siècle quelque chose dont je présumais que c’était identique à ce que j’étais, chrétien du xx e  siècle. La question se posait pourtant en cours de route : qu’allais-je scruter dans les poubelles de l’histoire, parmi tant de restes, de débris ou de manuscrits déraisonnables ? Pendant sa première étape, la recherche scientifique ressemble à celle du crocheteur […] Originellement, l’historien en fait autant avec les débris qu’il recueille dans les archives ou dans les documents : il reconstruit un monde qu’il ne connaîtra jamais. Il reste le même. Il ne trouve l’autre (un passé) qu’à travers son imagination […] Je passais ainsi parmi les morts en leur volant des mots perdus que je ne savais pas parler. Finalement, je me répétais dans ces fragments de leur langage qui, à mon insu, me disaient leur absence.

Mais à force de travailler,

[...] à force de lire, mais sans jamais pouvoir les entendre, des paroles qui se réfèrent à des expériences, des doctrines ou des situations étrangères, je voyais s’éloigner progressivement le monde dont j’inventoriais les restes. Il m’échappait ou plutôt je commençais à m’apercevoir qu’il m’échappait. C’est de ce moment, toujours réparti dans le temps, que date la naissance de l’historien […] ces chrétiens du xvii e  siècle me devenaient des étrangers non pas grâce à ce que je connaissais d’eux mais grâce à ce que j’apercevais de ma propre ignorance et de leur résistance.

20 HP , p. 188-189.

Grâce à la rupture de l’histoire, ces chrétiens du xvii e  siècle ne sont plus ce qu’ils sont devenus dans la légende qui s’est écrite pour cacher la fin d’un monde qu’ils représentaient, « nos chers disparus » 20 .

11 Notons que cette manière de travailler l’écriture travaille aussi la différence habituellement admise entre temps de l’énonciation (historiographique, en l’occurrence) et temps de l’énoncé (historique) : il n’y a ici qu’un temps, qu’un monde. En effet l’historiographie, suggère Certeau à Régine Robin,

21 Régine Robin et Michel de Certeau , « Débat. Le discours historique et le réel », art. cit., p. 49. [...] est particulièrement proche de notre expérience, où le « réel » apparaît comme résistance, négation ou castration par rapport à l’avancée de notre productivité. Elle symbolise le travail historique lui-même, en joignant dans le même texte les effets d’une gestion technique sur un matériau donné et les inerties, lapsus, limites et dangers de cette gestion [… le discours historiographique] représente, en les articulant sur une même scène, les contradictions internes d’un groupe, d’un pays, d’une classe, etc. Il pose ensemble (il symbolise) les forces en conflit ou en équilibre dans un groupe. Il leur fournit un espace de représentativité commune et de compatibilité en inscrivant dans la même narration analytique les antinomies entre le présent et le passé, entre positions sociopolitiques adverses, ou entre des procédures (scientifiques, politiques) productrices et des « résistances » […] tous ces éléments rentrent dans le discours, sans que leurs rapports soient pensables ou contrôlables 21 .

22 EH , p. 249-273.

23 EH , p. 270.

12 Il me semble pourtant qu’il y a là une tension, qui se repère dans les passages où Certeau analyse des textes du passé écrits au je . Le je qui fait rupture dans une littérature en s’écrivant peut en effet aussi s’étudier dans les documents du passé. Il peut s’étudier dans la littérature mystique, sous la plume de Surin. Il peut également s’étudier, dans ce passé dont nous sommes séparés, au moment où ce qui était en train d’arriver au savoir, le savoir de l’époque moderne, pouvait monter (montait ici et là) sous la forme étrangement inquiétante de la possession diabolique. Car c’est aussi à l’usage de la première personne du singulier que la possession, montre Michel de Certeau dans un article de l’ é criture de l’histoire qui s’intitule « Le langage altéré » 22 , un retour sur la possession de Loudun après La Possession de Loudun , va s’attaquer. Plus exactement, la possession va s’attaquer au « contrat » qui associe au je , de manière stable dans une série d’énoncés oraux émis au je par le même individu réel, un nom propre et un seul. Mettant en cause une évolution qui est en train d’advenir, disons l’émergence moderne de l’individu privé, doté d’une conscience individuelle dans le monde que Certeau dit souvent bourgeois, la possession dit l’impossibilité, la fausseté de cette subjectivation. Elle le dit dans les paroles des possédées qui, écrites par d’autres, des hommes acharnés à faire se nommer ce qui parle ainsi, acharnés à poser sans cesse la question « qui parle ? », et donc à susciter des réponses qui commencent par « je suis », altèrent la question qui les rend possibles – il n’y a pas d’autre parole de possédée que celles que suscite effectivement l’interrogatoire – en y répondant à chaque fois d’une façon différente : Je suis Léviathan , Je suis Isacaron , Je suis Asmodée , Je suis Souvillon … Michel de Certeau note que ces réponses qui disent toutes « Je est un autre » se distribuent socialement. Les possédées nobles ou issues des couches dominantes disent Je suis Léviathan , Je suis Béhémoth , Je suis Caron  ; les possédées roturières ou converses disent Je suis Souvillon , Je suis Buffetison , Je suis Luret ou Maron . Une répartition sociale prend le pas sur l’organisation démonologique. Ce dictionnaire de noms propres « trahit, par ces fissures et ces clivages internes, la loi d’un ordre politique dont il est la métaphore à l’insu des exorcistes », écrit Certeau 23 .

Ce « lieu » de signification ou de classement est déjà la métaphore d’un autre ordre : il renvoie à autre chose que ce qu’il énonce. Il n’en fonctionne pas moins comme un processus d’accès à la parole, mais sous la forme d’un double jeu .

24 p. 270-271.

La possédée profite de ce « langage oscillant ». « Mais au fond, l’équivoque religieuse qui lui permet plus facilement de n’être pas là sans être ailleurs indique seulement l’extension à un groupe entier » (un groupe social) « de “Je est un autre”. Cette subversion, logée dans un ordre » (religieux) « qui se défait, sera finalement réprimée par la “raison d’ é tat”, qui fixera à une société entière la place où, “au nom du roi”, chacun peut parler » 24 . « Je est un autre » ( Je suis Souvillon ) est l’autre face de « Je pense donc je suis » ou peut-être de « L’ é tat c’est moi ».

