qu'est ce que le roman dissertation

La dissertation sur le roman expliquée en quelques exemples de plans

  • Ines Jacques
  • 12 Fév 2024

À lire dans cet article :

qu'est ce que le roman dissertation

Tu prépares le baccalauréat de français 2024 ? Nous ne t’avons pas oublié(e) ! Dans ce nouvel article, nous faisons le point avec toi sur la dissertation et plus précisément sur celles qui portent sur le roman. Pour que tu y aies une idée précise de ce qui est attendu de toi le jour de l’épreuve, nous te donnons des exemples de plans. C’est le moment de prendre quelques petites notes, si tu souhaites briller de mille feux lors de l’épreuve écrite de français. 

Eh oui, il est important que tu saches comment te comporter face à une dissertation. L’impasse est interdite sur cette épreuve coefficient 5 ! Bien souvent les candidats sont effrayés par la dissertation, qu’ils pensent plus compliquée que le commentaire de texte… à tort. La dissertation est avant tout une histoire de méthode.

Alors, ne fais pas l’impasse sur tes révisions de dissertation. On ne sait jamais, le jour de l’examen, tu seras beaucoup plus inspiré(e) par l’un des deux sujets de dissertation ! Auquel cas, impossible de te tirer une balle dans le pied en choisissant le commentaire de texte par dépit. C’est pourquoi le team Au Futur vient à ta rescousse !

Comment réussir sa dissertation sur le roman ? C’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre ! Lors de l’épreuve écrite du baccalauréat de français, la dissertation est souvent une grande source d’angoisse et d’appréhension chez les candidats. Et pourtant, une bonne dissertation n’est qu’une affaire de méthode et d’entraînement. Tu trouveras ci-dessous trois exemples de plans de dissertation sur le roman afin de faire de toi un(e) véritable professionnel(le) de cet exercice !

La dissertation sur le roman : quelques conseils méthodologiques 

Comme un grand nombre d’exercices en français, la dissertation répond à différentes règles. Pour rédiger une (très !) bonne dissertation le jour de l’épreuve, nous te conseillons de prendre en compte les quelques conseils ci-dessous : 

  • Surligner les mots-clés  avec un code couleur.
  • Noter , pour chaque mot-clé, tout ce à quoi ça nous fait penser (faire des rappels avec le code couleur) : en donner une définition (dans le contexte), des exemples, des synonymes, des antonymes, etc. En bref, tout ce qui te vient à l’esprit (ça peut toujours servir !).
  • Mettre en relation les termes et voir ce que ça donne : les points qui se recoupent, les divergences, les questions soulevées, etc.  De cette mise en relation des termes doivent apparaître les paradoxes.  
  • Bien penser à donner des exemples pour chaque argument et citer les exemples pour appuyer l’argumentation.

L’introduction de la dissertation sur le roman

L’introduction  est très importante dans une dissertation, car c’est ce par quoi va commencer le correcteur. Une bonne introduction annonce un bon devoir (et c’est exactement l’impression que tu veux donner à ton correcteur, non ?).

La structure de l’introduction

La structure de l’introduction suit une certaine logique, que tu retrouveras ci-dessous : 

  • Lorsque c’est possible, ne pas hésiter à démarrer ton introduction avec une accroche qui présentera les différents éléments de l’argumentation (exemple : dans une dissertation sur l’héroïsme du héros de roman, une accroche sur Quasimodo, le héros du roman Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, permet de remettre en question l’idée de l’héroïsme et de la beauté du héros de roman).
  • Énoncer le sujet tel qu’il est donné.
  • Définir les mots-clés du sujet (être concis) en en donnant différents sens. Les mettre rapidement en relation pour faire émerger le(s) paradoxe(s).

Les deux derniers points de l’introduction doivent être dédiés à l’annonce de la problématique et du plan de la dissertation.

La structure de la dissertation

I. La réponse la plus évidente à la question / affirmation posée, ce que l’on répondrait instinctivement et qui peut être appuyé par des éléments que l’on a notés sur le brouillon.

II. Le(s) paradoxe(s) , les éléments qui posent problème, il peut être intéressant de rebondir sur les premiers arguments avancés en première partie pour adopter un autre point de vue et mettre en évidence leur aspect problématique et les paradoxes soulevés. Ne pas se contredire tout de même.

III. Essayer de dépasser le(s) paradoxe(s) donnés en deuxième partie, ne pas rester bloqué(e) dans une impasse. Plusieurs possibilités s’offrent à toi : développer, sur un sens secondaire, un terme clé pour adopter un autre filtre d’analyse, étudier la position d’un acteur secondaire dans l’énoncé, jouer sur le pluriel/singulier etc. Une partie en général très personnelle, faite sur mesure par rapport à l’objet d’étude et au sujet qui rédige l’analyse.

La structure de chaque partie

I. L’argument résumé en une ou deux phrases. 

II. Développement de l’argumentation.

III. Appui de l’argument grâce à un exemple et une/des citations

IV. Une petite phrase conclusive sur l’argument développé et sur l’exemple pris.

Remarques plus spécifiques : bien penser à s’aider des différents sens des mots clefs pour avancer dans l’argumentation et la structurer, utiliser des mots de liaison (quelques exemples : tout d’abord, ensuite, enfin, toutefois, cependant, en revanche, de plus, de même, etc.) afin de structurer la dissertation, d’être bien clair et rigoureux dans la démonstration.

Nous avons choisi ces trois sujets de dissertation sur le roman, car ils traitent de trois éléments majeurs en littérature romanesque : le romancier, le personnage de roman et le lecteur.

Lire aussi : Qu’attend-on de toi à l’écrit de français au baccalauréat ?

Sujet de dissertation :   Pour apprécier un roman, le lecteur doit-il s’identifier au personnage principal et partager ses sentiments ?

En premier lieu, nous te conseillons de faire une analyse rapide des mots-clés de ton sujet.

Apprécier : estimer quelque chose, lui reconnaître une valeur et des qualités, aimer, goûter, juger de la valeur de quelqu’un ou de quelque chose (apprécier des meubles différemment) et évaluer approximativement une chose mesurable (apprécier une distance).

Antonyme : ne pas aimer, détester.

Roman : ici fais surtout référence à l’objet matériel, au livre que l’on a en main. Une œuvre romanesque (exemple : Notre-Dame de Paris , Victor Hugo), caractérisée par un récit, une narration avec des personnages et une ou plusieurs intrigues. Dans le cadre d’une dissertation sur le roman, il est primordial de savoir précisément à quoi renvoie le terme roman.

Lecteur : l’acteur du pôle de la lecture, celui qui fait d’une certaine manière face à l’écrivain par le biais du livre. L’acteur qui a accès à l’œuvre écrite, qui rencontre dans la lecture les personnages et leurs histoires.

S’identifier : d evenir identique à une autre personne ou chose, adhérer à une idée ou chose (s’identifier à un groupe), chercher à ressembler à une autre personne et penser être identique (s’identifier à ses parents).

Antonyme : se sentir différent, se différencier.

Personnage principal : le protagoniste du roman, le personnage central de l’œuvre que le lecteur rencontre le plus dans la lecture. C’est en général le personnage sur lequel le lecteur a le plus d’informations et dont on connaît les actions, les états d’âme et les émotions.

Partager : posséder quelque chose avec une ou plusieurs personnes (partager le pouvoir), diviser quelque chose en plusieurs parties (partager un gâteau) et les répartir entre plusieurs acteurs. Deux types de relation : d’union ou de division.

Sentiments : état affectif complexe et durable lié à des émotions ou des représentations, le sentiment amoureux en littérature, un penchant bon ou mauvais (les sentiments nobles), un opinion ou avis sur quelque chose (partagez-vous mon sentiment à ce sujet ?), une connaissance plus ou moins claire et immédiate (j’ai le sentiment que…). À la fois émotionnel, irraisonné et raisonnable, interne au sujet. Va avec la notion de partage.

Ensuite, tu peux t’interroger sur les notions que nous avons vues un peu plus haut :

Évidence : dans la mesure où le lecteur accède au roman à travers ses personnages, et notamment son personnage principal, et où il s’investit émotionnellement dans le récit grâce aux expériences, émotions et pensées du protagoniste, nous pouvons affirmer que le lecteur doit s’identifier au personnage principal et partager ses sentiments pour apprécier un roman.

Paradoxes : cependant, le raisonnement à l’œuvre lors de l’appréciation d’une œuvre implique-t-il toujours une identification émotionnelle au protagoniste? De plus, les personnages principaux étant complexes et divers, peut-on toujours partager leurs sentiments? De manière générale, peut-on vraiment réduire l’appréciation d’une œuvre à l’identification sentimentale du lecteur au personnage principal ?

Dépassement des paradoxes : finalement, peut-être que la clef de l’appréciation émotionnelle d’une œuvre est la tentative d’identification du lecteur au personnage principal et de partage des sentiments. C’est une démarche qui semble automatique de la part du lecteur, un effort constant.

Lire aussi :   Bac français 2023 : comment se présentent les épreuves écrites et orales ?

Le plan de la dissertation

I. Dans la mesure où le lecteur accède au roman à travers ses personnages, et notamment son personnage principal, et où il s’investit émotionnellement dans le récit grâce aux expériences, émotions et pensées du protagoniste, nous pouvons affirmer que le lecteur doit s’identifier au personnage principal et partager ses sentiments pour apprécier un roman.

I.1. La première rencontre du lecteur avec l’œuvre est sentimentale : il lui faut donc s’identifier au personnage principal et partager ses sentiments s’il veut accrocher avec l’œuvre. Exemple : Aurélien, Aragon. Le protagoniste, aussi narrateur personnage du roman, a des sentiments et des émotions très fortes que le lecteur ressent et partage. C’est notamment le cas pour les sentiments amoureux qu’il voue à Bérénice. Le fait qu’ils soient largement exprimés dans le texte permet au lecteur de s’identifier au personnage, de se sentir proche de lui et d’entrer dans un œuvre qu’il apprécie.

I.2. Le sens “aimer” du verbe apprécier : pour aimer une œuvre, le lecteur doit pouvoir s’identifier au personnage principal, se sentir proche de lui et l’aimer donc partager ses sentiments. Exemple : le personnage de Quasimodo dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. La puissance des sentiments de Quasimodo, montrés par une narration aux registres pathétique et épique et par l’alternance entre la focalisation interne et externe, touche le lecteur et malgré la difformité caractéristique du personnage (bossu) il s’identifie à celui-ci. Le lecteur se sent proche de Quasimodo lorsqu’il observe Esmeralda avec admiration et douceur, lorsqu’il la sauve de la pendaison et la cache dans la cathédrale de Notre-Dame de Paris alors qu’il est repoussé par celle qu’il aime, lorsqu’il la cherche partout dans la nuit où elle sera pendue et assiste impuissant à sa mort… La force de ses sentiments, tant heureux que tristes, touche le lecteur et crée un lien entre le personnage et lui. Le lecteur apprécie le roman parce qu’il aime Quasimodo et se sent émotionnellement proche de lui.

I.3. La distance entre le lecteur et l’œuvre : il est nécessaire pour pouvoir totalement entrer dans l’histoire de s’identifier au personnage principal, d’être proche de lui. Cela va avec le premier sens du verbe “s’identifier”, devenir identique. Exemple : Le Rouge et le Noir , Stendhal (1972). Le lecteur actuel, qui n’a pas connu l’époque dans laquelle a lieu la narration, entre dans l’histoire en partie grâce à son identification au personnage de Julien Sorel. Ce jeune homme, amoureux d’une femme plus âgée qui semble inaccessible, touche le lecteur par la force et la jeunesse de ses sentiments. L’amour et le désir étant des sentiments communs à tous les êtres humains, le lecteur s’identifie évidemment au personnage principal. C’est ce qui lui permet d’entrer dans le récit, dans l’intrigue.

II. Cependant, peut-on vraiment réduire l’appréciation d’une œuvre à l’identification sentimentale du lecteur au personnage principal et au partage des mêmes sentiments ?

II.1. Le second sens du verbe apprécier : la raison est aussi importante dans l’appréciation d’une œuvre, dans son évaluation. L’aspect sentimental n’est pas nécessaire pour évaluer une œuvre. Exemple : Jacques le Fataliste et son maître , Diderot (1973). Dans le cadre d’une appréciation définie comme jugement, la complexité technique du roman est le critère d’évaluation. Le lecteur apprécie ce roman, car il est d’une complexité intrigante et intéressante. Il le juge bon, car raisonnablement, c’est une prouesse technique. Dans ce cas, la raison est suffisante pour apprécier un roman.

II.2. La différence de caractère entre le lecteur et le personnage principal du roman peut engendrer la curiosité du lecteur : il n’est pas toujours nécessaire de s’identifier au personnage principal pour apprécier une œuvre. Exemple : L’étranger de Camus. Le personnage principal de ce roman, antipathique et perturbant pour le lecteur, le surprend et va être une source de curiosité. Cette originalité de l’œuvre va être le critère d’appréciation du lecteur. Il n’a parfois pas besoin de s’identifier au personnage principal ou de partager ses sentiments pour apprécier un roman.

II.3 . La figure de l’anti-héros qui ressent des sentiments destinés à choquer et à dégoûter le lecteur, donc à piquer sa curiosité : partager les sentiments du personnage principal n’est pas toujours obligatoire pour apprécier une œuvre. Exemple :   Les Bienveillantes, Jonathan Littell. Le personnage principal prend du plaisir en observant une exécution et est acteur dans le processus d’extermination des juifs par les nazis. Il apparaît détestable aux yeux du lecteur, ses actions et pensées le choquent. Dans ces cas-là, le dégoût est la source d’intérêt du lecteur. Il ne s’identifie pas au personnage principal ni ne partage ses sentiments, le dégoût et le mépris qu’il lui porte sont ce qui lui font apprécier le roman.

III. Finalement, peut-être que la clef de l’appréciation émotionnelle d’une œuvre est la tentative d’identification du lecteur au personnage principal et de partage des sentiments. C’est une démarche qui semble automatique de la part du lecteur, un effort constant.

III.1. La différence de caractère entre le personnage principal et le lecteur engendre un désir de compréhension de la part du second acteur : même lorsque le personnage principal présente de nombreuses différences avec le lecteur, la démarche la plus naturelle de la part de celui-ci est le désir de compréhension. Le lecteur essaye constamment de comprendre le personnage de roman, c’est une manière de s’identifier à lui, car il tente de se mettre à sa place. Et c’est une démarche qui suscite l’appréciation du lecteur. Exemple : Madame Bovary , Flaubert. Le personnage principal est une femme qui, épouse d’un officier de santé et vivant en pleine campagne, rêve d’une vie noble et trépidante très loin de ce cadre de vie. Ses rêveries constantes, inspirées des romans à l’eau de rose, en font un personnage très particulier. Néanmoins, le lecteur va instinctivement tenter de comprendre pourquoi elle prend des amants et pourquoi elle s’échappe dans un monde imaginaire où elle se rêve en princesse de Cour. Malgré la différence de caractère entre le personnage principal et le lecteur, cette démarche de compréhension permet l’appréciation de l’œuvre.

III.2. Tout sentiment du personnage principal peut essayer d’être compris par le lecteur : partager les sentiments du personnage principal de manière immédiate n’est pas toujours nécessaire pour apprécier un roman, la tentative de compréhension est une autre voie d’appréciation des œuvres. Naturellement, le lecteur va tenter de comprendre les raisons qui poussent le personnage à avoir des sentiments qu’il ne partage pas. Il se met dans la peau du personnage et peut parfois parvenir à partager des sentiments qui lui étaient extérieurs dans un premier temps. Exemple : Notre-Dame de Paris , Victor Hugo . Le personnage de Claude Frollo, dont l’attitude par rapport à Esmeralda est très violente et inconstante, présente de grandes différences de caractère avec un lecteur lambda. Celui-ci peut avoir des difficultés à comprendre pourquoi Claude sabote les interventions publiques d’Esmeralda et organise la mise à mort de celle qu’il aime. Mais ce qui va permettre au lecteur d’apprécier l’œuvre est sa démarche de tentative de compréhension des actions de Claude : ce personnage frustré, rongé par le désir et possessif, fait tout pour ne pas céder à ses pulsions et contrôler la situation. Face à une femme qui l’attire et qui repousse ses avances, il l’éloigne et fait en sorte que personne d’autre que lui ne l’ait. Cette compréhension acquise, le lecteur apprécie le roman.

Lire aussi :   Bac français 2024 : nos conseils pour un bon commentaire de texte

La conclusion

Revenir chronologiquement sur les éléments majeurs de l’analyse de la dissertation sur le roman. Si possible, terminer avec une ouverture sur une possibilité non explorée dans l’analyse.

Les éléments à évoquer : pour aimer une œuvre, il semble tout d’abord évident que le lecteur doive s’identifier au personnage principal et partager ses sentiments. C’est une manière d’entrer dans l’œuvre, d’accrocher avec elle. Cependant, l’appréciation d’une œuvre par le lecteur ne nécessite pas toujours de satisfaire ces critères. La raison et la curiosité suscitée par la différence sont d’autres critères d’appréciation d’une œuvre. Enfin, ce qui compte peut-être le plus pour l’appréciation d’une œuvre est la démarche de tentative de compréhension, d’identification et de partage des sentiments du personnage principal de la part du lecteur.

Sujet de dissertation : Le roman doit-il toujours représenter le monde tel qu’il est ?

Roman : tant l’objet matériel (le livre) que le genre romanesque. Comme dit précédemment, dans le cadre d’une dissertation sur le roman, il est primordial de définir ce terme.

Doit : le verbe devoir, une obligation, un devoir, une convention ou un sentiment de devoir.

Toujours : sans cesse, sans exception.

Représenter … tel qu’il est : dessiner à l’identique, re-présenter = présenter de nouveau donc recréer, redessiner.

Monde : le monde réel, l’espace dans lequel l’humanité vit. Ce qui nous entoure, tant la Terre que le cosmos.

Évidence : dans le sens où le roman est par nature fictif, c’est-à-dire un lieu d’invention et de création d’un monde à partir de ce que nous connaissons,il semble difficile d’affirmer que le roman doit toujours représenter le monde tel qu’il est. Il façonne un monde nouveau né de ses expériences, connaissances et idées.

Paradoxes : cependant, une écriture déconnectée du monde présente le risque de ne plus le représenter du tout. Le “poète dans sa tour d’ivoire” qui représente un monde trop inconnu pour le lecteur prend le risque de ne plus réussir à communiquer avec son lecteur.

Dépassement des paradoxes : finalement, afin de représenter au mieux le monde et de transmettre quelque chose au lecteur, le roman doit peut-être associer le réalisme, la représentation telle quelle et la fiction ; et choisir le bon moment pour adopter un style ou un autre.

Lire aussi : Bac de français : ce qu’on attend de toi à l’oral

I. Dans le sens où le roman est par nature fictif, c’est-à-dire un lieu d’invention et de création d’un monde à partir de ce que nous connaissons, il semble difficile d’affirmer que le roman doit toujours représenter le monde tel qu’il est. Il façonne un monde nouveau né de ses expériences, connaissances et idées.

I.1. La nature fictive du roman : le genre romanesque est caractérisé par la fiction narratologique donc par la création d’une version “fausse” du monde qui nous entoure. Par nature, le roman ne doit donc pas représenter le monde tel qu’il est. C’est un exercice de style. Exemple : Flaubert, extrait de sa lettre à Louise Colet (16 janvier 1852) : “ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force de son style.”

I.2. La grande part d’invention dans le travail d’écriture d’un roman, le verbe re-présenter : l’écriture d’un roman implique une grande part d’invention de la part du romancier, il crée un univers fictif tant à partir de ses expériences réelles que de ses idées. Les romanciers revendiquent ceci, c’est une démarche caractéristique de l’écriture romanesque. Le roman ne doit donc pas, par nature, toujours représente le monde tel qu’il est. Exemple : Fiction et diction , Gérard Genette. Ce spécialiste du roman insiste sur son caractère fictionnel.

I.3. La liberté des romanciers dans le choix de la part de fiction et de réalité : les romanciers revendiquent une certaine liberté quant à leur travail d’écriture, ils sont libres de choisir la part de fiction dans l’élaboration du monde fictif. Le devoir de toujours représenter le monde tel qu’il est est plutôt celui de l’historien.  Exemple : La fiction et les faits , Antony Beevor. Il distingue le romancier et l’historien par le recours à la fiction ou aux faits.

II. Cependant, une écriture déconnectée du monde présente le risque de ne plus le représenter du tout. Le romancier “dans sa tour d’ivoire” qui représente un monde trop inconnu pour le lecteur prend le risque de ne plus réussir à communiquer avec son lecteur.

II.1. La difficulté de lecture et de compréhension d’un roman qui représente un monde très différent du lecteur : une œuvre qui représente un monde totalement inconnu, abstrait et parfois absurde pour le lecteur présente des difficultés de lecture et risque d’être incomprise par le lecteur. Un écart trop grand entre le monde réel et la manière dont il est représenté dans le roman peut ainsi engendrer une œuvre qui ne représente rien pour le lecteur. Exemple : critiques faites au surréalime et au symbolisme, et à des auteurs comme André Breton ou Mallarmé. Leurs œuvres sont qualifiées d’hermétiques, donc incompréhensibles et illisibles (exemple : Nadja, Breton).

II.2. Le risque d’une écriture élitiste, hautaine, car déconnectée du monde réel : un reproche possible à un roman qui ne représente pas le monde tel qu’il est sa déconnexion avec la réalité du peuple. C’est le reproche qui est fait au “poète dans sa tour d’ivoire” qui surplombe le monde, la réalité quotidienne et ne représente pas le monde dans ses œuvres.  Exemple : Théophile Gautier revendique cette position dans la préface d’ Albertus (1852), “L’auteur du présent livre n’a vu du monde que ce que l’on voit par la fenêtre, et il n’a pas envie d’en voir davantage.”

III. Finalement, afin de représenter au mieux le monde et de transmettre quelque chose au lecteur, le roman doit peut-être associer le réalisme, la représentation telle quelle et la fiction ; et choisir le bon moment pour adopter un style ou un autre.

III.1. Bien répartir la part de fiction et de représentation du monde tel quel afin de donner plus de vraisemblance au roman. Parfois, mélanger la représentation du monde et l’élaboration fictionnelle peut donner plus de réalité au monde représenté. La fiction comme complément du réel, lorsqu’elle est bien dosée, donne de la vraisemblance au monde du roman. Exemple : Notre-Dame de Paris , Victor Hugo (1831) : la représentation de la Cour des Miracles dans le chapitre de “La Cruche Cassée”. Cet espace, peuplé par des brigands et des éclopés, est une légende parisienne. Les livres historiques disent qu’elle a existé, mais elle n’apparaît sur aucune carte topographique de Paris de l’époque. Or Victor Hugo en fait un espace central du roman, perdu au milieu des ruelles, fantastique, effrayant et parodique. Il lui donne une réalité dans le roman. Et ceci donne un caractère vraisemblable au Paris représenté dans la narration.

III.2. Choisir le bon moment pour représenter le monde tel quel ou au contraire avoir recours à la fiction : afin de représenter au mieux le monde et de lui donner un caractère réel et vraisemblable dans le récit, l’auteur doit choisir sa posture selon le moment. Exemple : Notre-Dame de Paris , Victor Hugo (1831). De nombreux éléments sont des faits historiques, mais ces éléments côtoient les élaborations fictionnelles. Victor Hugo choisit avec ingéniosité quand représenter le monde tel qu’il est et avoir recours à la fiction. Par exemple, les chapitres centrés sur l’architecture de Paris (“Paris à vol d’oiseau”, “Notre-Dame de Paris”) décrivent presque historiquement le monde représenté. Les détails architecturaux sont nombreux et il peint le Paris de son époque. Mais d’autres chapitres plus fictionnels quant au monde (L’élection de Quasimodo comme pape des fous au Livre I par exemple) nous ramènent à la définition même du roman et aux intrigues du roman. La scène où Quasimodo est élu enrichit le personnage principal du roman, annonce son importance future autant qu’elle présente une tradition du peuple de Paris. Ce passage donne de la vraisemblance au roman et fait avancer l’intrigue. Victor Hugo, en alternant entre la représentation réelle du monde et l’élaboration fictionnelle, construit un monde vraisemblable et convaincant pour le lecteur.

Les points à aborder :  par nature, le roman ne tend pas à toujours représenter le monde tel qu’il est. Pourtant, une distance trop grande entre le monde et la représentation romanesque peut comporter des risques tels que l’incompréhension et le reproche d’orgueil. Finalement, le roman doit peut-être associer la représentation calquée du monde et la fiction pour créer un monde vraisemblable et convaincant.

Lire aussi : Les citations incontournables pour le bac français

Sujet de dissertation : Dans quelle mesure le personnage de roman donne-t-il au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine ?

Attention : les sujets de dissertation sur le roman du type “dans quelle mesure” sont spécifiques et n’appellent pas une réponse du type oui / non. La manière la plus facile de traiter ce type de sujet est de structurer le plan avec les différents sens de “dans quelle mesure” : Comment ? À quel point ? Dans quelles conditions ?  (le sens des questions peut être inversé pour traiter au mieux le sujet)

Personnage de roman : le personnage créé par l’auteur au sein de son roman, le protagoniste du roman.

Donne … un accès : donne au lecteur une voie d’accès à quelque chose, un filtre de compréhension de quelque chose.

Lecteur : l’acteur du pôle de la lecture, celui qui lit l’œuvre.

Complexité de l’âme humaine : l e caractère complexe de l’âme humaine, ce qui la rend difficile à saisir et à rendre. La complexité va avec la diversité, l’entrelacement de différents éléments et la difficulté d’intelligibilité.

Comment : dans la mesure où le personnage de roman est un être humain dont les pensées, les sentiments et les émotions parfois contradictoires sont donnés au lecteur, il donne un accès à la complexité de l’âme humaine à celui qui lit. Le recours au narrateur personnage, aux différents types de discours et à la description sont des moyens littéraires  majeurs pour donner au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine.

À quel point : Il faut néanmoins nuancer l’affirmation catégorique selon laquelle le personnage de roman donnerait au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine. Les personnages de romans archétypiques sans réelle profondeur ainsi que ceux dont on ne connaît que très peu de choses ne donnent pas réellement au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine. Il y a une mesure à ce processus.

Dans quelles conditions : afin de dépasser cette impasse, nous pouvons nous demander quels personnages de romans donnent un accès à la complexité de l’âme humaine. (Une typologie est toujours appréciée dans une dissertation).  