13 Certeau ne le dit pas, mais on a envie de le dire à sa suite : dire (ou écrire parce que cela a été dit) successivement Je suis Souvillon , Je suis Belzébuth , Je suis Aman , ce n’est pas révéler – en son temps – que je est un autre, et donc – pour l’historien – que l’émergence de l’individu moderne était bien un phénomène qui était en ce temps en train d’advenir, puisque c’est cette figure-là précisément qui est subvertie par les possédées parlantes de Loudun. C’est simplement dire, ou écrire, « Je suis Souvillon », puis « Je suis Belzébuth », puis « Je suis Aman », et donc montrer qu’il est possible de dire cela. Réfléchir au je comme opérateur plutôt que comme embrayeur, « analyser le texte », y compris en tant qu’énonciation,

25 Régine Robin et Michel de Certeau , « Débat. Le discours historique et le réel », art. cit., p. 46. [...] non plus sous la formalité du constatif ( i.e. la description des idées et des choses) mais du performatif , à la suite des recherches d’Austin ou, aujourd’hui, de Ducrot, c’est-à-dire comme un dispositif réglant des relations sociales, établissant des conventions entre locuteurs, et organisant leurs places réciproques grâce à ce que Ducrot appelle des « manœuvres stylistiques » 25 ,
  • 26 La question que je souhaite pointer ici n’est pas celle de l’intention (de tenir ou de ne pas sa pr (...)

implique que ce je ne raconte pas ce qui arrive dans le monde, ne raconte pas ce qui est fait lorsqu’il parle, ce qui est fait avec sa parole. C’est particulièrement le cas lorsqu’en réalité il n’est pas utilisé dans un énoncé performatif strictement dit, mais même sans doute lorsqu’il l’est : l’action de dire, et plus encore l’action d’écrire « je te promets de faire quelque chose » n’est pas toujours la promesse de faire cette chose ou, pour le dire dans les termes qui sont ceux du travail de l’historien, l’avoir écrit n’a pas toujours été l’action de faire cette promesse ni même une promesse 26 . S’il est bien dit, assez explicitement dit, dans des écrits mystiques, que le dire est en surcroît sur le dit, cela ne prouve pas, bien entendu, qu’en général le dire est en surcroît sur le dit, mais cela ne prouve pas non plus qu’il est advenu dans ce moment mystique du temps que le dire s’est trouvé en surcroît sur le dit. Inversement, et pour prendre un exemple trivial, ce n’est pas parce que je dis que je ne parle pas en professeur que je ne parle pas en professeur ; moi qui suis professeur, je dis, simplement, que je ne parle pas en professeur, et cela est bien faire quelque chose. L’événement qui se dit ne peut pas être donné pour la chose qui a lieu ; l’énoncé – même performatif – ne décrit pas l’action historiquement accomplie avec les mots qui le constituent, accomplie en l’énonçant. Ce que je veux simplement suggérer, c’est que la mort d’Urbain Grandier sur le bûcher ou le basculement dans la modernité avec la perte de l’immédiateté présente du langage religieux ne sont pas des faits passés, des advenus du même ordre. Dans un cas la littérature qui s’écrit dans l’après de l’événement, dans le présent qu’il a ouvert, est distincte de lui, qui n’a pas été un dire : ce qu’elle fait, c’est témoigner de cet événement. Dans l’autre la littérature contient l’événement, l’épelle disons explicitement, et s’extraire de la légende pour faire histoire est un effort d’un autre ordre quand il s’agit de ce genre d’événement-là. Et ce n’est peut-être pas le même historien, même s’il écrit dans les deux cas à la première personne du singulier, qui travaille à comprendre l’une et l’autre littérature.

14 Dans le chapitre de La Possession de Loudun sur la littérature qui prolifère après l’exécution du curé de Loudun, Michel de Certeau insère un poème tout à fait extraordinaire, écrit au je  : c’est Urbain Grandier qui parle.

27 Cruels effets de la vengeance du Cardinal de Richelieu ou Histoire des diables de Loudun, de la Pos (...) L’Enfer a révélé que par d’horribles trames Je fis pacte avec lui pour débaucher les femmes. De ce dernier délit personne ne se plaint : Et dans l’injuste Arrêt qui me livre au supplice, Le Démon qui m’accuse est auteur & complice, Et reçu pour témoin du crime qu’il a feint. L’Anglois, pour se venger, fit brûler la Pucelle. De pareilles fureurs m’ont fait brûler comme elle. Même crime nous fut imputé faussement. Paris la canonise, & Londres la déteste. Dans Loudun l’un me croit Enchanteur manifeste, L’autre m’absout, un tiers suspend son jugement. Je fus, comme Hercule, insensé pour les femmes. Je suis mort comme lui consumé dans les flammes, Mais son trépas le fit placer au rang des Dieux. Du mien l’on a voilé si bien les injustices, Qu’on ne sait si les feux, funestes, ou propices, M’ont noirci pour l’Enfer, ou purgé pour les Cieux. En vain dans les tourments a relui ma constance. C’est un magique effet. Je meurs sans repentance. Mes discours ne sont point du style des Sermons : Baisant le Crucifix, je lui crache à la joue : Levant les yeux au Ciel je fais aux Saints la moue : Quand j’invoque mon Dieu j’appelle les Démons. D’autres moins prévenus, disent, malgré l’envie, Qu’on peut louer ma mort sans approuver ma vie ; Qu’être bien résigné marque espérance & foi ; Que pardonner, souffrir, sans plainte, sans murmure, C’est charité parfaite, & que l’âme s’épure, Quoiqu’on ait vécu mal, en mourant comme moi. 27

15 à l’écrit, dans la littérature, il est possible de dire « je suis mort consumé par les flammes » et, notons-le, que ce soit vrai : il est vrai qu’Urbain Grandier est mort sur le bûcher. Le travail de la première personne du singulier par Certeau nous libère de l’habitude de pensée (de l’illusion référentielle) selon laquelle un tel énoncé, à la première personne du singulier et au passé composé, est impossible, sauf par figure ou par fiction. On n’a pas ici une énonciation fictive, mais une énonciation. Cette énonciation réalisait une opération : elle était une action. Laquelle ?

28 PL , p. 82.

  • 29 Histoire des diables de Loudun, ou de la Possession des Religieuses Ursulines, & de la condamnation (...)
  • 30 Cruels effets de la vengeance du Cardinal de Richelieu , op. cit. , Avertissement n. p. : « Cette His (...)
  • 31 Marion Carel et Dinah Ribard , « Témoigner en poésie. Le cas de Marc de Larréguy », Poétique , 179, 2 (...)

16 Ce poème n’a pas été écrit autour de 1634. Il vient de L’Histoire des diables de Loudun (1693) de Nicolas Aubin, « le meilleur des historiens anciens de l’affaire » 28 , écrit Certeau qui le présente plus haut dans le livre, sans omettre de dire qu’il s’agit d’un ancien pasteur. Il vient, plus exactement, de la seconde édition de ce livre, réintitulé en 1716 Cruels effets de la vengeance du Cardinal de Richelieu ou Histoire des diables de Loudun , et publié les deux fois en Hollande 29 . Ces vers n’ont pas été recueillis pour venir ensuite nourrir l’histoire écrite postérieurement, alors qu’on en a l’impression quand on lit La Possession de Loudun . Ils ont été écrits pour cette histoire, comme cela apparaît assez nettement dans son Avertissement : « On croit donc », est-il affirmé après qu’ont été mentionnés les jugements divergents émis sur ces vers par ceux à qui ils ont été montrés au moment de la première édition, dans laquelle ils n’ont de ce fait pas été inclus, « qu’on a pu lui [à Grandier] faire ainsi exprimer les futilités & les pauvretés alléguées par ses persécuteurs, comme étant les preuves de leurs caractères, de la malice de leur cœur, & du désordre de leur esprit » 30 . Ce « je suis mort » est un témoignage de ce que la mort d’Urbain Grandier était toujours un événement pour les protestants réfugiés de la fin du xvii e  siècle, puisqu’il fallait en témoigner 31 . La rédaction à la première personne, destinée à des lecteurs, mettait chaque lecteur de 1716 devant l’événement d’un obscurcissement de l’ultime langage, celui du corps mourant dans les supplices, par la manipulation politique de la religion : un obscurcissement possible, puisqu’il a eu lieu, qu’on a parlé et écrit de la vie et de la mort d’Urbain Grandier dans tous les sens. La parole confisquée à Loudun a néanmoins pu être écrite, grâce précisément à cette « manœuvre stylistique » qui permet à Certeau de défaire la légende dans l’écriture de l’histoire.

1 Histoire et psychanalyse entre science et fiction , nouvelle éd. revue et augmentée, Paris, Gallimard, coll. « Folio histoire », 2002 (désormais HP ), p. 193 : « Tout historien est au départ délégué par une société pour résorber cette différence du passé. Comme l’ethnologue, il est expédié par une société pour diminuer ou oblitérer la menace que représente quelque chose d’autre, soit voisin, soit passé. Mais précisément, nous l’avons vu, par un retournement qui tient à la rigueur scientifique et aussi au désir investi dans sa recherche, il maintient, il aggrave même l’interrogation que ce passé fait peser sur le présent. à ce titre, il inquiète, il limite, il conteste les assurances d’une société. […] il n’en a pas moins une fonction sociale, un rôle propre dans l’édification (toujours à reprendre) d’un langage social. Paradoxalement, s’il dévoile une discontinuité, il a en même temps pour objectif de la dire, de la raconter, de l’analyser, de l’expliquer, et donc de l’introduire dans le texte homogène d’une culture présente, à l’intérieur d’une littérature, avec les instruments intellectuels de l’époque où se situe le récit historiographique. Travail curieux : il semble nier, par l’œuvre à laquelle il aboutit, la rupture qu’il fait apparaître. »

2 La Prise de parole et autres écrits politiques , éd. établie et présentée par Luce Giard , Paris, Seuil, coll. « Points », 1994 (désormais PP ), p. 106.

3 PP , p. 129 : « Au sortir de cette immense littérature, on est accablé, sans avoir pu en trouver le secret. Mais la clé est au fond du pays, comme au fond d’un puits. »

5 La Possession de Loudun , présentée par Michel de Certeau , Paris, Julliard, 1070, rééd. Gallimard/Julliard, 1990, coll. « Archives » (désormais PL ), p. 265 : « L’exécution une fois menée à son terme, une littérature prolifère. Elle raconte ce qui a été, elle plaide en faveur de ce qui aurait dû se faire, elle tire profit de ce mort. Elle décrit les événements, elle les justifie ou les condamne. Mais tout ce qu’elle dit se conjugue au passé et n’est rendu possible que par une action qui a été posé, irréversible et définitive : Urbain Grandier a été brûlé. »

9 FM , p. 9.

11 L’ é criture de l’histoire , Paris, Gallimard, collection « Bibliothèque des histoires », 1975 (désormais EH ), p. 63. « L’opération historique » dans Jacques Le Goff et Pierre Nora (dir.), Faire de l’histoire Paris, Gallimard, 1974, collection « Bibliothèque des histoires », t. I, « Nouveaux problèmes », p. 3-41. C’est en tant qu’auteur de l’article qui ouvre Faire de l’histoire , ce manifeste en trois tomes dont avec Michel Grenon, professeur d’histoire à l’Université du Québec à Montréal, elle a critiqué les perspectives et les visées dans un précédent numéro de la revue Dialectiques , que Régine Robin interroge Michel de Certeau dans un entretien sur lequel je vais revenir et que je remercie François Trémolières de m’avoir indiqué : Régine Robin et Michel de Certeau , « Débat. Le discours historique et le réel », Dialectiques , 14, 1976, p. 41-62.

12 Roland Barthes , « Le discours de l’histoire », Informations sur les sciences sociales , vol. VI, n° 4, 1967, p. 65-75 (ici p. 65) ; Barthes précise que cette observation sera « libre » et « nullement exhaustive ». La première partie de l’article, « énonciation », commence ainsi : « Et tout d’abord, dans quelles conditions l’historien classique est-il amené – ou autorisé – à désigner lui-même, dans son discours, l’acte par lequel il le profère ? », p. 66.

13 Régine Robin et Michel de Certeau , « Débat. Le discours historique et le réel », art. cit., p. 52, p. 50, p. 61.

16 Ibid. , p. 45.

18 Roland Barthes, « Le discours de l’histoire », art. cit., p. 68. Barthes précise qu’il parle du « cas où l’énonciateur [l’historien] entend “s’absenter” de son discours et où il y a par conséquence carence systématique de tout signe renvoyant à l’émetteur du message historique : l’histoire semble se raconter toute seule […] dans ce cas l’énonçant annule sa personne passionnelle, mais lui substitue une autre personne, la personne “objective” […] Au niveau du discours l’objectivité – ou carence des signes de l’énonçant – apparaît ainsi comme une forme particulière d’imaginaire, le produit de ce que l’on pourrait appeler l’illusion référentielle, puisqu’ici l’historien prétend laisser le référent parler tout seul », p. 68-69. L’« histoire » qui « semble se raconter toute seule » est une allusion à é mile Benveniste, « Les relations de temps dans le verbe français », Problèmes de linguistique générale , I, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des sciences humaines », 1966, p 237-250.

19 « Histoire et mystique » dans Le Lieu de l’autre. Histoire religieuse et mystique , éd. établie par Luce Giard , Paris, Gallimard et Seuil, coll. « Hautes Études », 2005, ici p. 49.

21 Régine Robin et Michel de Certeau , « Débat. Le discours historique et le réel », art. cit., p. 49.

25 Régine Robin et Michel de Certeau , « Débat. Le discours historique et le réel », art. cit., p. 46.

26 La question que je souhaite pointer ici n’est pas celle de l’intention (de tenir ou de ne pas sa promesse). Dans les faits, un énoncé contenant le verbe promettre à la première personne du singulier et au présent peut être autre chose qu’une promesse : une manifestation d’obéissance ou de soutien, par exemple. Sur ces questions, voir Grihl, é criture et action, xvii e - xix e  siècle. Une enquête collective , Paris, EHESS, 2016.

27 Cruels effets de la vengeance du Cardinal de Richelieu ou Histoire des diables de Loudun, de la Possession des Religieuses Ursulines, & de la condamnation & du supplice d’Urbain Grandier, Curé de la même Ville , Amsterdam, é tienne Roger, 1716, n. p. (p. 379-380).

29 Histoire des diables de Loudun, ou de la Possession des Religieuses Ursulines, & de la condamnation & du supplice d’Urbain Grandier, curé de la même Ville , Amsterdam, A. Wolfgang, 1693 ; Cruels effets de la vengeance du Cardinal de Richelieu , op. cit.