I. Quels sont les moyens utilisés pour que le personnage de roman donne au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine ?

I.1. Le narrateur personnage : la focalisation interne donne au lecteur un accès aux pensées, réflexions et émotions du personnage de roman. Étant généralement un personnage complexe en proie à des doutes, des émotions contradictoires ou des pensées problématiques, son âme reflète la complexité de l’âme humaine. Y avoir accès nous donne donc un accès à la complexité de l’âme humaine. Exemple : Les Années , Annie Ernaux (2008). Le narrateur personnage représenté par le pronom “on” (autobiographie déguisée d’Annie Ernaux) raconte sa vie de femme dans les années 1960 en évoquant des émotions fortes et contrastées. Le fait qu’Annie Ernaux raconte ses expériences, émotions et épreuves à la première personne du pluriel nous donne accès à la complexité de son âme, et donc à la complexité de l’âme humaine.

I.2. Le flux de conscience : ce procédé littéraire qui consiste à inscrire dans le texte le flux de pensées d’un personnage sans le structurer, laissant l’âme s’exprimer librement, reflète parfaitement la manière complexe dont fonctionne le flux de pensées des hommes. Ce type de discours permet au personnage de roman de donner au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine. Exemple : Mrs Dalloway, Virginia Woolf (1925). Ce roman, caractérisé par le récit à la première personne et le flux de conscience de Mrs Dalloway (narratrice), offre au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine à travers son personnage principal. Ses perpétuelles hésitations, digressions et évolutions, données grâce au procédé d flux de conscience, reflètent le fonctionnement de l’être humain. De même que Mrs Dalloway, nos pensées et décisions s’entremêlent à chaque instant.

I.3. Le portrait détaillé : la construction détaillée du portrait d’un personnage de roman donne un accès à la complexité de l’âme humaine. Le portrait détaillé d’un personnage est une description dans laquelle apparaissent l’histoire complexe de sa vie, ses sentiments vis-à-vis de son entourage et du monde ou même ses idées dans divers domaines comme la manière de vivre, la philosophie ou la société. Ce portrait pourrait tout à fait être celui d’un homme ou d’une femme du monde réel que l’on connaît. Ce portrait, applicable tant au personnage de roman qu’à l’homme réel, est donc un moyen littéraire essentiel pour donner au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine. Exemple : Le personnage de Claude Frollo dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. C’est un archidiacre pour qui le respect des lois morales et religieuses est essentiel. Il est bon avec son frère et Quasimodo, enfant abandonné qu’il a adopté. Mais il est aussi rongé par le désir et la jalousie, ce qui l’amène à maltraiter Esmeralda (dont il est amoureux), à tenter de tuer le chevalier Phoebus (par jalousie) et à prendre ses distances par rapport à son protégé Quasimodo. Son trouble est intense, comme le montre le chapitre où il déambule dans Paris et ne fait que tourner en rond. Le portrait très complet qui en est donné donne au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine.

II. À quel point le personnage de roman donne au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine ?

II.1. Les personnages de romans archétypiques construits dans une réelle profondeur, existent par leur apparence et non par la complexité de leur âme : parfois, les auteurs choisissent de construire de personnages archétypiques afin qu’ils représentent une certaine classe sociale, une attitude ou un type de personnes de la société. Ces personnages sont caractérisés par une existence apparente et des traits forcés. L’auteur leur donne peu de profondeur. Leur rôle n’est pas de donner un accès à la complexité de l’âme humaine, mais bien de représenter artificiellement un type de personnes. Exemple : L’éducation sentimentale , Flaubert. Le personnage principal est le héros romantique par excellence, tant par son physique que par son caractère sensible et ses activités préférées (la contemplation, l’observation). Il est l’archétype du héros romantique. La scène où les deux amants sont sur une barque et entonnent des vers est une caricature de l’entretien amoureux. La fonction de ce personnage n’est donc pas de donner accès à la complexité de l’âme humaine, il représente un genre dans le cadre d’une caricature.

II.2. Le narrateur omniscient et les descriptions peu détaillées associés au personnage de roman ne permettent pas au lecteur d’avoir un accès à la complexité de l’âme humaine : le discours peut instaurer une distance entre le personnage de roman et le lecteur, ce qui complique l’accès à la complexité de l’âme humaine. Les outils majeurs de cette mise à distance sont le narrateur omniscient et les descriptions très superficielles. Exemple : Le personnage de Bérénice dans Aurélien , d’Aragon. Ce personnage féminin est présenté au lecteur par le biais du regard d’Aurélien, nous ne connaissons pas ses pensées et Aurélien en donne des descriptions principalement corporelles. Sans une focalisation interne de Bérénice et des descriptions développées de ses états d’âme, ce personnage ne permet pas au lecteur de saisir pas la complexité de l’âme humaine.

III. Finalement dans cette dissertation, quel personnage de roman donne au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine ?

III.1. Le personnage de roman torturé par des sentiments forts et contradictoires : ce type de personnage donne au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine, car les sentiments contradictoires qui le traversent sont aussi ceux du lecteur. Cette situation de trouble peut aussi bien toucher le personnage que le lecteur. Exemple : Le personnage masculin du chevalier des Grieux dans Manon Lescaut, de l’Abbé Prévost. Ce personnage est amoureux de Manon Lescaut, une jeune femme inconstante qui après avoir vécu une histoire d’amour avec le jeune homme va le tromper, le quitter et lui demander de l’argent. Celui-ci, tiraillé entre l’amour qu’il lui porte et la méfiance, la rancœur et la douleur, est sujet à des fortes émotions contradictoires. Les moments où il lui déclare un amour inconditionnel côtoient ceux où il affirme la détester. Or cette cohabitation de l’amour et de la haine est caractéristique de l’être humain amoureux tantôt approuvé, tantôt repoussé par celle qu’il aime. Ce personnage torturé donne donc accès à la complexité des sentiments humains.

III.2. Le personnage de roman vraisemblable : un personnage de roman qui ressemble aux êtres humains dans son fonctionnement, ses actions et ses sentiments donne accès à la complexité de l’âme humaine, car il en est le reflet. Sa grande ressemblance avec le genre humain en fait un personnage particulièrement efficace dans l’accès à une âme humaine complexe. Exemple : Germinal , Zola (roman réaliste). Les personnages de ce roman (Gervaise, son fils et les mineurs principalement) sont représentatifs de la vie liée à la lutte des classes. Leurs états d’âme, leurs actions ainsi que leurs décisions sont les reflets du genre humain dans le cadre d’une situation d’affrontement des différentes classes sociales.

III.3. L’anti-héros : l’anti-héros, de prime abord très différent du lecteur, peut aussi lui donner un accès à la complexité de l’âme humaine, car il représente la face cachée de l’homme. Cette face, que tous les êtres humains connaissent sans vouloir y penser, est ce qui fait que l’homme est homme. La cohabitation de qualités et de défauts constitue la complexité de l’âme humaine. Ainsi, un anti-héros laid, mauvais, avare ou arrogant donne au lecteur un accès à la face sombre de l’homme. Exemple : Le portrait de Dorian Gray, Dorian Gray. Le personnage principal de ce roman, rongé par le désir de pouvoir et de beauté, va devenir cruel et indifférent à ceux qui l’entourent. Cet égoïsme extrême, cette soif de pouvoir et de perfection sont des traits sombres de l’humain. Ce personnage, par son renoncement à la morale et sa chute dans la recherche de la perfection, reflète la tentation de la noirceur, de l’immoralité et de l’égoïsme chez l’homme. Il donne accès à la face cachée de l’humanité, donc à sa complexité.

Lire aussi : Les mouvements littéraires et leurs caractéristiques

Revenir chronologiquement sur les éléments majeurs de l’analyse de la dissertation sur le roman. Si possible, terminer avec une ouverture sur une possibilité non explorée dans l’analyse de la dissertation sur le roman.

Les éléments à évoquer : d ans les cas où le personnage de roman est narrateur personnage, où ses pensées sont données telles quelles et où son portrait est très détaillé ; il donne au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine. Toutefois, il y a des limites à ce processus. Les personnages de romans typiques ou ceux dont le portrait peu détaillé est donné par un narrateur omniscient ne donnent pas forcément cette chance au lecteur. Finalement, une typologie du type de personnage de roman qui donne accès à la complexité de l’âme humaine donne une idée plus précise de la fonction de ce personnage. Le personnage de roman torturé, le personnage vraisemblable et l’anti-héros sont trois types de personnages qui donnent cet accès à la complexité humaine.

En plus de réussir une bonne dissertation sur le roman, grâce à cette fiche que tu viens de lire attentivement, nous t’invitons à découvrir nos conseils pour avoir 20/20 au baccalauréat de français !

Conseils pour réussir ta dissertation au baccalauréat de français 

Parce que toute l’équipe Au Futur souhaite que tu réussisses avec brio l’épreuve de la dissertation de français, voici quelques conseils que tu peux précieusement adopter pour avoir une méthodologie efficace : 

Faire un brouillon de qualité

On te conseille évidemment de faire un brouillon avant de commencer directement ta rédaction au propre. Pour faire un brouillon efficace, on a une technique infaillible : consacrer une feuille de brouillon par partie puis écrire uniquement sur le recto. Avec cette technique, tu as une vue d’ensemble sur tes idées.

Ne pas relire ta copie à la fin !

Eh oui, c’est un conseil qui peut te surprendre ! Toute ta scolarité, tu as dû entendre qu’il fallait consacrer 10 minutes de ton temps à la relecture. Seulement, on ne va pas se mentir, après quatre heures d’épreuves, la relecture, c’est vraiment pour faire « genre » : mis à part quelques fautes d’orthographe et quelques virgules, ton cerveau déjà bien fatigué n’est pas très efficace. C’est pourquoi, on te conseille plutôt de relire ta copie après chaque nouvelle sous-partie. Autrement dit, relire ta copie toutes les 10/15 minutes. Effectivement, cette technique est très efficace puisqu’elle te permet à la fois de suivre le « fil conducteur de ta copie » et de prévenir le possible hors-sujet. Cette relecture « partie par partie » te permet de gagner en efficacité. 

Soigner ta présentation

C’est essentiel pour être bien perçu par ton correcteur. En effet, ce dernier a un grand nombre de copies à corriger, il fatigue et surtout prend peine à bien relire des copies disgracieuses (calligraphie, truffés de fautes d’orthographe, bourrés d’Astérix, etc.), alors facilite-le et il t’en sera reconnaissant. Garde en tête que ta présentation est le « Code de la route de ta copie », alors suis des indications stylistiques pour que le correcteur comprenne ta copie. Tu peux alors par exemple : 

  • Faire un alinéa (sauter deux ou trois carreaux) à chaque début de paragraphe ;
  • sauter une ligne entre chaque sous-parties ;
  • Sauter deux lignes entre chaque partie ; 
  • Aérer ta copie, etc.

Rester simple et concis

N’oublie pas que tu restes un élève de terminale. Tu n’es ni poète, ni journaliste et encore moins romancier. C’est pourquoi, on te conseille de ne pas te lancer dans des phrases trop longues et complexes. Reste simple et factuel. Faire des courtes phrases : sujet / verbe / complément. Évidemment, les fautes d’orthographe, de grammaire et de syntaxe sont aussi à bannir.

Bac français 2024 : les œuvres au programme

Maintenant que tu en sais un peu plus sur la dissertation sur le roman, laisse-nous te rappeler les œuvres au programme du bac de français 2024. En d’autres termes, les œuvres sur lesquelles tu devras plancher au mois de juin prochain. 

Cette année encore, 12 ouvrages sont au programme divisés en 4 objets d’étude d’instincts.

La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle 

  • Rimbaud, Cahier de Douai (aussi connu sous les titres Cahiers de Douai, « Recueil Demeny »  ou Recueil de Douai ), 22 poèmes, de « Première soirée » à « Ma Bohème (Fantaisie) » / parcours : émancipations créatrices.
  • Ponge, La rage de l’expression / parcours : dans l’atelier du poète.
  • Hélène Dorion, Mes forêts / parcours : la poésie, la nature, l’intime.

Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle

  • Abbé Prévost, Manon Lescaut / parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque.
  • Balzac, La Peau de chagrin / parcours : les romans de l’énergie : création et destruction.
  • Colette, Sido suivi de Les Vrilles de la vigne / parcours : la célébration du monde.

Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle

  • Molière, Le Malade imaginaire / parcours : spectacle et comédie.
  • Marivaux, Les Fausses Confidences / parcours : théâtre et stratagème.
  • Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde / parcours : crise personnelle, crise familiale.

La littérature d’idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle

  • Rabelais, Gargantua / parcours : rire et savoir.
  • La Bruyère, Les Caractères , livres V à X / parcours : la comédie sociale.
  • Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne   (du « préambule » au « postambule ») / parcours : écrire et combattre pour l’égalité.

Lire aussi :  Bac français 2024 : les œuvres au programme

Calendrier 2024 : Les dates du bac de français

Tu veux connaître les dates des épreuves anticipées de Français cette année ? Eh bien figure-toi que tu es au bon endroit !  Voici un petit récapitulatif des dates importantes à retenir pour le bac de français en 2024 !

  • Épreuve écrite : vendredi 14 juin 2024 de 8h à 12h 
  • Épreuve orale : à partir du 24 juin jusqu’au 5 juillet.

Si tu ne connais pas encore la date exacte de ta convocation pour l’épreuve orale, ne t’inquiète pas. Tu devrais bientôt la recevoir ! Elle te précisera la date et le créneau horaire de ton passage.  Cependant, la situation est un peu différente comparé au Grand oral. pour ton épreuve oral, tu ne sais pas précisément à quelle heure tu es convoqué(e). On t’indiquera seulement si tu passes le matin ou l’après-midi, et le jour même, tu découvriras l’ordre de passage des candidats convoqués simultanément.

En d’autres termes, tu pourrais être appelé(e) le matin et ne passer qu’en troisième ou quatrième position, te faisant ainsi passer vers 11 heures après avoir attendu depuis 8 heures. C’est une réalité inévitable du baccalauréat de français, mais essaie de voir cela comme un avantage. Si tu passes en premier, tu en auras fini rapidement, et si tu passes en dernier, tu disposeras de plus de temps pour réviser tes fiches.

Lire aussi :  Les dates du bac de français 2024

Tu veux plus d’informations et de conseils pour réussir tes examens et trouver ton orientation ? Rejoins-nous sur Instagram et TikTok !

Parcoursup : ce que tu dois faire pendant la phase d’admission

Parcoursup 2023 : 5 conseils pour la phase principale d’admission, phase d’admission parcoursup : les conseils à connaître pour ne pas stresser, bac 2024 : les sujets des épreuves de spécialité tombés en amérique du nord, bac 2024 : le sujet de français tombé en amérique du nord, parcoursup phase d’admission principale : réponses à tes questions, parcoursup : tout savoir sur la phase d’admission principale, pass’sport : modalités, montant et remboursement, parcoursup 2024 : les réponses possibles aux propositions des formations, les 10 questions les plus fréquentes en entretien d’embauche.

guide bac de français 2024

Inscris-toi à la newsletter du futur 👇🏼

Dans la même rubrique....

Image article comparaison poèmes Villon et Rimbaud

Bac français : comparaison de deux poèmes de Villon et Rimbaud

préparation bac français

Bac français 2024 : optimiser les 30 minutes de préparation

Image article utopie cinéma

Français : l’utopie au cinéma

Image article résumé Mes forêts Dorion

Mes forêts, Hélène Dorion : résumé de l’œuvre

erreurs bac français

Bac français 2024 : les erreurs à ne pas commettre à l’oral

oral bac de français

Bac français 2024 : nos conseils pour réussir l’oral

sujet bac français 2023

Bac 2023 : les sujets de l’épreuve de français

Image article Cahiers de Douai Rimbaud

Cahiers de Douai, Rimbaud : résumé de l’œuvre

SAMABAC

Français au BAC : Exemple de dissertation corrigée sur le roman

qu'est ce que le roman dissertation

SUJET: « Tout grand roman est un déicide, c’est-à-dire un assassinat symbolique de la réalité ». Commentez et discutez ces propos à l’aide d’exemples illustratifs.

La littérature demeure le cadre à partir duquel l’écrivain, à travers des genres variés, révèle sa vision du monde. Le roman, plus accessible au public, dévoile de façon plus claire le côté artistique de l’homme de plume. La grandeur et la pertinence de l’œuvre romanesque se mesurent par l’illusion de vérité qu’elle entretient. C’est fort de ce constat qu’il est affirmé : « Tout grand roman est un déicide, c’est-à-dire un assassinat symbolique de la réalité ». En d’autres termes, le véritable roman est une falsification du réel. Mais, la vocation de tout grand roman est-elle uniquement de fictionnaliser la réalité ? Alors, il convient d’une part d’analyser la dimension illusionniste du roman et d’autre part de montrer comment l’œuvre romanesque reflète la vie.

Longtemps dénommé poubelle de la littérature, le roman reste un genre ouvert. C’est un récit fictif en prose qui relate une histoire imaginaire mettant en scène des personnages donnés comme vraisemblables évoluant dans un cadre spatio-temporel bien défini. Partant de cette définition, l’on peut partager que le roman, par le biais de son arme, la fiction, assassine symboliquement la réalité. En effet, tout grand roman est une œuvre d’art. L’écrivain qui le réalise puise sa matière première (personnages, lieux, événements naturels, sociaux….) de la vie réelle et la transforme dans son laboratoire pour obtenir un produit fini. Le romancier met en avant son esprit créatif et imaginatif, son ingéniosité et sa dextérité et s’appuie fortement sur les effets de réel pour fabriquer une œuvre authentique qui essaie de concurrencer la vie. C’est le sens des propos de Balzac dans la préface de La comédie humaine : « Je veux concurrencer l’état-civil ». A l’image du monde réel, il crée un univers qui n’a jamais existé et y fait évoluer des êtres de papiers. Ainsi, il corrobore la vision de Louis Aragon sur le roman. Le surréaliste soutient : « L’art du romancier est de savoir mentir mais mentir en créant l’illusion de vérité ».

Par ailleurs, l’assassinat symbolique est plus saisissant quand l’écrivain décide de reproduire fidèlement la réalité. Il se lance dans une entreprise périlleuse, difficile voir impossible à réaliser. Pour représenter la réalité, l’écrivain est obligé de faire un tri, d’opérer un choix sur les aspects à montrer et laisse en rade par ricochet des pans entiers de la vie réelle. De ce point de vue, il morcèle la réalité et remet en cause sa fidélité de son texte à la vie. Ainsi, l’écrivain trahit et ouvre grandement les portes de la tricherie. C’est d’ailleurs ce que souligne Maupassant dans la préface de son roman Pierre et Jean. « (…) Raconter tout serait impossible, car il faudrait alors un volume au moins par journée, pour énumérer les multitudes d’incidents insignifiants qui emplissent notre existence. Un choix s’impose donc, ce qui est une première atteinte à la théorie de toute la vérité ». Louis Aragon de confirmer : « Le roman est un mentir-vrai. Il falsifie la vie, et comme tout autre art, il choisit dans le réel et le recrée ». En somme, le roman est un produit artistique intimement lié à la vision de l’écrivain qui opte dans le cadre d’une fiction de représenter selon sa sensibilité quelques aspects de la vie choisis sur la base de critères purement subjectifs.

Cependant, le roman, loin d’assassiner symboliquement la réalité, la reflète au contraire. En effet, il prend en compte de façon exhaustive les préoccupations de la société. Le roman a été pendant longtemps une arme de combat contre les injustices sociales, politiques et religieuses. Il fait un diagnostic sans complaisance des maux qui minent le milieu et tente d’y apporter des solutions. La plupart des romans africains produits dans la période dite de contestation entrent dans ce cadre. C’est ainsi qu’une vie de boy de Ferdinand Oyono dénonce avec force les effets néfastes de la colonisation à travers le personnage de Toundi. Le même son de cloche est noté du côté de l’œuvre de Chinua Achébé Le monde s’effondre dans lequel l’auteur fustige le couple colonialisme /racisme par l’intermédiaire d’Okonkwo, le héros du roman. Dans la même veine, le roman cherche également à corriger les défauts des hommes. Les personnages mis en scène portent les valeurs du milieu et peuvent parfois incarner des types qui le plus souvent sont nuisibles à la société. Le romancier crée ses anti-modèles pour pointer du doigt l’hypocrisie, l’intolérance, la méchanceté, la tyrannie et tant d’autres vices qui avilissent l’homme. Dans La symphonie pastorale, André Gide condamne l’attitude hypocrite du Pasteur face à Gertrude, fille aveugle qu’il avait recueillie pour assurer son éducation. D’un amour filial, l’homme d’église bascule vers un amour charnel et détruit ainsi l’équilibre de son foyer. Dans Karim, Ousmane Socé Diop dénonce le vol à travers le personnage de Badara qui détourne les deniers publics pour financer ses séances de rivalité l’opposant à Karim. Badara bat à plate couture son adversaire mais termine ses jours en prison. En gros, le roman, étant un produit du milieu, ne peut en aucun cas ignorer les réalités de celui-ci. Mieux, il devient sa vitrine et son miroir.

Si l’on peut concéder, après analyse, que tout grand roman porte un tort à la réalité, ne peut-on pas aussi accepter que l’œuvre romanesque peint fidèlement la vie. En tout état de cause, il est très difficile de dissocier dans le roman la fiction et la réalité. L’œuvre romanesque étant un pur produit artistique laisse une place importante à l’imagination créatrice. Elle ne peut se passer de la fiction qui constitue sa sève nourricière.

En définitive, la problématique du roman a toujours suscité des débats houleux dans les milieux littéraires. Si d’aucuns pensent qu’il assassine symboliquement la réalité, d’autres soutiennent qu’il est le véritable miroir qui reflète la vie. Face à ces prises de postions parfois trop radicales, il s’avère nécessaire de rappeler la définition du genre en tant que tel. Considéré comme un fourre-tout, une œuvre protéiforme, le roman s’illustre par sa dimension fictive qui l’élève au rang d’un miroir déformant en contact avec la réalité. Ainsi, il reste un produit d’art qui tente de recréer la vie. Mais le roman, compte tenu de son statut de menteur au premier degré, peut-il jouer un rôle éminemment utile dans cette société instable et envahie par les nouveaux objets technologiques

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Commentaire *

Enregistrer mon nom, mon e-mail et mon site dans le navigateur pour mon prochain commentaire.

Saisissez votre réponse en chiffres 4 + dix-sept =

LES PLUS VUS

qu'est ce que le roman dissertation

Concours douanes – Les dossiers à fournir pour chaque catégorie

qu'est ce que le roman dissertation

Les 34 offres d’emploi et de stages au Sénégal du 29 Mai 2024

qu'est ce que le roman dissertation

Le Port Autonome de Dakar recrute plusieurs agents et stagiaires

white printer paper close-up photography

Sujet corrigé d’une dissertation littéraire par Mr Badji professeur de lettres modernes

qu'est ce que le roman dissertation

Le TER recrute plusieurs jeunes

qu'est ce que le roman dissertation

Le groupe Sonatel recrute plusieurs stagiares

Connectez-vous !

Identifiant ou adresse e-mail

Mot de passe

Saisissez votre réponse en chiffres dix-sept − 2 =

Se souvenir de moi

La dissertation pour l'écrit du bac de français

Méthode et conseils, texte officiel, analyser le sujet, rechercher les arguments et élaborer le plan, rédiger la dissertation.

haut de la page

© bacdefrancais.net - Plan du site - Toute reproduction est strictement interdite et constitue un délit

La Classe du Littéraire

Explications de textes, biographies d'auteurs, méthodologie, grammaire … Tout pour le Bac de Français et les études littéraires.

La Méthode de la Dissertation pour le Bac de Français

En suivant la bonne méthode, il est tout à fait possible d’ avoir une excellente note à l’épreuve de la dissertation du Bac de Français .

Ceci étant dit, c’est une épreuve complexe, dense, et qui implique de nombreuses compétences. Il est donc nécessaire de la préparer sérieusement tout au long de l’année.

Mais pourquoi travailler toute l’année une épreuve quand on sait qu’on aura le choix entre deux sujets à la fin ?

Pour rappel, l’épreuve écrite du Bac de Français laisse le choix aux candidats entre le commentaire littéraire ou la dissertation sur une oeuvre .

La majorité des élèves choisit le commentaire. Pourtant, une dissertation bien menée permet à certains candidats de tirer leur épingle du jeu et d’avoir une note excellente en se démarquant des autres.

De plus, il est possible de tomber sur un texte très difficile au commentaire … dans ce cas, heureux celui qui sera capable de traiter le sujet de dissertation.

Dans cet article, vous apprendrez les étapes pour rédiger une bonne dissertation littéraire .

À travers cette méthodologie de la dissertation en français , vous découvrirez les bases comme les différents types de sujets , les éléments de l’introduction ou encore la présentation du développement .

Je vous partagerai également des astuces pour éviter d’être en panne d’idées , pour toujours trouver des arguments et, in fine , être capable de rendre une bonne copie à coup sûr !

La Méthode de la Dissertation pour le Bac de Français

Méthode Bac Français : Les objectifs de la dissertation

Avant d’entrer dans le détail de cette méthodologie, commençons par comprendre le but de l’épreuve.

Il s’agit de l’une des deux modalités proposées par le ministère pour évaluer les acquis des élèves à l’issue du tronc commun de français.

En d’autres termes, la dissertation littéraire doit permettre au correcteur d’apprécier les compétences développées par le candidat depuis qu’il étudie la littérature française (la grammaire étant évaluée à l’oral).

Mais quelles sont donc ces compétences que tout élève est censé avoir acquis à l’issue de sa scolarité ?

Eh bien tout d’abord, la culture littéraire . En effet, le correcteur s’intéressera aux références mobilisées par le candidat. Après des années à étudier des textes littéraires, il convient au Bac d’être capable de les faire dialoguer.

Ensuite, la dissertation évalue l’élève en tant que lecteur . Dans quelle mesure le candidat s’est-il approprié l’oeuvre au programme ? Est-il capable de faire référence à des passages précis ? Connait-il bien les personnages, les enjeux, le contexte littéraire, l’auteur ?

Enfin, de manière générale, cette épreuve évalue la capacité du candidat a développer une réflexion construite et argumentée . Pour cela, il doit puiser dans différentes compétences comme l’orthographe , la culture et l’esprit de synthèse .

Comprendre et prendre en compte ces objectifs est fondamental pour réussir une bonne dissertation en français.

La Méthode de la Dissertation pour le Bac de Français

Donner au correcteur ce qu’il attend, c’est s’assurer une bonne note.

C’est pourquoi il est primordial de comprendre ce qui est attendu d’un exercice avant de chercher à travailler sa méthodologie.

Méthode Bac Français : Les textes officiels sur la dissertation

Plongeons maintenant dans les textes officiels qui nous apprennent en détails ce qui est attendu des élèves lors de la dissertation au bac de français.

Qu’est-ce qu’une dissertation de français ?

La dissertation en français est un exercice argumentatif amenant le candidat à répondre à une question ou à discuter un point de vue en mobilisant sa culture littéraire. La dissertation littéraire peut porter sur une oeuvre ou sur une question littéraire générale.

Dans le cadre des nouveaux programme du Bac, la dissertation en français porte sur l’une des oeuvres au programme et sur le parcours associé.

Comment se passe la dissertation au bac de français ?

La dissertation en français fait l’objet d’une épreuve de 4h se déroulant vers la mi-juin. Les élèves la passent en fin de 1ère. Lors de l’épreuve, ils ont le choix entre plusieurs sujets : un commentaire littéraire ou une dissertation sur l’oeuvre du programme qu’ils ont étudiée.

Comment rédiger une bonne dissertation littéraire ?

Pour rédiger une bonne dissertation littéraire lors du bac de français, il faut développer un raisonnement construit, argumenté, étayé par des références littéraires concrètes liées à l’oeuvre et au parcours étudiés en classe. Le sujet doit être analysé, problématisé et discuté.

Voyons donc d’un peu plus près ce que disent exactement les textes.

La dissertation consiste à conduire une réflexion personnelle organisée sur une question littéraire portant sur l’une des œuvres et sur le parcours associé figurant dans le programme d’œuvres. Le candidat choisit l’un des trois sujets de dissertation, chacun étant en rapport avec l’une des œuvres du programme et son parcours associé. Pour développer son argumentation, le candidat s’appuie sur sa connaissance de l’œuvre et des textes étudiés dans le cadre de l’objet d’étude concerné, ainsi que sur ses lectures et sa culture personnelles. Cette production écrite est notée sur 20. Extrait de la note de service n° 2019-042 du 18 avril 2019

On lit ici clairement une attente forte en termes de culture et de restitution. Le candidat doit mobiliser le fruit de son travail de l’année, mais également des connaissances personnelles.

Des références à des lectures variées ainsi que d’autres types d’oeuvres d’art sont attendues.

Voici les 4 objectifs principaux tels qu’ils sont synthétisés sur éduscol :

  • La compréhension du sens et des enjeux du sujet proposé ;
  • Un développement pertinent et cohérent, organisé en plusieurs parties, proposant un traitement progressif et argumenté du sujet ;
  • Une connaissance suffisamment précise de l’œuvre et de ses contextes pour permettre de justifier et d’exemplifier le propos ;
  • Une expression correcte et juste, au service de la réflexion sur la question posée.

On voit que la méthodologie attendue est assez libre. Le développement doit cependant rester “organisé en plusieurs parties” et “cohérent”.

Ainsi, nous travaillerons sur une méthodologie rigoureuse permettant de répondre à chacun des attendus et de guider l’élève dans sa composition.

Pour en savoir plus sur les attendus de correction, vous pouvez consulter le document mis à disposition des professeurs pour le travail de la dissertation .

Méthode Dissertation Français : Le travail préparatoire

Mais assez préambulé ! Il est temps de voir concrètement comment réussir la dissertation du bac de français .

Identifier le type de sujet

Une fois le sujet distribué, vous allez vous retrouver face à une feuille qui ressemblera à ça :

La Méthode de la Dissertation pour le Bac de Français

La première chose à faire est de trouver le sujet qui correspond à l’oeuvre que vous avez travaillée.

Pour chaque objet d’étude, il y a 3 oeuvres au choix du professeur. Vous choisirez donc le sujet qui correspond à l’oeuvre étudiée entre les sujets A, B et C.

Une fois le bon sujet trouvé, il s’agit de déterminer s’il porte sur une citation (c’est le cas des sujets A et C) ou sur une question seule.

On regardera également si la question du sujet est ouverte ou fermée. Si on peut répondre par oui / non, la question est fermée, si on ne peut pas, elle est ouverte.

Exemple de question fermée :

La Méthode de la Dissertation pour le Bac de Français

Cette première étape d’identification du type de sujet va permettre d’adapter votre plan aux attentes du correcteur.

En effet, dans le cadre d’une question fermée, on adoptera plutôt un plan dialectique alors que pour une question ouverte on choisira un plan thématique.

Voir la section “trouver un plan” ci-dessous pour plus de détails sur les types de plans.

De plus, si le sujet porte sur une citation, il sera nécessaire, si possible, de recontextualiser cette citation, sinon, à minima, de l’analyser en profondeur et de la reformuler.

Exemples de sujets

Pour découvrir davantage d’exemples de sujets, je vous invite à vous rendre sur ce site qui recense toutes les annales de l’épreuve

Analyser le sujet

Une fois le sujet bien lu et bien compris, il va falloir l’analyser. C’est à dire suivre trois étapes importantes :

qu'est ce que le roman dissertation

Éclaircir les références

Le sujet cherche peut-être à activer des connaissances littéraires vues en cours. Il faut trouver lesquelles. Commencez par observer la citation s’il y en a une et demandez-vous si vous l’avez déjà lue.

Si oui, dans quel livre ? Quel passage du livre ? Que voulait dire l’auteur ? À quel contexte historique ou littéraire se référait-il ?

Si vous ne connaissez pas la citation (ce n’est pas grave !), demandez-vous pourquoi elle vous est proposée. Dans l’exemple ci-dessus sur Manon Lescaut, qui est Tiberge ? Quel est son rôle dans le roman ? Qu’a-t-il à voir avec l’idée d’immoralité au centre de la question ?

Définir les mots importants

Un sujet va toujours centrer le questionnement autour d’une idée. Il n’est pas possible de tout dire sur l’oeuvre, et ce n’est pas ce qui est demandé.

Il faut donc identifier les mots qui vous semblent les plus importants, et en noter une définition. Cette étape est importante pour éviter l’écueil du hors-sujet.

Identifier les cas de polysémie

Dans certains sujets, un mot peut avoir plusieurs sens. Identifier cette polysémie permet d’emblée de donner de la consistance à votre réflexion.

Aussi, il ne faut pas chercher à fuir la polysémie, mais au contraire à l’interroger : le mot a plusieurs sens ? Questionnez ce choix sémantique et le lien entre les différents sens et l’oeuvre au programme. Cela vous donnera peut-être des idées d’axes.

Prenons l’exemple du mot “immoralité” dans le sujet sur Manon Lescaut.

Quel est le sens actuel de ce mot ? a-t-il évolué depuis la parution du roman ? les personnages de l’oeuvre se sentent-ils immoraux ? si l’immoralité fait le plaisir de la lecture, l’oeuvre est-elle dessinée à un public de lecteurs sans morale ?

Vous voyez les pistes qui peuvent s’ouvrir à partir d’un seul mot …

Formuler une problématique

Comme dans tout travail argumenté, il est nécessaire de problématiser une dissertation. C’est à dire d’extraire le questionnement contenu dans le sujet.

Cependant, il ne s’agit pas d’une simple reformulation du sujet, mais d’une explicitation du questionnement.

Si le sujet est une citation, il faut reformuler la citation, puis l’exprimer sous la forme d’une question. Il faut envisager dans la problématique l’antithèse, qui n’est pas toujours exprimée dans le sujet.

Par exemple, pour le sujet « l’art doit il rejeter toute forme d’utilité ? » on pourrait imaginer une problématique comme : L’idée d’utilité est-elle obligatoirement en conflit avec l’art ? L’art perd-il son statut dès lors qu’il devient un moyen et non une fin en soi ? etc.

Toujours sur notre sujet sur Manon Lescaut , on pourrait imaginer la problématique suivante :

Dans Manon Lescaut , le personnage de Tiberge incarne la morale et cherche sans cesse à ramener Des Grieux dans le droit chemin en l’éloignant de Manon. C’est ainsi que Musset, dans son poème “Namouna”, en fait un personnage ennuyeux.

Aussi, on peut se demander si ce personnage droit est condamné à la platitude. En d’autres termes, la saveur du personnage de Manon et de la lecture du roman tient-elle à l’immoralité qui y est mise en scène ?

Trouver un plan

Une fois le sujet problématisé, il faut trouver le plan.

Ici, retour à l’analyse du sujet.

En effet, le type de plan choisit dépend du type de sujet proposé.

Il existe 2 types de plan principaux pour la dissertation littéraire.

Le plan dialectique 

Il sert à envisager les deux opinions d’un sujet, puis il les dépasse, ou synthétise, afin d’arriver à une réponse finale construite. 

Il faut essayer de rester fin, la deuxième partie ne doit pas entièrement infirmer la première, il ne s’agit pas de vous contredire, mais de faire avancer le raisonnement.

Enfin, le slogan « thèse, antithèse, synthèse » ne fonctionne pas réellement. Il ne s’agit pas de dire oui, non, un peu oui et un peu non en même temps , mais bien de construire un raisonnement, d’envisager les limites d’une thèse et de les dépasser. 

Il est utilisé pour un sujet qui vous demande d’envisager les deux opinions, ex : le sujet sur Manon Lescaut

  • Oui, parce-que …………..
  • En revanche il faut garder à l’esprit que ………….
  • Finalement, on comprend que l’un n’exclut pas l’autre et que ……………

Le plan thématique

Il permet de décliner différents thèmes pour répondre à un sujet. 

Ce type de plan suppose tout de même une progressivité, on cherche à aller du thème le plus simple et évident au plus complexe.

Il est utilisé dans le cas d’un sujet qui demande d’étayer une thèse et non de la discuter, ex : Le sujet A sur Gargantua

  • Parce que …………..

Une fois que l’on a trouvé de quel plan on va avoir besoin, il reste encore à le remplir.

Comment trouver des arguments pour une dissertation ?

Pour trouver des arguments pour une dissertation, on commence par créer un tableau avec les grands axes du plan, puis on cherche les exemples vus en cours et appartenant à notre culture personnelle qui peuvent s’intégrer aux différents axes. Ensuite, on affine et on discute ces exemples.

En d’autres termes, il faut faire feu de tout bois.

qu'est ce que le roman dissertation

C’est à dire noter au brouillon tout ce qu’on se souvient avoir étudié qui peut avoir à voir de près ou de loin à l’oeuvre sur laquelle porte le sujet.

On note ensuite l’ensemble des éléments trouvés sur une feuille, puis on les redistribue aux différents axes du plan.

Normalement, vous travaillez pendant l’année sur un parcours thématique lié à l’oeuvre du programme choisie. Ainsi, tout ce que vous voyez en classe peut être mobilisé pour la dissertation au bac.

Vous verrez qu’une fois vos souvenirs bien creusés, il ne vous reste que peu de trous dans le plan.

C’est à ce moment que vous devez procéder en sens inverse : de quoi ai-je besoin pour remplir cette partie ? Qu’est-ce que je connais qui pourrait répondre à la question ?

Pour trouver des idées, il ne faut pas reculer face aux questions difficiles.

Faites dialoguer les textes, les films, les séries, les tableaux ou les autres oeuvres que vous connaissez. Par exemple, le personnage de Manon Lescaut est immoral, à l’instar du personnage de Georges Duroy dans Bel-Ami de Maupassant.

Leurs différences peuvent être étudiées pour apporter de la profondeur à votre raisonnement.

Un dernier point important : la dissertation vise à vous évaluer, montrez donc tout ce que vous savez, ne vous limitez pas et envisagez tous les aspects de la question qui vous est posée.

Méthode Dissertation Français : La rédaction

Une fois le travail préalable effectué au brouillon, vous avez fait le plus difficile.

Il vous reste à développer vos arguments à l’écrit et à rédiger l’ensemble du devoir en suivant une structure rigoureuse qui reflète votre raisonnement.

Quelle est la structure de la dissertation ?

La structure de la dissertation comprend une introduction en un paragraphe suivie d’au moins 6 paragraphes représentant chacun une sous-partie (3 axes avec 2 sous-parties ou 2 axes avec 3 sous-parties). À la fin vient la conclusion, elle aussi composée d’un seul paragraphe.

Ça vous dit quelque chose ?

C’est normal : c’est la même chose que pour le commentaire littéraire .

Voyons tout cela de plus près :

Chaque paragraphe commence par un alinéa 

  • Introduction  :

1 paragraphe (retours à la ligne possibles, mais pas de sauts de ligne)

  • Phrase d’accroche
  • Citation du sujet
  • Analyse des mots clés
  • Problématique
  • Annonce du plan

Le tout doit être le plus fluide possible, chaque point de l’introduction doit découler du précédent, pour ne pas paraître trop mécanique. 

  • Développement  :

Vous rédigez le contenu de votre plan détaillé, attention, il ne faut pas écrire le titre des parties et sous-parties . Seule la construction du devoir et la clarté du découpage en paragraphes des sous-parties permet de reconstituer le plan. 

La fin d’une sous-partie sert de transition à la suivante, en une ou deux phrases pour amener la suite de manière fluide. 

  • 1 paragraphe par sous-partie
  • 1 ligne entre chaque sous-partie 
  • 2 lignes entre chaque grande partie
  • Conclusion  :
  • Résumé du raisonnement
  • Réponse à la problématique
  • Éventuellement une ouverture

Pour vous aider à mémoriser, voici un schéma représentant la structure d’une dissertation :

Méthode dissertation bac (la structure du devoir)

Dernier point important concernant la rédaction d’une dissertation : comme pour le commentaire littéraire, on évite le “je” et on lui préfère la forme impersonnelle : “il” / “on” et éventuellement “nous”.

Méthode : L’introduction de la dissertation en français

L’introduction de votre devoir est la première chose que lira le correcteur.

Certains disent que c’est la partie la plus importante.

Quoi qu’il en soit, il importe d’y apporter un soin particulier, c’est-à-dire de respecter scrupuleusement ses différentes étapes et de soigner votre rédaction et votre style.

  • La phrase d’accroche permet situer le sujet dans un contexte plus large (Histoire, chronologie, étymologie, actualité, etc.)
  • La citation du sujet permet de faire le pont entre votre accroche générale et la problématique précise à laquelle vous allez répondre
  • L’analyse des mots clés du sujet vous permet de lancer la réflexion et de montrer que vous êtes capable d’en proposer une lecture fine
  • La problématique va guider tout le reste de votre devoir et montre que le sujet fait sens pour vous et que vous êtes capable de le reformuler
  • L’annonce du plan permet à votre correcteur d’avoir une première idée du sens que va prendre votre réflexion

Attention, toutes les étapes de l’introduction doivent s’enchaîner de la manière la plus naturelle possible. Il n’est pas possible d’écrire dans un format prise de notes comme dans l’exemple ci-dessous :

Problématique : l’immoralité de Manon Lescaut fait-elle le plaisir du lecteur ? Plan : I. Oui parce que … II. Non parce que … À ne pas reproduire !

Pour aller plus loin, consultez mon article sur l’introduction de la dissertation en français .

Méthode : Le développement de la dissertation en français

Pour le développement, vous serez évalué sur votre capacité à présenter vos arguments de manière construite et logique.

Chaque idée doit être étayée par un exemple précis, cité, dans la mesure du possible, avec ses sources (auteur, oeuvre, date).

Dans le cadre d’un exemple faisant référence à un passage entier d’une oeuvre, pas besoin de citer mot pour mot le texte, simplement de présenter la situation.

En revanche, quelques citations précises sont attendues.

Quand vous rédigez, gardez bien en tête la structure suivante : Argument – Exemple – Justification

Vous la reproduirez plusieurs fois dans chaque partie, et pouvez par conséquent y apporter des modifications : Argument principal – Exemple 1 – Justification – Exemple 2 – Argument 2 – Justification comparant les 2 exemples .

Une fois encore, tout est question de nuance. Il n’y a qu’en vous exerçant que vous arriverez à développer vos compétences rédactionnelles et logiques !

Méthode : La conclusion de la dissertation en français

Comme dans la plupart des exercices argumentés, la conclusion se compose de 2 étapes nécessaires et d’une étape facultative.

  • Le résumé du développement permet de rappeler à la mémoire du correcteur (et à la vôtre après plus de trois heures de travail) les différents arguments mobilisés.
  • La réponse à la question permet de faire la synthèse de ces argument pour dégager une réponse claire à la problématique posée en introduction.
  • L’ouverture consiste à élargir le raisonnement et le questionnement vers de nouveaux horizons. Vous pouvez vous en servir pour mentionner une autre oeuvre à laquelle le sujet vous fait penser, un sujet d’actualité ou une question proche qui vous semble pertinente.

Ne pas oublier la relecture !

La relecture est primordiale dans tout travail rédigé long.

Gardez au moins 20 minutes en fin d’épreuve pour relire attentivement votre copie.

Procédez en plusieurs relectures : visez d’abord les fautes d’accord, puis les fautes de conjugaison, et enfin les fautes d’orthographe, par exemple.

Vous pouvez aussi accorder une relecture à la syntaxe et à la qualité de l’expression. Vérifiez que vos phrases ne sont pas trop longues, qu’elles sont bien claires et qu’elles n’ont pas de double-sens fortuit.

Enfin, profitez-en pour vous assurer que vous avez bien souligné les titres d’oeuvres et mis les citations entre guillemets.

Quelle que soit la méthode choisie, l’important est de vous relire. Après 3h30 de rédaction, vous pouvez être sûr qu’il reste d’énormes erreurs dans votre travail, même si vous avez une orthographe irréprochable. Alors prenez votre courage à deux mains et traquez ces dernières fautes !

Fiche Méthode Dissertation Français en PDF

J’ai cherché à présenter dans cet article une méthode générale pour la dissertation en français .

Aussi, l’article peut-il sembler long et touffu aux élèves qui débutent dans l’exercice.

C’est pourquoi je vais m’attacher à résumer les étapes importantes ci-dessous, puis les proposer dans une fiche méthode PDF en bas de page.

Résumé de la Méthode de la Dissertation en Français

Voici la méthode de la dissertation pour le bac de français en 9 étapes simples :

  • Lire le sujet et entourer les mots importants
  • Déterminer si le sujet appelle un plan dialectique (question fermée) ou thématique (question ouverte)
  • Reformuler le sujet sous la forme d’une question qui sera la problématique du devoir
  • Trouver un plan et l’alimenter avec des idées et exemples issus de vos cours et de votre culture personnelle
  • Rédiger l’introduction au brouillon de manière fluide et naturelle (accroche, sujet, définitions, problématique et plan)
  • Rédiger au propre le développement (minimum 6 paragraphes au total)
  • Rédiger la conclusion (résumé, réponse à la problématique, ouverture)
  • Vérifier la structure du devoir (sauts de lignes, alinéas)
  • Relire l’ensemble du devoir (orthographe et syntaxe)

Besoin d’une aide personnalisée ?

Je propose également des cours particuliers pour tous niveaux :

  • Préparation d’examens
  • Stages méthodologiques
  • Révisions culture littéraire
  • Grammaire et orthographe
  • Et bien d’autres possibilités

Le tout en 100% distanciel (par WebCam) à partir de 50 euros / heure .

N’hésitez pas à me contacter ( [email protected] ) pour davantage de renseignements, et pour réserver votre premier cours !

Recommended Articles

qu'est ce que le roman dissertation

Comment faire une phrase d’accroche ? (Commentaire, dissertation, essai)

Comment réussir l'introduction d'une dissertation en français ?

Comment faire l’introduction d’une dissertation en français ?

Leave a comment cancel reply.

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Save my name, email, and website in this browser for the next time I comment.

Aucun résultat

Relance une recherche.

  • Vérifie l’orthographe de votre recherche
  • Trouve un synonyme

Demande de l'aide

Pose ta question sur la zone d’entraide, demande à un prof.

Disponible de 17h à 21h en semaine

Tous les résultats (0)

  • Textes courants
  • Le texte argumentatif
  • Trucs pour préparer une analyse littéraire (dissertation)

L'analyse littéraire (la dissertation)

​La dissertation est un texte d’analyse qui vise à expliquer les représentations du monde contenues dans des textes littéraires.

  • L’introduction
  • Le développement
  • La conclusion
  • L'introduction

L’introduction est la partie de l’analyse littéraire (dissertation) où l’on formule clairement le sujet et où l’on démontre qu’on a bien compris sa problématique ainsi que ses principales orientations. Elle fournit au lecteur les premiers éléments qui le guideront dans sa lecture.

L'introduction  se divise en trois parties :

  • 1. Le sujet amené
  • 2. Le sujet posé
  • 3. Le sujet divisé
  • Le sujet amené

Le sujet amené met en contexte la question à traiter. Plusieurs pistes peuvent servir de point de départ; on choisit celle qui convient le mieux au sujet : des données historiques, une hypothèse, une question d’actualité, un courant littéraire, etc. Quelle que soit la piste choisie, elle doit être rattachée au sujet par un lien étroit et pertinent, propre à susciter l’intérêt du lecteur.​​​

1.  Poète tourmenté et angoissé, Charles Baudelaire publie son célèbre recueil Les Fleurs du mal en 1857. Dans cette oeuvre, il rédige quatre poèmes qui mettent de l'avant un sentiment de désespoir, d’angoisse et d’ennui, état mental qu’il nomme le spleen .​ 2.  Plusieurs romans ont présenté la situation difficile des Canadiens français durant les années 1940 et les répercussions de la guerre sur leur vie. Tit-Coq, une pièce de théâtre populaire , raconte justement l'histoire d'un jeune soldat revenant de guerre. ​

Afin de trouver des idées intéressantes à l’intérieur d’un sujet amené, il est utile de consulter la théorie dont on dispose sur​ l’auteur, l’œuvre et le contexte dans lequel elle s’inscrit, etc.

Pour constituer le sujet amené, il faut éviter les idées plus ou moins vagues, les généralités ou encore les banalités.

  • Le sujet posé

Le sujet posé présente clairement la question qui est à la base du travail et qui servira de fil conducteur tout au long de l'écriture. La formulation de cette question doit être suffisamment claire pour que le lecteur comprenne bien tous les éléments qui la composent.

1. Exemple de sujet posé traitant de la question suivante : « Démontrez, dans le quatrième poème de la section « Spleen »​ des Fleurs du mal , que l'environnement a une influence sur le spleen ». Le quatrième poème de la section « Spleen » de ce recueil illustre d’ailleurs une des caractéristiques du spleen, soit l’importance de l’environnement qui crée cet état dépressif. ​ 2. Exemple de sujet posé traitant de la question suivante:  «  Prouvez comment le héros tente d'échapper à son destin, de sortir du cadre canadien-français.  » À travers le récit, il est possible de constater que le héros veut échapper à son destin de pauvre Canadien français. 

S’il s’agit d’une dissertation, on annonce aussi le point de vue qu’on a choisi de défendre. Le lecteur doit être informé du point de vue (la thèse) qui sera défendu.

​Le roman Le Survenant de Germaine Guèvremont appartient-il à la littérature du terroir? Cette dissertation prouvera que non, puisque plusieurs éléments de cette oeuvre vont à l’encontre des caractéristiques du roman de la terre.

  • Le sujet divisé​

Le sujet divisé énonce les idées principales qui constitueront les grandes divisions du développement, mais sans les développer. Si elles sont présentées selon un ordre logique et progressif, le lecteur sera déjà en mesure de saisir comment la pensée évoluera tout au long du texte.

1. ​​Pour montrer cette importance, Baudelaire exploite le thème de l’emprisonnement et insiste sur l’atmosphère menaçante qui pèse sur lui. 2. Cette volonté s'illustre par les décisions du héros, par ses relations avec les autres et par ses diverses réactions. 

Une introduction bien construite comporte de bons marqueurs de relation .

  • Exemples d'introductions complètes

1.  ​Poète tourmenté et angoissé, Charles Baudelaire publie son célèbre recueil Les fleurs du mal  en 1857. Dans cette oeuvre, il rédige  quatre poèmes qui mettent de l'avant  un  sentiment de désespoir, d’angoisse et d’ennui, état mental qu’il nomme  le spleen .​ Le quatrième poème de la section « Spleen » de ce recueil illustre d’ailleurs une des caractéristiques du spleen, soit l’importance de l’environnement qui crée cet état dépressif. Pour montrer cette importance, Baudelaire exploite le thème de l’emprisonnement et insiste sur l’atmosphère menaçant qui pèse sur lui. 2.   Plusieur s romans ont présenté la situation difficile des Canadiens français durant les années 1940 et les répercussions de la guerre sur leur vie . Tit-Coq, une pièce de théâtre populaire , raconte justement l'histoire d'un jeune soldat revenant de guerr e. À travers le récit, il est possible de constater que le héros veut échapper à son destin de pauvre canadien-français. Cette volonté ​s'illustre par les décisions du héros, par ses relations ave c les autres et par ses diverses réactions.  ​

Les paragraphes de développement sont au service de l'approfondissement des idées. Chacun de ces paragraphes porte une idée principale et la précise à l'aide d'une idée secondaire développée (chaque paragraphe de développement porte une idée secondaire différente en lien avec la grande idée principale), selon une structure qui rend le texte cohérent. Il existe plusieurs façons de rédiger un paragraphe. Cela dépend s'il s'agit d’une analyse littéraire ou d’une dissertation. En effet, d’un genre de texte à l’autre, les principes d’organisation peuvent différer.

Un paragraphe de développement doit comporter toutes les parties nécessaires à son achèvement. La plupart du temps, ces éléments s'echainent dans cet ordre : 1. L'énoncé de l'idée principale; 2. Des idées secondaires (souvent 2 ou 3) qui expliquent l'idée principale, la précisent. 3. Des exemples ou citations tirés de l'œuvre analysée qui illustrent les idées secondaires; 4. Un commentaire à la suite de chaque exemple concret (élément facultatif, mais très pertinent); 5. Une phrase de synthèse ou de transition.

  • La structure d'un paragraphe de développement

La première phrase contient l’ idée principale . Elle joue un rôle important, car c’est elle qui sert de guide au lecteur pour la compréhension du paragraphe. Elle est la grande idée sur laquelle tout le reste repose. Elle est la charpente de tout ce qui suit.