30 Cruels effets de la vengeance du Cardinal de Richelieu , op. cit. , Avertissement n. p. : « Cette Histoire a été composée sur des Mémoires qui ont été apportés de France, recueillis, écrits & déjà mis en quelque ordre, par un très honnête homme & très pieux, qui était mort quelque temps avant la révocation de l’ é dit de Nantes », est-il d’abord affirmé. Mais on trouvera dans cette nouvelle édition « plusieurs choses nouvelles, qui fortifient les preuves des faits qui y sont contenus ». Il n’est pas dit explicitement que le poème cité dans le présent article fait partie de ces choses nouvelles, et Certeau pouvait légitimement le traiter comme une pièce appartenant à ces « Mémoires apportés de France », mais sa présentation le suggère fortement : « Les Vers qu’on voit ici à la fin du Livre, avaient été négligés dans la première édition, parce que ceux qui les virent, y en trouvèrent trois, entre autres, dont les expressions leur paraissaient trop basses, & les pensées trop peu sérieuses. D’autres gens aussi de vérité, à qui on les a encore communiqués cette fois, ont été d’un avis tout contraire. Ils ont jugé que ces mêmes Vers étaient tout à fait propres pour l’affaire dont il s’agit, qui toute scélérate & sérieuse qu’elle est a été appelée farce par un é crivain, & n’est en effet qu’un badinage, indigne, au-dessus de tout ce qu’on peut exprimer ; non seulement de tant de gens de rang, de tant de gens de lettres & des plus honorables & hautes professions, mais même d’hommes faisant quelque usage de la raison, de quelque rang, éducation & qualité qu’ils soient. De sorte que le mot de moue , d’autres, qui le précèdent, convenant admirablement à la bassesse des esprits, & des sentiments, de ceux qui ont joué ce honteux & exécrable rôle, & faisant sentir le ridicule des reproches qu’ils ont faits au Patient, semblent être employés d’autant plus à propos, que les autres expressions & idées qu’on lui attribue, sont relevées, pieuses, & telles qu’il a dû les avoir, & qu’il paraît les avoir eues. On croit donc qu’on a pu lui faire ainsi exprimer les futilités & les pauvretés alléguées par ses persécuteurs, comme étant les preuves de leurs caractères, de la malice de leur cœur, & du désordre de leur esprit. Quoi qu’il en soit, puisqu’il y a diversité de sentiments sur ce sujet, on a cru pouvoir ajouter ces vers, qui auront apparemment le même sort que celui pour qui ils ont été faits, & seront condamnés ou disculpés comme lui. »

31 Marion Carel et Dinah Ribard , « Témoigner en poésie. Le cas de Marc de Larréguy », Poétique , 179, 2016-1, p. 39-55.

Pour citer cet article

Référence électronique.

Dinah Ribard , «  La première personne du singulier  » ,  Les Dossiers du Grihl [En ligne], 12-2 | 2018, mis en ligne le 15 mars 2018 , consulté le 28 mai 2024 . URL  : http://journals.openedition.org/dossiersgrihl/6894 ; DOI  : https://doi.org/10.4000/dossiersgrihl.6894

Dinah Ribard

Dinah Ribard est directrice d'études à l'EHESS et membre, au Centre de recherches historiques, du Groupe de recherches interdisciplinaires sur l'histoire du littéraire. Parmi ses dernières publications, on peut mentionner sa participation au livre du Grihl, é criture et action xvii e - xix e  siècle. Une enquête collective (Paris, EHESS, 2016), la codirection d'un volume avec Nicolas Schapira, On ne peut pas tout réduire à des stratégies. Pratiques d'écriture et trajectoires sociales (Paris, PUF, 2013), ainsi que trois articles : « Penser l'histoire avec la peinture », in Alain Cantillon and Nigel Saint (eds), Early Modern French Studies , vol. 38, Nber 1, July 2016, Special Issue: Louis Marin, p. 84-93 ; « Témoigner en poésie. Le cas de Marc de Larréguy », Poétique , 179, 2016-1, p. 39-55 (avec Marion Carel) ; « La voie des écrits », écrire les écritures. Hommage à Daniel Fabre, Roger Chartier et Christian Jouhaud (dir.), Paris, L'Atelier du CRH , 16bis, 2017, https://acrh.revues.org/7556 .

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L’S à la première personne du singulier en français

On admet qu’en français l’ s dite paragogique de la première personne sing. de l’indicatif présent n’est autre que l’ s de la seconde personne qui aurait été attribuée à la première par analogie. C’est l’opinion que Diez regarde comme la plus vraisemblable (Gram. II s p. 251) ; elle est admise par Burguy (Gram. de la langue d’oïl I p. 215, note) et par M.  Chabaneau (Histoire et Théorie de la conjugaison française), qui n’est pas le premier à l’avoir exprimée, comme le croit M.  Foerster ( Zeitschr. für neufranz. Sprache u. Literatur I, 1 p. 85). D’autre part, cette explication ne peut invoquer aucun argument direct en sa faveur. Diez déjà l. c. a montré qu’elle soulève des difficultés, et M.  Foerster la trouve problématique. Nous présentons une explication nouvelle de ce phénomène, en essayant d’établir un rapport entre l’ s de la première personne du singulier et l’assibilation de la dentale finale du radical à cette même personne dans le dialecte picard.

Commençons par rappeler quelques faits connus. Dans Aiol, chanson de geste écrite en dialecte picard au commencement du 13 e s.., les verbes terminés au radical par une dentale changent à la 1. personne sing. de l’ind. prés. t en c , à la 1. pers. du singul. seule, disons-nous, et non pas à la troisième ni à la deuxième sing. de l’impératif. En voici des exemples : 134 perc , 208 commanc , 328 deffenc , 508 quic , 765 porc , 2442 abac , 2443 renc , 6897 promec , 8130 amenc (amender), 8971 vanc (vanter) ; les exceptions sont rares, v. 2700, 4225 creant . En outre on trouve fierc , de férir, aux v. 2830, 6490. — Dans Richars li biaus (éd. Foerster) le même phénomène se retrouve, mais dans des conditions moins régulières. Souvent la dentale n’est pas altérée, 196, 812 cuit , 776, 1043 proumet  ; puis l’orthographe ch y alterne avec c  : 3128 cuic , mais 158, 885 et passim cuich , 3872 mech , 4153 prench , 4406 rench . En outre c se rencontre v. 1083 dans quierc de querir (cfr. fierc dans Aiol), et à la première pers. singul. d’aimer  : 1701, 2261 ainc , 5011 ainch (cfr. 2059 ain à la rime). — Quant à la prononciation de ce c ( ch ), M.  Tobler (Dis dou vrai aniel p. XX, XXI) pense qu’elle était identique à la prononciation du ch en français moderne.