​ Dès la première strophe, le poète évoque avec force le thème de l’emprisonnement dont il se dit la victime. ​

​Cette idée principale, même facile à comprendre, nécessite l’accompagnement d’une explication, de précisions supplémentaires. Entre alors en jeu l’ idée secondaire qui doit servir à approfondir l'idée principale. Cette phrase doit permettre de concrétiser l’idée énoncée en tête de paragraphe et d'aider le lecteur à bien suivre le cheminement intellectuel déployé.

Il imagine, en effet, des espaces matériels concrets qui renferment l’esprit et se resserrent sur lui. ​

Pour éviter la surcharge, il est préférable de ne pas développer plus de deux idées secondaires par paragraphe.

Pour prouver que le contenu de l’idée secondaire a bien sa place dans le travail, on le justifie à l’aide d’un exemple concret ou d’une citation tiré(e) de l’œuvre.

L’exemple choisi a toute la pertinence voulue pour prouver l’idée secondaire. Il est possible d’ajouter un second exemple, à condition qu’il apporte un éclairage nouveau. Autrement, on s’en dispensera pour ne pas surcharger inutilement le paragraphe.

C’est d’abord l’image d’un « ciel bas et lourd », qui « pèse comme un couvercle sur l’esprit »; puis, c’est l’image d’un ciel qui embrasse « tout le cercle » de l’horizon. ​

Si l’exemple fait naître un commentaire sur l’idée secondaire pour lui ajouter du sens, c’est maintenant qu’il faut donner ce commentaire. Le commentaire sert donc à expliquer le lien entre l'exemple donné et l'idée secondaire. On aussi peut placer le commentaire avant l’exemple si cela convient mieux.

Il y a là toute une géométrie qui se referme sur la victime, d’abord à la verticale (le couvercle), puis à l’horizontale, tout autour d’elle (le cercle), ce qui crée l’impression qu’aucune issue n’est possible. ​

Le commentaire terminé, on tire une conclusion partielle qui fait du paragraphe une unité achevée à l'aide d'une phrase de synthèse ou d'une phrase de transition.

Lorsqu’on pense à l’univers poétique baudelairien, on comprend que le poète parle ici de sa prison intérieure, présentée avec d’autant plus de force qu’elle est matérialisée dans sa représentation par le recours à des objets concrets.

  • Exemple de paragraphe complet

Dès la première strophe, le poète évoque avec force le thème de l’emprisonnement dont il se dit la victime. Il imagine, en effet, des espaces matériels concrets qui renferment l’esprit et se resserrent sur lui. C’est d’abord l’image d’un « ciel bas et lourd », qui « pèse comme un couvercle sur l’esprit »; puis, c’est l’image d’un ciel qui embrasse « tout le cercle » de l’horizon. Il y a là toute une géométrie qui se referme sur la victime, d’abord à la verticale (le couvercle), puis à l’horizontale, tout autour d’elle (le cercle), ce qui crée l’impression qu’aucune issue n’est possible. Lorsqu’on pense à l’univers poétique baudelairien, on comprend que le poète parle ici de sa prison intérieure, présentée avec d’autant plus de force qu’elle est matérialisée dans sa représentation par le recours à des objets concrets.

1. Il ne doit exister aucune contradiction entre les phrases de chaque paragraphe ni entre les paragraphes eux-mêmes. 2. Il arrive que certaines phrases soient la répétition simpliste de l’idée principale. On doit veiller à ce que la pensée soit en constante progression, de l’idée principale à l’idée secondaire, et jusqu’à la conclusion. 3. Le paragraphe ne doit pas être constitué uniquement d’exemples tirés du corpus à l’étude. Les exemples ne se justifient que dans la mesure où ils soutiennent l’idée secondaire.

Un développement  bien construit comporte de bons marqueurs de relation .

La conclusion est la partie du texte qui fait la synthèse des idées traitées et qui propose une réflexion ouvrant le sujet sur de nouvelles perspectives. Elle constitue le point final du travail. Elle répond au besoin de synthèse du lecteur, qui s’assure ainsi d’avoir saisi l’essentiel.

La conclusion comprend deux parties :

  • 1. La synthèse du sujet
  • 2. L'ouverture du sujet

De la première à la dernière partie, il doit exister une progression claire de la pensée, un rapport nécessaire, où chaque partie appelle naturellement la suivante, formant ainsi un tout logique et cohérent.

  • La synthèse

La synthèse du sujet présente la synthèse des idées principales qui ont été développées et confirme l'hypothèse de départ explicitement présentée dans l'introduction. Elle reprend les articulations essentielles en montrant leur logique, leur cohérence et leur contribution dans le traitement du sujet.

En somme, dans son quatrième poème de la section « Spleen » des  Fleurs du mal , Baudelaire insiste sur la force qu'a l'environnement sur le développement du spleen en décrivant l'enfermement ainsi que l'hostilité de son entourage.​ 

  • L'ouverture

Un texte réussi s’ouvre nécessairement sur des horizons plus riches. L’ouverture du sujet est l’élargissement de la question traitée vers de nouvelles perspectives.

Il peut s’agir d’un lien pertinent à établir avec l’actualité ou avec un problème fondamental; il peut s’agir d’une conséquence à mettre en évidence; tout le travail peut aussi déboucher su​​r une nouvelle question, suscitée par la première et pouvant faire l’objet d’un prochain travail. 

Pour trouver des idées pertinentes, il y a lieu ici de consulter quelques pistes de travail comme la théorie vue en classe, les connaissances acquises dans les autres cours, sa propre culture personnelle, etc.

Ces nouvelles perspectives, qui définissent l’ouverture du sujet, ne sont donc pas un exercice artificiellement greffé au travail. On comprendra d’emblée qu’il faut éviter toutes les banalités.

Même si le sombre poème dépeint l'atrocité du spleen et la crise existentielle qu'il provoque chez Baudelaire, on peut tout de même considérer que celui-ci a du bon puisque cet état mental aura été le moteur à la base de la créativité du poète. C'est donc grâce au spleen que Baudelaire a écrit un poème fort et touchant qui lui permettra de se distinguer des mouvements du romantisme et du parnasse, pour ainsi ouvrir une nouvelle ère de modernité en poésie: le symbolisme.

Il faut utiliser les marqueurs de relation appropriés pour établir les bons liens entre les idées.

  • Exemple de conclusion complète

En somme, dans son quatrième poème de la section « Spleen » des  Fleurs du mal , Baudelaire insiste sur la force qu'a l'environnement sur le développement du spleen en décrivant l'enfermement ainsi que l'hostilité de son entourage.​  Même si le sombre poème dépeint l'atrocité du spleen et la crise existentielle qu'il provoque chez Baudelaire, on peut tout de même considérer que celui-ci a du bon puisque cet état mental aura été le moteur à la base de la créativité du poète. C'est donc grâce au spleen que Baudelaire a écrit un poème fort et touchant qui lui permettra de se distinguer des mouvements du romantisme et du parnasse, pour ainsi ouvrir une nouvelle ère de modernité en poésie: le symbolisme. ​

En savoir plus

  • Trucs pour préparer une analyse littéraire (dissertation)​​
  • Haut de page

qu'est ce que le roman dissertation

Cherchez-vous un sujet en particulier ?

  • AUTRES CONSEILS
  • COMPORTEMENT
  • ACTIVITES EXTRASCOLAIRES
  • LANGUES ETRANGERES

Ou lire un de nos articles les plus populaires ?

Les 12 avantages et inconvénients majeurs des réseaux sociaux.

  • Dorian Mauro
  • 28 janvier 2022

Comment rédiger un essai parfait ?

  • Antoine Parat
  • 1 octobre 2021

Liste des 52 verbes irréguliers en anglais à connaître (PDF)

FRANCAIS ET PHILOSOPHIE , EXAMENS

Comment rédiger une dissertation parfaite ?

 alt=

  • mai 24, 2022

Méthode dissertation

conseils pour les parents

Inscrivez-vous pour un cours d'essai gratuit @GoStudent

Guide gratuit pour motiver et accompagner votre enfant vers le succès scolaire.

Réservez dès maintenant

  • C'est quoi une dissertation ?
  • Comment faire une dissertation ?
  • Comment faire un plan de dissertation ?
  • Comment faire une introduction de dissertation ?
  • Comment faire une conclusion de dissertation ? 
  • Quelles sont les dissertations les plus demandées par les profs ?

Au lycée, la dissertation est toujours un exercice qui fait peur. Les consignes et les attentes des profs paraissent souvent abstraites. C’est pourquoi, lors de l’ épreuve du bac , les élèves choisissent majoritairement le commentaire de texte. Pourtant, la dissertation permet plus facilement de décrocher une mention. D’abord parce qu’on se démarque des autres et ensuite parce que les correcteurs sont souvent plus indulgents. Mais alors comment s’y prendre ?  Est-ce qu’il faut donner son avis ou simplement réciter son cours ? Comment construire un plan et rédiger l’intro ? GoStudent te guide dans toutes les étapes de ta dissertation !

Méthode dissertation français

1 - C'est quoi une dissertation ?

Dissertation définition .

La dissertation est un exercice d’argumentation qui consiste à répondre à la question posée en suivant un plan (généralement organisé en trois parties) et après avoir dégagé une problématique.

Petite histoire de la dissertation

La dissertation existait déjà au Moyen Âge ! Appelé « disputatio », l’exercice consistait en un débat durant lequel les étudiants devaient répondre à une question en trois grandes parties. C’est de là que vient le fameux plan « thèse / antithèse / synthèse ». 💡

Reprise par Descartes, la dissertation devient le symbole de la raison, valeur centrale de la pensée humaniste à la Renaissance.

Aujourd’hui, cet exercice n’est proposé qu’à partir du lycée. D’abord en français et en histoire-géographie, puis en philosophie. Le but n’est pas de réciter son cours. Il faut organiser sa pensée, suivre un fil conducteur, choisir des arguments pertinents et apporter des exemples. 

La dissertation au bac 

La dissertation de français est l’un des sujets proposés aux élèves de la série générale et technologique. L’autre étant le commentaire de texte . Concrètement, au bac de français, tu as quatre heures pour traiter un sujet, noté sur 20 et de coefficient 10.

Pour réussir, il est indispensable de bien maîtriser son cours et toutes les notions au programme. Par exemple, en Français, tu dois bien maîtriser les différents procédés littéraires et les figures de style. En philosophie, il faut connaître les concepts fondamentaux relatifs à des thèmes tels que l’État, la justice, le langage, la liberté, la vérité, etc.

À lire aussi : Comment rédiger un essai parfait ?

2 - Comment faire une dissertation ?

Pour un contrôle d’histoire-géo ou pour l’ épreuve du bac de Français , la méthode de la dissertation est assez comparable. 

Dans un premier temps, tu dois analyser le sujet. Est-ce une question à laquelle on peut répondre par oui ou par non, ou est-ce une question ouverte ?   Cela va influencer la façon de construire le plan. 🛠

Ensuite, tu peux commencer à traiter le sujet et à dégager un plan. Pour cela, il est conseillé de noter des arguments et des exemples au brouillon pour bien structurer tes idées et te permettre de rédiger une introduction.

1 - L’introduction

Si l’on suit la méthodologie de la dissertation , l’introduction a deux grands objectifs : attirer l’attention du lecteur, formuler et dégager une problématique.

2 - Le développement 

Les différentes parties du développement (deux ou trois) sont subdivisées en plusieurs paragraphes qui visent à répondre à la problématique grâce à des arguments.

3 - La conclusion 

La conclusion fait le bilan des grandes idées soutenues dans ton développement. 

Avant de rendre ta copie, l’étape de la relecture est nécessaire pour corriger toutes tes fautes de grammaire ! 🧐

Exemples de dissertation

Pour bien comprendre ce qu’on attend de toi et pour t’entraîner sur des sujets de dissertation , plusieurs sites validés par notre rédaction te propose des exemples de dissertation et leurs corrigés : 

  • La référence dans le domaine est Annabac. En version Web ou papier, tu as accès à des fiches de révision sur tous les thèmes du programme ainsi qu’aux annales des dernières années.
  • Studyrama te propose des exemples de dissertations corrigés en histoire-géo.
  • la-philosophie.com publie également des sujets de dissertation et te guide étape par étape.

3 - Comment faire un plan de dissertation ?

Trois grands types de plan de dissertation s’offrent à toi pour organiser tes idées :

1 # Le plan dialectique est le plus connu : thèse / antithèse / synthèse. C’est celui qu’il faut choisir si le sujet est une question fermée. C’est un plan qui invite à la confrontation des idées. 🥊

Par exemple, pour le sujet « l’intérêt du roman est-il de décrire le réel ?», on pourrait suivre ce plan  :

I - Le roman permet de décrire le réel (on commence par soutenir cette thèse).

II - Mais un roman n’est pas réductible à description du réel (on nuance la thèse).

III - L’intérêt du roman n’est-il pas justement de donner une dimension réelle à l’imagination de l’auteur ? (On dépasse la contradiction).

2 #  Le plan thématique est utilisé en réponse à une question ouverte. Chaque partie présente une réponse possible à la question. Le but est donc de soutenir un point de vue en donnant des arguments. Il ne s’agit pas d’entrer dans une confrontation. En règle générale, il est conseillé d’organiser ses idées de la plus générale à la plus précise.

3 #  Le plan analytique n’est pas utilisé en Français, mais il peut l’être en SES ou en histoire-géo, par exemple. La structure typique se présente sous la forme « problème - causes - conséquences ». 

4 - Comment faire une introduction de dissertation ?

L’introduction de la dissertation est une partie décisive dans laquelle tu présentes le sujet, tu exposes la problématique et tu présentes les différentes parties de ton raisonnement. Il faut à la fois retenir l’attention du lecteur et montrer la pertinence du sujet. 📝

Structure de l'introduction

L’introduction elle-même se divise en plusieurs sous-parties :

  • Une phrase d’accroche qui permet d’entrer dans le sujet. C’est souvent un chiffre, un fait divers ou une citation.
  •  La reformulation du sujet . Il s’agit de reformuler la question avec tes propres mots pour présenter le sujet et montrer que tu as compris de quoi on parle.
  • La problématisation consiste en une phrase qui pose le problème soulevé par la question.
  • L’ annonce du plan . En une ou deux phrases, tu présentes les grandes parties de ton développement, en utilisant des connecteurs logiques : « dans un premier temps », « puis dans une seconde partie », etc.

Les erreurs à ne pas faire 

Parmi les pièges à éviter, il ne faut pas :

  • Répondre à la problématique dès l’introduction.
  • Oublier de suivre le plan annoncé.
  • Faire une phrase d’accroche trop longue.
  • Rédiger une problématique hors sujet.

5 - Comment faire une conclusion de dissertation ? 

Quelle que soit la discipline (français, philo, SES, etc.), rédiger une conclusion parfaite obéit toujours aux mêmes règles :

  • En quelques phrases, tu fais la synthèse des idées que tu as développées dans  ta rédaction.
  • Dans un second temps, il faut répondre à la problématique que tu as soulevé.
  • Enfin, tu dois rédiger une phrase d’ouverture. Celle-ci consiste en un « élargissement » du sujet. Concrètement, il s’agit d’une nouvelle question que tu te poses à la fin de ton travail. Pour cela, tu peux à la fois te baser sur la dissertation que tu viens de faire et sur ta culture générale . 📚

N’oublie pas que la mise en forme de la conclusion d’une dissertation est aussi importante que pour le reste de la copie. Par exemple, il faut sauter deux lignes entre la fin de ta dernière partie et le début de ta conclusion,  faire des transitions et ne pas négliger l’orthographe.

6 - Quelles sont les dissertations les plus demandées par les profs ?

Parmi les nombreux sujets de dissertations, on retrouve quelques grands classiques que les professeurs donnent pendant l’année scolaire ou le jour du bac. 

Dissertation la princesse de Cleve

Au programme du bac de Français 2022, La Princesse de Clève est un roman écrit par Madame de La Fayette et publié anonymement en 1678. Pourquoi anonymement ? Parce qu’au 17ème siècle, il n’était pas admis qu’une femme puisse signer une oeuvre de son nom. 🚫

Pour t’entraîner sur un exemple de sujet, tu peux te rendre sur le site de sujetscorrigésbac.fr . 

Dissertation les fleurs du mal

Charles Baudelaire et Les fleurs du mal , recueil de poèmes publié en 1857, font partie de l’objet d’étude « Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle », au programme de français dans le parcours « Alchimie poétique : la boue et l'or ». 

Et comme l’indique le nom du parcours, tu peux t’attendre à un sujet qui parle de boue et d’or ! 

Exemples de sujet : 

  • « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or»
  • « Le poète doit-il nécessairement tremper sa plume dans la boue ? » 
  • « S’agit-il de tremper sa plume au plus profond de l’âme humaine pour en faire une œuvre d’art ?  »

Dissertation le malade imaginaire

Au programme de l’objet d’étude « Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle », parcours « Spectacle et comédie », Le malade imaginaire de Molière interroge les élèves sur le rapport au spectacle. 

Exemples de sujets de dissertation :

  • « Toute comédie est-elle un divertissement ? »
  • « Le Malade Imaginaire : une comédie fantaisiste ? »

Dissertation les fausses confidences

Toujours dans l’objet d’étude « Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle », Les fausses confidences est une comédie de Marivaux jouée pour la première fois en 1737. Tu pourras être interrogé sur un  sujet tels que : « Le stratagème est-il un ressort du comique ? »

Un dernier conseil

On te dit toujours de ne pas attendre la dernière minute pour réviser . Mais, on ne va pas se mentir, c’est difficile de se motiver. Surtout quand on voit le soleil qui brille dehors ! ☀️

Alors, pour te faire gagner du temps et pour mettre toutes les chances de ton côté, n’hésite pas à prendre quelques heures de soutien scolaire avec nos professeurs particuliers . Disponibles même au dernier moment, ils sauront répondre à toutes tes questions pour rédiger une super dissertation !

Des cours particuliers pour libérer tout le potentiel de votre enfant

5-May-12-2023-09-10-47-0874-AM

Meilleurs articles

Avantages et inconvénients des réseaux sociaux

  • Par Dorian Mauro
  • Dans AUTRES CONSEILS

qu'est ce que le roman dissertation

  • Par Antoine Parat
  • Dans FRANCAIS ET PHILOSOPHIE

Verbe irrégulier anglais

  • Par Manon Stas
  • Dans LANGUES ETRANGERES , RESSOURCES PEDAGOGIQUES (gratuit)

Programme delegue de classe

Comment être sûr d’être élu délégué de classe (discours, slogan, affiche) ?

  • Dans AUTRES CONSEILS , À LA UNE

La crise des 7 ans

Tout savoir sur la crise des 7 ans

  • Par Camille Robinson
  • Dans COMPORTEMENT

Articles similaires

CESS : tout savoir sur les différentes épreuves

CESS : tout savoir sur les différentes épreuves

  • août 18, 2022

CE2D : tout savoir sur les différentes épreuves

CE2D : tout savoir sur les différentes épreuves

  • août 17, 2022

Les 10 livres à lire en été pour tous les âges

Les 10 livres à lire en été pour tous les âges

  • août 1, 2022

Réservez une leçon d'essai gratuite

Réservez une leçon d'essai gratuite., inscrivez-vous pour votre leçon de soutien scolaire gratuite..

qu'est ce que le roman dissertation

Espace Pédagogique Contributif

Cours de français de m. bruno rigolt – lycée en forêt – montargis (france). ressources pédagogiques en ligne – culture générale, corrigé de dissertation : zola, mauriac, camus. fonctions du roman.

  • Entraînement à l’Épreuve Anticipée de Français : dissertation littéraire
  • Albert Camus, L’Étranger
  • François Mauriac : Thérèse Desqueyroux
  • Pour la méthodologie de la dissertation, voir ce support de cours . –

Dissertation littéraire

Sujet corrigé bruno rigolt, rappel du sujet : , émile zola dans le roman expérimental (1880) affirme qu’une œuvre littéraire doit être « un procès-verbal, rien de plus : elle n’a que le mérite de l’observation exacte […] ». ce jugement s’accorde-t-il avec votre lecture de thérèse desqueyroux et de l’étranger  .

[Introduction] Elle se compose de trois étapes essentielles : l ’entrée en matière et l’annonce du sujet ; l a définition d’une problématique ; l ’annonce du plan.

_____ En réaction aux écrivains romantiques de la première moitié du XIXe siècle, les romanciers réalistes et naturalistes ont en commun de « dire toute la vérité » selon l’expression bien connue de Maupassant. Fortement marqué par le développement des sciences, Zola définira même le roman selon une méthode indissociable d’une interprétation scientifique et déterministe de la société. C’est ainsi que dans le Roman expérimental , essai paru en 1880, il théorise la doctrine naturaliste en ces termes : « L’œuvre devient un procès-verbal, rien de plus ; elle n’a que le mérite de l’observation exacte […] ».

_____ La sévérité d’un tel jugement prête cependant à discussion : le genre romanesque doit-il se borner à présenter un « reflet » de la société, à en être seulement le « miroir », ou doit-il nourrir d’autres ambitions ? Ces questionnements fondent la problématique de notre travail.

_____ Si le roman, comme nous le concéderons d’abord, est fondé sur une méthode d’observation objective, nous verrons qu’il peut aussi recomposer le réel, notamment par la remise en question de la notion de personnage telle qu’elle a été élaborée auparavant. Il conviendra enfin de dépasser cette dialectique quelque peu réductrice pour envisager une définition plus profonde du genre romanesque : comme moteur de la conscience humaine, le roman ne permettrait-il pas plutôt, loin d’aliéner l’homme au réel, de l’ouvrir au contraire à un questionnement intérieur, questionnement avant tout philosophique et existentiel ? Nous étayerons notre démonstration par les deux œuvres au programme : Thérèse Desqueyroux de François Mauriac et l’Étranger d’Albert Camus.

[Développement] Pour les sujets qui comportent une thèse à discuter, le plan sera évidemment dialectique (thèse validée/discutée/réajustée = certes/mais/en fait).

_____ En premier lieu, il convient de situer le genre romanesque dans le cadre des canons définis par le Naturalisme. Les termes employés par Zola confèrent en effet à l’écriture les caractères d’un « procès-verbal », d’une « observation exacte » de la réalité.

_____ Les deux romans soumis à notre étude relèvent par plusieurs aspects de l’analyse naturaliste. Dans Thérèse Desqueyroux , nous retrouvons par exemple une méthode d’observation des personnages qui les enracine fortement dans un déterminisme social et héréditaire : argent, pouvoir, instinct de propriété les conditionnent au point qu’ils semblent ne pas pouvoir échapper à leur destin. Ainsi Thérèse rêve d’un avenir différent, mais elle ne parviendra jamais à le construire. Son crime est le rêve quelque peu bovaryste d’un ailleurs d’autant plus illusoire qu’elle est littéralement prisonnière du milieu et des circonstances sociales. Jeune bourgeoise provinciale, elle a fait un mariage de convenance : placée sous le signe de l’enfermement et de l’incommunicabilité, sa vie de couple met en relief la banalité de l’existence, dans ce qu’elle a de plus ordinaire et trivial. De même, nous avons l’impression que Camus   dans L’Étranger , refusant tout artifice rhétorique, se plaît à détailler jusqu’aux limites extrêmes la condition subalterne et médiocre de Meursault, qui apparaît comme le contraire d’un héros. D’ailleurs, le meurtre de l’Arabe s’inscrit dans une forme de fatalité qui n’est pas sans rappeler, autant le naturalisme et son déterminisme, que le fatum de la tragédie antique. A insi Meursault voit-il constamment le destin lui échapper : le meurtre de même que la condamnation à mort semblent conditionnés par une existence dérisoire et absurde, vécue dans une passivité et une immédiateté dépourvues de profondeur. Cette existence banale est parfaitement rendue comme l’a souligné Roland Barthes, par l’écriture blanche du roman, dépouillée dans son lexique et sa syntaxe.

_____ En outre, nous pouvons noter dans les deux œuvres un refus d’idéaliser le réel. De même que Zola n’économise dans ses romans aucun détail horrible, quitte à choquer par son souci d’être vrai les lecteurs et le « bon goût », Mauriac multiplie les remarques sur le conservatisme politique et social qui règne à Argelouse. Supprimant tout suspens dramatique, l’auteur a restitué le climat oppressant d’une classe sociale soucieuse avant tout de sa réputation. Cette trahison du spirituel est bien rendue par Bernard Desqueyroux : homme d’habitude et de principes, il organise sa vie selon un plan méthodique qui en dit long sur les préjugés de son milieu. De même, Balion, Balionte et Gardère, les domestiques, sont décrits sans concession dans toute leur petitesse et leur médiocrité humaine. Avec une ironie féroce, l’auteur dresse ainsi le « procès-verbal » de cette société du simulacre et de la dissimulation. Camus peint également sans idéalisation l’âpre réalité de la condition humaine : témoin le regard mécanique et froidement informatif que Meursault porte sur les pensionnaires de l’hospice de Marengo, sur la scène de l’enterrement ou le déroulement du crime. Ce parti pris de réalisme se retrouve dans le misérabilisme des situations : Salamano, le voisin de palier de Meursault, promenant son chien qu’il insulte souvent « le long de la rue de Lyon » selon un itinéraire qui n’a pas changé depuis huit ans. Nous pourrions évoquer aussi les accents pétainistes des discours de la Cour lors du procès ou les « cris de haine » de la foule préfigurant à la fin du roman l’exécution capitale. Dans ce monde obscur et lourd, c’est bien la morale des apparences sociales qui domine.

_____ Cette observation de la vie réelle dans ce qu’elle a de plus trivial parfois confère aux deux romans un caractère réaliste assez marqué qui conduit à une vision pessimiste du monde : ainsi, la société condamne Thérèse et Meursault tous deux pour avoir refusé de « jouer le jeu » pour reprendre la célèbre formule camusienne dans la préface à l’édition américaine de L’Étranger  : dans leur refus même, et malgré leur acte criminel, ils trouvent la dignité et une sorte de salut. Loin du simulacre du monde et de la tentation de chercher refuge et facilité dans le mensonge, le réalisme de leur crime oblige en effet à voir la réalité en face, à ne pas la dissimuler derrière le masque trompeur des apparences et de la médiocrité. L es auteurs examinent les personnes de la réalité, font l’étude des interactions entre l’individu et son milieu afin de montrer la vérité en face : il s’agit de la peinture de l’existence décrite de façon prosaïque, loin de toute transcendance divine ou morale. Meursault est bien un antihéros qui refuse « d’avoir une apparence ou un langage qui trahiraient son être », selon le commentaire de Camus lui-même. On trouve ainsi chez les deux romanciers une évocation très crue de la mort, qu’il s’agisse de l’incipit célèbre de L’Étranger ou des détails sordides de l’empoisonnement chez Mauriac : « Thérèse pourrait réciter la formule inscrite sur l’enveloppe et que l’homme déchiffre d’une voix coupante : Chloroforme : 30 grammes. Aconitine granules n° 20. Digitaline sol. : 20 grammes ». Comme nous le comprenons, le réalisme dont il est question ne doit pas être confondu avec de simples effets de réel : il s’agit plus fondamentalement de peindre un antihéros écrasé par les déterminismes aliénants et de mettre en évidence la loi inexorable des rapports de force et de l’agencement du monde.

[Déduction générale] _____ Ainsi que nous avons cherché à le montrer, les personnages de Thérèse et de Meursault n’assument pas de fonction irréalisante ou même idéalisante. Loin de nier le réel pour lui substituer l’imaginaire ou la quête transcendante, ils s’enracinent au contraire dans l’histoire et l’espace déterministe dans lequel ils vivent : leur drame est précisément de ne pouvoir s’échapper de ce destin imposé que par l’exil ou la mort.

[Transition] _____ Pour autant, on aurait tort de réduire Thérèse Desqueyroux et l’Étranger à deux romans « d’observation ». Si le projet scientifique de Zola est bien de peindre des êtres seulement « déterminés », c’est-à-dire définis et gouvernés par leur hérédité, leur milieu social et les circonstances qu’ils traversent, Mauriac et Camus dans leur négation de l’histoire comme absolu et dans leur refus des idéologies, donnent au contraire à leur personnage une épaisseur psychologique et humaine qui dépasse largement le cadre de la reproduction exacte de la vie.

[Antithèse]

_____ L’œuvre littéraire, contrairement à ce qu’affirme Zola, n’a pas seulement pour but l’observation exacte : au contraire, la fiction peut chercher à contester une vision du monde donnée a priori . Loin de la neutralité du procès-verbal, « la création, comme l’écrit Camus dans L’Homme révolté , est exigence d’unité et refus du monde. Mais elle refuse le monde à cause de ce qui lui manque et au nom de ce que, parfois, il est ». Si le réel est donc nécessaire à l’art, la création propose un nouveau monde qui passe par une esthétique de la révolte ; révolte artistique et métaphysique contre l’absurdité et le non-sens.

_____ Il convient de noter pour commencer combien l’écriture chez Mauriac et Camus est profondément déstabilisatrice : loin de viser à « l’observation », elle cherche plutôt la contestation du romanesque traditionnel : si Roland Barthes que nous évoquions précédemment voit dans l’écriture de l’Étranger un « style de l’absence », c’est que le je de la narration, en échappant précisément au narrateur lui-même, libère le récit de toute rationalité. D’où cette « parole du silence » chez Meursault, « transparente aux choses et opaque aux significations ». Comme l’a bien montré Jean-Paul Sartre, l’hermétisme des émotions conduit le lecteur au sentiment de l’absurde, par le fait même qu’elle le contraint à prendre ses distances avec l’histoire racontée. Ce qui est en effet surprenant dans ce roman tient au fait que, si la façon d’écrire pourrait faire penser parfois à un journal intime, l’absence de toute affectivité, de toute implication émotionnelle, remet en cause l’identification du lecteur au héros. De même, dans Thérèse Desqueyroux , le récit souvent lacunaire fait perdre au lecteur ses repères : la longue  analepse  sous forme de monologue intérieur qui domine dans la première partie du roman, loin de guider le lecteur vers la résolution d’un problème, le perd au contraire dans l’attente, la réflexion sur la mort et la culpabilité : la place du monologue intérieur ainsi que la technique de l’analepse sont donc bien loin des enquêtes de Zola, entièrement soumises à l’« expérimentation scientifique » : délaissant volontairement le réalisme objectif de l’affaire Henriette Canaby, Mauriac nous plonge davantage dans la subjectivité du personnage. Comme il le dira lui-même, « J’ai emprunté […] les circonstances matérielles de l’empoisonnement mais je n’ai pris qu’une silhouette ».

_____ D’ailleurs, Il n’y a pas vraiment de schéma actantiel dans les deux romans : pas de quête suivie, pas d’objet, pas d’état final définitif, et nous pourrions appliquer à Thérèse ce que Camus dit à propos de Meursault : « le héros du livre est condamné parce qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société où il vit, il erre, en marge ». Dans leur exigence d’authenticité, Meursault ou Thérèse ne « jouent » pas la « comédie humaine » ou plutôt « l’inhumaine comédie » : ils ne luttent pas, ils ne se battent pas. Leur drame est donc de refuser le réel qui leur est proposé pour s’enfoncer plus encore dans la banalité transgressive de leur quotidien. Aucune individualité typisée chez ces personnages hors-norme : même leur crime semble dénué d’enjeu. Maurice Maucuer faisait à ce titre remarquer très justement : « On peut donc penser que ce refus d’insérer l’action romanesque dans le déroulement d’événements historiques précis, que ce parti pris d’annuler l’histoire […] traduisent sans doute la  volonté de peindre, sans s’arrêter aux particularités d’une époque, une vérité humaine qui est de tous les temps  » (Maurice Maucuer,  Thérèse Desqueyroux , éd. Hatier, coll. Profil d’une œuvre, p. 28) . Pareillement, Meursault ne semble pas avoir d’identité ou de fonction sociale clairement marquée : comme dans le poème de Baudelaire intitulé « L’étranger », l’aspect énigmatique et anticonformiste du personnage est rendu par ses réponses, plus déroutantes les unes que les autres, et qui lui confèrent une sorte d’hermétisme. Au statut de marginal dans le poème répond l’anonymat d’un petit employé algérois sans importance : c’est là le paradoxe de ces personnages « indéchiffrables » voués au silence et à l’incompréhension.

_____ Ce refus d’ancrage référentiel est bien sûr irréductible au réalisme tel que le conçoit Émile Zola. Pour l’auteur de Germinal , le roman doit raconter la lutte du capital contre le travail. Ainsi, d’un point de vue narratif par exemple, les étapes du conflit entre les mineurs et le patronat rythment la progression du récit et font monter la tension dramatique. Dans nos deux romans au contraire, tout semble joué d’avance au point qu’il n’y a pas vraiment d’énigme. De même Thérèse et Meursault ne répondent pas à la caractérisation du personnage telle que l’envisagent les romanciers réalistes. Loin de donner à son héros une identité crédible et significative, Camus refuse par exemple le point de vue omniscient qui permettrait de dévoiler le passé de Meursault, de révéler ses pensées, en somme d’organiser un portrait détaillé. S’il assiste à l’enterrement de sa mère sans verser de larmes, s’il accepte avec indifférence la demande en mariage de Marie, s’il ne fait preuve d’aucun remords pendant les onze mois que dure l’instruction, c’est non parce qu’il est ce « monstre », ce criminel au « cœur endurci » que décrira le procureur lors du procès, mais parce qu’il refuse, dans une attitude de « défi », de se plier au « jeu » du monde. En ce sens, il est tout sauf le représentant d’une catégorie sociale. De même, il n’y a pas de type romanesque chez Thérèse au sens défini par Balzac : «  Un type […] est un personnage qui résume en lui-même les traits caractéristiques de tous ceux qui lui ressemblent plus ou moins, il est le modèle du genre » . Point de « modèle » donc chez ces personnages hors-norme, irréductibles à toute caractérisation objective.

[Déduction générale] _____ Alors que le héros réaliste est confronté à une réalité impitoyable face à laquelle il doit déployer son énergie pour survivre ou s’élever, le personnage chez Mauriac et Camus est donc l’expression d’une crise existentielle et identitaire majeure au point qu’on pourrait parler de « mort du personnage » dans les deux romans. Devenue « opaque » sous le regard d’une conscience indéchiffrable, la conscience du personnage présente un aspect énigmatique, voire hermétique.

[Transition] _____ Parvenus à ce stade de la réflexion, il convient de s’interroger : faut-il envisager le roman, et plus particulièrement le personnage, uniquement sous l’angle du projet réaliste ? Ne peut-on lire L’Étranger ou Thérèse Desqueyroux comme des romans de l’énigme de soi ? Tout l’intérêt de l’écriture fictionnelle à partir du vingtième siècle a été précisément de renouveler la fonction de l’écrivain : à l’ enquête chère à Zola, nos deux romans privilégient davantage la quête  : quête intérieure indissociable d’un profond questionnement existentiel.

_____ Si observation de la réalité il y a, chez Mauriac et Camus c’est une observation du moi le plus intime du personnage, c’est-à-dire l’expression d’un monde intérieur. Point de départ d’une réflexion sur le sens de la vie, le thème de la mort, omniprésent dans les deux œuvres, débouche sur une méditation philosophique essentielle : pourquoi vivre si c’est pour mourir, pourrait dire Camus ? De même, dans Thérèse Desqueyroux , le roman invite le lecteur, grâce au monologue intérieur, à une pratique de l’introspection.

_____ De fait, il faut lire d’abord nos deux œuvres comme des romans humanistes qui renvoient à une souffrance de l’être. Romans humanistes mais aussi romans philosophiques : Camus disait justement qu’« un roman n’est jamais qu’une philosophie mise en images », et il est certain qu’en montrant des comportements dépourvus de signification, L’Étranger est révélateur d’une interrogation sur le sens de la vie, déjà esquissée dans Le Mythe de Sisyphe : « Dans cet univers indéchiffrable et limité, le destin de l’homme prend désormais son sens. Un peuple d’irrationnels s’est dressé et l’entoure jusqu’à sa fin dernière. Dans sa clairvoyance revenue et maintenant concertée, le sentiment de l’absurde s’éclaire et se précise. Je disais que le monde est absurde et j’allais trop vite. Ce monde en lui-même n’est pas raisonnable, c’est tout ce qu’on en peut dire. Mais ce qui est absurde, c’est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l’appel résonne au plus profond de l’homme ». Plus simplement Camus définira l’absurde comme le « divorce entre l’homme et sa vie ». C’est de cette « confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde » que naît le sentiment de l’absurde. Ainsi, l’Étranger comme Thérèse Desqueyroux d’ailleurs ne se réduit pas à un contenu narratif : il est d’abord un roman sur la quête d’authenticité. Le but en effet est de nous amener à trouver dans l’existence la nostalgie d’une vérité « profondément humaine » : l’homme peut tromper les autres mais il ne peut se tromper lui-même. Dans le Mythe de Sisyphe , Camus écrivait à ce titre : « La divine disponibilité du condamné à mort devant qui s’ouvrent les portes de la prison par une certaine petite aube, cet incroyable désintéressement à l’égard de tout, sauf de la flamme pure de la vie, la mort et l’absurde sont ici, on le sent bien, les principes de la seule liberté raisonnable : celle qu’un cœur humain peut éprouver et vivre ».

_____ Ces propos, on le pressent, sont de la plus haute importance : prendre conscience de l’absurde pour Camus est presque une obligation morale ; c’est ainsi sauvegarder sa liberté en retrouvant le rapport d’unité à soi-même et au monde. De façon similaire, le crime de Thérèse est une mise en cause de la vie dans ce qu’elle a de plus trivial : vie médiocre, dépourvue de sens, qui aliène à soi-même. Romans de l’incommunicabilité, Thérèse Desqueyroux et l’Étranger sont aussi des romans du silence, du non-dit, de l’ellipse. Dans le monde du simulacre qu’ils cherchent à fuir, il n’y a de place que pour le mensonge, la dissimulation, l’hypocrisie sociale ; et sans doute comprenons-nous mieux la révolte de Meursault à la fin du roman lorsqu’il évoque sa mère : « personne n’avait le droit de pleurer sur elle ». Ce mot « personne » englobe les autres, mais aussi Meursault lui-même, qui se révèle alors celui qui a refusé de pleurer, comme les autres auraient voulu qu’il pleurât pour se conformer aux usages. La révolte de Meursault n’est donc pas une révolte politique au sens où l’entendait Zola : c’est davantage une révolte métaphysique contre les conventions sociales. Pareillement, le personnage de Thérèse ne se limite pas au portrait d’une criminelle. Loin de nous livrer le personnage une fois pour toutes, Mauriac par le truchement de la « remontée des souvenirs », nous présente au contraire un personnage complexe, contradictoire : par son refus de se soustraire à la vacuité du monde, il s’y confronte : le crime apparaît ainsi comme une révolte contre une société prisonnière des préséances et des simulacres odieux. Thérèse et Meursault doivent donc disparaître, seule manière pour l’homme de donner du sens à sa vie dans un monde neutre, un monde qui a cessé d’avoir un sens, où les valeurs sont détruites. La mort n’est plus vécue comme négation mais comme révolte de l’homme contre sa condition, en faisant face jusqu’au bout au nihilisme.

_____ Ce refus d’élever le héros de roman au mythe est essentiel. Alors que dans Germinal par exemple, le réalisme de Zola débouche sur une grande fresque historique qui implique une simplification constante des personnages, nos deux romans présentent au contraire des êtres soumis au resserrement temporel et spatial qui est celui des tragédies. Cette atmosphère de huis-clos, en bousculant perpétuellement notre horizon d’attente, oblige à pénétrer l’univers subjectif du héros, et donc à pénétrer dans l’atelier de fabrication du roman : jusqu’à quel point le romancier est-il maître de ses personnages ? Que pense vraiment Meursault ? Est-il possible, quoi que nous fassions, de sonder les profondeurs de l’âme de Thérèse ? Tous deux nous amènent à réfléchir sur nous-même et à nous questionner : de même que Meursault à la fin du roman renonce à donner un sens illusoire à sa vie, Thérèse refuse d’expliquer rationnellement son geste. La complexité du roman ne repose-t-elle pas en grande partie sur la complexité intérieure du personnage ? Complexité bien plus grande encore que le personnage social. Comme l’écrira Mauriac dans Le Roman , « Il s’agit de laisser à nos héros l’illogisme, l’indétermination, la complexité des êtres vivants », donc « laisser aux personnages l’indétermination et le mystère de la vie ». Alors que le roman réaliste va de l’énigme à sa résolution, nos deux romans vont à l’opposé du geste à l’énigme.  L’exploration du personnage débouche ainsi sur son propre mystère. En acceptant l’exécution finale, Meursault accepte d’être le bouc émissaire d’une société profondément absurde, déclarant un homme coupable pour la seule raison qu’on ne l’a pas vu pleurer à l’enterrement de sa mère.  Il  devient ainsi véritablement libre en acceptant le jugement dernier comme une « grâce » qui préfigure obscurément l’espérance et le salut du monde.  De même, l’épilogue de Thérèse Desqueyroux  peut se lire selon un sens profondément spirituel. Incapable de fournir à Bernard un mobile précis pour justifier son crime, la jeune femme affirme : « Il se pourrait que ce fût pour voir dans vos yeux une inquiétude, une curiosité, du trouble enfin ». Le champ philosophique dans les deux œuvres est donc celui du déchiffrement : le roman transforme ainsi une interrogation sur le réel en questionnement existentiel.

[Déduction générale] ____ Ambiguïté et complexité des personnages vont donc de pair chez Mauriac et Camus qui s’emploient à questionner nos préjugés de lecteur : entre attirance et recul, nous sommes contraints de rentrer dans la subjectivité des personnages , et d’envisager le roman sous l’angle de l’examen de conscience : derrière la figure sulfureuse d’une empoisonneuse ou d’un « barbare » sans remords « étranger » aux hommes mais ouvert « à la tendre indifférence du monde », il faut chercher une valeur symbolique qui est de nous pousser à trouver un sens existentiel à la vie : ainsi les deux romans peuvent s’interpréter comme une quête de conscience morale, symbolisée par « cette nuit chargée de signes et d’étoiles », sur laquelle s’achève L’Étranger .

[Conclusion] Elle se doit d’être brève et synthétique. Elle comporte en général deux étapes : l e bilan ; l ’ouverture (ou élargissement).

_____ L’exploration du personnage est l’un des mystères sans cesse renouvelé de la complexité du roman. Si les propos d’Émile Zola, en faisant l’apologie de la réalité objective, limitent le travail de l’écrivain à l’observation sociale, il faut reconnaître que tout l’intérêt de L’Étranger  et de Thérèse Desqueyroux  est d’amener le lecteur, bien au-delà de l’histoire racontée qui nous conduirait de prime abord à condamner deux criminels, à un profond questionnement intérieur.

_____ À la trivialité des récits, qui par plusieurs aspects rappelle les querelles et débats soulevés par le Naturalisme, les deux romans mettent donc en évidence une vision profondément contradictoire et complexe de l’être humain. Ainsi, le réel ne suffit point à l’homme pour trouver du sens. Le but du roman n’est-il pas justement de nous confronter à l’indicible ? En cela, il fait émerger un profond message humain, chargé de nous faire entrevoir le bonheur dans l’opacité du monde…

Bruno Rigolt © mars 2018, Bruno Rigolt/Espace Pédagogique Contributif

Licence Creative Commons

J’aime ça :

' src=

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques Voir tous les articles par brunorigolt

En savoir plus sur Espace Pédagogique Contributif

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Saisissez votre adresse e-mail…

Abonnez-vous

Continue reading

philofrançais.fr

"passe ton bac d'abord ", fonction du roman.

Si le roman est une œuvre littéraire , il peut aussi être considéré comme une façon d’ explorer à la fois l’homme et ses multiples facettes , ainsi que le monde. Ainsi chaque roman constitue- t-il de façon implicite ou explicite, et pour le romancier de façon consciente ou inconsciente, une « vision du monde” .

Le roman élabore une réflexion sur le monde.

On peut dire que le roman est la forme littéraire privilégiée pour cette « vision du monde » grâce aux personnages qui vont évoluer dans ce monde et percevoir le réel. A travers eux, grâce à leurs façons d’analyser le monde et de réagir par rapport à lui et d’interagir, grâce à leurs sentiments et leurs pensées (grâce à la focalisation interne notamment), le lecteur va se faire une idée de la « vision du monde » élaborée par le roman.

Le personnage joue ainsi le rôle d’un filtre , d’une focale (comme on dit en photographie), qui permet au lecteur d’ajuster sa vision.

Représentation de l’homme et « vision du monde » sont liées.

La vision du monde ou plutôt les visions du monde, et les représentations de l’homme varient en fonction des époques et des idéologies. Selon les époques , l’homme va être défini comme une entité plutôt culturelle (l’homme est ce qu’il sait), ou plutôt sociale (l’homme est défini par la société, voire la classe à laquelle il appartient), ou psychologique (il est défini par son caractère), ou par ce qu’il possède (l’homme est ce qu’il a) ou par ses actions : tout dépend des valeurs que l’on considère comme essentielles à un moment donné.

Les représentations de l’homme ont beaucoup évolué depuis le XVIème siècle (naissance du roman moderne, avec Cervantès et Rabelais , qui représente l’homme à la différence des mythes et de l’épopée qui représentent les dieux et les héros). Ainsi les géants de Rabelais représentent-ils d’une manière burlesque les idéaux de l’humanisme de la Renaissance.

Les héros de Zola ou de Balzac évoluent dans un monde qui ressemble au réel des lecteurs de l’époque (illusion réaliste) : Paris du XIX° dans La Peau de chagrin (Balzac), et dans Le Ventre de Paris (Zola) ou dans Notre-Dame de Paris (Victor Hugo), l’univers des gares et du rail dans La Bête humaine, les grands magasins dans Au Bonheur des dames, Oran dans La Peste (Camus), etc…

Dans le roman moderne , à la différence de l’épopée et des mythes, l’homme est ancré dans le monde dans lequel il vit. Même chez Rabelais, Gargantua se rend à Paris et mène les guerres contre Pichrocole dans une région qui ressemble à la Touraine. Ainsi le lecteur est-il habitué à lire le roman avec deux paires de lunettes qu’il utilise l’une sur l’autre (et non successivement) :

avec l’une il sait qu’il lit de la fiction et que cette fiction est parfaitement autonome du monde extérieur réel ;

avec l’autre paire, le lecteur se dit, à juste titre, que ce monde fictif, séparé du monde réel, a bien un rapport avec ce monde réel.

Le roman consiste donc à proposer au lecteur un rapport au monde à travers les personnages.

Au XVI° siècle :

L’identité (le moi) passe en grande partie par l’acquisition de connaissances. Voilà pourquoi le géant Gargantua passe son temps à apprendre auprès de différents précepteurs. C’est l’idéal humaniste : l’homme est un être de culture . (Mythe d eFaust)

Au XVIIème siècle :

Dans le roman classique (La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette), l’homme incarne des valeurs morales : l’honneur, le devoir, le courage, la « représentation » de sa classe. Seules ces valeurs permettent à l’homme de se réaliser ou au contraire de déchoir.

Au XVIIIème siècle

D’abord marqué par l’ouverture, le décentrement : par la technique de « l’œil neuf », Usbek et Ricca, les Persans des Lettres Persanes permettent aux Occidentaux de se mirer dans le regard de l’autre. Le monde européen s’ouvre à l’altérité (découvertes de nouvelles terres): perception de la différence des mentalités et des coutumes, mais également affirmation de l’équivalence entre les valeurs européennes et les autres.

Le second courant qui marque le siècle des Lumières est l’aspiration au bonheur, à la réalisation de soi : d’où la prolifération des romans à la première personne (La Vie de Marianne de Marivaux) et la vogue des romans épistolaires qui permettent la coexistence de plusieurs « moi » (polyphonie narrative des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos).

L’éclatement des voix narratives et l’éclatement de la vision autocentrée du monde permettent l’éclosion de visions individuelles et du relativisme des valeurs.

L’identité se constitue autour de la situation sociale et de l’état civil. C’est la bourgeoisie et ses valeurs qui constituent l’idéologie dominante. Les romans évoquent donc l’ascension sociale réussie (Vautrin et Rastignac chez Balzac), ou ratée (Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir).

Les rapports entre les personnages sont marqués par l’argent ( Le Père Goriot et ses filles dans Le Père Goriot de Balzac), par les luttes des classes pour reprendre la terminologie marxiste (Germinal de Zola). L’expansion économique et urbaine sont au cœur de l’univers romanesque (Zola toujours).

A ce moment-là de l’histoire du roman, la prolifération de l’écriture romanesque, sous la forme de La Comédie humaine chez Balzac, ou celle de l’arbre généalogique chez Zola (Les Rougon-Macquart), cette prolifération représente l’assomption du roman : celui-ci atteint ce moment d’équilibre parfait où il ne fait plus qu’un avec le monde (au moins imaginairement). Les personnages y ont une identité pleine : un nom d’état-civil, une filiation, une identité sociale. Le roman est alors à son zénith : le mirage de l’équivalence entre le monde et le roman est très fort.

Au XX°-XXI° :

Pour mesurer le chemin qui va être parcouru jusqu’à la fin du XXème siècle, c’est-à-dire jusqu’au XXIème, disons tout de suite que cette illusion va s’évanouir, emportant avec elle dans sa disparition l’identité du personnage romanesque. Prenons l’exemple de Magnus, le héros du roman éponyme de Sylvie Germain qui paraît emblématique de cet évanouissement de l’identité : disons même qu’il l’incarne. Magnus ne connaît ni son nom, ni son prénom ; pendant les bombardements de Hambourg il a vu sa mère brûler vive. Il en a perdu la mémoire. Par-dessus cette amnésie traumatique, sa famille adoptive bâtira le mensonge (une fiction, donc une sorte de roman) d’une identité fictive (Franz-Georg Dunkeltal) qu’il mettra longtemps à déceler comme telle. A la fin du roman, le personnage que le lecteur a suivi dans sa quête d’identité ne trouvera pas son nom. Sylvie Germain offre donc à travers l’histoire de Magnus, l’homme sans nom, l’allégorie de ce qui est arrivé au personnage : après avoir renoncé aux mirages d’une fausse identité (l’illusion réaliste), le personnage romanesque du XXIème siècle souffre d’une identité floue, perdue, mais n’arrivera jamais à reconquérir les certitudes identitaires d’autrefois. C’est que Sigmund Freud a découvert l’inconscient en 1900 (L’Interprétation du rêve marque la naissance de la psychanalyse à l’orée du XXème siècle) : l’homme n’est plus un, il est divisé, (conscient/inconscient). Ses actions, ses désirs, sa personnalité même peuvent être déterminés par quelque chose qui est en lui, mais qui lui échappe totalement : son inconscient. On voit que cette découverte peut semer le trouble jusque dans l’identité des personnages romanesques.

De plus, le XXème siècle, bouleversé par les séismes des deux guerres mondiales (qui entraîneront chacune derrière elle une moisson de romans) est une période de doute sur le monde et sur les valeurs qui l’organisent. Les romanciers s’interrogent sur les séismes politiques (la révolution chinoise dans La Condition humaine de Malraux), le nazisme et le totalitarisme et leurs cortèges d’horreurs concentrationnaires.

Au XXème siècle , l’homme se définit par ses actions (chez Sartre, Camus, Malraux, on trouve des héros engagés dans l’action, y compris terroriste) ou par son langage (Bardamu dans Voyage au bout de la nuit de Céline).

Au XXIème siècle , la question du terrorisme, de ses manifestations et de ses sources fournit aux romanciers le matériau d’une nouvelle interrogation sur le mal qui règne dans le monde (Yasmina Khadra, Khaled Hosseini, Hubert Haddad, Alaa El Aswani).

En conclusion

Puisque la forme romanesque a évolué en fonction des représentations dominantes de l’époque, le lecteur peut y trouver un écho ou une annonce du monde dans lequel il vit. Des solutions incomplètes, imparfaites, mais souvent pertinentes aux questions qu’il se pose sur le monde et sa propre identité lui sont offertes.

D’après Mariane Foeillet-Perruche- Février 2008

qu'est ce que le roman dissertation

Rédiger l'introduction et la conclusion

1 la contextualisation du sujet.

  • C'est la porte d'entrée de votre devoir : vous y présentez le thème de la dissertation en accord avec l'œuvre étudiée.

2 L'ouverture sur la problématisation

  • C'est l' étape la plus importante  : c'est ici que vous rappelez le sujet (dans sa totalité, si le sujet est court) ou le reformulez (s'il est long) et que vous rédigez la problématique .