De ces faits connus nous en rapprochons un autre qui semble de nature à éclaircir la question de l’origine de l’ s . Dans Amis et Amiles et Jourdains de Blaivies (éd. Hofmann) on rencontre z à la place du c ( ch ) à la 1. personne du singul. (à cette personne exclusivement), et cela dans des conditions identiques à celles observées dans les textes qui viennent d’être nommés. Voici tous les cas : Amis 594 deparz  ; 739, 762 renz , ranz  ; 1502, 2138 deffanz , deffenz  ; 1824 atanz  ; 2777 entenz . Jourdains 159, 1470 redouz  ; 752 garz  ; 1793, 4011 perz  ; 1764, 2010 ranz  ; 3044 maiz (mitto). Le radical de tous ces verbes se termine par une dentale ; le z répond donc ici au c , ch des textes picards. On trouve de plus ainz (amo) il faut comparer avec, ainc , ainch de Rich. li biaus : Amis 1915, 2875, Jourdains 2125, 1714, 1001 ; ajoutez-y crienz (tremo) Jourd. 159. Enfin ce qui achève de prouver que le même phénomène linguistique rendu par c , ch dans Aiol et Rich. li biaus est traduit dans Amis et Jourdains par z , c’est que le présent je hais est écrit d’une part par ch , Dis dou vrai Aniel 378 et Richars 1237 hach , de l’autre par z , Jourd. 94 haz . Comparez encore la 1. personne sing. du parfait dans Jourd. 2503 devinz et dans Rich. 3717 vinch . Il est vrai que dans Amis et Jourdains, le z , tout en différant sensiblement de son emploi ordinaire [1] , est mis avec beaucoup de conséquence et que rien n’autorise à l’assimiler simplement à s , bien qu’il soit difficile d’en établir la prononciation exacte. Mais ce qui seul nous importe ici, c’est le fait que 1) dans tous les anciens textes la réduction de z à s est possible ; que 2) z se met dans Amis et Jourdains dans une série de cas où les bons textes du 12 e s. ont s  ; et que 3) nous avons dans Amis et Jourd. même deux exemples de la réduction de z à s à la 1. pers. sing. de l’indice. prés. de verbes dont le radical est précisément terminé par une dentale : Amis 729 apors , Jourd. 319 pans [2] . Ajoutons que les mots brac (bras) et tierc , très fréquents dans les textes picards, sont écrits ailleurs par z ou par s . Nous croyons avoir prouvé, d’une part, que z répond à c , ch , et d’autre part qu’il y a des exemples de la réduction de ce z à s dès le 13 e s. (le manuscrit d’Amis est du 13 e s.) Nous en concluons qu’en thèse générale (les exceptions seront indiquées plus loin), l’ s de la prem. pers. sing. dérive du c picard et en est une transformation. — Burguy fait remarquer (Gram. I p. 216) qu’en Picardie la finale t , d se changeait en c , ch (sans dire que ce changement n’a eu lieu qu’à la 1. personne), et que dans le dialecte bourguignon de la seconde moitié du 13 e s. d final était remplacé par s  ; puis il ajoute « l’ s provient ici de l’influence picarde et tient lieu du c , ch du langage du nord de la langue d’oïl ». Burguy n’en prétend pas moins (Gr. I p. 215, note) que l’s de la première personne « est celle de la seconde, qui devint première ». — Nous admettons donc que le son rendu par s s’est développé dans Amis et Jourdains, qui ne sont pas écrits en dialecte picard, sous l’influence du c , ch picard ; mais il est possible que la prononciation du c ait été altérée à ce passage ; c’est pourquoi il n’est pas permis d’arguer de ce z , qui avait encore vraisemblablement la valeur phonétique ts , contre la prononciation que M.  Tobler attribue à c , ch . Il se peut que des raisons d’euphonie aient contribué à faire passer le c avec une prononciation modifiée dans les dialectes voisins. Peut-être la rencontre des consonnes finales de mots tels que deffent , commant avec d’autres consonnes a-t-elle été peu agréable à l’oreille et a-t-on cherché à en atténuer l’effet fâcheux en intercalant une s ou un e . C’est ainsi que ainz (voir plus haut) et aimme Jourd. 628 se trouvent toujours devant une consonne, tandisque aim , qui ne se rencontre qu’une fois Jourd. 2350, est placé devant un mot commençant par une voyelle. Dans Jourd. le même hémistiche paraît deux fois, aux v. 1470 et 1480 ; il est écrit la première fois « car trop redouz » , la seconde « car trop redoute »  ; il est vrai que le verbe se trouvant placé devant la césure, il importe peu qu’il soit suivi les deux fois d’une consonne. Quoi qu’il en soit de cette supposition, nous croyons que l’s , qui primitivement n’a été ajoutée qu’aux radicaux terminés par une dentale, par r et par m , aurait fini par être appliquée aux autres radicaux terminés par des consonnes, à l’exclusion de ceux terminés par des voyelles.

Il est bien entendu que dans nos textes, comme dans tous les textes anciens, je vois (vado), doins , estois , truis , pruis , ruis sont écrits par s  ; mais, à part ces exceptions, les 1. pers. du prés. terminées par une voyelle telles que je voi , croi , di , pri , otroi etc. ne prennent jamais dans les écrits dont nous parlons ni c ( ch ), ni z , ni s . Il y a à peine deux ou trois cas douteux : Dans Jourd. v. 2559 los (laudo) est probablement le présent d’un verbe loser qui d’après Duméril (cité par Burguy Gramm. III s. v. los i ) existe encore dans le patois breton, et qui, de même qu’ aloses (Rol. 898), serait formé du subst. los . Dans hach , haz , has , formes qui existent à côté de hé (cfr. Diez, Gr. II p. 238), ch et z s’expliquent par les lettres finales du radical de hatjan , si tant est que cette étymologie soit la bonne ; s est la réduction du z . — Il n’en est pas moins vrai que, dès le 13 e s., les présents sui , doi , sai , voi ... prennent parfois une s  ; voyez dans la Chrestomathie de Bartsch 187, 40 dois , 360, 8 sais , 357, 23 voys (video), 357, 28 dis (dans un texte où, évidemment en vertu de l’analogie, on trouve s même au futur p. ex. amenderays , porrays ) ; Aiol 4065 contredis . Tout le monde, je crois, supposera que dans ces exemples s a été ajoutée par analogie ; Burguy (Gram. II p. 261) l’admet pour suis qui selon lui est une analogie de puis . Seulement on peut se demander s’il faut attribuer l’addition de l’s à l’influence des verbes dont le radical est terminé par une consonne, ou plutôt à l’influence des présents tels que je vois (vado), j’estois , je puis qui de tout temps prenaient une s . La question pourrait sembler oiseuse et la réponse impossible à donner, n’était un petit problème assez curieux qui s’y rattache.

Si l’on parcourt quelques pièces de Molière [3] prises au hasard, soit le Médecin malgré lui, don Juan et le Misanthrope, on trouvera très fréquemment à la 1 ere pers. du prés. de l’indic. des formes telles que dy , boy , sçay , voy , à côté des formes écrites par s  ; mais pas une seule fois la 1 ere pers. du présent d’un verbe dont le radical se termine par une consonne ne se trouve écrite sans s  ; on lit toujours je crains , consens , veux (a. fr. voil ), promets , vens , meurs tiens  ; il n’y a pas de différence à cet égard entre les vers et la prose. Marty-Laveaux (Lexique de Corneille I p. LXII et LXIII) et Mesnard (Lexique de Racine p. CVI et CVII) donnent les indications nécessaires sur l’usage suivi par Corneille et Racine. Les exemples de voi, doi, croi etc. foisonnent. On trouve de plus je frémi Menteur 580 et j’averti Bajazet 579. En a. fr. il y avait hésitation entre la forme pure et la forme mixte. L’ s provenant de la syllabe latine isco n’a rien à voir avec l’assibilation d’une consonne finale. Connoi Ment. 498 et Héracl. 580, qui s’écrivait en a. fr. par s (cognosco), a été traité comme voi , croi , doi . Il n’y a que deux exemples de verbes à radical terminé par une consonne, qui ne prennent point l’ s , Plaideurs 65 je tien et Sophonisbe 517 je vi (vivo) ; encore une forme je vi a-t-elle fort bien pu exister en a. fr. à côté de je vif (cfr. di de dico ).