3 L'annonce du plan

  • C'est la matrice de votre devoir : vous y exposez la démarche que vous avez choisie . À l'instar de l'annonce du plan de commentaire, cette étape est rédigée ; elle ne peut être présentée sous la forme d'une liste. Seuls les axes sont annoncés ; il est inutile de mentionner les sous-parties.

1 Un temps de clôture

  • C'est le bilan de la dissertation , l'éclaircissement final, soit le rappel des principales idées qui ont été développées et qui ont fourni des réponses à la problématique.

2 Un temps d'ouverture

  • C'est la chute de la dissertation , facultative mais attendue. L'ouverture est une proposition d'élargissement du débat  : une nouvelle question soulevée sur le même sujet ou sur un thème annexe, voire un avis personnel.

S'exercer

4 vers le bac, une erreur sur la page une idée à proposer .

Nos manuels sont collaboratifs, n'hésitez pas à nous en faire part.

Oups, une coquille

j'ai une idée !

Nous préparons votre page Nous vous offrons 5 essais

01 86 76 13 95

(Appel gratuit)

Sujet bac L - Annale français 2018 - Corrigé - Dissertation

Remarques préliminaires sur le sujet :.

Pour réussir le sujet de dissertation, vous devez analyser rigoureusement les éléments du sujet, puis leur association afin de comprendre la problématique dans son ensemble.

  • « Un personnage de roman »  : cela renvoie à la fiction et au genre romanesque (et pas dramaturgique). Ce personnage est imaginaire, même s’il peut être inspiré par une personne réelle, ayant existé, ou même si certains personnages (secondaires) sont réels (dans le roman historique par exemple). Faites-vous une liste de personnages que vous connaissez bien, que vous avez étudiés, dans la littérature française ou étrangère : Don Quichotte, Manon Lescaut, Candide, Robinson Crusoé, Jacques le Fataliste, le jeune Werther, Madame Bovary, le Père Goriot, Bel-Ami, Dorian Gray, Jean Valjean, Charles Swan, Meursault l’étranger, Bardamu et son voyage au bout de la nuit, Aurélien, Nadja… ou servez-vous de ceux évoqués dans les extraits du corpus : Delphine, Matilde, Léonce, la Princesse de Clèves, Monsieur de Nemours, Renée…
  • « Doit-il »  : indique le caractère obligatoire.
  • « Vivre »  : la vie d’un personnage correspond à ses aventures, les péripéties qu’il subit, ses actions, les rencontres qu’il fait… Tout ce qui forge son existence depuis la situation initiale jusqu’à la situation finale.

Attention toutefois à ne pas associer « vivre » et « ressentir ».

  • « Des passions »  : à l’origine, le terme désigne « la souffrance » ( patio en latin). Par extension, il désigne une émotion vive, un amour intense. Mais le terme est maintenant utilisé dans d’autres domaines que les sentiments amoureux. La passion pour un métier, pour une activité, pour un domaine du savoir…
  • « Pour captiver »  : attirer et retenir l’attention de quelqu’un. Il y a l’idée de séduire, et de charmer également.
  • « Le lecteur »  : celui qui lit (et qui aime lire). Maurice Barrès disait que « tout livre a pour collaborateur son lecteur » . Il ne faut donc pas le négliger : il est celui qui interprète le texte.

Reformulez la problématique avec vos propres mots : Un personnage de roman doit-il vivre des passions pour captiver le lecteur ?

  • Est-il nécessaire qu’un héros vive des péripéties extraordinaires pour que le lecteur s’intéresse au roman ?
  • Faut-il que les protagonistes subissent des émotions intenses et des sensations fortes pour que le lecteur ait envie de lire le livre ?
  • Ou inversement : un livre serait-il inintéressant si les personnages ne vivaient rien de passionnant ?

Le devoir rédigé ici n’est qu’un exemple. D’autres idées pouvaient être évoquées.

Pour vous aider à visualiser le corrigé, nous allons mettre des titres aux différentes parties : vous ne devez bien sûr pas les écrire sur votre copie le jour de l’épreuve. Mais vous pouvez les noter sur votre brouillon pour vous aider à structurer vos idées.

L’introduction débute par une accroche qui amène le sujet en le situant dans un contexte afin d’aboutir à la problématique. Elle présente le sujet, montre les enjeux et permet d’annoncer le plan.

L’introduction se compose de 4 parties :

  • une présentation du sujet (ou accroche) qui permet de le contextualiser. Il convient donc de parler du personnage de roman du XVII e  à nos jours, qui est l’objet d’étude de ce sujet.

Attention aux banalités ! Évitez de commencer par « De tout temps, les romanciers… » ou « Depuis le Moyen-Âge, les personnages de roman… » ;

  • l’annonce du sujet : le sujet est recopié tel quel, introduit par une amorce. « Nous pouvons nous demander si… », « Cela nous amène à nous interroger sur… » ;
  • l’analyse de la problématique qui va reprendre votre analyse des termes du sujet et poser le problème ou reformuler la problématique ;
  • l’annonce du plan, en 2 ou 3 parties (n’annoncez pas les sous-parties).

Introduction

75 % de la population française déclare lire des romans, selon un sondage IPSOS pour le Centre National du Livre, en 2016. Il faut que ce genre soit plutôt attractif pour intéresser autant de lecteurs. Par ailleurs, le genre romanesque traite souvent du thème de la passion : le lecteur est lui-même soumis à ses propres passions et peut s’identifier aux différents personnages. C’est pourquoi nous pouvons nous interroger sur les personnages et leurs passions : un personnage de roman doit-il vivre des passions pour captiver le lecteur ? En effet, le lecteur s’intéresse souvent aux passions vécues par les personnages, mais est-ce une condition essentielle pour qu’un roman soit attrayant ? Nous montrerons tout d’abord que l'évocation des passions amoureuses est l’un des éléments-clés des romans. Puis nous verrons pourquoi la passion n’est pas le seul moteur des romans. Enfin, nous présenterons d’autres types de romans, dont le but n’est pas de mettre l’accent sur les passions, ni même sur les personnages, et qui pourtant, peuvent captiver les lecteurs.

Le développement  peut correspondre à deux types de plan :

  • le plan dialectique présente la thèse (validation : « oui, les personnages doivent vivre des passions »), l’antithèse (infirmation : « non, les personnages ne doivent pas forcément vivre des passions »), la synthèse (discussion, dépassement, autre possibilité : « plutôt que la passion… » ou « à la place des personnages… »)
  • le plan thématique présente un aspect différent de la réponse dans chaque partie (2 ou 3 parties en général).

Chaque partie présente 2 ou 3 arguments qui soutiennent l’idée générale de cette partie. Chaque argument est illustré par un exemple précis et développé. Cherchez des exemples variés : auteurs, époques…

Un exemple ne remplace pas un argument.

I. Les passions du personnage de roman captivent le lecteur : sans passion, pas d’histoire

Depuis les premiers romans du Moyen-Âge, la passion amoureuse occupe une large partie de la littérature : Tristan et Iseult ne furent que des précurseurs. Il s’agit alors de la passion dans son premier sens, celle qui fait souffrir, qui est immense et à laquelle on ne peut résister. L’amour-passion auquel les personnages succombent après avoir bu un philtre d’amour a, dans Tristan et Iseult , une forme magique qui n’est pas propre aux romans postérieurs écrits à partir du XVII e  siècle, où la part de merveilleux disparaît généralement. Pourtant, certains éléments se retrouvent dans les personnages des romans d’amour de ce siècle : la passion est souvent symbole de tragédie, de souffrance contre lesquelles le protagoniste ne peut rien. C’est le cas par exemple des personnages féminins du roman de Stendhal, Le Rouge et le Noir . Madame de Rénal sait que son amour pour Julien, le précepteur de ses enfants, n’est pas convenable et impossible : Julien n’est pas de sa condition sociale, il est plus jeune qu’elle, elle est déjà mariée. Mathilde de la Mole non plus ne peut résister à son attirance pour le jeune homme, malgré tous les prétendants de son rang. La passion amoureuse les aveugle et les conduira à leur perte.

Par ailleurs, pour captiver les lecteurs, les auteurs évoquent des situations haletantes, des rebondissements, créent du suspense. Les passions vécues par les personnages sont propres à entraîner des actions qui rendent le récit palpitant. Le lecteur partage alors les passions des personnages et trouve son intérêt dans les situations exceptionnelles qu’ils vivent. C’est le cas par exemple dans le roman de Victor Hugo, Les Misérables . Les personnages de Cosette et Marius s’aiment. Ils éprouvent une passion qui naît au jardin du Luxembourg, par hasard et se poursuivra aussi par hasard dans d’autres lieux de Paris : rue Plumet, rue de L’Homme-Armé… Les deux amoureux sont poursuivis et condamnés à se cacher : Javert surveille Jean Valjean de sa justice implacable ; Éponine Thénardier, amoureuse éconduite de Marius, est prête à l’envoyer sur la barricade ; Jean Valjean sauve Marius de la mort en s’échappant par les égouts de Paris ; Marius, sauvé, peut épouser Cosette mais dénonce Jean Valjean comme assassin, jusqu’à ce qu’il découvre la vérité de la bouche de Thénardier. Ce n’est que dans les dernières lignes du roman que la passion des deux jeunes gens triomphe, mais au détriment du grand héros qui rend l’âme. L’épopée se déroule sur presque 20 ans, avec des intrigues et des rebondissements qui mettent les passions à rudes épreuves.

II. Un personnage de roman n’a pas besoin de vivre des passions pour captiver le lecteur

La passion amoureuse n’est pas le seul moteur des romans. Il existe d’autres passions : les personnages sont parfois animés par d’autres intérêts. Ainsi, les personnages des romans de Jules Verne mènent une quête qui n’est jamais en lien direct avec l’amour. Certains romans n’ont d’ailleurs aucun personnage féminin : L’Île Mystérieuse , par exemple, présente le destin de cinq hommes qui échappent à la guerre, en ballon, et se retrouvent échoués sur une île déserte du Pacifique. Certes, dans certains romans d’aventures, les héros de Jules Verne trouvent parfois l’amour en chemin, mais ce n’est pas du tout leur objectif. Dans Le Tour du monde en 80 jours , Phileas Fogg est plus intéressé par le whist, jeu auquel il joue tous les jours au Reform Club avec ses amis, les moyens de transport et les horaires, que par Mrs Aouda. Ainsi, c’est presque avec étonnement que le lecteur découvre les sentiments du gentleman qui accepte d’épouser la jeune femme. Tout l’intérêt du roman repose sur la réussite ou non du pari fou du héros et sur son flegme légendaire, en toutes circonstances. Même son mariage fut finalement au service de son pari fou : c’est parce qu’il accepte d’épouser Mrs Aouda qu’il découvre qu’il a 24 heures d’avance et a pu faire le tour du monde en 80 jours.

Il est donc à noter qu’un héros moins passionné peut être tout aussi intéressant, voire plus, pour certains lecteurs qui se sentiront alors plus en concordance avec lui. Pour rendre un personnage exceptionnel, il n’est pas nécessaire non plus qu’il vive des passions : il peut séduire par les actions qu’il mène et les valeurs qu’il incarne. C’est le cas par exemple des personnages de La Condition humaine , roman de Malraux. Les personnages sont un groupe de révolutionnaires communistes qui préparent une insurrection à Shanghai, contre le gouvernement. Kyo est le chef du groupe. Idéaliste, il meurt pour ses idées après son arrestation. C’est le cas également de Tchen qui mène un attentat-suicide contre la voiture de Chang-Kaï-Chek qui n’était finalement pas dans le véhicule. C’est également l’idéalisme qui a poussé Katow à rejoindre le groupe. Arrêté et emprisonné lui aussi, il refuse la fin que vit Kyo en se suicidant au cyanure : il préfère affronter la torture et donne sa capsule à d’autres prisonniers. Le roman, bien que fondé sur des personnages mus par des convictions politiques, a captivé malgré tout les lecteurs et reçu le prix Goncourt en 1933.

III. D’autres types de romans, d’autres types de personnages

Certains romans ont été écrits pour mener une véritable étude des mœurs ou des caractères. C’est le car par exemple de l’entreprise de Balzac avec sa Comédie humaine . Il veut faire une « histoire naturelle de la société ». Il mène alors trois grandes études sociologiques : une étude des mœurs, une étude analytique et une étude philosophique. L’ensemble comporte près de 90 ouvrages au total. Balzac souhaite avant tout peindre le réel et la société de son temps. Ainsi, dans La Peau de chagrin , le jeune Raphaël de Valentin désire tout : le succès, la richesse, les femmes. Sans le sou et près à se suicider, il hérite pourtant d’une incroyable fortune suite à un pacte démoniaque par l’intermédiaire d’une peau de chagrin. Ayant tout obtenu, c’est pourtant reclus et seul qu’il tente de survivre encore quelques jours, quelques heures… et finit par mourir seul, amer, et n’ayant rien fait de sa fortune ni de sa vie. Le roman offre au lecteur à réfléchir : peut-on satisfaire tous nos désirs ? L’œuvre se trouve à mi-chemin entre l’étude de mœurs et l’étude philosophique et n’a pas pour but de présenter les passions du personnage pour captiver le lecteur.

Le XX e  siècle et le Nouveau Roman vont aller beaucoup plus loin. La position du narrateur est remise en question. L’intrigue et le personnage en tant que tels sont rejetés. Ils sont placés au second plan ; ce qui importe, c’est l’écriture. On se retrouve avec des personnages nommés par leur initiales, comme dans La Jalousie de Robbe-Grillet, publié en 1957, où A…, personnage féminin, n’est jamais nommée. Le lecteur ne sait rien sur elle : pas de nom, pas d’âge, rien. C’est ce que Sarraute appelle « supprimer les points de repères » et « dépersonnaliser ses héros » dans son essais sur le (Nouveau) roman, L’Ère du soupçon . On en arrive même à avoir le lecteur pour personnage principal. C’est ce que propose le roman Si par une nuit d’hiver un voyageur d’Italo Calvino, publié en 1979. Vous, lecteurs et lectrices, devenez le principal personnage du roman. Appartenant au courant post-moderniste, Calvino, ayant fait un passage par le courant de l’OULIPO, met en avant les mécanismes du rapport entre le lecteur et le roman. Le lecteur s'engage alors dans une nouvelle quête, celle d’un manuscrit. Il devient un personnage qui enquête sur la construction du roman. Par mises en abîme, cette quête du lecteur, qui est le récit-cadre, est entrecoupée d'incipits de romans dont on ne connaît jamais la fin. Le roman bascule, d’un chapitre à l’autre, entre du texte (une histoire construite) et du métatexte (des commentaires relatifs à l’histoire). Le personnage n’a plus du tout une place majeure, à peine une existence évoquée, et on en oublie qu’il peut avoir des passions. Ce qui captive le lecteur, c’est le lecteur lui-même.

La conclusion propose un bilan du devoir. Il s’agit de reformuler les idées essentielles. Puis vous devez proposer une ouverture vers une autre problématique. Soignez votre conclusion : c’est la dernière chose que votre correcteur lira et vous devez lui laisser une bonne impression.

Conclusion 

Nous l’avons vu, les passions amoureuses des personnages de roman captivent le lecteur : elles sont à l’origine d’une majorité de textes et plébiscitées par la plupart des auteurs depuis les débuts du roman au Moyen-Âge. Au-delà des passions amoureuses, les auteurs ont travaillé aussi la psychologie et le caractère de leurs personnages afin d’intéresser le lecteur : les passions ne sont pas seulement amoureuses. Et certaines intrigues de romans sont fondées sur bien d’autres éléments que les personnages et leurs passions. Pour autant, le lecteur reste captivé. Ce que nous avons mis à jour avec le roman ici est tout à fait transposable au genre du théâtre. Les personnages vivent également des passions amoureuses qui font l’objet des principales intrigues en matière de dramaturgie. En déplaçant la problématique du roman au théâtre, nous pourrions alors nous demander si le personnage de théâtre doit vivre lui aussi des passions pour captiver, non plus le lecteur, mais plutôt le spectateur.

Le personnage de roman : héros ou antihéros ?

Sujet de dissertation:  Attendez-vous du personnage principal d’un roman qu’il soit un héros ?

Le roman , à l’origine, fut « héroïque » ; de là, peut-être, le glissement de sens opéré par le mot « héros»: le héros d’un roman, comme d’une pièce de théâtre, puis d’un film, c’est le personnage principal, celui par qui existe l’intrigue, celui qui est au cœur du « nœud » que tranchera le dénouement. Le « héros » pour autant, est-il toujours « héroïque » ? La réponse est facile, a priori : c’est non. Chaque lecteur a dans la tête des personnages romanesques dont le comportement est bien peu héroïque, plutôt médiocre, banal, plus proche du nôtre aussi peut-être... Mais que préférons- nous vivre quand nous lisons un roman ? À quel personnage souhaitons-nous, le cas échéant, nous identifier ? Plus simplement, qu’est-ce qui nous pousse à ouvrir ces livres classés, parfois un peu vite, dans la catégorie « roman » ? Souvent, c’est vrai, nous y cherchons des personnages attachants — un personnage principal que nous suivrons dans un épisode, plus ou moins long, de sa vie imaginaire, réelle ou rêvée. Attendons-nous de lui qu’il soit un vrai « héros » ? C’est ce que nous verrons d’abord. Mais est-ce toujours notre seule attente ? Ne souhaitons-nous pas parfois des person­nages plus proches de nous, plus « humains » ? Le personnage, enfin, est-il notre seule préoccupation ? Pourquoi y aurait-il tou­jours un personnage d’ailleurs ?

I – Le personnage principal est d’abord «un héros»

Retrouver, dans ses lectures, un « héros » : n’est-ce pas là le rêve de l’enfant — et de tout lecteur potentiel resté un tant soit peu enfant ; vibrer à des aventures merveilleuses, s’identifier naïvement au personnage principal doté de toutes les qualités : mâle vertu, dévouement, sagesse parfois, esprit de décision, rare courage, et ce, sans la moindre distance critique. Tels furent peut-être, aux âges dits héroïques, les premiers lecteurs, ou auditeurs, de ce qui n’était pas encore nommément des romans. Si j’ouvre aujourd’hui l’Odyssée , c’est certes pour retrouver le parfum du passé, les épi- thètes homériques, toute une civilisation défunte, c’est aussi, pour l’enfant qu’on est resté, retrouver avec plaisir ce héros magnifique, Ulysse, archétype probable du « héros » romanesque, traversant, au péril de sa vie, maints épisodes étonnants : cyclope, sirènes, nau­frages, tentations charnelles, pour retrouver, au bout du voyage, la merveilleuse Pénélope. Tout lecteur de l’Odyssée « attend » cet héroïsme, les inventions d’Ulysse, ses ruses, son intelligence, sa curiosité ; à travers lui, il part à la conquête de mondes inconnus, et acquiert la connaissance. Héros exemplaire, point trop haut ni divin, il est notre frère, rêvé, presque parfait, notre idéal destin : après de hauts dangers encourus, le retour au pays natal, certes difficultueux, mais finalement heureux avec la femme qui attend, paix et bonheur reconquis. C’est encore et toujours cette sorte de plaisir que j’attends en ouvrant les vieux romans français, comme l’Islandais parcourant les antiques sagas... Redécouvrir les vertus perdues de l’héroïsme, les moments d’un passé révolu : ainsi Roland, défendant seul contre tous, à Roncevaux, la chrétienté un moment menacée par la traîtrise de quelques-uns. Ici, — limite imprécise entre roman et épopée — tout est « plus grand que nature ». Des géants s’affrontent : le coup d’épée de Roland coupe en deux Sarrazin, cheval, rocher voisin... Qui niera le plaisir, ici encore, du lecteur devant l’exploit d’un seul ?

Plus subtils sont les plaisirs du lecteur d’aujourd’hui à lire les vieux « romans » — ceux-là en sont vraiment — du premier vrai romancier français : Chrétien de Troyes. Qu’attendre d’autre du personnage central que son statut et son parcours de héros ? Dans le Chevalier à la charrette, Lancelot est le héros tant attendu. Courageux, noble, généreux, amoureux, il fait tout pour la femme aimée (il commet aussi l’adultère ! — autre forme d’héroïsme...) ; il va même au bout de la honte en montant, par amour, sur la charrette d’infamie (celle du titre) réservée aux criminels qu’on exhibe aux populations. Pour retrouver aussi la femme qu’il aime, Yvain, le Chevalier au lion, se met au service des autres, des faibles, des veuves, de toutes celles ou de ceux qui ont besoin de protecteurs. Il libère même des femmes esclaves dans une drôle de demeure enchantée par le Diable, annonciatrice de  certaines usines du XIXe siècle.... Quel bonheur de regarder ces héros, voire de s’y identifier; certes, ils ont des «faiblesses», mais qui nous les rendent plus proches : il n’y a pas de héros vraiment parfait (si Lancelot n’aimait pas la femme de son roi, nous intéresserait-il d’ailleurs ?) — mais des personnages qui nous aident à sortir de notre grisaille, tels, plus modernes, D’Artagnan des Trois mousquetaires — ou, un cran — littéraire — en-dessous, les héros de Zévaco — Pardaillan — et de Féval — le Bossu (Lagardère)... dont le cinéma s’emparera tout naturellement.

Un peu perdus de vue aujourd’hui, ces héros ? Certes, le roman « sérieux » n’en est plus guère friand. En revanche, le roman de « gare » les utilise encore, ou certaines œuvres dites « policières » (détective infaillible, etc.) — ou ces ouvrages qui firent naguère fortune : ces livres dont vous êtes le héros, où, enfin le lecteur était censé devenir le personnage principal, héroïque tout naturellement ; mais cela concerne davantage le jeu vidéo que la littérature romanesque proprement dite...

Certaines œuvres enfin nous proposent encore des « héros », mais plus nuancés — ou des «héroïnes», plus rares (les romanciers seraient-ils misogynes ?) — telle la princesse de Clèves par exemple, dont l’héroïsme consiste — et il est authentique — à renoncer, après même son veuvage, à l’homme qu’elle aime (et qui l’aime), le duc de Nemours, parce qu’elle le sent obscurément responsable de la mort de son mari, ou, plus subtilement, qu’elle craint les faiblesses de l’amour humain. Le héros ici — comme chez Hugo par exemple, Jean Valjean ou Gwynplaine (L’homme qui rit) — connaît des faiblesses, des doutes, mais qu’il sait transcender. Le héros, c’est aussi celui, ou celle, qui peut se dépasser lui-même, devenir « autre » par un effort de volonté ; c’est souvent à ce genre de métamorphose (du démon à l’ange : les Misérables) que le romancier nous permet d’assister, nous ouvrant les portes de l’espérance. L’héroïsme en quelque sorte y devient plus concret — sauver une Cosette des griffes d’immondes Thénardier —, plus proche de nous. Le héros en nous, qui sommeille, peut se réveiller à ce contact : chacun d’entre nous ne peut-il, au moins dans un domaine, devenir un héros ? Nul par ailleurs, le père Goriot, chez Balzac, devient une sorte de héros de la Paternité. Personnage médiocre (profession : vermicellier), pour ses filles, il tord, geste surhumain, des couverts en vermeil pour les fondre en matière brute et monnayable...

Plus pernicieuses enfin, d’autres formes d’héroïsme nous attendent : ces héros du mal qui, pas seulement chez le marquis de Sade, parcourent la littérature romanesque; citons seulement, dans les Liaisons dangereuses , de Laclos — Valmont le «héros» (ici les guillemets s’imposent d’emblée) ou la Merteuil, l’«héroïne» — dont l’héroïsme consiste à pervertir l’innocence, à séduire, cor rompre, par pur plaisir, ou par jouissance de détruire, ou par pur amour du libertinage, ou pure volonté de puissance : deux héros blafards, emblèmes pathétiques d’une société qui se décompose, d’une classe sociale qu’un prochain séisme (la Révolution) va engloutir... Le héros n’est donc pas au service exclusif du Bien ; au lieu de défendre les orphelines, il peut les violer brutalement ; il peut tuer, tromper ; il peut être, — autre face de nous-mêmes ? — Satan... il n’en demeure pas moins exceptionnel, hors norme, au-dessus de nous, malgré les traits — tristement ou noblement humains — qui les animent aussi. Certains romans, et nous les attendons aussi, nous proposent des gens plus simples.

II- Des personnages peu héroïques

La littérature romanesque est en effet parsemée de personnages dont le comportement est souvent peu «héroïque». Dira- t-on par exemple du chevalier Des Grieux qu’il est un « héros » au sens premier du terme, lui qui ne sait résister aux attraits pervers de la très amorale, mais délicieuse il est vrai, Manon Lescaut ? Est- il héroïque celui qui tue, vole, triche, pour sauver la femme de sa vie ? Le vrai héros du roman de l’abbé Prévost serait plutôt Tiberge, l’ami fidèle qui l’encourage à renoncer aux biens de ce monde. Mais Tiberge est sinistre, et tout lecteur, même raisonnable, a tôt fait de comprendre que Manon vaut bien tout ce que fait, pour elle, son beau chevalier...

Encore ici peut-on parler d’exploit — si on peut appeler ainsi, par exemple, faire évader sa belle d’une prison en tuant un gardien. Des Grieux est de toute façon « au-dessus » du lecteur moyen ; il nous domine, pas seulement socialement, mais en « héroïsme » de la perdition ; qui oserait accompagner sa Manon dans le terrible convoi de déportation de prostituées en Louisiane ? Plus proches, plus « égaux », sont les personnages de certains grands romans du XIXe siècle ; ils nous attirent néanmoins par un certain prestige : Julien Sorel n’est pas un « héros » — nul héroïsme dans la tentative d’assassiner une femme — ni Fabrice del Dongo à Waterloo (d’ailleurs Stendhal l’écrit, jouant avec humour sur les deux sens du mot : « notre héros était fort peu héros en ce moment »... manière de montrer que le personnage de roman peut être, pour le romancier, autre chose qu’un « héros ») — cela ne nous empêche nullement (au contraire ?) de nous attacher à eux et de les retrouver  avec plaisir, à chaque relecture. Projection, certes modifiée, voire embellie ou idéalisée, de leur créateur, le romancier, ils sont aussi, par-là même, la nôtre, des frères de papier plus proches de nous souvent que les frères «de sang»... Encore ceux-ci peuvent-ils toujours nous faire rêver, car ils vivent autre chose — Waterloo ou guillotine ! — que nous, modestes lecteurs...