Le même rapport se retrouve à l’impératif entre les radicaux à consonne et ceux à voyelle finale. Voici les exceptions que nous avons relevées : Molière Vol. IV p. 173 vien et Vol. III p. 289 pren  ; Phèdre 578 revien . Mais nous verrons plus loin qu’il faut séparer la question touchant l’ s de la 2 e pers. sing. de l’impérat. de celle concernant la 1 ere de l’indic. présent.

Malgré les exceptions signalées, il n’en est pas moins certain que, dans l’immense majorité des cas, les verbes dont le radical est terminé par une consonne sont seuls à avoir constamment une s à la 1 ere pers. Cette différence est difficile à expliquer pour qui suppose qu’à la 1 ere pers. l’ s soit l’effet d’une seule et même cause. La difficulté disparaît, si l’on admet que l’ s se soit développée spontanément à la 1 ere pers. des verbes dont le radical est terminé par une dentale, m et r , et que de là elle ait gagné les autres radicaux à consonnes, tandisque les présents des radicaux primitivement terminés par une voyelle n’auraient pris l’ s que peu à peu en vertu d’une simple analogie beaucoup moins impérieuse, celle des présents je vois , j’estois , je puis etc.

Si ce qui vient d’être exposé est exact, il en résulte que l’opinion d’après laquelle l’ s de la 1 ere pers. ne serait autre que celle de la seconde, est fausse. En effet, on ne voit pas pourquoi cette analogie n’aurait pas influencé tous les radicaux indistinctement, et avant tout (ceci nous semble un argument décisif) la 2 e pers. sing. de l’impératif. Or, dans les textes que nous avons examinés, on ne trouve jamais à l’impératif ni c ( ch ), ni z , ni s , mais toujours prent ou pren , rent ou ren , croi , di , fai etc. [4] . C’est de l’ s de l’impératif, qui est postérieure, qu’on peut dire qu’elle a été ajoutée probablement sous l’influence de la 2 e pers. sing. de l’indicatif.

M. Foerster ( Zeitschr. für neufranz. Sprache p. 85) croit que l’explication de l’ s de la 1 ere pers. ne peut se séparer de celle de l’ s de vois , estois , truis etc. qui l’ont eue dès les temps les plus reculés, s qui n’est pas encore expliquée d’une manière satisfaisante. Nous ne sommes pas tout à fait de son avis. En admettant même que la cause première qui a agi de part et d’autre soit la même, il n’y a pas de lien ni de rapport immédiat entre ces deux ordres de faits. Dans les textes cités truis , vois , estois sont toujours écrits par s , jamais par c , ch ni z . On ne saurait admettre non plus que l’ s de la 1 re pers. sing. de l’indic. prés. soit due simplement à l’action par analogie exercée par truis , vois etc, même si on joignait à ces verbes ceux en is (isco) ; on n’expliquerait pas ainsi les différences signalées plus haut entre les radicaux à consonnes et ceux terminés par des voyelles.

Avant de chercher à expliquer l’assibilation de la dentale en dialecte picard, nous dirons quelques mots d’un phénomène analogue que présente le parfait. M.  Chabaneau (Hist. et Théor. de la Conj. fr. p. 62) est d’avis « qu’au parfait l’ s de la deuxième personne du singul. fut d’assez bonne heure attribuée aussi quelquefois, par analogie, à la première ». Mais, dès les origines, une série de parfaits, tels que ocis , creins , pris , sis (voy. Diez Gr. II, 242) prennent s à la première personne, sans que cette s soit justifiée par le latin. S’il y a analogie, ne serait-il pas plus simple d’admettre que l’ s d’ ocis etc. ait été transportée aux autres prétérits ? Quoi qu’il en soit, on trouve dans Aiol et Richars des prétérits terminés à la 1 ere pers. sing. (et à cette personne seulement) par c , ch  : Aiol 1739 vic (vidi), 2176 euc , 7425 oc , 2563 soc (sapui), 3314, 3316 peuc , poc (potui). Rich. 753 esmuch (movi), 3717 vinch , 3723 revinch , 1249 fuch (fui), 927 euch . Il faut remarquer qu’il n’y a que les parfaits dits forts qui prennent ce c (nous rangeons parmi les forts ceux en ui ), et que les parfaits tels que ocis , pris , sis (voir plus haut) sont toujours écrits par s et non par c , ch . Le fait que, dans les mêmes textes, il existe à côté d’ oc , fuch , poc des formes telles que oi , fui , poi , ne permet guère de douter que c ne provienne de l’ i final, « qui prit peu à peu le son chuintant » (Barguy Gr. II, 249 ; cfr. aussi Diez Gr. II, 244). M.  Chabaneau, Hist. p. 116, dit à propos des prétérits en ui , que l’ i se maintint assez longtemps à la 1 ere pers. sing. dans les diphthongues ui et oi , ou qu’il y persista sous forme de j , ch ou c . « Plus tard un s , introduit par fausse analogie, l’y remplaça. » Ne serait-il pas plus juste d’admettre, au lieu de cette fausse analogie, que j , ch ou c ( y , dy , dz ) soit devenu s  ? Si cela est possible à la 1 ere pers. du prés. (et nous croyons l’avoir démontré), cela doit être possible aussi au parfait. Il y a pour la 1 ere pers. sing. du parf., comme pour le présent, des exemples d’une terminaison z répondant à c  : Amis 3158 retinz et Jourd. 2503 devinz qu’il faut comparer à tinch et revinch dans Richars. Notons encore que le parfait de vouloir, écrit d’ordinaire vols (Amis 2908), se trouve plusieurs fois sous la forme volz , Am. 2937 et Jourd. 385.