Mais d’autres romanciers propulsent comme personnage principal des gens tout ordinaires : modestes employés de bureau (Maupassant), petits commerçants étriqués et mesquins, sans rien d’héroïque (ou, s’ils le sont, c’est involontaire : tels ces médiocres personnages de Maupassant toujours, pris à tort pour des espions par l’occupant allemand et fusillés en «héros» malgré eux...) — tels sont, par exemple, les personnages principaux d’ Une vie de Maupassant — Jeanne, archétype de la femme du XIXe siècle, mal éduquée par ses parents, bafouée par son mari, déçue par un fils trop aimé, préférant se réfugier dans le passé que d’affronter un présent trop pénible — ou de Bouvard et Pécuchet de Flaubert, où là, toute velléité d’héroïsme disparaît, personnages à peine mis en relief par le romancier qui au contraire accentue, si l’on peut dire, leur grisaille et leur inépuisable médiocrité. Mais le roman qui représente le mieux le livre sans « héros » (ou héroïne) est bien entendu Madame Bovary , puisqu’en outre, ici, le romancier y ironise sur les autres romans et les personnages, eux, héroïques, de ces-dits romans que la chère Bovary dévora quand elle s’appelait Rouault, au couvent. Et Flaubert de nous dire, avec sarcasme, que tout lecteur — vous ou moi, précise-t-il — qui se complaît à chercher ce genre de littérature et à attendre du personnage principal qu’il soit un héros, est, sinon un parfait crétin, du moins un malheureux humain condamné à mener plus tard une existence médiocre, car, hélas, la vie n’est pas un roman. Erreur fatale de la pauvre Emma qui croit Rodolphe un « héros » de roman alors qu’il n’est qu’un petit séducteur de province, bellâtre et lâche, qui ne veut certes pas d’enlèvement au clair de lune ni de fuite exotique dans un «ailleurs voluptueux»... Et cette gourde de Bovary, est-ce qu’elle ne nous séduit pas autant que ces improbables et caracolants héros de certains romans héroïques ? Elle vit de sa vie propre et nous hante toujours : le lecteur de roman, s’il n’est pas Emma, cherche en la littérature, et le roman, autre chose qu’une évasion facile, ou le rêve. Il cherche, par exemple, à se retrouver soi- même, à se mieux connaître, à se comprendre, voire se juger, dans le bain décapant d’une cruelle ironie qui nous met tous à nu —auteur, lecteur, personnage. Sans compter qu’au-delà du plaisir un peu simple — naïf ? — à se retrouver dans un personnage, existent bien d’autres motivations à la lecture d’un (bon) roman. Cherchons-nous toujours un personnage ? Ne serait-ce pas parfois, un lieu une époque, un thème, ou plus fréquent encore, quoiqu’inconscient souvent chez le lecteur débutant, la magie d’un beau style, celui-là même de Flaubert, par exemple : le style, n’est- il pas parfois le « personnage principal d’un roman » ? Le style est parfois le héros... souvent d’ailleurs quand il n’y a plus de héros, ou que les héros sont fatigués, ou qu’ils sont si nombreux qu’ils s’éparpillent...

III- Déplacement de la notion d’héroïsme

En effet, certains romans, que nous lisons aussi avec plaisir, n’ont pas UN personnage principal, mais plusieurs. D’ailleurs il peut s’agit ici d’héroïsme collectif, comme dans l’Espoir , par exemple, où, en 1937, Malraux nous montre le comportement héroïque d’une multitude de personnages à l’un quelconque duquel le lecteur est bien incapable de s’identifier... C’est ici la « masse » qui est héroïque, résistants espagnols au fascisme, étrangers combattants volontaires des brigades internationales. C’est sur la solidarité de tout un peuple que le romancier — documentariste—          met ici l’accent : personnage-peuple, comme dans certaines œuvres historiques de Michelet, si l’on veut, un peu, s’éloigner du roman proprement dit.

Mais dans des ouvrages a priori plus classiques, comme la Comédie Humaine de Balzac, peut-on, même pour chaque roman pris isolément, parler d’UN personnage ? Qui est, du père Goriot, de Rastignac, de Vautrin, le personnage principal de l’œuvre ? Le personnage principal, ici, n’est-ce pas plutôt la société française que décrit le romancier, ou mieux encore, le romancier Balzac lui- même, Prométhée voleur de feu, tentant de donner un sens à l’Histoire et à ses histoires, personnage titanesque de sa propre œuvre, toujours présent, à chaque ligne, à chaque mot, jugeant ses personnages, les menant à sa guise, par-delà ses doutes et ses interrogations ? N’est-ce pas le «héros» Balzac que j’espère, que j’attends chaque fois que j’ouvre un volume de cette Comédie ? — le héros aux cent romans, aux forces de travail herculéennes, l’homme passionné par la vie, le monde, la littérature ?

Souvent donc, le « héros », c’est l’auteur (et qui plus est dans les autobiographies, romancées, déguisées, faussées ou non : qui prétendra retrouver dans À la recherche du temps perdu quelque autre personnage que Proust lui-même habillé en narrateur-qui-dit-je- mais-qui-n’-est-pas-vraiment-Marcel..) — et tout romancier, à sa manière, n’est-il pas « héros », puisqu’il crée ?

D’ailleurs, de plus en plus, dans le roman contemporain , le personnage s’efface peu à peu, s’amenuise, se perd ; plus incertaines deviennent les lignes de démarcation entre romancier et personnage. Les deux se fondent dans un flou où autobiographie imaginaire et réelle se mêlent, où le romancier devient personnage (.Livret de famille, de Patrick Modiano) en quête de sa propre identité. Non seulement, en effet, le personnage cesse d’être héros, il cesse même d’être, il perd son nom (A... chez Robbe-Grillet, O chez Claude Simon, Monsieur X chez Le Clézio) — il n’a plus ni visage, ni physique, ni contour net, devenant ombre entre les ombres, simples traces noires d’une machine à écrire sur une feuille blanche, sans plus de présence ni d’épaisseur ; tels les « héros » dérisoires et improbables du romancier Samuel Beckett (Molloy ou, mieux encore, celui justement intitulé l’Innommable) ou d’autres (Nouveau Roman essentiellement), où ni plus ni moins importants que les objets, le décor qui les environne, ils n’existent que le temps du déroulement du récit écrit.

Ainsi donc, je peux attendre, lecteur naïf et enthousiaste, du personnage romanesque qu’il soit le héros de mes rêves, qu’il véhicule mon idéal de vie, qu’il incarne mes désirs, dans le Bien ou le Mal, les plus secrets et refoulés, les plus bas ou les plus nobles. Mais je peux attendre bien autre chose, qu’il soit plus proche du monde qui m’entoure, plus fraternel en quelque sorte ; tels sont les anti-héros de certains romans, personnages médiocres choisis dans un échantillonnage banal d’humanité. Je puis même attendre que le personnage se démultiplie, devienne héros collectif, ou, à l’opposé, disparaisse progressivement. Plus d’héroïsme ici, hormis celui de l’écrivain en quête de nouveaux horizons, cherchant de nouvelles routes : le roman, en effet, c’est là sa force, et la probable cause de sa pérennité, est un genre libre, sans règle fixe. Le roman n’a jamais été codifié, — il fut seulement illustré par de grands ancêtres — Stendhal, Balzac et quelques autres — sans que jamais fut instituée une norme. D’où les nouvelles voies dans lesquelles, influencé par d’autres arts — cinéma, théâtre, télévision, ou d’autres moyens d’expression — journalisme, etc. — le roman peut s’engager aujourd’hui, sans cesser d’être vraiment roman. Reste au lecteur, avide de nouveauté et curieux, à s’y retrouver dans une littérature inhabituelle pour lui où font défaut des points de repère — intrigue, personnage, etc. — auquel il avait coutume de se référer. S’il résiste, pour longtemps encore, le roman sera le héros principal de la littérature authentique...

_______________________________________________________________________________________________

Lire plus d'articles sur le roman et ses personnages: 

Le personnage de roman : définition et fonctions

Fiche sur le personnage de roman

Fiche : Le roman au XXe siècle

Évitez les fautes dans vos écrits académiques

Évitez le plagiat gratuitement, faire une bibliographie gratuitement.

  • Dissertation

Phrase d’accroche pour une dissertation : comment faire ?

Publié le 31 juillet 2019 par Emma Moreau . Mis à jour le 7 décembre 2020.

Table des matières

Qu’est-ce qu’une phrase d’accroche de dissertation , comment trouver une phrase d’accroche pour une dissertation , à faire et à ne pas faire, présentation gratuite.

Une phrase d’accroche est une phrase ou un paragraphe qui introduit votre sujet dans l’introduction et doit attirer l’attention de votre lecteur. Cette phrase est le fruit d’un choix personnel et vous être libre de choisir son style. C’est également le tout premier moment de votre dissertation.

Elle n’est pas obligatoire dans la rédaction d’une introduction de dissertation, mais apporte une réelle plus-value en montrant à votre lecteur que vous vous êtes approprié le sujet.

Une phrase d’accroche peut être :

  • Un événement historique
  • Une citation d’auteur

Un élément d’actualité

  • Une supposition ou hypothèse sur la résolution du sujet

Une donnée précise

Dans tous les cas, cette phrase d’accroche doit être en relation avec le sujet ! Étant la première chose que le lecteur consultera, il faut y porter beaucoup d’attention.

Corriger des documents en 5 minutes

Trouvez rapidement et facilement les fautes d'orthographe, de grammaire et de ponctuation dans vos textes.

  • Correction d'un document en 5 minutes
  • Appliquer les modifications en 1 clic
  • Corriger des documents pendant 30 jours

Essayez le correcteur IA

qu'est ce que le roman dissertation

La phrase d’accroche se base uniquement sur vos connaissances personnelles. C’est en ce sens qu’elle vous sera personnelle.

Il n’existe pas de méthodologie pour trouver la phrase d’accroche parfaite pour une dissertation puisque tout le monde aura une façon différente de traiter le sujet et donc d’introduire son raisonnement.

Il faut cependant bien garder en mémoire que votre phrase d’accroche doit absolument être en lien avec le sujet, ou au moins avec le raisonnement que vous allez mener lors de la rédaction de votre dissertation. Il faut d’ailleurs ne pas oublier de l’expliquer un minimum. Il ne faut surtout pas mettre une phrase d’accroche juste pour l’esthétique de l’introduction : il faut qu’elle apporte quelque chose à votre raisonnement.

Voici cependant quelques conseils par rapport aux différents styles d’accroche possible (cette liste est non-exhaustive).

L’accroche historique

L’accroche historique est généralement utilisée dans les sujets de dissertation ayant eux-mêmes une dimension historique. Elle peut être utilisée dans les dissertation en histoire, mais également de littérature pour parler, par exemple, d’un mouvement littéraire.

Lors d’une accroche historique, veillez à bien situer le contexte. Expliquez également brièvement en quoi cet événement historique a un impact sur la façon dont vous allez traiter le sujet par le suite.

Exemple pour une dissertation d’Histoire : “L’art au service des nationalités au cœur de l’Europe 1814-1871”

La citation d’auteur.

Lorsque vous utilisez une citation d’auteur,il faut être certain de la citation, de l’auteur, de son oeuvre, ainsi que de la date pour éviter toute erreur.

Citer un auteur en phrase d’accroche est un exercice dangereux, dans le sens où cette phrase sera la première chose que le correcteur verra dans votre copie. Citer un auteur requiert de connaître parfaitement les informations que vous allez donner.

Conseil : Si vous n’êtes pas certain de ce que vous allez citer, évitez de le faire, ou faites-le de façon détournée (en paraphrasant par exemple) pour éviter toute erreur.

Exemple pour une dissertation de Littérature : “La poésie est-elle seulement l’expression de sentiments personnels ?”

S’appuyer, pour son accroche, sur un élément d’actualité va vous permettre de mettre le sujet en contexte. Cela va même pouvoir vous aider à mettre en place votre raisonnement.

Mettre le sujet en contexte va permettre au correcteur de voir que vous avez bien compris le sujet et ses enjeux dans le monde actuel. Vous pouvez mentionner des lois, des actions sociales, des faits d’actualité, etc.

Exemple pour une dissertation « Question d’actualité » : “Les villes sont-elles en crise ?”

Une supposition ou hypothèse de résolution.

Vous pouvez également commencer votre introduction en utilisant une première idée de la résolution du sujet.

Si vous faites cela il faut alors évoquer une de vos hypothèse, généralement ce que vous considérez comme réponse la plus probable quand à la question que pose le sujet.

Cette option vous sera utile également pour la rédaction de votre introduction complète puisqu’elle vous permettra de remettre en question cette hypothèse dans votre introduction pour en tirer la problématique générale de votre dissertation. Elle vous permet également de commencer votre argumentation.

Ce type de phrase d’accroche est alors suivi d’une phrase ou expression remettant en cause cette hypothèse.

Exemple pour une dissertation de Philosophie : “Le travail est-il un mal nécessaire ?”

Généralement ce style d’accroche se retrouver principalement dans les dissertations de sciences sociales comme l’économie, la géographie ou toutes matières utilisant beaucoup de données.

Comme pour les citations d’auteurs, soyez certains de la précision de la donnée qui va vous servir d’accroche et n’oubliez pas de citer vos sources !

Exemple pour une dissertation en Économie : “L’économie brésilienne depuis 2011”

Lorsqu’il en vient à une phrase d’accroche pour une dissertation, plusieurs choses sont à prendre en compte.

Les choses à ne pas faire :

  • Passer plus de 5 minutes de réflexion sur la phrase d’accroche. Une bonne accroche valorisera très certainement une copie qui est déjà très bonne, mais ne pourra pas sauver une copie dont la méthodologie générale n’est pas acquise (introduction, plan, raisonnement, etc.). Ne perdez donc pas votre temps et travaillez majoritairement sur les arguments de votre plan.
  • Faire une accroche trop longue. Dans une dissertation, tout est question d’équilibre. L’accroche doit amener le lecteur au raisonnement présent dans votre introduction et in fine aux arguments utilisés dans la dissertation. Ne faites pas une accroche qui dure la majeure partie de l’introduction, surtout que l’accroche aura toujours moins d’intérêt au niveau argumentatif que l’introduction elle-même (définition des termes du sujet, la problématique).
  • Utilisez des références inconnues. N’oubliez pas, l’accroche est faite pour “accrocher” l’attention de votre correcteur. Si vous mentionnez quelque chose de peu ou pas connu dans l’accroche, son but sera vain.

Les choses à faire :

  • Bien expliquer l’accroche. Ceci est un vrai défi. L’accroche doit être courte, mais n’oubliez pas que la dissertation est un exercice argumentatif, ce qui veut dire que tout doit être argumenté de l’introduction à la conclusion. C’est donc également le cas pour l’accroche. Soyez donc sûre de bien expliquer le rapport entre cette accroche et le sujet, tout cela de manière succincte.
  • Être certain des références utilisées. Et c’est le cas surtout lorsque vous décidez d’utiliser une citation ou une donnée précise. La phrase d’accroche étant la première chose que verra votre correcteur de votre copie, il serait bête de commencer par une énorme erreur…
  • Utilisez une accroche personnelle. Oubliez les phrases pré-rédigées comme “Bien souvent, (le sujet) pousse à l’interroger sur….”. Soyez inventif et cohérent avec le reste de votre argumentaire. N’ayez pas peur de citer du Star Wars ou une série que vous regardez en ce moment par exemple. Tant que cette accroche rentre dans votre argumentaire et qu’elle apporte quelque chose à l’ensemble de votre dissertation, n’hésitez pas ! Et en plus, ça fera la différence.

Voici une présentation que vous pouvez utiliser pour vous améliorer ou partager nos conseils méthodologiques sur l’accroche. N’hésitez pas à la partager ou à l’utiliser lors de vos cours :).

Citer cet article de Scribbr

Si vous souhaitez citer cette source, vous pouvez la copier/coller ou cliquer sur le bouton “Citez cet article” pour l’ajouter automatiquement à notre Générateur de sources gratuit.

Moreau, E. (2020, 07 décembre). Phrase d’accroche pour une dissertation : comment faire ?. Scribbr. Consulté le 28 mai 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/phrase-daccroche-dissertation/

Cet article est-il utile ?

Emma Moreau

Emma Moreau

D'autres étudiants ont aussi consulté..., dissertation de philosophie, introduction de dissertation, mise en page d'une dissertation.

🎁 Dernière ligne droite ! -25% avec le code JEVEUXMONBAC2024 !  😊

Les romans de l'énergie : création et destruction

Comment vivre, comment faire usage de notre énergie vitale ? C’est l’un des thèmes fondamentaux de La Peau de chagrin .

I Qu’est-ce que l’énergie pour Balzac ?

1 une force vitale en réserve.

Dans le système balzacien, chaque homme est doté d’un capital d’énergie propre , de force vitale innée (intellectuelle, physique et morale) qui se consomme ou se préserve, selon ses choix de vie.

Figure de sagesse et de longévité (cent deux ans !), l’antiquaire livre le constat suivant : la nature humaine est réglée par deux forces , «  Vouloir et Pouvoir  », qui consument l’ énergie vitale  : « Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit. »

Balzac est influencé par la théorie vitaliste de la médecine de l’époque qui estime que l’humain doit dépenser son énergie avec modération pour préserver son intégrité physique.

2 Une force aux usages variés selon les individus

Certains usent de cette force vitale en avares (Fœdora), d’autres en prodigues (Raphaël, les courtisanes du roman). Terrifié par la perspective d’une vie abrégée, Raphaël prend finalement le parti d’économiser sa force vitale en menant une vie végétative permettant de stopper le resserrement de la peau.

À l’instar de l’antiquaire qui choisit de vivre dans la sérénité, en se concentrant sur le Savoir, les hommes forts tirent parti d’une énergie canalisée et la placent au service d’une volonté supérieure .

II En quoi l’énergie est-elle une force ambivalente ?

1 l’énergie : une force créatrice….

Dans sa jeunesse, Raphaël met son énergie au service de ses études. Avide de gloire , brûlant d’amour, il a « la prétention d’escalader le ciel sans échelle » et se sent «  né pour aimer  ». Il rédige à corps perdu une Théorie de la Volonté .

Plus tard, il acquiert la peau de chagrin, qui peut d’abord apparaître comme une concrétisation de ce désir sans limite, de cette vitalité qui est une formidable force de création.

Pour aller + loin

Dans les Mémoires de deux jeunes mariées (1841) de Balzac, deux femmes fondent leur existence selon des principes opposés : Louise consacre son énergie à la passion amoureuse, tandis que Renée met la sienne au service de sa famille.

2 … et destructrice

Raphaël est porté à l’excès dans tous les domaines, mais ses élans de jeunesse sont vite balayés par un père despotique, une société fermée et arc-boutée sur l’argent, et le cœur glacé de Fœdora. « Impuissante », son énergie « se dévor[e] elle-même ».

Dans La Recherche de l’absolu (1834), Balthazar Claës, héros balzacien, est dominé par une obsession destructrice (trouver « l’absolu ») pour laquelle il sacrifie tout, jusqu’à sa famille.

Si la peau semble à même de le délivrer d’une existence frustrante, Raphaël n’a pas su user de son pouvoir  : il ne parvient ni à créer, ni à agir, ni véritablement à aimer. Le bonheur amoureux partagé avec Pauline finit par le consumer.

La dépense de l’énergie vitale le conduit progressivement à la mort ; la peau révèle combien la mort hante une vie usée par les désirs et les émotions fortes.

III En quoi l’œuvre propose-t-elle une réflexion sur l’existence ?

1 du bon usage de l’énergie.

Balzac expose un dilemme  : pour bien vivre, doit-on mener une vie courte, mais intense, ou une vie longue et paisible, mais proche de l’ennui ? Raphaël expérimente ces deux extrêmes sans succès : vivre sans dépenser son énergie semble illusoire.

2 Une réflexion complexe

Balzac met en tension diverses manières d’être . L’antiquaire est porteur d’une voie modérée  : loin de gâcher sa force vitale par le « Vouloir » et le « Pouvoir », il mise sur le Savoir, gage de longévité. Cependant, s’il a longtemps privilégié une existence fondée sur la sagesse, il revient sur son choix de vie initial : « J’avais pris l’existence au rebours. Il y a toute une vie dans une heure d’amour. » L’auteur ne délivre aucune leçon définitive et renvoie le lecteur à ses propres réflexions.

Pour lire la suite

Et j'accède à l'ensemble des contenus du site

Et je profite de 2 contenus gratuits

Dissertation : Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ?

L’ancien programme du bac de français (avant 2020) ne contenait pas une liste d’œuvres au programme.

Les questions de dissertation étaient donc des questions générales portant sur l’objet d’étude.

Sur cette page, je te propose un corrigé d’un sujet de dissertation tombé au bac de français 2013 pour les séries S et ES : Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ?

Dans ce devoir, j’utilise un plan dialectique (le fameux plan thèse / antithèse / synthèse).

Si tu prépares des dissertations sur œuvres, va voir ici mes exemples de dissertation pour le bac de français (nouveau programme).

Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ?

Introduction de la dissertation, phrase d’accroche.

Le conte est par excellence le genre de l’extraordinaire : on y trouve beaucoup de magie et des aventures incroyables. Mais ce modèle est-il applicable au roman ?

Définition des mots du sujet

Il y a trois notions à prendre en compte dans ce sujet, pour ne pas faire de hors-sujet :

1 – Le sujet parle du « romancier », il faut donc s’en tenir au genre romanesque : pas de théâtre, pas de poésie, et pas d’apologue (n’oublions pas que Candide est un conte philosophique, pas un roman !).

2 – La deuxième notion du sujet, c’est le « personnage », le sujet pousse donc à réfléchir à l’ évolution du personnage : puisqu’on pose la question, c’est qu’il n’a pas toujours été extraordinaire. La question sous-jacente est donc de savoir comment, pourquoi et en quelles circonstances le personnage peut ne pas être extraordinaire .

3 – La dernière définition, c’est savoir ce que veut dire « êtres extraordinaires » : il s’agit de personnages qui auront une vie différente de celle des hommes normaux, donc du lecteur. Il arrive à ces personnages des choses hors du commun , des aventures, des rencontres magiques, etc. Cela peut aussi être un personnage qui a une caractéristique extraordinaire (force surhumaine, magie, etc). Il faudra se demander pourquoi on cherche à rendre des personnages hors du commun.

Problématique :

Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ? (Il est accepté de reprendre la problématique proposée par le sujet). Qu’attend le lecteur des personnages que le romancier lui présente ? (C’est mieux de reformuler le sujet).

Présentation du plan de dissertation :

Dans un premier temps, nous verrons que si les personnages extraordinaires sont agréables à la lecture, ne faire que des personnages hors du commun manque de réalisme . Dans un dernier temps, nous verrons que les romanciers ont parfois même cherché à créer des personnages négatifs : malades, idiots, fous…

I – Les personnages extraordinaires sont agréables

A – un personnage qui fait rêver.

Le registre merveilleux permet de faire rêver , en proposant au lecteur des mondes pleins de magie, qui seront agréables à lire et à découvrir.

Dans le roman de Lewis Carroll , Alice au pays des Merveilles , Alice bascule très vite dans un monde nouveau pour elle comme pour le lecteur : de chapitre en chapitre, ils découvrent ce monde rêvé (ou cauchemardesque) avec étonnement.

C’est cet étonnement qui est intéressant dans le personnage extraordinaire : se confronter à un monde inconnu nous permet de remettre en cause notre vision de la vie , et de prendre du recul .

C’est d’ailleurs la position d’Alice dans le roman : elle ne s’arrête jamais de demander pourquoi telle chose inconnue a tel effet sur ce monde.

Un roman qui fait rêver grâce à un personnage extraordinaire permet de réfléchir au monde qui nous entoure parce qu’on est mis face à une réalité différente .

B – Un personnage qui fait voyager

Nous étudierons l’exemple du texte A du corpus : Sido , de Colette .

Le cadre posé par les phrases d’introduction fait penser que le personnage ne sera pas extraordinaire . Pourtant, la mère devient une magicienne à travers le souvenir de la narratrice : on relève un vocabulaire de l’ exotisme (« denrées exotiques », « la momie exhumée », « la musique birmane », « comestibles coloniaux ») et du luxe (« essence à la violette », « des gants très chers », « cordon d’or », « ficelle d’or », « scellé d’or »).

Le texte montre que le cadre de vie de la famille est « modeste », comme le manteau de la mère : le père est maigre (maladie ou pauvreté ?), et la mère part seule à Paris , ce qui indique que la famille n’a peut être pas les moyens d’emmener tout le monde.

Mais ce que rapporte la mère fait voyager la narratrice (champ lexical de l’odorat : « essence à la violette », « parfum châtain », « l’effusion »), et par la même occasion, le lecteur qui s’y identifie.

C’est donc le procédé d’identification au personnage qui rend les personnages extraordinaires agréables : il permet au lecteur de vivre et de ressentir les mêmes choses que le personnage-narrateur.

C – Un personnage qui fait s’évader

Le roman Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas est un bon exemple de personnage qui fait s’évader, parce qu’il met en scène un personnage heureux, Dantès, qui va se marier à une femme qu’il aime, et qui va devenir capitaine du bateau sur lequel il travaille. Mais ses « amis » sont jaloux et montent un complot pour le faire emprisonner.

Ce roman est donc un roman d’évasion : Dantès finit par s’échapper de sa prison et par trouver un trésor. Il revient à Paris pour se venger des comploteurs, sous le nom de « Comte de Monte-Cristo ».

Ce roman nous fait nous évader parce qu’il représente une évasion d’un lieu où personne ne peut normalement s’échapper. Il y a aussi un évasion grâce au pouvoir de l’argent : le comte est très riche et peut tout s’acheter, le lecteur ressent une libération par procuration, parce qu’il lit l’histoire d’un homme qui peut tout se permettre grâce à son argent.

Transition :

Cependant les lecteurs veulent aussi voir des romans qui présentent des personnages réalistes , car si l’extraordinaire permet de voyager, le réalisme permet d’apprendre et de comprendre le monde qui nous entoure.

II – Les personnages peuvent aussi refléter la vie quotidienne du lecteur

A- le personnage réaliste.

Le texte C du corpus, Un roi sans divertissement , de Giono , montre un exemple de personnage réaliste .

En effet, l’extrait est un souvenir, qui pourrait donc être complètement déformé par le temps. La description qui est faite est pourtant réaliste, ce qui donne une impression de vraisemblance .