Il nous reste, pour en revenir à l ’ s de l’indicat. prés. à expliquer, si possible, l’assibilation du t final en picard. Voici les faits dont il faudra tenir compte. Les formes vieng , tieng (1 re pers. sing. la 3 e est vient ), constamment écrites ainsi dans nos textes, constituent un phénomène analogue à celui que nous étudions ; tienc , écrit par c , se trouve p. ex. au v. 423 du Dit de l’empereur Coustant (Romania VI, 167). Criem (tremo), après avoir changé m en n , devint crieng Rich. 1622, mais crienz Jourd. 159, ce qui prouve qu’il y a une certaine similitude entre les formes verbales terminées par g et celles terminées par c ( z ). Or le g de vieng , qui indiquait vraisemblablement que l’n était mouillée ( n + y ), ne s’explique que par l’ i de venio . — Venir , tenir , ainsi que les verbes à dentale finale, ont dans nos textes à la 1. et 3. pers. du subjonctif la terminaison ge . Aiol 393 vienge , 472 confonge , 1421 perge , 1495 prenge , 600 meche . Ces formes s’expliquent encore par l’ i de la terminaison latine iam (cfr. Chaban. p. 72, note). Or, un rapport entre l’indic. prés. perc et le subjonct. perge est vraisemblable a priori, et il se trouve confirmé par le fait que le présent rent , lorsqu’il est suivi du pronom je , est écrit à plusieurs reprises dans Aiol (6384, 8572) ren ge et non renc je  ; ren ge coïncide avec le subjonctif renge . Tous ces indices nous signalent i comme source du c  ; nous avons vu déjà qu’au prétérit c dérive vraisemblablement de i . De plus, le c de fierc et de muerc (qui se rencontre ailleurs) ne s’explique que par l’ i de ferio et de morio (voy. Chab. p. 70, note). Il est donc probable que le c ( z ) de desfenc , renc ..... est dû à l’influence d’un i . Seulement il n’en résulte pas qu’on ait le droit d’admettre des thèmes latins portio , defendio ... À l’exception d’Aiol, l’emploi des formes assibilées est beaucoup trop irrégulier pour cela ; il nous semble plus probable que l’assibilation se soit développée sous l’influence du subjonctif. Les radicaux terminés par m ( criem , aim ) ont commencé par changer m en n , puis ont suivi l’analogie de : venio ou des radicaux terminés par des dentales. On voit maintenant pourquoi s ne paraît pas dans nos textes à la 2 e pers. de l’impératif qui avait, du reste, à la première conjugaison la finale e  ; mais on pourrait s’attendre à ce que l’assibilation eût gagné la 3 e pers. du prés. de l’indic. sous l’influence de la 3 e du subj. perge , confonge . Ce qui a empêché cette extension, c’est outre le besoin de distinguer la 1 ere pers. de la 3 e , le fait que les verbes tels que venir et tenir étaient terminés par t et que tous les verbes de la première conjugaison avaient à la 3 e pers. du sing la terminaison e qui ne pouvait recevoir l’assibilation [5] .

Un mot encore sur la relation qui existe entre les terminaisons s et e . Dans nos textes on trouve déjà fréquemment à la 1 re pers. du prés. des exemples de la finale e qui a dû paraître de bonne heure, surtout à la suite de deux consonnes (Aiol 2323 encontre ). Plus tard e se substitua dans tous les verbes de la 1. conjugaison à s . Nous avons trouvé une fois la 1 re pers. sing. redouz , une autre fois redoute  ; nous avons vu aussi que dans un texte de la Chrestom. fr. de Bartsch s est appliqué à des temps qui ne devaient pas l’avoir, notamment au futur. On prit l’habitude de considérer e et s comme des terminaisons équivalentes, de sorte qu’il n’y a rien d’étonnant à ce qu’on ait substitué plus tard s à e à l’imparfait de l’indicatif et au conditionnel. Nous ne pensons pas qu’il faille chercher une autre explication à ces changements.

I. Z a disparu 1) dans une série de substantifs, d’adjectifs et de participes terminés au singulier par t ou d  : 1293 piés , 410 fons , 217 pons , 119 cis , 55 apers , 56 grans , 133 drois , 226 liés (laetus), 136 vaillans , 384 joians , 390 mors , 212 reons . 2) dans les mots où z dérive de c ( q ) latin, 151 berbis , 706 vois , 974 fois , 117 crois , 973 bras, 1936 las. 3) dans les mots qui ont n et l mouillées, 76 compains, 216 poins (2313 poinz ), 84 viex (2221 viez ), 478 mieus , 514 solaus  ; font exception 801 fiz (écrit souvent fiuls p. ex. 633), 54 gentiz , J. 681 periz . 4) 430 dans (dominos), 193 ans , 437 jors . 5) les participes en us et is  ; exceptions : 83 venuz , 886 cheuz , 184 assiz .

II. Z subsiste  : Dans les participes et substantifs en ez , ainsi qu’à la 2 e pers. plur. de l’indicat. prés. Except. 316 régnés , 495 amistiés , 32 nés .

III. Z paraît contrairement à l’usage de la plupart des textes du 12 e s.

1) Dans tous les mots en os ( ous ) avec ou sans t étymologique : J. 1. 136 voz , vouz (vos), J. 985 nouz (nos), 170 touz , 1249 toz , 295 soz , 388 desoz , 224 douz (duo), 224 douz (dulcis), fém. J. 861 douze , 54 prouz (cf. 283 preuz et 124 preus ). 2093 gloriouz , 1257 corresouz , 2273 merveilloz , 398 glouz , 1607 gloz . Les exceptions sont rares, 2513 dous  ; 1040 fox (fou) et 215 cols (collum) ne suivent pas la règle des mots en os .

2) Dans la plupart des adverbes : 168 ainz , 6 ansoiz , 231 ainsiz , 172 assez , 143 aprez , 286 prez , 105 lez , 1422 suz (969 sus ), 58 ez (ecce), 345 enz , 338 laienz (337 laiens , 616 dedens ), 1216 loinz , 434 de grez , 1726 certez (cf. 799 meïsmez ). Exc. 206 volentiers , 1093 iluecques , 193 autressi , 204 tros (trans), J. 958 sans (sine) ; 965 gaires .

3) Dans une série de formes verbales : 1 ere pers. sing. : (les formes ont été déja indiquées) ; 2 e pers. sing. prés. 80 iez (es), mais 1216 siés (sedes) et vois (vides), malgré le d étymologique ; à l’imparf. J. 402 donnoiez  ; au parf. 94 veiz . J. 494 preiz , J. 495 fuz (cfr. 1178 meïs ), 1253 laissaz (1277 formas , 1278 commandas , 1285 nasquis , 1313 montas ). 2 e pers. plur. 281 iestez , 406 ditez , 244 faitez (cfr. le part. 941 fraintez ), 615 seustez , 616 feïstez , 978 veïstez , 325 fustez , 1289 alastez , 1170 aportastez . 1. pers. plur. 282 savommez , 354 disommez , 831 ferommez , J. 552 sommez , 1230 devommez . À côté, on trouve des formes en onz (1107 entronz , J. 639 seronz , J. 729 avonz , J. 490 feronz ) et en ons (449 savons , J. 730 sons ) ; il n’y en a point en om . Il est probable que la terminaison ommez s’est contractée en onz (cfr. J. 1045 ambesdouz et Am. 253 anz douz ) et qu’ensuite z a été réduit à s .

  • ↑ Dans les textes picards cités il n’y a pas d’exemple de la substitution de s à c , ch à la 1. pers. du singulier.
  • ↑ Dans l’édition d’Alph. Pauly (Paris, chez A. Lemerre) qui reproduit fidèlement les manuscrits.
  • ↑ Seint Auban 456, 556 1669 on trouve entenc , impératif d’entendre ; cfr. Uhlemann, Rom. Stud. IV, 610.
  • ↑ Cfr. l’article de M.  Boehmer sur le jod (Jahrbuch de Lemcke X, p. 173 suiv.) et notamment ses remarques sur venio , vengo , benzo .