Des noms précis de lieux réels sont cités (« Saint Baudille » x2, « Mens »), et l’emploi du passé composé a une fonction descriptive : il s’agit de montrer des événements communs de la vie de tous les jours.

De plus, le portrait ne vient que très tard dans l’extrait : on décrit d’abord l’ environnement de Mme Tim avant d’en venir à elle. C’est parce qu’à partir du XIXe siècle, le roman choisit d’arrêter d’utiliser des personnages-archétypes et choisit d’en faire type sociaux : ils sont inscrits dans un temps et un espace précis qui a des conséquences sur leur façon d’agir.

Ici, avant son portrait, c’est le fait qu’elle est grand-mère , qu’elle aime les fêtes qui compte, parce que cela montre comment elle réagit face à son environnement. Même son portrait est orienté sur son milieu social , car il est décrit comme précieux (« opulente », « fond énorme » ce qui veut dire qu’il faut beaucoup de tissu pour faire la robe, et donc qu’elle a coûté cher, « corset agrémenté »).

Il ne s’agit plus de voir le personnage dans son essence mais de le comprendre en situation , dans sa vie. Cela donne un aspect plus ordinaire au personnage, mais cela apprend au lecteur à voir des réalités vraisemblables qu’il ne connaît pas.

B- Le personnage psychologique

Nous étudierons le texte B du corpus, extrait des Raisins de la colère de Steinbeck . Il s’agit d’un portrait de la mère de famille , mais celui-ci n’est pas seulement objectif, comme dans le texte précédent : il entre dans la tête du personnage décrit, et cherche à interpréter le caractère .

La volonté de vraisemblance va donc plus loin, puisqu’elle ne veut plus juste mettre en place des apparences qui ont l’air vraies, mais aussi de la vraisemblance psychologique .

Le portrait est d’abord physique (le visage, les yeux) puis il devient psychologique : « ses yeux noisette semblaient avoir connu toutes les tragédies possibles ».

Le personnage n’est pas extraordinaire : il ne lui arrive que des malheurs de la vie quotidienne.

L’enjeu n’est pas de faire rêver le lecteur, ou de le faire s’évader, mais de montrer comment fonctionne une famille . Ici, c’est la mère qui tient tout le monde parce qu’elle est très forte psychologiquement.

De plus, on apprend que son métier est « guérisseuse », il y a donc un lien entre sa fonction de gardienne de la famille (métaphore de la citadelle) et son métier qui consiste à soigner les gens.

Le lecteur, grâce à ce personnage commun, même s’il semble très courageux, apprend la psychologie pendant sa lecture.

C – Le personnage normal

L’anti-héros est un type de personnage « normal » , dont on attend normalement rien de plus qu’une vie classique , mais qui devient un héros presque malgré lui, et se révèle dans l’épreuve du roman.

Par exemple, dans Ravage de René Barjavel , le monde s’écroule suite à une panne mondiale d’électricité. François Deschamp , un garçon assez quelconque même s’il est plutôt grand et fort, sauve un groupe de personnes de Paris, qui est devenue une zone très dangereuse. Ils partent donc en expédition vers la province où ils survivent.

Ces personnages normaux permettent au lecteur de mieux se projeter dans l’histoire, car elle arrive à quelqu’un d’aussi ordinaire que lui, et qui vit quand même des aventures.

Les personnages que nous avons étudiés restent positifs , même si ce sont des anti-héros. En réalité, les personnages créés par les romanciers ne le sont pas toujours, qu’ils soient ordinaires ou extraordinaires. (La troisième partie est un élargissement de la question, qu’on appelle le dépassement).

III – Un nouveau personnage : le personnage négatif

A – le personnage méchant.

Dans Splendeurs et misère d’une courtisane , de Balzac , un personnage méchant devient un des personnages principaux.

Il est pourtant ouvertement mauvais : il est manipulateur , ancien bagnard , et il pousse l’héroïne à la prostitution .

Pourtant, sans sa ruse, les protagonistes ne survivraient pas, et ce n’est que parce qu’il est retardé dans son plan que le héros meure.

La mise en place de personnages de méchants comme héros permet de nuancer les psychologies et de se rapprocher de la vie : personne n’est tout blanc ou tout noir.

Le lecteur apprend à s’identifier à des personnages auxquels il n’a pas l’habitude de croire.

B – Le personnage malade

Le Voyage au bout de la nuit de Céline propose une autre définition du personnage : le personnage malade .

Le lecteur suit Bardamu , misanthrope et paranoïaque . Tout le récit est conditionné par ces caractéristiques du personnage.

Cela apporte au roman une nouvelle perception des choses que le lecteur croit d’abord objectif puisqu’il a l’habitude de suivre des personnages sains.

Au fur et à mesure que Bardamu rencontre des gens, le lecteur perçoit ce côté malade et malsain du personnage principal, et apprend à prendre du recul par rapport à la fiction proposée.

C – Le personnage idiot

Le XXe siècle ne veut plus du personnage psychologique, et cherche à réinventer la figure du héros .

Dans le Journal intime de Sally Mara , Raymond Queneau écrit le faux journal intime d’une jeune Irlandaise très naïve , et complètement idiote .

Le lecteur est obligé de se fier à la subjectivité de Sally car il n’y a pas d’autre narrateur que le personnage dans un journal intime.

Ici, le personnage devient plus que banal, il devient déficient . Cela pousse le lecteur à se questionner sur la validité du personnage , et sur la raison qui a poussé Queneau à utiliser un personnage idiot.

Cela permet de voir le monde à travers des yeux complètement différent, et donc une autre sorte de dépaysement que le merveilleux.

Conclusion de la dissertation

Résumé et réponse à la problématique :.

Le roman permet de développer beaucoup de personnages différents.

Ceux qui sont extraordinaires permettent de se confronter à un monde nouveau , ou tout simplement de s’évader de son monde.

Certains personnages sont réalistes , et permettent d’étudier les différences et les nuances de la condition humaine.

Les personnages négatifs reviennent à une des fonctions des personnages extraordinaires : se confronter à autre chose que ce qu’on connaît. Sauf que ce n’est pas le monde de référence qui change, mais la vision du monde du personnage , qui est pervertie par la maladie ou sa méchanceté.

Ouverture :

Certaines représentations de personnages ont été jugées indécentes et condamnées par la justice , alors qu’ils ne sont que des êtres inventés . On pense par exemple à Mme Bovary , qui a été vue comme un personnage obscène qui encourage ses lecteurs (et surtout lectrices) à l’adultère. Il ne faut donc pas oublier de faire la différence entre les pensées et paroles du personnage , et celles de l’ auteur .

NB : Dans ta dissertation le jour J, les intitulés des parties et des sous-parties ne doivent pas être apparents. Ils doivent être rédigés.

Autres exemples de dissertations :

♦ Dissertation sur La Princesse de Clèves ♦ Dissertation sur Le Rouge et le Noir ♦ Dissertation sur Mémoires d’Hadrien

Bac de français 2024 : le sujet pour l’Amérique du Nord

Pour les lycéens scolarisés à l’étranger c’est déjà l’heure du bac ! Ce sont les élèves de Première qui ouvrent le bal des épreuves écrites avec l’épreuve anticipée de français. Voici le sujet de l’écrit du bac de français - série générale - pour les centres d’examens en Amérique du Nord (épreuves anticipées du bac 2024).

Sujet du bac de français 2024 pour l'Amérique du Nord

La poésie du XIXe au XXIe siècle avec Arthur Rimbaud, Le roman et le récit du Moyen-Âge au XXIe siècle avec Romain Gary… Découvrez le sujet de l’épreuve du bac de français qui s’est tenue ce mardi 28 mai 2024 pour l’ensemble des lycéens scolarisés en Amérique du Nord et qui passe traditionnellement plus tôt leurs épreuves.

Rappel des dates du bac 2024 pour la métropole : les épreuves anticipées du bac de français auront lieu le vendredi 14 juin pour l’écrit et du 24 juin au 5 juillet pour l’épreuve orale (convocation personnelle).

Durée de l’épreuve : 4 heures

Coefficient : 5

L’usage de la calculatrice et du dictionnaire n’est pas autorisé.

Sujet du bac français 2024 - bac général - Amérique du Nord

Vous traiterez, au choix, le commentaire ou l’un des sujets de dissertation :

1- Commentaire (20 points)

OBJET D’ÉTUDE : Le roman et le récit du Moyen-Âge au XXIe siècle

Romain GARY [1914-1980], Les Cerfs-volants, Chapitre VI, 1980.

Lorsqu’il avait dix ans, alors qu’il jouait dans les environs de la ferme où il vit, le narrateur a rencontré une jeune fille dont il est immédiatement tombé amoureux : Elisabeth de Bronicka, surnommée Lila, en vacances dans une maison de famille. Quatre années plus tard, il est invité chez elle ; l’extrait s’ouvre au moment où, après ces retrouvailles, il rentre chez lui.

Je rentrai chez moi résolu à devenir « quelqu’un », et ce dans les plus brefs délais, de préférence avant le départ de mes nouveaux amis, ce qui se traduisit par une forte fièvre : je dus garder le lit pendant plusieurs jours. Au cours de mon délire, je découvris en moi le pouvoir de conquérir les galaxies et recueillis des lèvres de Lila un baiser en guise de remerciement. (…)

2- Dissertation (20 points)

OBJET D’ÉTUDE : La poésie du XIXe au XXIe siècle

Le candidat traite au choix, compte tenu de l’œuvre et du parcours étudiés durant l’année, l’un des trois sujets suivants :

Dissertation n°1 :

Œuvre : Arthur Rimbaud [1854-1891], Cahiers de Douai. – Parcours : Émancipations créatrices.

Sujet : On a dit de Rimbaud qu’il était un des « grands aventuriers du rêve ».

Cette affirmation éclaire-t-elle votre lecture des Cahiers de Douai ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur le recueil d’Arthur Rimbaud au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé à cette œuvre et sur votre culture personnelle.

Dissertation n°2 :

Œuvre : Francis Ponge [1899-1988], La Rage de l’expression. – Parcours : Dans l’atelier du poète.

Sujet : Dans son poème « Le Mimosa », Francis Ponge écrit : « Il faut que je prenne le lecteur par la main (…) en lui affirmant qu’il goûtera sa récompense lorsqu’il se trouvera enfin amené par mes soins au cœur du bosquet de mimosas (…) ».

Cette affirmation éclaire-t-elle, selon vous, le projet poétique du recueil La Rage de l’expression ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur le recueil de Francis Ponge au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé à cette œuvre et sur votre culture personnelle.

Œuvre : Hélène Dorion [1958-], Mes forêts. – Parcours : La poésie, la nature, l’intime.

Sujet : Le recueil Mes forêts est-il seulement un chant personnel ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur le recueil d’Hélène Dorion au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé à cette œuvre et sur votre culture personnelle.

Le sujet avec le texte complet en PDF disponible ici

Consultez aussi les sujets de l’an dernier et des années passées :

Annales du bac de français - consultez aussi :

  • Bac de français 2023 : les sujets et corrigés pour la Métropole
  • Bac de français 2022 : les sujets et corrigés
  • Bac de français 2021 : les sujets et corrigés

Écoles à la une

Proposées par les écoles partenaires.

Affiche IÉSEG School of Management undefined Lille

  • International
  • Figaro Live

Bac 2024 : découvrez le sujet du bac de français tombé en Amérique du Nord

Publié le 05/29/2024 à 2:57 PM , mis à jour le 05/29/2024 à 2:57 PM

Maupassant fait partie des classiques que doivent lire les lycéens.

À l'étranger, les candidats au bac ont d'ores et déjà passé leur écrit du bac de français au coefficient 5. Le Figaro Étudiant dévoile les sujets sur lesquels les élèves ont composé pendant 4 heures. De quoi permettre aux lycéens de première de s'entraîner ces prochains jours.

Pour les candidats de série générale, deux types de sujets étaient proposés: soit le commentaire de texte, soit un sujet de dissertation.

Vous traiterez au choix, l'un des deux sujets suivants :

1- Commentaire (20 points)

OBJET D'ÉTUDE : Le roman et le récit du Moyen-Âge au XXIe siècle Romain GARY [1914-1980], Les Cerfs-volants, Chapitre VI, 1980.

Lorsqu'il avait dix ans, alors qu'il jouait dans les environs de la ferme où il vit, le narrateur a rencontré une jeune fille dont il est immédiatement tombé amoureux : Elisabeth de Bronicka, surnommée Lila, en vacances dans une maison de famille. Quatre années plus tard, il est invité chez elle ; l'extrait s'ouvre au moment où, après ces retrouvailles, il rentre chez lui. Je rentrai chez moi résolu à devenir « quelqu'un », et ce dans les plus brefs délais, de préférence avant le départ de mes nouveaux amis, ce qui se traduisit par une forte fièvre : je dus garder le lit pendant plusieurs jours. Au cours de mon délire, je découvris en moi le pouvoir de conquérir les galaxies et recueillis des lèvres de Lila un baiser en guise de remerciement. Je me souviens qu'au retour d'une planète particulièrement hostile, après une 5 expéditions au cours de laquelle j'avais fait cent mille prisonniers nubiens — j'ignorais le sens du mot nubien, mais il me paraissait convenir admirablement à ces prédateurs interstellaires — j'avais revêtu, afin d'offrir mon nouveau royaume en hommage à Lila, un costume si chargé de pierreries, qu'il y eut soudain parmi les plus brillantes étoiles une véritable panique, à la vue de cet intense rayonnement qui montait d'une terre n'ayant tenu jusque-là qu'une place très modeste parmi les années-lumière. Ma maladie prit fin de la plus douce des façons. II faisait très sombre dans ma chambre ; les volets étaient fermés, les rideaux tirés, car on craignait que la rougeole ne se déclarât brutalement après ces quelques jours d'hésitation et, à cette époque, un des aspects du traitement était de garder le malade dans le noir, afin de protéger ses yeux. Le docteur Gardieu se montrait d'autant plus inquiet que j'avais déjà quatorze ans et la rougeole avait du retard. Il devait être midi, à en juger par la lumière qui s'engouffra dans la chambre lorsque la porte s'ouvrit et Lila apparut, suivie par le chauffeur, Mr. Jones, les bras chargés d'une énorme corbeille de fruits ; derrière elle venait mon oncle, qui ne cessait de mettre en garde Mademoiselle contre le risque de fatale contagion. Lila resta un moment à la porte et, 20 malgré mon extrême émoi, je ne pus m'empêcher de sentir ce qu'il y avait de prémédité dans cette pose qu'elle gardait sur fond de clarté, jouant d'une main avec sa chevelure. S'il s'agissait bien de moi dans cette visite, il y avait là avant tout un moment théâtral, celui d'une jeune fille amoureuse qui vient se pencher sur le lit d'un mourant, ce qui, sans exclure réellement l'amour et la mort, les faisait néanmoins passer au rang d'accessoires. Pendant 25 que le chauffeur déposait sur la table la corbeille de fruits exotiques, Lila garda encore quelques instants sa pose, puis traversa vivement la chambre, vint se pencher sur moi et m'effleura la joue d'un baiser, cependant que mon oncle rappelait une fois de plus à Mademoiselle la puissance saisissante et néfaste des microbes dont mon corps était peut-être chargé. — Tu ne vas quand même pas mourir de maladie ? me demanda-t-elle, comme si elle attendait de moi quelque tout autre et admirable façon de quitter la terre. — Ne me touche pas, tu vas peut-être l'attraper. Elle s'assit sur le lit. — À quoi ça sert d'aimer quelqu'un, si on a peur de l'attraper ? 35 Une vague de bonne chaleur me monta à la tête. 2- Dissertation (20 points)

OBJET D'ÉTUDE : La poésie du XIXe au XXIe siècle Le candidat traite au choix, compte tenu de l'œuvre et du parcours étudiés durant l'année, l'un des trois sujets suivants :

Dissertation n°1 : Œuvre : Arthur Rimbaud [1854-1891], Cahiers de Douai. – Parcours : Émancipations créatrices.

Sujet : On a dit de Rimbaud qu'il était un des « grands aventuriers du rêve ». Cette affirmation éclaire-t-elle votre lecture des Cahiers de Douai ? Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur le recueil d'Arthur Rimbaud au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé à cette œuvre et sur votre culture personnelle. OU Dissertation n°2 : Œuvre : Francis Ponge [1899-1988], La Rage de l'expression. – Parcours : Dans l'atelier du poète. Sujet : Dans son poème « Le Mimosa », Francis Ponge écrit : « Il faut que je prenne le lecteur par la main […] en lui affirmant qu'il goûtera sa récompense lorsqu'il se trouvera enfin amené par mes soins au cœur du bosquet de mimosas […] ». Cette affirmation éclaire-t-elle, selon vous, le projet poétique du recueil La Rage de l'expression ? Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur le recueil de Francis Ponge au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé à cette œuvre et sur votre culture personnelle. OU Dissertation n°3 : Œuvre : Hélène Dorion [1958-], Mes forêts. – Parcours : La poésie, la nature, l'intime.

Sujet : Le recueil Mes forêts est-il seulement un chant personnel ? Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur le recueil d'Hélène Dorion au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé à cette œuvre et sur votre culture personnelle.

Envie de continuer à réviser ?

Inscris-toi et accède gratuitement à toutes nos fiches, quiz, annales du bac !

La rédaction vous conseille

  • Quiz bac de français : révisez Les Caractères de La Bruyère
  • Quiz bac de français : révisez La rage de l’expression de Francis Ponge
  • Comment réussir sa dissertation au bac de français?

IMAGES

  1. Module Introduction a La Dissertation 2nde

    qu'est ce que le roman dissertation

  2. Fiche Introduction aux grandes theories du roman

    qu'est ce que le roman dissertation

  3. Exemple de dissertation sur roman / pro-golfacademy.com

    qu'est ce que le roman dissertation

  4. Rédiger une dissertation

    qu'est ce que le roman dissertation

  5. DISSERTATION SUR LE ROMAN 1ERE ES CORRIGéE

    qu'est ce que le roman dissertation

  6. le roman au 17e siecle

    qu'est ce que le roman dissertation

VIDEO

  1. Comment rédiger une dissertation juridique ?

  2. SUJET PROBABLE BAC PHILO

  3. Ep #4

  4. Le roman à thèse et le roman engagé

  5. Qu'est-ce qu'une dissertation ?

  6. Écrire, c'est quoi ? pour Duras, Houellebecq, Céline, Aragon

COMMENTS

  1. La dissertation sur le roman expliquée en quelques exemples ...

    Et pourtant, une bonne dissertation n'est qu'une affaire de méthode et d'entraînement. Tu trouveras ci-dessous trois exemples de plans de dissertation sur le roman afin de faire de toi un (e) véritable professionnel (le) de cet exercice !

  2. Exemple de dissertation corrigée sur le roman

    En somme, le roman est un produit artistique intimement lié à la vision de l'écrivain qui opte dans le cadre d'une fiction de représenter selon sa sensibilité quelques aspects de la vie choisis sur la base de critères purement subjectifs.

  3. Le roman

    Au XVIème siècle, le roman devient un genre littéraire pour désigner une oeuvre fictive écrite en prose racontant la vie de personnages qui évoluent dans un monde réel. En France : Rabelais avec Gargantua et Pantagruel, en Espagne Cervantès avec Don Quijote de la Mancha. Le roman est considéré comme mineur.

  4. La dissertation pour l'écrit du bac de français

    La dissertation pour l'écrit du bac de français. Méthode et conseils. La dissertation consiste à conduire une réflexion personnelle organisée sur une question littéraire portant sur l'une des œuvres et sur le parcours associé figurant dans le programme d'œuvres.

  5. Dissertation : la méthode simple pour le bac de français

    Qu'est-ce que cela veut dire? C'est simple. N'écris pas (comme au brouillon) un plan apparent avec des numéros et des lettres tels que : I - On attend d'un roman qu'il nous plonge dans les pensées d'un personnage A - Les pensées d'un personnages sont un puissant moteur romanesque

  6. Des sujets de dissertation sur le roman

    « Le roman est une méditation sur l'existence vue au travers de personnages imaginaires. » - Milan Kundera. Qu'en pensez-vous ? I- La fiction du roman peut se trouver dans l'environnement du personnage, et pas seulement dans le personnage (roman d'aventures, roman héroïque, etc.)

  7. La Méthode de la Dissertation pour le Bac de Français

    La dissertation en français est un exercice argumentatif amenant le candidat à répondre à une question ou à discuter un point de vue en mobilisant sa culture littéraire. La dissertation littéraire peut porter sur une oeuvre ou sur une question littéraire générale.

  8. 6 étapes incontournables pour réaliser une dissertation

    Mis à jour le 31 janvier 2024. En français, la dissertation est un exercice d'argumentation qui se construit en 6 étapes. Nous allons vous expliquer comment faire une dissertation de A à Z. Pour faire une dissertation, c'est très simple : Lire et analyser le sujet. Trouver la problématique.

  9. L'analyse littéraire (la dissertation)

    La dissertation est un texte d'analyse qui vise à expliquer les représentations du monde contenues dans des textes littéraires. L'introduction. Le développement. La conclusion. L'introduction.

  10. La dissertation au Bac de français 2023

    Voici la définition officielle de l'exercice, tel qu'il est présenté par les organisateurs de l'examen : « la dissertation consiste à conduire une réflexion personnelle organisée sur une question littéraire portant sur l'une des œuvres et le parcours associé figurant dans le programme d'œuvres.

  11. Comment rédiger une dissertation parfaite

    La dissertation est un exercice d'argumentation qui consiste à répondre à la question posée en suivant un plan (généralement organisé en trois parties) et après avoir dégagé une problématique. Petite histoire de la dissertation. La dissertation existait déjà au Moyen Âge !

  12. Corrigé de dissertation : Zola, Mauriac, Camus. Fonctions du roman

    [Thèse] _____En premier lieu, il convient de situer le genre romanesque dans le cadre des canons définis par le Naturalisme. Les termes employés par Zola confèrent en effet à l'écriture les caractères d'un « procès-verbal », d'une « observation exacte » de la réalité.

  13. Dissertation sur Manon Lescaut : exemple pour le bac

    Voici une dissertation rédigée sur Manon Lescaut de l abbé Prévost spécial BAC DE FRANÇAIS : prépare-toi au parcours personnages en marge, plaisir du romanesque.

  14. FONCTION DU ROMAN

    Le roman consiste donc à proposer au lecteur un rapport au monde à travers les personnages. Au XVI° siècle : L'identité (le moi) passe en grande partie par l'acquisition de connaissances. Voilà pourquoi le géant Gargantua passe son temps à apprendre auprès de différents précepteurs.

  15. Pronostics du bac de français 2024 en premières générales

    L'année dernière, pour le sujet France métropolitaine, c'était le roman et le récit pour la dissertation et la littérature d'idées pour le commentaire. L'année précédente, c'était la poésie pour la dissertation et le roman pour le commentaire. Est-ce qu'il en sera autrement cette année ?

  16. Manon Lescaut, abbé Prévost : fiche de lecture et résumé

    30 juillet 2022. 8 commentaires. Voici une fiche de lecture complète ( résumé et analyse) du roman Manon Lescaut de L' abbé Prévost au programme du bac de français avec le parcours « Personnages en marge, plaisirs du romanesque » .

  17. Rédiger l'introduction et la conclusion

    5. Poursuivez le travail entamé dans l'exercice précédent. a. Rédigez le paragraphe bilan de votre conclusion en rappelant les axes de réponse que votre plan a proposés dans l'introduction. b. Trouvez ensuite une ouverture permettant d'élargir le débat soulevé par le sujet de dissertation. Afficher la correction.

  18. Corrigé de dissertation d'annale de bac de français 2018

    Astuce. Pour réussir le sujet de dissertation, vous devez analyser rigoureusement les éléments du sujet, puis leur association afin de comprendre la problématique dans son ensemble. « Un personnage de roman » : cela renvoie à la fiction et au genre romanesque (et pas dramaturgique).

  19. Le personnage de roman : héros ou antihéros

    Sujet de dissertation: Attendez-vous du personnage principal d'un roman qu'il soit un héros ? Le roman, à l'origine, fut « héroïque » ; de là, peut-être, le glissement de sens opéré par le mot « héros»: le héros d'un roman, comme d'une pièce de théâtre, puis d'un film, c'est le personnage principal, celui par qui ...

  20. La Peau de chagrin, Balzac : fiche et résumé pour le bac

    Par Amélie Vioux. 12 juillet 2022. 5 commentaires. Voici une fiche de lecture (résumé et analyse) du roman La peau de chagrin d' Honoré de Balzac au programme du bac de français, avec le parcours « Les romans de l'énergie : création et destruction ». La Peau de chagrin est une pièce clé de La Comédie humaine.

  21. Phrase d'accroche pour une dissertation : comment faire

    Qu'est-ce qu'une phrase d'accroche de dissertation ? Une phrase d'accroche est une phrase ou un paragraphe qui introduit votre sujet dans l'introduction et doit attirer l'attention de votre lecteur. Cette phrase est le fruit d'un choix personnel et vous être libre de choisir son style. C'est également le tout ...

  22. Les romans de l'énergie : création et destruction

    Fiche de révision. Les romans de l'énergie : création et destruction. Première générale Français Balzac, La Peau de chagrin - Les romans de l'énergie : création et destruction. Comment vivre, comment faire usage de notre énergie vitale ? C'est l'un des thèmes fondamentaux de La Peau de chagrin. I Qu'est-ce que l'énergie pour Balzac ?

  23. Dissertation : Le romancier doit-il nécessairement faire de ses

    Le roman Le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas est un bon exemple de personnage qui fait s'évader, parce qu'il met en scène un personnage heureux, Dantès, qui va se marier à une femme qu'il aime, et qui va devenir capitaine du bateau sur lequel il travaille. Mais ses « amis » sont jaloux et montent un complot pour le faire emprisonner.

  24. Bac de français 2024 : le sujet pour l'Amérique du Nord

    Pour les lycéens scolarisés à l'étranger c'est déjà l'heure du bac ! Ce sont les élèves de Première qui ouvrent le bal des épreuves écrites avec l'épreuve anticipée de français.

  25. Bac 2024 : découvrez le sujet du bac de français tombé en Amérique du Nord

    Adobe stock. L'épreuve du bac de français est tombée en Amérique du Nord. Découvrez le sujet pour vous entraîner. À l'étranger, les candidats au bac ont d'ores et déjà passé leur ...