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  1. essayer conjugaison du verbe essayer

    essayer. Verbe du 1er groupe - Le verbe essayer est transitif direct. Le verbe essayer peut se conjuguer à la forme pronominale : s'essayer. Le verbe essayer se conjugue avec l'auxiliaire avoir. essayer au féminin | essayer à la voix passive | essayer à la voix passive féminin.

  2. Verbe Essayer au Présent de l'indicatif

    À la 1 ère personne du singulier (je) et au présent de l'indicatif, la conjugaison du verbe essayer s'écrit "j'essaie" et prend la terminaison "ie". À la 2 ème personne du singulier (tu) et au présent de l'indicatif, la conjugaison du verbe essayer s'écrit "tu essaies" et prend la terminaison "ies".

  3. La 1re personne du singulier (je + e, s, x)

    Personnes : identifier les régularités. Il faut se souvenir que la terminaison d'un verbe conjugué dépend du verbe à l'infinitif, du temps, de la personne et du nombre : - pour les verbes dont l'infinitif est en "er", la terminaison est "e" au présent (Ex : écouter, crier...) avec je.

  4. Conjugaison : essayer (Français)

    Attention au i après le y aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous essayions, (que) vous essayiez. INDICATIF. SUBJONCTIF. CONDITIONNEL. IMPÉRATIF. INFINITIF. PARTICIPE. INDICATIF. - Présent. j'essaie / essaye. tu essaies / essayes. il, elle essaie / essaye. nous essayons.

  5. Verbe Essayer au Passé simple

    Conjugaison du verbe essayer au passé simple à toutes les personnes du singulier et du pluriel : je, tu, il/elle/on, nous, vous, ils/elles.

  6. Verbe Essayer au Futur de l'indicatif

    Conjugaison du verbe essayer au futur de l'indicatif à toutes les personnes du singulier et du pluriel : je, tu, il/elle/on, nous, vous, ils/elles.

  7. 1ère personne du singulier : indicatif imparfait et passé simple

    1ère personne du singulier : indicatif imparfait et passé simple. Introduction. Les bons réflexes. Ce que dit la grammaire. Pour aller plus loin. Entraînez-vous. Testez-vous. 3ème personne du singulier : indicatif passé simple et subjonctif imparfait. Testez-vous. Accueil. Module ...

  8. La 1re personne du singulier (je + e, s, x)

    La 1re personne du singulier (je + e, s, x) Date de diffusion : 2015. Disponible jusqu'au 11 janv. 2025. La terminaison d'un verbe conjugué dépend du verbe à l'infinitif, du temps, de la personne et du nombre.

  9. Exercice : 1ère personne du singulier [Personnes ]

    Conjugaison. Personnes. Exercice : 1ère personne du singulier. Passons à la pratique. Il s'agit de s'entraîner à ne pas confondre les marques. Dans les phrases qui suivent, il vous est demandé de décider de la façon dont doivent se terminer les verbes à la 1ère personne du singulier.

  10. PDF La 1re personne du singulier (je + e, s, x)

    Au présent de l'indicatif, avec le pronom je (1re personne du singulier), la terminaison du verbe est : Je ...e pour tous les verbes en -er (sauf aller). Je ...s pour les verbes en -ir, -re, -dre, -tre, -oir. Je ...x pour quelques verbes irréguliers en -oir (vouloir, pouvoir). DÉCOUVERTE. 2. Nouvelle mission !

  11. 1ère personne du singulier : indicatif imparfait et passé simple

    1ère personne du singulier : indicatif imparfait et passé simple. Introduction; Les bons réflexes; Ce que dit la grammaire; Pour aller plus loin; Entraînez-vous; Précédent; Suivant; Objectifs. Les homophones. Conjugaison - Le présent de l'indicatif. Les infinitifs ambigus. Confusions courantes. Introduction . 1ère personne du singulier : indicatif imparfait et passé simple ...

  12. première personne du singulier

    première personne du singulier \pʁə.mjɛʁ pɛʁ.sɔn dy sɛ̃.ɡy.lje\ féminin. (Grammaire) Forme indiquant la première personne et le singulier en même temps dans un paradigme des pronoms personnels selon le référent, de la conjugaison d'un verbe selon le sujet, ou des adjectifs possessifs selon le possesseur, par exemple je, suis ...

  13. Conjugaison du verbe essaye

    Personne de la conjugaison : essayer: essayé: Participe passé masculin singulier- essayer: j'essaye: Indicatif présent: Première personne du singulier: essayer: il essaye:...

  14. Imparfait et passé simple [Temps et modes conjugués]

    Pour trancher entre passé simple et imparfait face à une 1ère personne du singulier du verbe aller ou de verbes du 1er groupe, la méthode la plus simple et la plus efficace consiste à : Remplacer dans la phrase le verbe par un autre verbe hors 1er groupe et essayer les deux temps :

  15. Présent de l'indicatif

    Le verbe pouvoir possède deux formes pour la première personne du singulier de l'indicatif présent : "je peux" et "je puis". Seule la deuxième forme s'utilise dans la tournure interrogative ( "Puis-je ?"

  16. Première personne du singulier

    Définition de première personne du singulier : dictionnaire, étymologie, phonétique, citations littéraires, synonymes et antonymes de « première personne du singulier ».

  17. Exemples de phrases à la première personne du singulier

    Dans cette section, nous fournirons une série d'exemples de phrases écrites à la première personne du singulier, mais nous parlerons d'abord un peu de qui est cette personne grammaticale. La première personne du singulier est le « je », lorsque nous écrivons une phrase de ce type, nous devons le faire comme si nous ...

  18. narration à la première personne du singulier

    Les points de vue : narration à la première personne du singulier. 12 janvier 2018 Ophélie Hervet. Je poursuis donc (enfin) ma série d'articles sur la narration et les points de vue* en m'intéressant aujourd'hui à une seconde forme de focalisation interne : la narration à la première personne du singulier.

  19. Les textes à la première personne

    L'emploi de la première personne pour la narration d'un texte peut inscrire ce dernier dans diverses catégories. Le « je » à la place de la troisième personne du singulier implique une identité commune entre le narrateur et le personnage, ou l'auteur et le personnage, ou entre les trois.

  20. L'impératif

    Qu'est-ce que l'impératif ? L'impératif est un mode utilisé pour donner un ordre ou un conseil à une ou plusieurs personne (s). L'impératif ne se conjugue qu'aux personnes suivantes : les 2 es personnes du singulier et du pluriel (tu, vous) et la 1 re personne du pluriel (nous).

  21. Le Conjugueur

    À la première personne du singulier, la prononciation est légèrement différente. Le futur a un son [é] légèrement fermé tandis que le conditionnel à un son [è] ouvert. Ceci permet de les...

  22. La première personne du singulier

    Le travail de la première personne du singulier par Certeau nous libère de l'habitude de pensée (de l'illusion référentielle) selon laquelle un tel énoncé, à la première personne du singulier et au passé composé, est impossible, sauf par figure ou par fiction. On n'a pas ici une énonciation fictive, mais une énonciation.

  23. L'S à la première personne du singulier en français

    Nous présentons une explication nouvelle de ce phénomène, en essayant d'établir un rapport entre l's de la première personne du singulier et l'assibilation de la dentale finale du radical à cette même personne dans le dialecte picard. Commençons par rappeler quelques faits connus.